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mercredi, 19 mai 2021

La discrimination positive est elle réellement positive ?

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J’écoute ma radio qui pose une question qui, à défaut d’être existentielle, est pour le moins surprenante.
La question prend sa source à l’élection de Joe Biden et la lecture d’un poème d’Amanda Gorman qui non seulement est poétesse mais Noire.
Est-il possible qu’une Blanche puisse traduire – comprenez « comprendre » - un poème écrit donc pensé par une Noire ?
Comme j’ai une cervelle pour laquelle la moindre question en entraîne plein d’autres, je me suis engagé sur un chemin sans fin et plein de déviations étranges, de chemins de traverse.
C’est comme ça que je me suis posé la question suivante : « Voyons... Un Blanc peut-il comprendre une œuvre écrite, dessinée ou composée par un Noir ? »
De proche en proche, j’en suis arrivé à me dire qu’il était heureux que les théâtres, les cinémas et les salles de concert soient fermées.
Peut-être que bientôt on allait avoir besoin de nouvelles « Claudette Colvin » ou d’autres « Rosa Parks » pour refuser la ségrégation qui interdirait l’entrée des théâtres aux Blancs qui souhaitent voir une pièce écrite par un Noir ou aux librairies tenues par des Noirs et ne proposant que des œuvres écrites par des Noirs.
D’ailleurs, en y réfléchissant un peu, peut-on donner ou s’asseoir devant une scène où est jouée  « Œdipe roi » de Sophocle ?
Peut-on voir ou mettre en scène « Œdipe roi » si on n’est ni Grec, ni roi ni Œdipe ?
Bien heureux si en plus ça ne donne pas lieu à une volée de bois vert sur les réseaux sociaux pour apologie du parricide et incitation à l’inceste...
Toujours dans la même veine, je me demande si on peut lire quoi que ce soit qu’on n’a pas écrit, certain que l’incompréhension est le fil déconneur de la communication...
Mais pour écrire, il faut commencer par lire.
Je retire de l’écoute de cette émission que, pour paraphraser Ionesco  qui l’avait remarqué « À force de peloter les cercles ils deviennent vicieux. »

mardi, 18 mai 2021

Avant la pelle du 18 juin il y a la peine du 18 mai

Je trouve que la Toussaint est bien précoce cette année...
Aujourd’hui, ça ne va pas.
Est-ce la malédiction du 18 mai ou simplement le temps ?
À moins que, comme toujours, un vague souvenir ne m’ait traversé la cervelle et me pousse à la mélancolie.
Ou bien que l’admission dans la tribu des Tamalous ne soit désormais officielle.
Oui, aujourd’hui j’ai mal partout.
De vieilles douleurs se rappellent à mon souvenir.
De très vieilles douleurs.
Parmi ces douleurs, il a le bas de mon dos, ce fameux « pincement L5-S1 ».
C’est, semble-t-il le résultat d’une longue vie professionnelle assis avec un stylo dans une main et une cigarette dans l’autre.
Évidemment le dos me torture pile-poil le jour où je dois laver les cheveux de la lumière de mes jours et les miens.
Je peux donc affirmer que depuis des années, le 18 mai est « une journée de mince »
Alors, lectrices chéries, peut-être à demain.
Non, plutôt après-demain car la lumière de mes jours et moi comptons bien aller vérifier si on peut traîner et nous arrêter pour faire pipi ailleurs qu’entre deux voitures.
Quoique rien qu’à l’idée que la chose arrive inopinément, je ris d’avance.
Même si on a une occasion de rire quasiment tous les jours, une comme celle-ci ne se rate pas...
À après-demain donc, que je vous dise ce qu’il est advenu de cette balade.

lundi, 17 mai 2021

Devoir de Lakevio du Goût N°81

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Non, il n’est pas gai.
Il pense...
Mais à quoi ?
Sur quoi ou qui se penche-t-il ?
Pour l’instant je n’en sais rien.
J’en saurai peut-être plus lundi.
Ce que vous en direz ou ce que j’aurai pensé.
À lundi donc...

J’attends...
Je suis là, comme tous les soirs, assis sur le rebord de la vitrine du CIC rue de Saint Pétersbourg.
Je l’attends...
Je sais qu’un soir elle va descendre du 95 et me donner le bras.
Elle me demandera ce qu’il y a dans mon petit sac, ce que j’ai prévu pour le dîner, si je n’ai pas attendu trop longtemps, tout ça...
Elle me dira aussi « Mais tu as vu à quoi tu ressembles ? Ton jean est tout froissé ! On dirait que tu as dormi avec ! »
Elle m’a dit ça si souvent.
Assis sur ce rebord de faux marbre, je l’attends.
Je l’ai toujours attendue...
Je me rappelle soudain que quand nous nous sommes rencontrés la rue s’appelait encore « rue de Leningrad ».
Bon sang que ce 95 est long à venir !
- Alors ! Qu’est-ce que tu fais là ?
- Bonsoir, je l’attends...
- Allez, debout, je vais te préparer à dîner !
Je lève les yeux vers celle qui me parle.
Je crois la connaître mais je n’en suis pas sûr.
Elle est jolie et remuante.
Bref, elle est jeune...
Elle me prend le bras et m’entraîne.
Bon dieu qu’elle marche vite.
Je m’arrête devant le restaurant qui donne sur la place et qui est fermé depuis si longtemps et je la regarde.
Elle se retourne et me dit « Alors ? Tu viens ? »
Je ne sais plus qui c’est, je me rappelle seulement une petite fille il y a longtemps.
Ça me revient pour un instant et je suis au bord des larmes.
Alors je dis à cette jeune femme que je viens de reconnaître « Mais j’attends ta grand’ mère voyons ! »
Elle ne dit rien, semble triste et je ne sais pas pourquoi, elle revient sur ses pas et me prend le bras.
« Allez, viens papy, on va dîner... »
Puis elle ajoute « Ne t’en fais pas, elle va revenir... »
Je ne sais pas pourquoi mais j’ai l’impression qu’elle a envie de pleurer, elle aussi... 

vendredi, 14 mai 2021

81 ème devoir de Lakevio du Goût.

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Non, il n’est pas gai.
Il pense...
Mais à quoi ?
Sur quoi ou qui se penche-t-il ?
Pour l’instant je n’en sais rien.
J’en saurai peut-être plus lundi.
Ce que vous en direz ou ce que j’aurai pensé.
À lundi donc...

jeudi, 13 mai 2021

Pan sur le bec !

Hier j’ai accompagné la lumière de mes jours chez le médecin.
En sortant, elle a traversé la rue pour voir ce que proposait le fleuriste en face.
Attiré par un bouquet de petites roses oranges et de petites fleurs blanches dont j’ignorais tout, j’ai pris le bouquet et l’ai tendu à Heure-Bleue.
Elle a aussitôt dit « Tu t’es acheté un bouquet ? »
Il y avait un lys dans le bouquet, elle en a donc déduit que je m’étais offert un bouquet de fleurs.
Bref...
J’ai bien tenté d’argumenter mais il y a des jours où c’est inutile.
En passant devant le Monop’ au métro Temple, nous avons fait quelques courses et continué notre chemin vers la République, persuadés que le 20 nous attendrait sagement et n’attendrait que nous.
Hélas, alors que nous pensions arriver à la République, nous sommes arrivés avec surprise... en Afrique !
J’allais écrire « la place était noire de monde » puis je me suis dit que ça allait encore être mal pris.
En réalité, une manifestation d’associations dédiées à la protection des SDF et des migrants à la rue se tenait là.
La place était donc extrêmement peuplée et quasi exclusivement d’Africains dans le dénuement et les bus ne passaient plus là.
Nous partîmes à pied, vers la porte Saint Denis, là où nous pourrions prendre le 20.
Arrivés à la Porte Saint Denis, assis sous l’abribus, la lumière de mes jours me dit :
- Quand tu achetais les fleurs, une jeune femme de vingt ou vingt-cinq ans a acheté deux bouquets à quarante €uros, elle avait un sac à main Yves Saint Laurent, un vrai...
Pour ça elle a l’œil, Heure-Bleue.
J’ai cru bon de répondre : 
- Ah... Son mec ou papa et maman la gâtent...
- Tu sais qu’elle a peut-être un boulot bien payé !
- Ah oui, je n’y avais pas pensé, elle sort peut-être de HEC ou Polytechnique...
- Ça c’est du sexisme ! Je te reconnais là !
- Euh... J’avais pas pensé...
- T’es bien un macho, une jeune femme qui a de la thune, ça ne peut être que parce que son mec ou ses parents en ont !
Arrivé là, inutile de discuter, c’est fichu et c’est ma faute.
Ça fait longtemps que je me piège tout seul avec de mauvais réflexes qui me valent des discussions où je ne peux jamais gagner...
Quand je pense que je suis le premier à militer pour la stricte égalité des droits et le respect mutuel entre tous les gens, hommes, femmes, blancs ou noirs, ça me troue de sortir une réflexion qui semble une rayure laissée par l’éducation.
Il me faut vous dire que ma mère avait en la matière des idées bien arriérées arrêtées.
« C’est toi qui suivras des études, tes sœurs auront un mari pour les nourrir, toi tu devras nourrir ta femme et tes enfants ! »