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vendredi, 28 août 2020

46ème devoir de Lakevio du Goût

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À la demande générale de Gwen toute seule, le devoir de Lakevio du Goût reprend du service.
C’est la rentrée, lectrices chéries.
La rentrée, ce sont des rencontres.
La rentrée, c’est la fin des vacances.
La rentrée, ce sont des séparations.
Cette toile de Mr Balding me dit quelque chose.
Mais quoi ?
Et à vous ?
Que dit-elle ?
Que vous inspire-t-elle ?
S’il vous plaît, lectrices chéries – et lecteurs -, dites le à tous lundi prochain.

jeudi, 27 août 2020

Gestes barrière.

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Hier, nous sommes sortis en fin d’après-midi.
Rien d’important.
Le port du masque étant obligatoire dans le quartier nous l’avons mis et sommes montés car dans ce coin de Paris, pour voir des choses intéressantes, il faut monter.
Nous sommes donc partis en direction de la rue Caulaincourt chercher une baguette et Télérama, cette revue de télé faite pour ceux qui ne regardent pas la télé.
Nous nous sommes séparés, car parfois nous sommes séparés, devant le « Tabac Maison de la Presse » où je laissai la lumière de mes jours acheter sa revue tandis que je continuai vers la boulangerie qui préfère faire des remises sur la baguette plutôt qu’être payée par carte de crédit.
Quand je suis sorti de l’échoppe Heure-Bleue m’attendait, elle a glissé son bras sous le mien et nous sommes repartis vers la maison.
Approchant de la rue Lamarck, nous avons aperçu un couple de jeunes gens, attendant que le feu leur permette de traverser la rue.
Tout en avançant, nous les avons regardés.
Lui était un brun très mat, arborant un look « Kenji Girac ».
Elle était une châtain clair, arborant plutôt un look « Isabelle Carré » avec quinze ans de moins.
Ils étaient arrêtés au feu, au bord du trottoir et, au lieu de regarder si le petit bonhomme rouge devenait un petit bonhomme vert, que croyez-vous qu’ils regardaient ?
Eux ! Ils se regardaient, eux !
Nous avons continué jusqu’au coin de la rue.
C’est là que nous nous sommes arrêtés.
La fille a soulevé son masque, a soulevé celui de son petit camarade, s’est levée sur la pointe des pieds et l’a embrassé sur les lèvres.
Il a eu ce regard heureux et un peu bêtasse du mec quand il est amoureux.
J’ai pensé que s’ils continuaient comme ça, ce n’est pas la Covid-19 qui guérit en deux mois qu’ils allaient attraper mais un truc qui, même au bout de vingt ans, vous pourrit encore la vie…
Le petit bonhomme rouge est devenu un petit bonhomme vert.
J’ai dit aux jeunes gens « Alors ! La distanciation sociale ! Les gestes barrière ! »
Ils nous ont souri joyeusement et ont traversé.
Nous sommes revenus à la maison, plus gais que nous en étions sortis.
Il suffit de peu de chose…

mercredi, 26 août 2020

Un remède à la mélancolie.

Hier on est allé traîner.
On a d’abord décidé d’aller à la FNAC rendre un bouquin acheté il y a quelques jours et reposé illico sur la console à côté de l’exemplaire qu’on avait déjà…
Nous avions décidé d’y aller à pied.
Un examen de la carte des zones où le port du masque est obligatoire nous a montré que, tant à porter le masque, autant faire le trajet en bus.
Ce que nous avons fait.
Évidemment, comme chaque fois qu’on part rendre un livre à la FNAC, au lieu d’en sortir avec quelque €uros de plus nous en sortons avec trois bouquins de plus…
Oui, lectrices chéries, j’ai acheté trois polars, un italien et deux français, ça me change des polars grecs que j’ai lus et du dernier Modiano.
J’ai failli acheter un livre d’Orhan Pamuk, « La femme aux cheveux roux ».
C’est la couverture du livre qui attira mon attention sur ce monsieur, qui décrocha le prix Nobel de littérature en 2006.
Je le pris donc, désireux de savoir ce qu’un Turc que je ne connaissais que pour son engagement politique pouvait bien avoir à raconter sur les rouquines.
Je ne le saurai pas cette fois-ci, la lumière de mes jours me disant de façon très convaincante « Ah lui ? Repose-le, il est vraiment ch… ! »
Mais je ne désespère pas, je saurai bien un jour ce qu’il en a écrit.
Je pressens qu’il fera ressortir l’âme des rues d’Istanboul comme Modiano nous fait ressentir celle des rues de Paris.
Un jour prochain, je me plongerai dans l’œuvre d’Orhan Pamuk comme je me suis plongé dans celle de Modiano.
Peut-être bien que, comme dit Adrienne « bien sûr, il est libre de le faire et moi de le trouver maigre, pas d’intrigue, pas d’épaisseur psychologique, personnages interchangeables, stéréotypés, même pas une pointe d’humour pour le sauver. »
Seulement voilà, qu’il s’agisse de Modiano, de Pamuk, Verlaine ou Baudelaire, ce sont des gens qui me parlent.
Ils souffrent d’une maladie courante dont il est de bon ton de cacher les accès.
Un peu comme une maladie honteuse.
Sans doute de peur de paraître avoir une âme « qui s’attache à notre âme et nous force d’aimer » comme dit l’autre.
Bref, ils connaissent et savent tartiner avec talent sur la mélancolie.
J’aimerais bien savoir le faire.
La prochaine fois qu’on ira dans une librairie, je prendrai donc ce bouquin d’Orhan Pamuk, « La femme aux cheveux roux ».
Et même « Le livre noir » ou un autre.
Je pensais déjà à ça quand nous nous sommes arrêtés près de la Madeleine où j’ai offert à la lumière de mes jours pour son anniversaire le sac à main qu’elle regardait avec envie.
C’est un sac classique, d’une maison de maroquinerie connue depuis plus de cent ans.
J’ai juste regretté de ne pouvoir lui offrir le Kelly qu’elle regrette encore…

Nous nous sommes installés ensuite à la terrasse d’un café.
« Elle » a pris un « Perrier rondelle ».
Pendant que je buvais mon diabolo fraise, elle e sorti le sac et l’a détaillé.
Il lui plaît.
C’est normal, elle l’a choisi…
Nous étions bien dehors, attablés sous le ciel bleu dans une rue calme.
« C’était bien » comme elle dit…

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dimanche, 23 août 2020

Science friction…

Science friction…
La folie technologique, qui devrait me frapper au premier chef, semble m’avoir épargné.
Il est vrai qu’après une carrière d’ingénieur, si on n’a pas compris que plus un système est sophistiqué, plus il ne demande qu’à déconner, c’est qu’on n’a rien vu du monde et qu’on en a encore moins tiré un enseignement quelconque…
Au moins deux exemples me viennent à l’esprit en matière de spécialisation et de technologie : Les champions de tennis et Internet.
Les premiers sont incroyablement performants et de fonctionnement complexe, donc délicats.
La preuve, le numéro 1 de l’ATP se pète un cil et le voilà sur le flanc pour la moitié de la saison.
Internet est un autre exemple à mon sens très parlant : Le premier informaticien compétent, pour peu qu’il soit d’humeur taquine, peut répandre les données personnelles de millions de personnes  – à commencer par leur dossier médical- pour le plus grand bénéfice de voyous ou de compagnies d’assurances qui vont trouver là de nouveaux risques à faire semblant de couvrir.
Pourquoi vous raconté-je ça ?
Eh bien parce que la petite sœur de la lumière de mes jours m’a appelé un soir de la semaine dernière.
J’étais en train de lire quand elle est venue me chercher.
Le volet roulant qui clôt la maison pour la nuit refusait de descendre.
La petite bascule sensible qui lui dit de monter ou de descendre était sans effet aucun.
J’ai regardé, ôté le cache plastique pensant naïvement trouver un interrupteur derrière icelui.
Las ! J’ai poussé un énorme soupir de désespoir devant la stupidité des « CMO » dits « Chief Marketing Officers », devant la crédulité des « Ad Targets », dites « cœur de cible », entreprises cibles  de la publicité, et du manque total de jugeote du client final.
Oui lectrices chéries ! J’ai fait ça.
Et pourquoi ?
Parce que, figurez vous que le cache lui-même contient un minuscule émetteur de radiocommande équipé d’une minuscule pile lithium.
Une merveille d’idiotie qui vous laisse à la rue si vous rentrez en pleine nuit pour vous apercevoir que la pile de votre télécommande est vide.
Heureusement, elle peut aussi vous enfermer chez vous à moins que vous n’appeliez les pompiers pour forcer votre merveilleux « volet électronique ultramoderne » qui hélas, vous laisse en prison en cas de panne ou de pile déchargée…
Alors que n’importe quel volet dépliant ou roulant qui fonctionne à « l’huile de coude » et se verrouille aisément ne dépend que d’une seule énergie : Celle de vos muscle, celle qui vous meut et vous permet de marcher…
C’est sans doute pour ça que l’AK47 a encore du succès, comme le couteau suisse.
Simple, autonome, indépendant des humeurs des fournisseurs d’énergie et de la durée de stockage des piles, celle qu’on vous a cachée quand on vous a vendu cette merveilleuse « télécommande » qui n’a de « télé » que le nom et qui ne « commande » plus rien…

samedi, 22 août 2020

Goûter chez « Patapain »

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Goûter chez « Patapain »

Jeudi, veille de notre retour, il faisait une chaleur dite « chaleur à crever » dans notre coin de vacances.
Nous avions renoncé à emmener les petites au parc.
On veut les épuiser, certes, mais pas les tuer.
Quoique… Par moment…
Elles se sont baignées et la lumière de mes jours a dit « les filles ! On va prendre un goûter chez Patapain ! C’est climatisé ! »
Nous sommes donc allés tous en chœur chez « Patapain ».
C’était climatisé moyen.
En réalité, ça suivait la température de dehors au quart de degré près…
Nous nous sommes assis à deux tables que nous avions réunies et avons « goûté », « pris notre quatre-heures » comme on dit encore parfois.
Il fallut reprendre quelque chose pour la plus petite, celle qui ne mange jamais sauf en dehors des repas.
Heure-Bleue a ouvert son porte-monnaie et a tendu une pièce de deux €uros à Merveille.
En voyant cette pièce destinée à la boulangère, ça m’a rappelé quelque chose immédiatement.
Quelque chose que je vous ai sûrement déjà dit mais bon, j’ai le droit de radoter, hein, on est au mois d’août et les blogs sont peu fréquentés…
C’est curieux, j’ai des souvenirs comme ça.
Des souvenirs de bêtises dont nous étions persuadés être les seuls à avoir eu l’idée.
Il y avait à la maison, planquée en haut de l’armoire, une boîte en bois, une sorte de plumier.
Nous l’avons prise, ouverte et nous avons trouvé plein de pièces de 1 franc et deux francs... de 1914.
Des pièces en argent massif !
C’était l’année où ces pièces de 1 Franc avec la Semeuse inaugurèrent le « Nouveau Franc ».
Les mêmes ! Exactement les mêmes !
Seul le millésime et le métal avaient changé.
Nous avions acheté plein de bonbons avec, pensant gruger la marchande.
Inutile de s’étendre sur la version longue de « Ramona » que nous avons entendue quand la boulangère a alpagué ma mère, lui disant « Vos enfants ont acheté vingt francs de bonbons avec ces pièces ! Elles sont fausses ! Ils m’ont payée avec des fausses pièces ! »
Cette hyène de boulangère avait évidemment attendu de voir ma mère accompagnée des trois coupables, nous avions onze, dix et huit ans, pour déclarer la guerre...
Ma mère nous a jeté un œil noir, a payé, a récupéré les pièces (dont une de 2 Francs, exacte réplique de la pièce de 5 Francs mais dont on avait caché le « 2 » avec une petite boulette de chewing-gum, ce qui fit découvrir la supercherie).
Puis, une fois les pièces remises dans son porte-monnaie, ma mère déclara « Finalement, vous y avez perdu, ces pièces sont en argent, impeccables et valent bien plus cher que les vingt Francs qu’elles comptent... »
Oui, ma mère était une garce, elle adorait faire ce genre de chose…
Une fois rentrés à la maison, ma mère a posé les courses, nous nous sommes planqués, manœuvre peu aisée dans l’appartement minuscule où nous nous entassions à six.
Et ma mère nous appela d’une voix qui n’était pas sans rappeler celle de Lara Fabian.
Aujourd’hui encore, Lara Fabian me fait peur, c’est la seule qui crie aussi fort que ma mère...
Je crois bien que j’ai les fesses qui cuisent encore.
Et je suis sûr que si elle n’est pas morte, la boulangère regrette encore d’avoir rendu les pièces...

PS : Pour information, la pièce de 1 franc dont j’ai mis la photo est proposée à 1.620,00 €.
Si la boulangère savait ça…