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jeudi, 15 octobre 2020

C'est le premier pas qui coûte...

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Je lis ce matin que les personnels soignants de l’APHP ne sont pas contents.
Je conçois bien que des gens dont le boulot est difficile et de surcroît risqué ne soient pas contents d’être largement sous-payés en regard de la moyenne des salaires européens de cette profession.
Je poursuis donc ma lecture et apprends avec stupeur que nombre de personnels n’ont pas encore reçu la prime de 1000 € promise au mois d’avril.
Mieux – si l’on peut dire -, une bonne part des infirmières libérales qui avaient été réquisitionnées par l’hôpital public lors de la surcharge du système hospitalier ne recevront pas cette prime, le prétexte avancé étant « elles ont travaillé moins de vingt-cinq jours pendant la période ».
Tu as passé un week-end chez toi en mars ?
Tu as travaillé vingt-quatre journées de quatorze heures au lieu de vingt-cinq journées de dix heures au lieu de sept heures ?  
Paf ! plus de prime !
Je me demande comment la plupart des députés ou des sénateurs prendraient la chose si on leur versait une indemnité au prorata de leur présence à l’Assemblée Nationale ou au Sénat.
Ne parlons pas des dégâts sur leurs indemnités s’il était question de mesurer leur travail et non leur présence…
La suite de l’article me dit qu’aucun des quinze mille postes supplémentaires dont l’embauche a été promise n’a été jusqu’aujourd’hui pourvu.
Ce qui ne m’étonne pas outre mesure.
Le pouvoir de décision est une chose, le pouvoir d’exécution en est une autre…
Pour embaucher quinze mille infirmières, infirmiers ou aides-soignants, il faut qu’il y ait des candidats.
Or, l’interview récemment entendue sur ma radio de gauchistes vieux et post-soixante-huitards m’a éclairé sur le manque de candidats.
Une infirmière, punie de vacances pour cause de Covid, expliquait pourquoi elle songeait à une future carrière de fleuriste ou équivalent.
Elle disait, au bord des larmes :
« Je n’ai pas quitté l’hôpital, même à la maison où je rentrais épuisée, prenais une douche et me couchais. Pratiquement pas vu ma famille, mon mari, mes enfants. J’ai travaillé soixante-dix heures par semaine payées trente-sept. Et encore, pour toucher mon salaire – 2500 € après des années de carrière -, il m’a fallu aller le réclamer auprès d’un agent administratif tatillon qui mégotait sur chaque ligne ! »
Il n’est pas étonnant qu’après des années de promesses non tenues, une pingrerie inadmissible de gens qui ne manquent de rien et se rémunèrent grassement sur l’argent du contribuable, les candidats à un poste à l’APHP ne se précipitent pas sur des postes où ils seront applaudis aux fenêtre mais mal payés et où le maigre salaire consenti sera à négocier âprement, €uro par €uro auprès d’une administration tatillonne plus soucieuse de la rentabilité de l’hôpital que de la santé des patients et du respect de ses personnels…
Cela dit, que ce soit à Bercy, Ségur ou Matignon, Qu’ils ne perdent pas leur temps à avoir honte.
Ce n’est pas la peine, on a honte pour eux…

 

mercredi, 14 octobre 2020

Jouet pas cher... Enfin, ça dépend...

Je viens de lire le commentaire que PassionCulture a eu la gentillesse de laisser chez moi.
J’apprends qu’il n’a aucun souvenir du temps passé à l’école maternelle.
Je vois plusieurs raisons possibles à cela.
- Il est trop vieux pour se le rappeler, mais il écrit de telle façon qu’il ne peut pas être vieux.
Du moins pas si vieux que ça.
- Il n’est pas allé à l’école maternelle.
Ce qui est dommage car c’est quand même l’occasion de jouer avec des enfants qui ne sont pas de la famille et surtout pas sous l’œil inquisiteur et méfiant de sa maman…
- Il n’est pas encore à l’école maternelle.
Mais ça m’étonnerait, nous sommes assez peu à savoir lire et encore moins écrire avant d’aller à l’école maternelle.
Sauf si on est maîtresse d’école maternelle évidemment…
Il y a pire : J’apprends que ce pauvre garçon s’est fait sévèrement disputer pour avoir « joué au docteur avec la petite voisine en face ».
Alors s’il est un jeu instructif et propice à la connaissance de « ceux qui sont différents » comme on dit dans les associations humanitaires, c’est bien celui-là.
Le pauvre enfant qui n’a pas eu le droit de jouer au docteur se voit obligé bien souvent d’attendre des années pour le faire et sera terriblement surpris et se fera probablement disputer pour avoir mal joué.
Mais pas par sa maman…
D’autant que, quand on y réfléchit un peu, c’est quand même un jeu où il n’y a rien à acheter, tout est disponible sur place.
C’est le moins cher qui soit.
Enfin… Le moins cher qui soit tant qu’on est à l’école maternelle ou en primaire.
Parce que plus tard, c’est un jeu qui a vite fait d’avoir des conséquences assez dispendieuses…
Un grand merci à Centerblog pour l’image qui suit et illustre si bien mon propos...

 

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mardi, 13 octobre 2020

Consommation des sens…

Vieux Paris - Enfants garcon et fille a Montmartre en 1948.jpg

C’est un mardi comme il y en a un par semaine, calme et vaguement ennuyeux.
J’ai donc fait ce que je fais d’habitude.
Le petit déjeuner d’Heure-Bleue, puis le mien, puis…
Et enfin je vais vous lire…
Mais d’abord et avant tout, je vérifie que nos blogs fonctionnent.
Ils fonctionnent.
Je regarde le mien et je vois la photo prise par Boubat à Paris alors que je n’étais pas loin de naître.
Je la regarde de nouveau et je me rappelle soudain pourquoi elle m’a accroché la mémoire.
Pour plusieurs raisons.
D’abord parce que l’endroit me rappelle furieusement celui où j’ai grandi.
Ces immeubles noirs et lépreux, ces pavés perpétuellement humides d’on ne sait quoi et qui sont glissants d’un bout de l’année à l’autre sont de ceux que j’ai vu jusqu’au-delà de mon adolescence.
Mais surtout, ce sont cette petite fille et ce petit garçon.
Même leur vêture était de celles que j’ai connues.
La petite fille m’a rappelé Malika.
Je vous ai déjà parlé de Malika.
Elle avait quelque chose d’extraordinaire.
Alors que dans ma famille, nous comptions douze yeux bruns dans des visages plutôt mats, Malika avait deux yeux bleus posés sur un visage à la peau si claire que la première fois que je l’ai vue je suis resté ébloui.
Nous étions arrivés ensemble à l’école maternelle et la maîtresse nous avait mis côte à côte.
Mieux encore : Pour entrer en classe, on nous faisait mettre en rang par deux devant la classe et chacun devait tenir la main de son ou sa camarade de rang.
J’en ai encore le cœur qui bat…
Malika n’avait pas les cheveux rangés et avec un ruban comme la petite fille de la photo.
Elle avait des cheveux bouclés d’un noir de jais qui faisaient ressortir la pâleur de sa peau et le bleu de ses yeux.
Il ne devait pas y avoir chez elle d’yeux bruns ni de cheveux raides pleins d’épis car elle me regardait comme mes sœurs ne me regardaient jamais…
En plus, quand on s’asseyait à notre petite table à deux places liée à un banc à deux places lui aussi, elle ne me lâchait pas la main.
En y réfléchissant, la maternelle, c’est terrible !
Hélas, la cruauté de l’Éducation Nationale se fit sentir dès la sortie de la maternelle.
Une ségrégation féroce fut de mise à Paris jusqu’à la fac.
Voilà où m’a mené cette photo qui a un poil de plus que mon âge…

lundi, 12 octobre 2020

Pour voir si mon blog marche encore.

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Ne sont ils pas mignons ?

Devoir de Lakevio N°52

devoir de Lakevio du Goût_52.jpg

Mais que peut bien avoir ce type ?
Que vous inspire-t-il ?
J’espère que vous en direz quelque chose lundi.

On n’aurait pas dû passer par cette rue.
Jamais !
J’ai d’abord pensé « pauvre garçon… »
Il se donnait un air « type malheureux mais qui se tient debout. »
Il était néanmoins dans une dèche sévère et tétait ce qui lui restait de son « ninas ».
Son dernier cigarillo j’en suis sûr…
Peut-être était-il seulement fatigué et prenait un peu de repos, appuyé contre ce mur.
Il l’a regardée quand elle est passée devant lui et c’est là que je me suis dit qu’on n’aurait pas dû passer par cette rue.
Je l’ai senti quand il lui a demandé son chemin.
Jamais !
J’en ai été sûr quand je l’ai vue lui répondre.
Il n’avait pas l’air méchant ni dangereux.
Enfin, pas dangereux…
Si, mais pas dans le sens où on l’entend généralement quand on voit ce genre de type.
En vrai, il avait juste l’air malheureux, un de ces malheureux nombreux ces temps-ci. J’allais lui donner la pièce de deux €uros qui traînait au fond de ma poche quand elle a dit « Vous avez faim ? Soif ? »
Ce qui m’a frappé immédiatement, c’est sa voix, une voix était différente dont elle usait habituellement quand elle s’adressait aux gens qu’elle croisait.
Il n’a pas répondu, il l’a juste regardée.
Et là j’ai été sûr que s’il avait faim et soif ce n’était pas d’un croque-monsieur et d’une bière.
Alors moi aussi je l’ai regardée.
Ce n’était pas un repas qu’elle voulait lui offrir.
Je l’ai vu à son air.
Pas un air gentil ou distant, non un air lointain dont je croyais qu’il m’était réservé.
Et là, pour la première fois depuis bien longtemps, ça m’est arrivé.
Je suis sûr que vous voyez ce que je veux vous dire.
Ce n’était pas de la colère non, ni de la jalousie.
Mais si, je suis sûr que vous me comprenez.
Cette sensation qu’on espère pour toujours disparue.
Cette sensation que pour rien au monde on ne voudrait retrouver.
Cette sensation faite de peine sans raison.
Cette sensation d’être seul au monde.
C’était ça, exactement ça.
J’étais seul au monde.
Comme quand l’être aimé meurt.
Ou qu’il aime quelqu’un d’autre.
Dans tous les cas, on vous a volé votre âme, quelqu’un est parti avec…