vendredi, 25 juin 2021
87ème devoir de Lakevio du Goût.
J’aime ce pastel de Sally Strand.
Même s'il vous a déjà été proposé par Lakevio, je vous le propose.
Pourquoi ?
Eh bien parce que cette « rouquine » me parle.
C’est un sujet – pas un objet – sur lequel j’ai toujours aimé m’étendre.
N’y voyez rien de leste quoiqu’on puisse penser de cette tournure de phrase.
Mais, mon dieu ! Que cette épaule et ce cou pâles me parlent et m’appellent !
Et vous ?
Que vous inspire ce pastel de Sally Strand.
Bien que je vous aie déjà parlé de cette rousse, je pense avoir encore quelque chose à en dire.
Pourtant, ça fait des décennies que je vous en parle mais je suis intarissable car il y a encore tant à découvrir.
09:55 | Commentaires (9)
mercredi, 23 juin 2021
La flore et l’aPhone…
Je me demande à quoi pensent ceux chargés de se préoccuper de notre avenir.
J’écoutais les informations.
Un avertissement du Giec me dit « Attention ! On va tous crever si ça continue ! On n’aura plus d’eau et les espèces disparaissent à la vitesse « grand V » alors arrêtons de déconner ! »
Pour me confirmer que nous sommes une espèce invasive et surtout stupide, Adrienne parle d’un Texan – Comment peut-on être Texan ? – qui me rappelle un articulet lu sur Sciences et Avenir lu il y a quelques années et qui me laissa rêveur.
Vous savez, lectrices chéries, qu’à force de saloper notre environnement pour augmenter le rendement des cultures et celui de l’action de Bayer, les abeilles ont tendance à disparaître.
C’est là que les agriculteurs, les agronomes et autres amateurs de petites fleurs et de sous-bois ont fait remarquer que sans abeilles ni papillons, on allait manquer cruellement de végétaux avant peu.
Nos marchands de pesticides ayant apparemment oublié que pour faire pousser, il ne suffisait pas d’éliminer les bestioles qui bouffent les plantes mais aussi épargner celles qui pollinisent…
Eh oui ! Il ne suffit pas de planter ni semer, il faut aussi polliniser tous ces machins qui poussent.
Qui nous donnent des fleurs (qui se vendent) et font joli.
Qui nous donnent des fruits (qui se vendent) et sont mangés.
Et plein d’autres choses.
Des biologistes et des cadors de la cybernétique avaient alors eu une idée géniale.
« Qu’à cela ne tiennent ! » se sont dit ces scientifiques à courte vue.
Faute d’abeilles et de papillons, « yaka » faire de minuscules robots pour assurer une pollinisation disparue faute d’abeilles.
Je ne leur ferai pas l’insulte de remarquer que du miel de robot, ça ne doit pas être super top…
En revanche, je me permettrais de leur faire remarquer que la création par milliards de ces bestioles artificielles a de bonne chances de parfaire le salopage de la planète avec des matériaux dont on ne pourra jamais se débarrasser.
Sans compter que ces fausses bestioles ne vont sûrement pas copuler comme un faune. Il va donc falloir en fabriquer régulièrement par milliards.
Ces cinglés me rappellent une histoire qui courait les réunions en Israël dès qu’il était question d’un projet de quelque ampleur.
Il y était question de la réunion d’un aréopage d’ingénieurs destinée à mettre sur pied le projet d’un énorme « hémoduc ».
Ce tuyau géant à étudier pour évacuer les fleuves de sang lors de la prochaine guerre avec un voisin du nord.
Ce tuyau devait relier le nord du pays à la Mer Rouge à la hauteur d’Eilat.
Commencent alors les discussions typiques d’ingénieurs.
Ça portait sur le diamètre nécessaire, l’espacement des pompes, la viscosité du liquide à transporter, sa propension à faire des grumeaux.
Bref, des problèmes d’ingénieurs.
Jusqu’au moment où un des intervenants levait la main et disait « vous vous rendez compte de quoi vous parlez ? De gens, messieurs, d’êtres humains ! ».
A ce moment, le comptable du groupe lançait « Là, la paix, ce ne serait pas plus simple et moins cher ? »
Je me demande si on n’est pas dans ce cas de figure.
Cesser de saloper la planète éviterait d'avoir des produits de moins en moins bons et de plus en plus dangereux serait plus rentable et beaucoup moins risqué…
09:37 | Commentaires (13)
mardi, 22 juin 2021
Fête des Papys...
J’ai eu droit à une super fête des Pères.
Plus exactement à une super « fête des Papys ».
Nous étions chez l’Ours et tandis que tous allaient sur la terrasse, les uns pour fumer une cigarette, les autres pour papoter, je suis resté quelques minutes dans le salon pour… faire rien.
J’ai été rejoint par Merveille qui m’a dit « Tu sais quoi, Papy ? »
Surpris qu’elle m’adressât la parole sans avoir l’air de s’adresser à un type sévèrement handicapé de la cervelle ni lever les yeux au ciel d’un air désespéré, j’ai répondu « Je t’écoute, Merveille… »
- Eh bien, tu sais que j’adore faire l’analyse des poèmes ?
- C’est très bien Merveille, ce n’est pas si courant ces temps-ci…
- N’empêche, c’est passionnant.
- Et comment t’y prends-tu ? Parce que la poésie est un art difficile.
- Eh bien je la dis, c’est déjà pas facile, tu sais…
- Tu penses si je sais… La poésie, ça se ressent d’abord, l’analyse vient après.
- Tu crois ?
- Je le pense, l’analyse me semble souvent inutile et plus souvent encore erronée.
- Tu aimes Baudelaire ?
- Bien sûr…
Là, évidemment, je n’ai pu me retenir de lui en dire quelques vers.
« Si vous la rencontrez bizarrement parée
Se faufilant au coin d’une rue égarée,
Et la tête et l’œil bas comme un pigeon blessé
Traînant dans les ruisseaux un talon déchaussé »
- Hou là ! Papy ! T’emballe pas !
- Je m’emballe pas, j’essplique !
- Ben moi je préfère Apollinaire…
Elle en a rajouté un peu en disant « Ouais… Alcools c’est super ! » avec le soupir qui va bien.
Elle savait même qu’il avait « sauté Marie Laurencin ».
Et là, Merveille m’a soufflé.
Oui, elle m’a dit, non elle n’a pas récité, elle m’a dit « Le pont Mirabeau »
Et elle sait « dire » les poèmes, au moins ses cours de théâtre lui ont appris à parler et surtout exprimer.
Je pense que j’ai le droit d’être très fier de Merveille.
Même si, en repartant à la maison, comme c’était « en public », sa sœur, ses parents, ses grand’mères et moi, elle m’a tendu une joue vaguement méprisante.
Faut savoir tenir son rang d’ado, tout de même…
10:00 | Commentaires (13)
lundi, 21 juin 2021
Devoir de Lakevio du Goût N°86
Que me direz-vous lundi matin de cet endroit plutôt bucolique ?
Virgile lui-même en aurait dit joliment du bien j’en suis sûr.
Peut-être même eût-il tartiné le XI ème livre de son célèbre recueil.
Enfin, célèbre chez ceux qui ont eu à transpirer sur des versions et qui, lycéens citadins dans l’âme durent se taper de la poésie pastorale…
J’ai bien quelque chose à vous en dire lundi.
Quelque chose de triste.
Mais c’est quand même quelque chose à dire…
La lumière de mes jours a eu une idée saugrenue.
Enfin... Une idée qui m’a parue saugrenue sur l’instant.
Quand elle a dit « Déménager ! », j’ai pensé « Chic ! On va bouger ! «
Quand elle a ajouté « En province... », j’ai pensé « M... ! » et j’ai dit « Pourquoi ? »
Non que j’aie quoi que ce soit contre la province mais nous sommes tous deux nés à Paris et s’il nous est arrivé de vivre ailleurs quelques années, sur une vie de … décennies, nous avons vécu plus de 80,5 % d’icelle à Paris.
Nous y avons fabriqué et élevé l’Ours, Merveille y est née.
Bref, notre vie fut essentiellement parisienne.
Comme Omar Sharif dans « Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran », nous pensions mourir tranquillement dans la ville qui nous avait vu naître.
La lumière de mes jours s’avisa tristement que la CNAV et autres organismes, ignorant la dérive immobilière parisienne, ne voyaient pas la chose du même œil.
La raison ne fut que très rarement notre guide.
Nos goûts, notre curiosité, notre témérité nous menèrent d’un endroit à un autre, d’un pays à un autre, d’un climat à un autre.
Las, le Paris qui nous vit naître n’est devenu rien de plus qu’un marché immobilier.
La lumière de mes jours me fit remarquer que ce n’est pas l’envie mais la raison qui va nous pousser hors de Paris.
Elle en profita pour me ravir le jeu de mots emprunté à Mallarmé pour l’occasion dans « Brise marine ».
Je peux même confirmer que la suite « Fuir ! Là-bas fuir ! » se dessine…
Nous pourrons alors oublier ce « Ô doux bruit de la pluie, par terre et sur les toits » qui nous ravissait.
Tout comme la Seine qui coule peinardement sous le pont Mirabeau « Et nos amours, faut-il qu’il m’en souvienne, la joie venait toujours après la peine ».
Tout ça pour vous dire qu’on risque bien de finir au bord du Cher et que ça ne nous enchante pas…
10:32 | Commentaires (32)
dimanche, 20 juin 2021
Craintes...
Je suis inquiet, enfin, j’étais inquiet…
Heure-Bleue s’avisa soudain que nous allons mourir.
Comme votre serviteur et sans doute vous-mêmes, vous vous doutiez bien que notre séjour dans cette vallée de larmes ou de roses selon les moments, n’allait pas comme disait ma mère « durer comme les contributions »…
Déjà, Franklin, Benjamin lui-même après avoir inventé le paratonnerre, en homme politique avisé – specimen rare- et en naturaliste averti avait constaté que seules deux choses étaient certaines en ce bas monde : La mort et les impôts.
Pour les impôts, la lumière de mes jours s’en remettait à moi.
Hélas, le percepteur aussi…
Pour la mort, son inéluctabilité vient de la frapper.
Après avoir supputé le peu de fortune qui resterait au survivant si l’un des deux va examiner le dessous des fleurs avant l’autre, elle s’avisa que vivre à Paris serait au-dessus de ses moyens.
D’un seul coup, elle se lança à clavier perdu dans la recherche d’un havre où le malheureux survivant irait finir ses jours.
Elle en trouva un là où ses deux sœurs vivent, se disant qu’au moins elle ne souffrirait pas de la solitude et que lui resteraient suffisamment de moyens pour faire… Ben rien.
Parce que là-bas, sans voiture, hein…
Elle avait oublié que plus d’une heure avec l’une finissait en dispute et une heure avec l’autre nous voyait nous endormir d’ennui.
Elle se rendit ensuite à son rendez-vous chez le dentiste, qui la soulagea d’une somme rondelette sans remboursement prévu.
Car, vous le savez bien, quand on est petit et qu’on perd une dent, la « petite souris » vous apporte des sous mais quand on est grand, la petite souris vous apporte une facture…
Son second rendez-vous la vit revenir soulagée car les frais seraient finalement plus raisonnables qu’elle le craignait.
Elle arriva donc et me soulagea d’un grand poids.
- Minou, je peux te dire un truc ?
- Bien sûr…
- Je n’ai pas du tout envie d’aller vivre ailleurs qu’à Paris…
- Hmmm…
- Bon, il faudra bien, mais pas maintenant !
Un immense « Ouf ! » m’échappa.
Parce que tout de même, vivre là où on a envie plutôt que vivre là où il faut, c’est ce qu’il y a de mieux.
Même si ce n’est pas raisonnable.
Mais après tout, qui a déjà vu un linceul avec des poches ?
Le pire ?
La lumière de mes jours n’aimant pas l’idée de se faire bouffer par les asticots, elle a décidé de se faire cramer.
Après une vie dévolue au respect de la nature, nous finirons sur un bilan carbone déplorable.
11:41 | Commentaires (12)