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dimanche, 28 août 2016

Certains l'aiment chaud...

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Comme vous le savez sans doute, vendredi il a fait beau et chaud.
Et comme vous ne l’ignorez pas, nous sommes allés déjeuner avec Tornade chez Breizh Café.
Nous y sommes arrivés avec un quart d’heure d’avance et Heure-Bleue avait commencé à fondre.
Comme ça lui bouche un peu l’entendement, elle a voulu passer ce quart d’heure dans le petit square à l’angle de la rue des Coutures Saint Gervais bien connu pour un manque total d’ombre…
Nous donc avons attendu au coin de la rue du Perche que l’on vienne nous chercher.
Éblouis nous fûmes tous les trois par la dextérité et la méticulosité d’un type au premier étage de l’immeuble.
Il nettoyait les carreaux de sa fenêtre avec un tel soin  que mes deux commensales ont dit
- Oh la vache ! Je veux un homme de ménage comme ça ! »
Comme je connais bien pour y avoir vécu deux décennies,  le quartier et sa population j’ai fait remarquer, à voir les gestes du jeune homme :
- Ça ne va pas marcher, c’est « un homo de ménage »…
Le crêpier est venu nous chercher et nous a installés.
Je vous ai déjà parlé de la température ?
Eh bien, c’est justement quand il fait très chaud qu’il ne faut pas exagérer avec le cidre, même s’il est peu alcoolisé…
Je me suis rendu compte que même en alternant l’eau et le cidre, l’éducation à coups de « films de pirates » de mon enfance laisse des traces indélébiles.
En demandant la seconde bouteille de cidre –plutôt bon ma foi- au lieu du traditionnel « on pourrait avoir la même chose, s’il vous plaît ? », j’ai laissé échapper car n’oublions pas que c’est un Breton « Holà ! Tavernier du diable ! Apporte nous à boire ! Et que les femmes dansent ! ».
Comme il faisait très chaud, cette réplique tirée de « John Paul Jones, maître des mers » à moins que ce ne soit de « La Reine des Pirates » n’a même pas jeté un froid et on a eu notre bouteille…
Après ça, on est allé boire de l’eau au BHV où on a traîné à la cafeteria, pas juste parce que c’est climatisé mais aussi parce qu’on est content que les cadors de HEC se soient aperçu qu’une grande cafeteria vide, avec des plats industriels chers et bas de gamme attirent moins le chaland que les mêmes plats dans une cafeteria animée par des gens qui papotent en semblant contents d’être là.
C’est en sortant que ça s’est gâté. Après une balade en passant par le passage Jouffroy et ses copains du coin, nous avons voulu prendre le train.
La gare était paralysée et le trafic arrêté par sécurité.
Dans notre rame, heureusement climatisée mais pleine à craquer, un haut parleur a annoncé « la présence de personnes sur les voies nous contraint à attendre… et piapiapia et miamiamia etc. »
J’ai d’abord pensé « s’il n’y a personne pourquoi on ne part pas ? » puis, la lumière est arrivée dans mon cerveau et j’ai lâché « mais qu’on roule dessus ! ».
Je dois dire que personne n’a eu l’air horrifié par ma suggestion.
Et ça, ça m’a un peu inquiété…
Lassés d’attendre on est allé prendre le 84 à la Madeleine.
Nous sommes descendus place Pereire, courses au Monop’ Courcelles et promenade jusqu’à la Porte de Champerret, comme souvent…
C’est là que j’ai été content, dans la rue, plein de filles et de femmes habillées normalement.
Peu de femmes voilées, beaucoup de femmes dévoilées.
C’est aussi beaucoup surtout pour ça que j’aime l’été.
Arrivés à la maison, tout le monde, même Tornade –si, si ! - était fatigué.
J’ai préparé à dîner, Heure-Bleue, qui ne supporte pas la chaleur à dit :
- Je reconnais, par ce temps, je suis odieuse.
Comme je ne voulais pas faire d’histoires et que malgré tout c’est la lumière de mes jours, je n’ai même pas dit :
- Tu peux me l’écrire, ça ?
Ce fut une bonne journée quand même.

jeudi, 25 août 2016

La consommation des sens.

C’est pour toi, Mab.
« C’est pour éviter ça que les Anglais ne parlent que de la pluie et de beau temps. »
écrit Mab dans un de ces laconiques commentaires dont elle a le secret..
Patricia Wentworth, Barbara Pym et Elizabeth Taylor seraient certes entièrement d’accord avec toi, Mab.
Hélas… Trois fois hélas…
De nombreux et parfois longs séjours dans la patrie de ces éminentes autrices –Ouais Milky ! T’as raison ! – m’ont démontré parfois que « Perfide Albion » n’était pas si mal vu pour ladite patrie.
J’ai constaté souvent qu’on y est aussi, si ce n’est plus, mauvaise langue qu’ailleurs et que quand on y parle de la pluie et du beau temps c’est surtout du mauvais temps et qu’il serait bon qu’il s’abattît en priorité sur ceux contre qui on a une dent.
On voit donc par là que les Anglais ont conservé des Français, apporté sûrement par les Normands et adopté dès la bataille d'Hastings, un talent inné chez nous et intégré chez eux.
Je veux parler de cet art qu’est « la langue de pute ».
Évidemment, Mab, extrêmement bien élevée qu’elle est n’en fait pas état publiquement.
Ses fréquentes visites outre Manche chez des gens bien élevés qui, comme elle restent cantonnés dans un quant-à-soi de bon aloi, expliquent sans doute son assertion.
Il suffit de sortir du salon de thé de la New Tate ou de ce charmant café dans cette cour derrière le British Museum pour se rendre compte que l’Anglais est aussi bavard et mauvaise langue que n’importe quel Français.
Il y a pire hélas...
Aaahhh… Mab, si tu savais ce qui se dit dans les ateliers et les bureaux de Magnetic Components…
J’y ai passé du temps.
Pas mal de temps.
Et je dois te dire que s’y racontent les mêmes histoires que dans les ateliers et les bureaux français d’Alcatel-Lucent.
Les mêmes mauvaises langues s’activent avec autant d’énergie à parler d’autre chose que de la pluie et du beau temps.
On y évite même de parler boulot...
La mise des unes et les relations supposées des autres y sont abordées et commentées avec une constance et une énergie que les entreprises aimeraient voir déployées dans l’exécution des tâches…
Ah, Mab !
Si tu savais comme je te suis reconnaissant de m’avoir donné ce matin un sujet de note !
Parce que je me suis levé d’humeur vaseuse car Merveille m’a, comme chaque fois qu’elle dîne à la maison, poussé à dormir sur le canapé du séjour.
Et je déteste ça.
Non qu’il fasse froid mais rien que l’idée de ne pas susciter un coup de pied d’Heure-Bleue à la première tentative de sentir sa peau me flingue le sommeil et me pourrit la nuit.
J’aime Merveille.
J’ai aimé l’emmener au cinéma.
J’ai aimé lui faire d’un filet de poulet, des aiguillettes sur le gril.
Lui éplucher des pommes de terre à l’eau, les réduire en rondelles agrémentées de copeaux de beurre.
La voir être fière d’acheter le pain toute seule tandis que nous l’attendions sur le trottoir.
Mais j’aime mieux qu’elle dorme chez elle.
A la maison, j’aimerais aussi mais à la condition que ce soit elle qui dorme sur le canapé.
J’ai hâte qu’elle se démène pour dormir pas seule mais surtout pas avec la lumière de mes jours.
Celle que j’espère parfois aussi le soleil de mes nuits.
Alors Merveille, je t’en prie !
Dors chez toi !

mercredi, 24 août 2016

Traitement des os usés...

Tout à l’heure, je suis descendu acheter la Rico qu’on a oublié d’acheter hier.
Devant l’arrêt de la navette, près du magasin, il y avait mon impatient de l’autre jour.
J’ai commis là une erreur que j’évite avec lui d’habitude.
Bref, je me suis dit que j’aurais mieux fait de ne pas même lui dire « bonjour ! »
Et surtout pas « comment vas-tu ? »
Je me suis eu tout seul, pourtant je le connais, j’aurais dû savoir…
Je l’ai encore constaté aujourd’hui.
Il fait partie de ces gens à qui vous dites quelque chose d’anodin et qui répondent quasi immédiatement quelque chose comme « c’est comme moi, j’ai… » ou « ben moi j’ai… »
J’évite avec lui parce qu’il est déjà sévèrement atteint de plein de trucs.
En dehors de son palpitant qui déconne gravement, il a plein de pathologies qui l’esquintent de partout, dans la respiration, la marche, la digestion, la circulation sanguine.
Oui, il m’ a déjà renseigné en détail sur tout ça.
À la place de la Sécu j’aurais laissé tomber la maintenance d’une bécane dans un tel état.
Mais bon…
Aujourd’hui il fait chaud alors c’est pire.
Même si la chaleur ne m’a jamais gêné, je dois avouer qu’il m’énerve un peu.
En plus il s’étend complaisamment sur ses petites et grandes avanies.
Avanies et framboise…
Non laissez tomber, lectrices chéries, je sais, c’est lamentable, d’ailleurs Bobby Lapointe en est mort.
Là, c’est ma question purement rhétorique qui a ouvert les vannes de l’auto-apitoiement.
Et ça dure, mais ça dure…
Je ronge mon frein.
Un jour mon frein va lâcher.
J’y ai réfléchi un peu en ramenant la Rico à la maison.
J’ai compris pourquoi les égotistes m’agacent tant.
Ils m’empêchent de parler de moi.

mardi, 23 août 2016

Le rhum antique saoule aussi…

Ma vie est foutue !
Hier, avant de partir dîner chez les enfants, nous avons écouté une émission de la série de Didier Varrod sur la vie de Françoise Hardy.
Au moment où Françoise Hardy disait de sa voix melliflue, ajoutant même quelques soupirs en arrière plan, des choses définitives sur l’amour.
Parlant même d’amour fou, j’ai commis l’imprudence de remarquer :
- Pfff… L’amour, si c’est pas un amour fou, c’est pas de l’amour…
Tout ça du ton du mec vachement expérimenté, avec haussement d’épaules et tout.
Et le commentaire du journaliste d’enfoncer le clou sur le tempérament irréductiblement romantique de Françoise Hardy d’un péremptoire « Elle a toujours eu ce besoin d’absolu, de romantisme… »
Heure-Bleue dont l’avis semble diverger et surtout peu nuancé m’a alors lancé :
- L’amour fou ? Je t’en foutrais moi, de l’amour fou !
- Ben quoi, tu connais « l’amour raisonnable », toi ?
- Ouais bon, c’est vrai, sinon je ne t’aurais pas épousé mais quand même…
- Bon…
Là elle a ajouté :
- Et du romantisme ! Je t’en foutrais moi, du romantisme ! C’est du masochisme oui !
Du coup, je me suis écrasé avant qu’elle ne découvre qu’elle avait contracté le mariage parfait : Un masochiste marié à une sadique…
Malgré cette douche sur ma propension à « guimauver », la soirée chez les enfants fut délicieuse.

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lundi, 22 août 2016

Je vais avoir droit à un coude rouge…

Un doute m’a étreint, lectrices chéries, quand je vous ai dit ce réflexe irrépressible qui m’a poussé à traîner les pieds dans les feuilles mortes.
Qu’alliez vous penser ?
Les plus indulgentes allaient elles s’exclamer « Ça y est ! Camarade Le-Goût est devenu fou ! »
Pire, la vanne légère de celle qui s’en fout, genre  « My god ! Le Goût a un pèt’ au casque, il est devenu gâteux ! »
Je me pensais pourtant particulièrement cartésien et tout à fait rationnel.
J’allais même, dans mes rêves les plus fous, jusqu’à penser que vous en étiez convaincues vous aussi.
Il y avait même une preuve à mes yeux irréfutable : Je suis tombé amoureux d’Heure-Bleue.
C’est dire si je suis un garçon réfléchi...
Mon goût du risque et une inclination innée pour la poésie m’ont poussé à me lancer dans cette entreprise que je savais pourtant pleine de dangers mais irrésistible.
Finalement, à lire vos commentaires, lectrices chéries, je dois avouer que je me sens rassuré.
Si, si, je vous assure.
Mab elle-même admet qu’elle adore traîner les pieds dans les feuilles mortes.
Pourtant, s’il y a quelqu’un de sérieux en ce bas monde, c’est bien elle.
Rien que cette façon de rester sur son quant-à-soi alors qu’elle vient de s’arracher un pouce avec son sécateur en dit long.
Bon, elle a encore son pouce mais si elle continue à scruter son jardin comme ça, ça ne va pas durer…
Célestine, elle, c’est autre chose.
Elle va jusqu’à prétendre qu’elle mettra le souk dans les tas de feuilles jusqu’à sa mort.
Mais bon, elle ce n’est pas pareil, son blog montre à l’envi qu’elle n’est pas plus sérieuse que moi.
Tout comme « Sophie qui n’a pas de blog » mais les regarde de sa fenêtre et attend qu’elles soient sèches pour marcher dedans.
Je vois avec plaisir que nous sommes tous devenus des adultes.
Franchement il était temps qu’on s’attelle aux choses sérieuses.
Nous avions rempli nos vies de billevesées comme les études, le travail, les enfants.
Bref, survivre.
À l’école d’abord, puis au boulot, aux conjoints ensuite et enfin aux enfants.
Maintenant on va pouvoir vivre enfin nous disions nous.
L’automne arrive avec ses feuilles mortes.
Faudra juste penser d’ici quelque temps à faire gaffe au col du fémur.
Parce que c’est fragile ce truc là, et les feuille mortes mouillées, hein…