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lundi, 25 juillet 2016

Le petit ailleurs…

Je vous ai déjà parlé de la rue Caulaincourt ?
Il n’y avait pas dans cette rue qu’un café assez astucieux en 1964 pour avoir prévu une disposition de banquettes et de tables favorable au rapprochement de jeunes gens qui autrement fussent restés sur un quant à soi timide et muet.
Bien sûr il y avait aussi cette boutique où une dame qui avait au moins trois et même plutôt quatre fois mon âge poursuivait probablement l’activité d’un mari disparu.
Je revois encore cette étagère qui supportait les amplificateurs de l’époque.
Des appareils pleins de boutons et de petites glissières, tous ces petits artifices faits pour donner au son la couleur qui plaisait ou pour tenter d’en supprimer les défauts les plus criants.
Je revois aussi la dame, assez petite, sa coiffure faite d’une sort de casque argenté.
J’ai toujours dans les yeux ces « twin set » qu’elle portait invariablement d’octobre à mai.
De mai à septembre, elle les abandonnait pour des corsages encore qu’elle en portât parfois le gilet quand le temps était frais.
Oui Mab, dans les années 60, les femmes portaient encore des corsages, pas encore de « blouses » ni même des « chemises » bien qu’elles abandonnassent parfois ces « corsages » pour des « chemisiers ».
Elle avait en plus une patience d’ange pour le gamin curieux et questionneur que j’étais.
Peut-être avait elle un fils d’un âge voisin quoiqu’à y repenser c’était plus probablement un petit-fils.
Elle me faisait écouter ces appareils et, quand je lui demandais de les « mettre plus fort »,  elle me disait « mais non mon garçon, nous ne sommes pas seuls dans la rue et puis, ce n’est pas une fête foraine quand même ! »
Pour en revenir à cette rue Caulaincourt, elle consiste en trois tronçons assez nettement délimités.
Le début, qui passe au dessus du cimetière de Montmartre laisse derrière lui le « coin de voyous » qu’est la place de Clichy et va un peu plus loin que le croisement de la rue Tourlaque.
Une autre fois, je vous parlerai de la rue Tourlaque et de son prolongement qui mène à la rue Burq et pourquoi je l’ai empruntée maintes fois en revenant du lycée.
J’ai même beaucoup « lanterné » dans ces rues là au lieu de me précipiter à la maison pour faire mes devoirs au point que ma mère me dirait souvent à une époque « dis donc, mon garçon, tu es rentré à cloche-pied ? Et la monnaie des tickets de métro ? »
Puis, passée la rue Tourlaque, la rue Caulaincourt change d’aspect mais surtout d’ambiance pour devenir très bourgeoise, les immeubles y sont souvent en pierre de taille et les rez-de-chaussée occupés de petites boutiques de mode plutôt de qualité, pas encore de « bouffe bio » ni de succursales « de proximité », ces faux-nez de la grande distribution.
Ce tronçon de la rue reste très bourgeois jusqu’à la place Constantin Pecqueur.
Je ne m’étendrai pas sur cette place qui vit votre Goût planté là brutalement par un grand amour qui durait depuis au moins trois jours.
Ouaip, on ne donne pas Tristan et Yseult  tous les jours dans le XVIIIème des sixties…
Passée cette place, on arrive dans « mon » quartier.
Et ça se voit…
Si les immeubles restent beaux jusqu’au carrefour de la rue Lamarck, là où elle devient la rue Custine, la population change.
Ne serait-ce qu’à cause de la foule de ceux qui vont « aux impôts » pour demander « un délai ».
Arrivé là, à gauche il y a la descente vers la Porte de Clignancourt , face à soi, la proximité du boulevard Barbès puis à droite, la rue de Clignancourt qui mène à la « Place du Delta » aujourd’hui disparue et sans autre nom que celui du boulevard de Rochechouart.
Trois morceaux donc, tous arpentés mille fois, toujours regardés attentivement, tous pleins de souvenirs.
Depuis quelque temps j’ai envie de prendre à gauche et descendre vers la Porte de Clignancourt, rien que pour voir ce qu’est devenu ce coin qui m’a vu grandir et où je suis passé en coup de vent il y a peu en allant chez Imaginer.

dimanche, 24 juillet 2016

Elle m’a à l’œil, c'est-à-dire pour pas cher…

- Minou tu me nettoies mes lunettes ?
- Hmmm ?
- J’ai les yeux sales…
Je regarde les lunettes.
Je les avais nettoyées avec le liquide vaisselle la veille ou l’avant-veille.
- Eh oh ! Tu n’as quand même pas les yeux qui projettent du gras !
Je nettoie tout de même les lunettes.
C’est au moment où j’attrape le torchon à vaisselle pour les essuyer que la lumière de mes jours a cette réflexion surréaliste :
- Mais t’es un grand sale ! Je vais puer des yeux !
J’ai beau me creuser la cervelle, je n’ai toujours pas compris mais j’ai quand même utilisé une serviette propre pour essuyer ces lunettes…

samedi, 23 juillet 2016

Aujourd’hui, si je ne suis pas Breton je prends quand même Duchamp…

De rien, Mab
Il me vient parfois des idées curieuses avant d’ouvrir les yeux.
Mais non, pas que ça…
Assez bizarrement,ce matin, quand le sommeil a commencé à me quitter, j’ai pensé « c’est quand même une sorte de prescience qu’elle soit née l’année de l’expo internationale du surréalisme. »
Il est vrai que parfois, quand elle me parle, je me demande si elle ne me dit pas un poème d’André Breton jusqu’à ce que je me rappelle qu’elle n’aime pas la poésie…
J’ai ouvert les yeux vers six heures et demie.
Bon, en fait il était six heures trente-quatre.
Oui, comme mon fils j’ai ce tic, depuis que l’heure est donnée à la maison par le décodeur de la télévision, de donner l’heure de cette façon idiote.
Il était donc six heures-trente-quatre.
J’attendis sept heures moins cinq, au feeling seulement, pour me lever.
J’ai voulu dire « bon anniversaire » à la lumière de mes jours mais à peine j’ai posé la main sur son épaule que son mouvement agacé pour se dégager a tué dans l’œuf mon idée.
Alors j’ai fait comme d’habitude.
Je me suis levé et ai fermé la porte pour écouter tranquillement la radio en l’attendant.
Ça ne dure jamais bien longtemps.
Je sais, depuis des années maintenant, que mon absence à son côté la réveille plus sûrement qu’un bruit.
Le calme fut bref.
La porte s’est ouverte.
- Il est quelle heure, Minou ?
- Sept heures et quelques, ma Mine.
- Tu n’a rien oublié ?
- Non, comme tu n’as pas vieilli, je n’ai rien oublié.
Mal réveillée elle m’a dit :
- Mais si Minou, il plus de sept heures moins cinq !
- Bon anniversaire ma Mine…
Oui, Heure-Bleue est ainsi faite qu’elle prend un an dans la microseconde qui suit six heures cinquante-cinq du matin le vingt-trois juillet.
Ça doit bien faire au moins… tout ça, que je l’agace en lui disant que savoir à une demi-heure près sa date de naissance est une farce.
Ce qui la chagrine le plus, c’est savoir que chaque minute on vieillit.
Pour arranger ça, elle vieillit par à-coups...
Je ne sais pas ce qui la console le plus de cet aspect catastrophique du temps.
Un bisou ?
Un livre ?
Un clafoutis ?
Non, le dernier l’aurais poussée à me jeter la balance à la figure.
Alors exit le clafoutis.
Je trouverai sûrement quelque chose de gentil à lui dire ou à lui…
Offrir…

vendredi, 22 juillet 2016

Ce Pascal qui n’est pas un agneau…

Alors lectrices chéries, que je vous dise…
Je vais vous parler brièvement de ce Pascal qui essaie de s’insérer dans la cohue de mes lectrices chéries dans l’espoir, vain j’espère, d’en pécho quelques unes…
Je vous ai déjà parlé, je crois, de ce forum hi-fi où on parle de tout sauf de hi-fi.
Je m’y suis fait quelques amis.
Je vous ai déjà de Pascal parlé ici ou là.
Des amis d’autant plus chers que je ne suis jamais d’accord avec eux.
C’est mieux, si on n’avait pour ami que ceux avec qui on est d’accord, on n’aurait rapidement plus rien à se dire.
C’est sans doute pour ça que je me chamaille avec la lumière de mes jours depuis…
Bref, depuis…
Vous avez lu quelques commentaires de Clair 
avec qui les frictions sont plus « soft » mais néanmoins réelles.
Eh bien, quoi qu’il lise mon blog depuis quelque temps, je ne vous ai jamais parlé de Pascal.
Pascal, dont j’ai fait la connaissance en novembre 2000 lors d’une de ces réunions d’aficionados d’un truc quelconque, n’est pas plus d’accord avec moi que je ne le suis avec lui.
Je l’avais rencontré rue d’Artois chez un autre de ces fondus de hi-fi dont je vous parlerai peut-être un autre jour.
Pascal n’est pas plus d’accord avec G. 
avec qui nous ne sommes d’accord ni l’un ni l’autre.
Pour ce que je sais des deux, je pense que Pascal ne serait pas plus d’accord avec Clair ou avec N.
Mais si on me demandait de choisir, j’en serais incapable.
Ça peut sembler curieux mais c’est comme ça.
C’est la rançon à payer pour ne pas laisser l’ennui envahir sa vie.

Pour parler d’autre chose, ma grande sœur, exprès pour me faire mentir, a envoyé les photos.
Eh bien lectrices chéries, on n’a pas « embeausi » selon le mot d’Heure-Bleue.
Elle a tristement raison.
Quand je pense qu’on se trouvait moche…
Regardez la quand elle vient de donner naissance à l’Ours.
Ça vous étonne que lui faire ce bébé me soit venu à l’esprit ?
Mon dieu, cette peau...

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jeudi, 21 juillet 2016

Des histoires de culte…

Alors voilà, hier j’ai voulu écouter quelques vinyles.
Ça avait commencé à me trotter dans la tête quand je me suis mis à chantonner « an die musik », un lied de Schubert super chouette.
Je me suis lancé à la recherche de cet enregistrement de 1953 où Elisabeth Schwarzkopf  est accompagnée par Edwin Fischer.
Je l’ai retrouvé.
C’est une réédition des années 70 que j'avais achetée au BHV quand lOurs était petit.

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De fil en aiguille, en fouinant dans les étagères, je suis tombé sur une pile de vieux disques raides comme la justice qui datent de l’époque des soviets.
Ouaip, lectrices chéries, ce sont des disques épais, lourds et datés de 1956.

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C’est le Boris Godounov de Moussorgsky, et si vous ne lisez pas le cyrillique, vous êtes obligées de me faire confiance…
Je ne sais pourquoi je me suis mis alors à chantonner « Lili Marleen », du coup m’est revenu que j’avais ce vieux « Mythos Marlene », un pressage allemand acheté dans les années 80.

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J’étais content quand j’ai mis la main dessus mais le type de la chaudière est arrivé, pile poil au moment ou je voulais le poser sur ma platine pour écouter « Sag mir wo die Blumen sind » alors…
Il était sympa, je lui ai rendu l’outil qu’il avait oublié lors de sa dernière visite.
Il a changé un petit circuit, ça n’a pas marché et il me l’a montré.
Il ne savait pas comment fonctionnent les capteurs à effet Hall.
Je l’ai regardé le remettre et lui ai dit « dans l’autre sens, retournez le bidule sinon le clapet n’a pas d’action, il y a un aimant dedans et le sens du champ compte ».
Il a retourné le capteur et ça a marché.
Il a fait une remarque sur les attentats puis, je ne sais pourquoi il a précisé qu’il était croyant.
« Bon… » avons-nous dit, Heure-Bleue et moi.
Après tout, pourquoi pas, il était gentil et ne cherchait pas d’histoires.
Il nous a raconté des choses, il en est ressorti que c’était quelqu’un de plutôt ouvert.
Il n’a pas cherché à nous convaincre qu’allah c’était le bon dieu le mieux.
On n’a pas cherché à le convaincre que tout ça c’était des bêtises.
Bref, c’était un homme calme, plutôt bon et honnête.
Il va repasser au mois de mai pour le contrat de la chaudière.
Comme aujourd’hui je lui préparerai un « espresso ristretto » de chez Clooney.
Du coup on est parti en retard au Monop’.
D’autant plus en retard qu’Heure-Bleue cause avec tout le monde sur le chemin.
Un truc de vieux, ça.
Mais bon, j’écouterai « Lili Marleen » une autre fois.
Quand je serai seul.
La musique, pour moi c’est un peu comme le péché d’Onan, un plaisir solitaire…

 

PS : Heure-Bleue a écrit !!!