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mardi, 04 octobre 2011

Et l’homme au sang chaud pensa.

Mes cogitations, mêlées d'un profond agacement à la découverte de certaines informations, m'ont conduit à enfourcher Rossinante, abaisser la visière de mon heaume, ajuster mon haubert et envoyer ce courriel à la section PS de mon coin .

Bonjour monsieur le Parti Socialiste.

Je ne suis pas un adhérent de votre parti mais je suis un électeur de vos candidats depuis 41 ans, et j'ai été majeur à 21 ans...
J'ai donc eu le loisir d’assister à un certain nombre de querelles de courants depuis le premier secrétariat d'A.Savary jusqu'au dernier en date de M.Aubry.
Cela dit, même après avoir observé que la peau de caméléon semble la matière préférée de certaines vestes (pas plus à gauche qu'à droite, je reconnais...), je dois dire que je suis estomaqué par le choix de F.Hollande en matière de « communication ».
Le choix de J.P. Jouyet comme attaché de presse est, au mieux la preuve d'un manque de clairvoyance coupable, au pire la preuve d'une duplicité inacceptable vis a vis de l'électorat de gauche –le vrai-.
Choisir quelqu'un qu'on pourrait affubler du sobriquet de « sex toy » vu qu'il ne fait qu'entrer et sortir du parti est déjà scandaleux en soi.
Mais choisir un type qui, après avoir été récompensé d’être « allé à la soupe » par Nicolas Sarkozy, affiche des opinions –« normales » pour le président de l’AMF qu'il est- qui montrent à l'envi que si l'on veut une politique sociale et économique de droite (oui, je sais, politique sociale de droite est un oxymore), il suffit de voter pour François Hollande est carrément stupide.
J'avais dans l'idée de voter pour François Hollande, bien qu'après avoir beaucoup glosé sur « l'état ENA », et constaté qu'il y avait pire avec « l'état HEC », je m'étais dit que l'efficacité primait.
Je n'en suis plus si sûr.
Déjà, les coups de pieds dans le ventre succédant aux coups de poignards dans le dos entre candidats à la primaire plaident nettement en faveur d'une défaite à l'élection de 2012.
Si c'est pour voter pour un candidat « socialiste » - j’ai failli écrire « de gauche », naïf que je suis-  qui va continuer la politique de Sarkozy, Fillon et consorts, autant se faire plaisir en votant pour LO ou le NPA. On sait que ce sera jeter un vote à la corbeille car on ne risque pas d’avoir élu un siphonné mais au moins on ne sera pas trompé une fois de plus par un candidat qui n'appliquera pas un programme pour lequel il est élu mais appliquera efficacement un programme pour lequel il n'aura surtout pas été élu.

Voilà.

C'était l'avis d'un de vos nombreux électeurs.
Electeurs dont manifestement vous ne vous souciez que quand il s'agit de se faire élire et dont vous n'avez rien à faire le reste du temps.

Ce courriel a été envoyé aussi au maire de ma commune, dûment estampillé PS, car je suis fatigué à mon âge de devoir rappeler sans cesse aux gens pour qui je vote qu'ils ont pris des engagements que j'aimerais voir respectés de temps à autre.
Je ne compte même pas sur une réponse de votre part, accoutumé que je suis à la fameuse « éducation » si souvent mise en avant quand il s'agit de « sauvageons » et si souvent mise à mal quand il s'agit de notables...

Votre dévoué,

Le-goût-des-autres.

PS (!): Comme prévu, à ces poulets, envoyés il y deux semaines environ, aucune réponse n'a été apportée...

mardi, 27 septembre 2011

Le fond n’est guère épais…


Une blogueuse de mes relations dispose certes d’une verve et d’une imagination, drôles et débordantes, qui lui permettent d’écrire des notes savoureuses.
Néanmoins, sa dernière note m'amène à lui prodiguer quelques conseils dictés par l'expérience de quelqu'un qui pourrait être son père et versé dans les horreurs qu'il est vivement conseillé de ne regarder qu'avec des lunettes noires.
Très noires, les lunettes.
Très très noires.
Elle devrait faire attention à ne pas traumatiser les enfants, ces charmantes petites choses qui n’ont pas encore été gâtées –dans tous les sens du terme- par la vie.

Sa visite à la Malmaison, d’une soudaineté coupable, témoigne en effet d’une rare imprudence.
Plonger ces gosses « êtres en devenir », selon la terminologie psychologisante à la mode, au milieu d’une telle profusion d’art napoléonien sans préparation est  risqué.
On sent bien là qu’elle n'a pas encore l'habitude du chef-d'œuvre de l'art pied-noir à dose létale de l’étalage sans fard de richesse artistique.

Attention ! Dans ces immersions artistiques, il faut commencer petit.
Non que la qualité du travail soit en cause, il est généralement remarquable.
Mais quand on plonge dans le genre trop de dorure, trop de verroterie, trop de tout décoration napoléonienne, il faut y aller dou-ce-ment, sinon ça gâte le goût irrémédiablement.

Par exemple, il est recommandé de commencer par le musée de La Vie romantique, avec sa nouvelle décoration, salles « revisitées » par Garcia, ce célèbre décorateur hantant les allées du pouvoir et les couloirs des hôtels nommé Chevalier des Arts et Lettres – ce qui n’est pas vraiment étonnant finalement…- mais surtout connu pour être le champion toutes catégories du style « claque de province fin XIXème » le décorateur de plusieurs musées, hôtels et châteaux.
Après, on peut s’attaquer, mais pré-cau-tionn-euse-ment en ayant dûment chapitré les enfants sur les risques esthétiques encourus,  aux salles de Versailles, « revisitées » par le même.
Là il y atteint des sommets, avec des gravures représentant des fauteuils d’argent massif et des chandeliers qui nous ramènent illico dans l’univers de « La cage aux folles » du Roi Soleil.
Bref, tout y est « redesigned » avec un mauvais goût très sûr parfaitement restauré.

Une fois acclimaté, tu peux aller visiter la Malmaison, mais toujours en laissant s’écouler une semaine entre chaque visite, histoire de bien comprendre ce qu’il faut éviter et surtout laisser le temps de se désintoxiquer de la visite précédente…

dimanche, 25 septembre 2011

Succès damné !

On a sonné à la porte tout à l’heure.
Persuadé que l’Ours ou JJF apportait la Merveille, je me suis précipité, vêtu de ma seule innocence, heureusement couverte à minima d’un caleçon.
De ce genre de caleçon dont je vous ai parlé il y a peu, à mi-chemin entre la ruine et le « grunge look »…
Et, ô surprise ! Qui est derrière la porte ? Deux jeunes femmes assez accortes.
J’ai fait semblant d’être habillé.
Elles ont fait semblant de me croire.
Les deux avaient l’air gentil et, pour tout dire, comme Giono dans Regain qui disait « elle avait le doux regard des bœufs », elles ne semblaient pas être candidates à une chaire au Collège de France.
Je n’aime pas dire du mal, mais c’est vrai, elles sont gentilles…
Elles en sont enfin venues au fait de leur visite :
 -Bonjour Monsieur (oui je me mets une majuscule, c’est dimanche…), pouvons nous échanger une pensée ?
Je n’ai pas osé leur répondre « ça me dérange, j’ai peur de me retrouver la tête vide… », j’ai donc acquiescé.
- De quoi voulez-vous me parler ?
- De Dieu !
- Qui ça ? ??? !

Et là, j’ai eu le plaisir de voir mes deux zélotes stoppées net dans leur élan de dithyrambe dominical.
Un éclair d’incompréhension, pire, d’incertitude, à traversé un regard qui m’avait paru particulièrement désert.
Il fait beau, j’ai réussi à pousser deux folles de Dieu à se poser des questions, la journée s’annonce délicieuse…

vendredi, 23 septembre 2011

Un coup de barre ? Marx et ça repart…

Je suis abonné à une lettre d’information « newsletter » qui m’envoie régulièrement des nouvelles du marché de la location dans Paris intra muros.
Les nouvelles ont été longtemps désespérantes.
Puis elles sont devenues catastrophiques.
Elles sont aujourd’hui devenues comiques.

Figurez-vous que, selon cette « newsletter » il se trouve un bailleur pour proposer un « studio », ce qu’il y a quelque temps on appelait encore « une ravissante studette », une « chambre » il y a quatre lustres et un galetas il y a un siècle, pour la modique somme de « 700 € CC ».
Il se trouve aussi un agent immobilier pour proposer ces douze mètres carrés à la location moyennant la modique somme de « 837 € d’honoraires d’agence », ce qui fait quand même cher de l’affichette en vitrine et de la ligne de texte sur un serveur.

Un sommet est atteint quand, s’asseyant allègrement sur les textes de lois, ce duo exige une « garantie de 1400 € » au lieu du mois unique exigible.

Je propose donc de modifier cet aphorisme du curé Meslier  « Le monde sera en paix lorsque le dernier tyran aura été pendu avec les tripes du dernier prêtre. » par celui-ci :

« Le logement sera enfin accessible lorsque le dernier bailleur aura été pendu avec les tripes du dernier agent immobilier. »

lundi, 19 septembre 2011

Le service d’ascète creuse…

J'ai entendu dire ces derniers temps que si on se précipitait sur les produits laitiers de Monsieur Unilever on aurait une réduc sur le montant de notre mutuelle, à condition, bien sûr, que ce soit la bonne.
Youpee ! Diront ceux qui ne voient pas plus loin que le bout de leur cotisation.
Aïe ! Diront ceux qui voient venir les assurances avec leurs gros sabots.
Nous avions tous remarqué la tendance des compagnies à assurer l'absence du risque pour lequel vous contractez une police d'assurance.
Vous vous êtes sûrement aperçus que si vous vouliez vous assurer sur la vie, vous deviez être en pleine forme, que si vous vouliez vous assurer contre le vol, il vous fallait vivre dans un coffre-fort et qu'il était bien vu de vivre sans chauffage et manger froid si vous vouliez éviter des histoires avec votre contrat incendie.
Est enfin arrivé ce qui nous pendait au nez en matière d'assurance santé: La surveillance de nos assiettes !
Le début est, comme à chaque fois, séduisant au premier abord: Si vous achetez ceci ou cela, vous aurez, comme pour votre bagnole si vous la laissez au garage, un bonus.
La suite, comme à chaque fois va l'être beaucoup moins.

Méfiant comme je le suis, mais confiant dans la rapacité bien connue des « acteurs économiques » comme disent les chroniqueurs financiers -qui ne vont sans doute pas tarder à nous expliquer combien c'est bon pour tous et surtout pour la Bourse-, je vois poindre derrière ce mini-bonus le maxi-malus...
Après nous avoir accordé, sur la foi de tickets de caisse, une remise de 40 € -par an, ne rêvons point- si on achète des « alicaments », ces trucs qui font qu'on ne partage plus un repas avec plaisir et convivialité, mais qu'on se soigne tristement à table, il y a gros à parier qu'il nous sera réclamé régulièrement le détail de nos caddies.
On nous accordera une maigre remise sur le montant de notre prime à chaque ligne « alicament », tandis que la moindre tranche de saucisson ou part de gâteau de riz sera sévèrement sanctionnée par un malus forcené.
Comme pour la bagnole vous dis-je ! Où une année sans accroc vous accorde 5% supplémentaires de bonus tandis que le moindre clignotant cassé dans votre tort entraîne une diminution de 50% dudit bonus !
Puis, quand le système sera entré dans les mœurs, tout défaut de présentation des tickets de caisse entraînera une hausse de 25% de votre prime, de 50% en cas de récidive, le troisième défaut de présentation entraînant la suspension immédiate de votre garantie -mais pas le prélèvement de vos primes-.
Les amateurs de choucroute ou de pâtisserie seront éjectés de la compagnie, tout comme les buveurs d'autre chose que de l'eau.
L'assurance santé aura ainsi rejoint les autres assurances.
N’y seront admis que ceux qui paient des primes pour des risques qu'ils n'encourent jamais.
L'économie sera globalement gagnante car un marché noir de la nourriture s'instaurera, ce qui permettra d'avoir un indice officiel des prix particulièrement stable tandis qu’une économie souterraine des faux tickets de caisse s'installera tranquillement.
 

Puis, tandis que Sarkozy regardera son nouveau gamin - comme si le monde avait besoin d'un Sarkozy de plus...- s'empiffrer des stocks de nourriture saisis, il créera de nouveaux délits -il adore ça-, du type « association de malfaiteurs en vue d'une entreprise de destruction de la santé ».

Après “Big Brother is watching you” nous aurons “Big Brother is feeding you”…