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lundi, 21 septembre 2020

Devoir de Lakevio du Goût N° 49

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Que fait-il ?
Qu’attend-elle ?
J’ai bien une idée, mais vous ?
Je saurai sans doute lundi ce que vous a inspiré ce tableau de Vettriano.
Oui, ces temps-ci j’explore l’œuvre de Vettriano.
Ah, j’allais oublier, j’aimerais que vous commenciez votre devoir par
« J’entrai dans le café de la jeunesse perdue »
Et le terminiez par « Mais enfin ! Babylone ! Vous y étiez nue parmi les bananiers ! »

J’entrai dans le café de la jeunesse perdue et retint la porte pour qu’elle ne claquât pas en se refermant toute seule.
La salle était vide.
C’était prévu comme ça.
D’ailleurs le café aurait dû être fermé.
Et depuis longtemps si vous voulez mon avis…
J’ai plongé  ma main dans la poche de mon imperméable et serré la crosse de mon pistolet en avançant vers le fond du café guidé par le fin rai de lumière qui filtrait sous la porte.
Heureusement, c’était une porte dite « saloon » dévolue au service que je n’ai eu qu’à pousser de la pointe de ma chaussure.
Je me remémorai les instructions du « Vieux ».
« À gauche, il y a la cuisine, à droite, faites attention, il y a le bureau du patron, il pourrait être là, il se repose parfois sur un vieux canapé où il culbute de temps en temps une serveuse peu regardante si elle a besoin de finir le mois. »
Je passai donc devant la cuisine et la porte du « bureau-aire de repos-baisodrome » et continuai dans le couloir.
Le « Vieux » avait raison, il y avait une porte tout au fond à gauche, qu’on eût prise simplement pour un placard tant elle était quelconque.
J’ai tourné lentement la poignée et eus le réflexe de ne faire qu’entrouvrir la porte.
Le « Vieux » m’avait prévenu « vous verrez, il y a là une cave qui a dû servir de cachette lors de la dernière guerre, ça a sauvé la mise de quelques Juifs et autres communistes… Je le sais, j’y suis passé… »
Il avait appris que maintenant il s’y passait des choses pas catholiques, ni casher ni dans la ligne du Parti…
D’où ma visite nuitamment.
Ce soir devait s’y dérouler quelque chose qui normalement n’avait plus cours depuis les procès de « La Voisin » et de la Brinvilliers.
J’ai descendu les marches aves plus de précautions que nécessaire vu le potin que faisait l’officiant de cette messe que même François, ce pape métèque à l’esprit plutôt large, n’aurait pas approuvée…
Un vague rideau isolait la petite pièce où seules quelques personnes assistaient à cet office un peu… « spécial » on va dire…
J’avais eu du nez de tenir mon pistolet prêt, le cran de sûreté levé.
Un type, loqué comme un pingouin sans spencer était penché sur une jeune femme nue comme sa mère l’avait faite.
Et bien faite…
Il leva un énorme couteau s’apprêtait à ouvrir le ventre de la jeune femme plongée dans un sommeil tout ce qu’il y a d’artificiel.
Je n’eus que le temps de sortir la main de ma poche et tirai sur le type.
Quand deux fleurs rouges s’épanouirent sur la chemise immaculée de l’officiant il éructa une phrase dont je cherche encore la signification.
Même le « Vieux » a envoyé une note au service :  « Décodez moi ça, et vite fait ! »
Je me demande encore pourquoi, au moment de mourir ce type a dit « Mais enfin ! Babylone ! Vous y étiez nue parmi les bananiers ! »

dimanche, 20 septembre 2020

La route de la soif.

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Hier, ce fut presque parfait.
Bon, en réalité ce fut parfait.
J’avais entendu une fois, il y a très longtemps, un philosophe expliquer d’une façon qui m’avait semblé convaincante, que la perfection, commençait à n’apparaître que quand les choses étaient presque parfaites.
Après moult développements, il ressortit de ses explications que la vraie perfection n’existait que quand il restait toujours un petit quelque chose à améliorer.
C’est vers cette époque que j’ai compris que j’étais parfait…
Mais la démonstration la plus éclatante des cogitations de ce philosophe eut lieu hier.
Revenons donc à hier.
Des amis devaient arriver à midi.
Notre amie arriva donc avec un quart d’heure d’avance, beaucoup plus ponctuelle que la SNCF.
Notre ami, lui, arriva après avoir comme toujours, appliqué avec exactitude le « quart d’heure de politesse », son PC portable sous le bras.
Nous sommes partis pour un déjeuner qui fut agréable, assis dehors, la table en équilibre instable sur l’asphalte de la rue, la circulation rarissime de la rue, troublée seulement par le passage d’une voiture de pompiers.
Le repas s’est quelque peu éternisé et nous avons été confondus par la gentillesse des gens du restaurant qui ont attendu plus qu’aimablement que nous ayons fini de converser pour ramasser les tables et fermer le restaurant.
Nous avons remis nos masques et sommes partis du pas de Gérard Larcher après un gueuleton vers un jardin quelconque, histoire de continuer notre conversation sans masque car il est difficile pour les unes et les autres, sauf Heure-Bleue, de parler et marcher avec un masque sur la figure.
Nous nous sommes assis au square des Batignolles où Heure-Bleue et notre amie ont papoté sans relâche tandis qu’avec l’autre mâle de la troupe nous nous sommes livrés à notre occupation favorite : Regarder passer les filles…
Ce que nous avons vu nous a convaincu que le premier perturbateur endocrinien de l’homme est la femme…
Un moment, nous regardions la pelouse. Une paire de fort jolies jambes étendues sur le gazon s’offrait à nos regards, le reste était caché par une poussette et un père penché sur la propriétaire des jambes, la cachant à nos yeux.
- Des jambes de blonde, à coup sûr !
- Ah ? Tu crois ? Comment tu sais ça ?
- L’allure et le teint…
La presbytie a comme avantage, quand on a une vue perçante de voir très bien de loin, ce qui permet de discerner le duvet sur une peau.
Le père s’est redressé et s’est alors penché sur le bébé.
La jeune femme était de fait une blonde…
Mon ami m’a dit :
- Ah ! Bravo ! Mais pour les jambes de vieux ?
- Facile ! La démarche…
- Pfff… Chuis c…
A-t-il clos.
Le temps passant, nous sommes repartis vers un café qui nous accueillit assez longtemps pour être douchés par une averse soudaine.
Il s’est fait tard.
Nous n’avions pas vu s’écouler les heures.
Nous commencions à avoir faim.
Nous n’avions rien à manger.
Un traiteur, que dis-je, un « maltraiteur », me vendit pour très cher des choses immondes mais d’aspect si tentant.
Heureusement, il y eut pire.
Le dessert me pèse encore sur un estomac pourtant apte à digérer des briques.
Mais la journée fut si chouette que ce fut la démonstration que la perfection apparaît vraiment quand il reste quelque chose à améliorer.
Ne serait-ce que le dîner…

vendredi, 18 septembre 2020

49ème devoir de Lakevio du Goût

devoir de Lakevio du Goût_49.jpg

Que fait-il ?
Qu’attend-elle ?
J’ai bien une idée, mais vous ?
Je saurai sans doute lundi ce que vous a inspiré ce tableau de Vettriano.
Oui, ces temps-ci j’explore l’œuvre de Vettriano.
Ah, j’allais oublier, j’aimerais que vous commenciez votre devoir par
« J’entrai dans le café de la jeunesse perdue »
Et le terminiez par « Mais enfin ! Babylone ! Vous y étiez nue parmi les bananiers ! »

jeudi, 17 septembre 2020

Ô rage ! Ô désepoir ! Ô vieillesse ennemie !

N’ai-je donc tant vécu pour cette infamie ?
Et n’ai-je tant bossé dans la belle industrie.  
Que pour entendre un type dire tant de conneries ?  

Je vous ai sans doute déjà parlé de Laure Adler.
Cette dame qui désarçonne ses invités.
Il est vrai qu’une fois qu’elle a fini d’expliquer à son invité ce qu’il a voulu dire dans son livre ou sa pièce, il ne sait plus ce qu’il a écrit…
Eh bien, ce matin, je l’ai entendue sur ma radio de gauchistes vieux.
Elle prenait la défense du monde contre l’assèchement des sentiments qui l’inonde au nom de la rentabilité qu’il faut absolument exiger de chaque individu.
Elle parlait des « vieux » et de la vieillesse.
Elle faisait ça très bien.
Il faut dire qu’elle est quand même assez concernée…
Elle m’a rappelé justement une rumeur entendue hier à propos d’un rapport qui suggère de boucher le trou de la Sécu avec les sous des retraités.
Un des arguments m’avait quelque peu surpris car je me suis rappelé que le gouvernement piaillait pour que les Français, ces pingres, jettent dans l’économie nationale la centaine de milliards d’€uros qu’ils ont épargnés au plus fort de la pandémie.
Cette centaine de milliards d’€uros les a amenés évidemment à penser comme le fonds d’investissement habituel « Un salarié qui épargne est un salarié trop payé, un salarié heureux est un salarié qui ne travaille pas assez. »
Hélas, le salarié dispose d’un moyen de pression : Cesser de travailler.
Le gouvernement, pour une fois conscient de quelque chose, s’est alors avisé qu’il y a des gens « payés à ne rien faire » ** sans penser un instant à lui.
Il a donc pensé immédiatement aux retraités.
Pour faire appel à l’égoïsme, ce puissant moteur, il a avancé ce motif : « Le retraité a un revenu supérieur à celui des actifs » évacuant par là  le fait qu'entre le tiers et la moitié des douze millions de retraités disposent de moins du « minimum vieillesse » pour atteindre la fin du mois.
Si j’avais un mot à dire à l’auteur de cette remarque stupide, je lui dirais que plutôt qu’augmenter de près de 50% la CSG des retraités – qui consiste quand même à payer des impôts sur des sommes qui ne nous sont pas versées -, je ponctionnerais plutôt les fonds d'investissement essentiellement américains et canadiens.
Ces gens mus uniquement par la cupidité créent en France des réseaux de maisons de retraite et d’EHPAD qui, avec leurs tarifs d’hôtel de luxe, pompent les économies des retraités, les finances des régions et les cotisations de la Sécurité Sociale pour une qualité de service souvent inférieure à celle du centre d’hébergement des sans-abris.
Je lui dirais aussi que si l’actif avait un revenu inférieur à celui du retraité, c’est d’abord  parce que la fameuse « compétitivité » qui finalement ne profite qu’à l’actionnaire, limite sévèrement le revenu du salarié, mis en concurrence avec ce qu’il faut bien appeler des esclaves.
C’est une fois de plus la preuve que la course au « moins disant » coûte toujours à la majorité des moins lotis et n’est bénéfique qu’à la minorité des mieux lotis.

**  Plus exactement « payés tout ça à ne rien faire »  selon certains payés beaucoup plus à ne pas faire plus au même moment.
Oui j’ai entendu ça de quelqu’un dont je n’aurais jamais pensé que ça lui serait venu à l’esprit…

lundi, 14 septembre 2020

Devoir de Lakevio du Goût N° 48

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Devoir de Lakevio du Goût N° 48

Mais que diable vient-elle d’apprendre ?
Cette toile qu’on pourrait croire de Hopper si cette impression de joie ne venait assurer qu’il ne pouvait avoir peinte vous inspire-t-elle ?
Si oui, il faudrait que vous y glissiez les mots :
- Amour.
- Sandwich.
- Lèvres.
- Téléphone.
- Besoin.
- Tournevis.
- Caleçon.
- Seins.
- Gare.
- Cheveux.
- Toilettes.

Elle m’a appelé au téléphone.
« C’est important ! Il faut que tu rentres ce soir, mon chéri ! »
Alors j’ai pris le train, que voulez-vous, je ne peux rien lui refuser
À peine arrivé à la
gare, à peine le temps de poser ma valise sur le quai qu’elle est là !
Mon
amour est là !
Elle me saute dans les bras et écrase ses
lèvres sur les miennes.
Je sens ses
seins écraser ma poitrine.
Hélas, emportée par son élan, elle écrase de ses genoux mon
caleçon.
Mais pas que…
Je ressens soudain l’épouvantable impression qu’on vient de me fouailler les testicules avec un
tournevis.
Si je pouvais, je hurlerais mais ma bouche est prisonnière de la sienne et ses
cheveux me chatouillent le nez.
Mon regard chavire sous la douleur.
Elle décolle ses lèvres des miennes, un peu froissée.
- Mais tu en fais une tête, mon chéri ! Moi qui étais si heureuse de te voir !
Je reprends péniblement mon souffle et dis dans un râle :
- Il faut que j’aille aux toilettes mon cœur, le
besoin s’en fait pressant
J’ai dû pâlir car soudain inquiète elle s’enquiert :
- Que t’arrive-t-il, mon amour ?
- Tout de suite, j’ai mal !
- Mais pourquoi ?
- Tu m’as émasculé d’un coup de genou, mon cœur !
Dis-je dans un souffle.
Elle sourit de nouveau, heureuse.
- Ah ? Ce n’est que ça ? Ce n’est pas grave, tu sais…
- On voit que ce n’est pas à toi que c’est arrivé…
- Mais non, je sais bien que ça fait mal mais ce n’est pas grave.
- Si tu le dis…
- Bien sûr, ça ne servira plus voyons, je suis enceinte, on n’en a plus besoin !
Elle a parfois de ces a priori, l’amour de ma vie…
- Euh… Tu sais que ça sert, même après…
- Ah bon ?
- Ben oui ! Quand même !
- Allez viens, en attendant viens prendre un
sandwich à la buvette, j’ai faim !
- J’espère que ça ira mieux après…
- Ne t’en fais pas, mon chéri, on vérifiera à la maison s’il y a des dégâts.
Je ne suis pas sûr qu’on pense tous les deux à la même vérification mais le moral est revenu rien qu’à l’idée de la chose…