samedi, 09 janvier 2016
Le voyage du rien…
Hier je suis allé à Paris voir un ami.
Oui, celui avec lequel je ne suis jamais d’accord mais on s’entend quand même bien.
Nous avions rendez-vous dans un restaurant à côté du Grand Palais.
Faute de passerelle, j’ai pris le bus, peu de monde à l’intérieur, je me suis donc assis à une place de bancal mais « dans le bon sens », contrairement à l’habitude.
À mi-chemin, une dame est montée, s’est assise face à moi mais « en biais » les jambes dans l’allée.
Plongé dans « Paris est une fête » je n’y ai prêté attention que quand je l’ai entendue s’agiter.
Je l’ai regardée. Elle était un peu plus vieille que moi et bien mise. Mieux que moi mais ça c’est habituel…
- Vous, vous avez envie d’être à ma place, « dans le bon sens ».
- Non, non mais…
- Je vous en prie.
- J’aime mieux mais ne vous dérangez pas je descends bientôt, et…
J’ai attendu.
- Vous savez, je sors de l’hôpital…
- Hon hon…
- Oui, une coloscopie…
- Et ?
Elle a souri.
- C’est parfait, il n’y a rien.
- Tout va bien, alors, je suis content pour vous.
Elle a eu un grand soupir de satisfaction puis s’est levée pour descendre.
Elle m’a dit « Merci monsieur, je vous souhaite une bonne journée. »
Je me suis dit que cette dame devait être salement seule pour dire sa joie d’être en forme à un inconnu croisé dans le bus.
Arrivé au Rond Point des Champs Élysées, j’ai traversé la place pour aller au restaurant où j’avais rendez-vous et ai commandé un café.
Mon ami est arrivé, a constaté qu’il y avais trop de monde et m’a entraîné dans un autre restaurant.
C’était bon, surtout le Volnay 1er cru qui accompagnait notre assiette de saucisses, saucissons et jambons divers, pommes de terre « grenaille » et camembert servi chaud avec des mouillettes de pain bis.
C’est là que je me suis aperçu que j’étais parti de l’autre restaurant sans payer mon express…
Tout en papotant nous sommes entrés au Grand Palais voir l’expo Lucien Clergue.
J’ai appris des choses sur l’origine de ses goûts en matière de femmes. Femmes qu’il adorait sous toutes leurs formes à condition qu’elles fussent opulentes.
C’est là aussi que j’ai appris des choses sur les goûts de mon ami en matière de femmes.
Et l’origine des miens…
Nous sommes revenus à pied, toujours en conversant, jusqu’à la Madeleine, il a pris le métro et moi le 84.
J’ai entamé la conversation avec la jeune femme qui nous convoyait, je voulais savoir si elle connaissait la pâtisserie sur le trajet.
- Ah ? Celle qui fait « la meilleure galette 2014 » ?
- Celle-là même. Quel est l’arrêt le plus proche ?
- L’arrêt est loin de la boulangerie…
Nous avons papoté quelques stations, elle m’a parlé de son bébé dont elle n’avait pas encore perdu tous les kilos, tout ça, je l’ai assurée que vraiment non, on n’en voyait pas trace.
Elle m’a arrêté au feu vert, oui au feu vert, devant la boulangerie.
Heure-Bleue a survécu à mon absence.
J’ai échangé quelques désaccords avec mon ami.
J’ai ramené une « meilleure galette 2014 » à la lumière de mes jours.
Les gens sont vraiment gentils, lectrices chéries.
Cette note peut vous paraître niaise mais ce fut une chouette journée…
06:47 | Commentaires (14)
jeudi, 07 janvier 2016
Le blet en herbe…
Hier il ne pleuvait pas alors on est allé à Paris !
Ah ? Je vous l’ai déjà faite, celle-là, lectrices chéries ?
Bon, j’insiste, on y est allé.
Mais on a pris le train un peu plus loin.
Ce qui va me donner l’occasion d’écrire à la SNCF que je trouve gonflée mais c’est une autre histoire.
Sur le chemin de l’autre gare, comme Heure-Bleue sait que j’aime ça, on s’est arrêté pour manger un döner.
C’était bien.
Heure-Bleue n’a même pas constellé son superbe pull noir de petits bouts de viande.
Bon, c’est un peu normal puisque ce n’était pas le pull bleu layette que je déteste et qui attire si bien les morceaux de döner, d’où son nom de « pull à taches »…
Une fois à Paris, nous sommes entrés à la FNAC où j’ai offert deux livres à la lumière de mes jours pour mon anniversaire.
Là elle m’a offert « Paris est une fête ».
Du coup, je nous sens repartis pour une chamaillerie à propos de Paris.
Elle veut bien retourner vivre à Paris mais dans le XVIIème, le IIème ou le VIIIème.
Je préfère le IXème.
Heureusement que les loyers sont devenus exorbitants sinon on se fâcherait trois fois par jour.
Et puis elle aime bien notre coin, il y a des arbres et elle dit qu’on y respire mieux.
Je sais bien que c’est surtout parce qu’on n’est pas loin de Merveille, de P’tite Sœur et de leurs parents…
Heure-Bleue m’a aussi offert une bouteille de « single malt » de « 12 ans d’âge ».
Évidemment j’ai eu aussi l’impression que j’avais plus le droit de la regarder que celui de la boire.
Il y a des moments où le soin dont m’entoure Heure-Bleue me semble démesuré…
Vous vous rendez compte, lectrices chéries ?
Soixante sept !
Hélas non, pas 1967, année qui me vit pourtant victime d’une fracture de cœur sévère.
D’ailleurs, lectrices chéries, connaissez vous ce machin bizarre qu’on appelle « verre craqueline » ?
Mais si, ce verre craquelé dont on dirait qu’il est fait de bouts et de morceaux recollés.
Eh bien c’est l’état de mon palpitant depuis, j’allais dire le lycée alors que c’est depuis la maternelle.
Hormis évidemment, ce passage chez les fondus.
Non non… C’est bien soixante sept ans que j’ai depuis hier.
Bon, je ne peux pas dire que je me sente plus vieux depuis avant-hier, non plus.
Tout ce que je peux dire, et la lumière de mes jours semble dans le même état, c’est qu’on n’est toujours pas adulte…
Vous savez ce qu’elle a tenté, hier matin ?
Passant dans le couloir, une Heure-Bleue presque contente d’avoir quelque chose après quoi râler essaie :
- Tiens ! Un Goût n’a pas éteint la lumière de la salle de bains…
- Tu as remarqué que celle qui en est sortie, c’est toi ?
- Pfff… J’espérais que tu ne t’en apercevrais pas…
10:47 | Commentaires (22)
mercredi, 06 janvier 2016
Cache peau…
Demain je vous parlerai d'autre chose, lectrices chéries.
En attendant, hier j’ai accompagné Heure-Bleue chez le dentiste.
Ergo, ça a conduit chez l’Ours.
Nous en sommes ressortis avec P’tite Sœur pour aller chercher Merveille à l’école.
La dernière fois, Merveille nous avait expliqué en quoi consistait la grossesse chez la mammifère de l’espèce homo sapiens.
Cette fois ci, elle a élargi son vocabulaire.
La remplaçante de la future maman serait « une psychopathe »…
Ce qui est ressorti du discours de Merveille, c’est qu’on doit dire « vous » ou « maîtresse ».
Merveille disait depuis la maternelle « maîtresse » donc tout allait bien.
Il n’en va pas hélas de même pour tous et « ça fait des histoires ».
Nous avons ramené tout ce petit monde à sa maison en faisant un détour par le « distribanque » et le boulanger.
L’Ours a mangé la moitié des meringues de Merveille qui avait déjà abandonné la moitié de son croissant et de son pain au chocolat à la voracité de P’tite Sœur.
Elle a râlé après moi qui n’avait pourtant rien volé et après son père.
Genre « Pfff… Papa il me vole tout… »
Elle n’a pas entièrement tort.
Ce gamin, connu honorablement sous le nom de « l’Ours », m’avait déjà dépouillé de tout, jusqu’au dernier disque dur.
Il en a déjà une collection mais le fait que je tienne à garder une clef USB que je lui avais prêtée semble le déranger.
Je la lui avais prêtée mais chez lui, « prêter » et « donner » c’est pareil.
Enfin, quand je lui prête, sinon…
Bref, c’est un rejeton assez courant .
Déjà, il y a quelque temps, un bon moment même puisqu’il avait une quinzaine d’années, il m’avait dit, avec ce tact qui l’avait déjà rendu célèbre, « Papa, t’es démodé, il te faut un Levi’s, un vrai, un 501 quoi ! »
Je savais bien quant à moi que pour être à la mode, il suffit de porter les mêmes affaires assez longtemps.
Tous les dix ans à peu près, on est à la mode pendant près d’un an…
Mais bon, il fallait bien faire plaisir à mon Ours préféré.
Alors j’ai claqué un blé monstre dans un « 501 ».
La semaine suivante, mon Ours m’a dit « Papa, tu me passes ton 501 ? »
Nous étions (encore) minces tous les deux, il n’y eut donc pas de problème.
J’ai donc « passé » le « 501 ».
Une ou deux semaines plus tard, l’Ours préféré de sa mère, comme n’importe quel gouvernement, faisait face à une dèche sévère.
Malgré les avances diverses, la dèche persistait.
On aurait dit le « 9-3 »…
La chair de la chair de la lumière de mes jours tenta un grand coup, pensant que son père avait une mémoire de mouche et une cervelle d’huître.
Mon Ours, arriva donc vers son père, lui tint un discours plutôt vague sur les besoins réels de l’adolescence et, confiant dans l’idiotie des parents, ces pauvres vieux qui ne connaissent rien de la vraie vie, inséra à voix un peu plus forte mais gentiment :
« Papa, si tu veux, je te vends mon 501… »
Papa, se rappelant que les parents sont là pour se faire gruger par les enfants et avaler des histoires fumeuses, demanda :
- Tu en veux combien ?
- Ben... Euh… Sept cents, ça va ?
Je me rappelais parfaitement que ce 501, portés maintes fois par mon fils et moi, m’avait coûté, neuf, un peu moins de cinq cents francs…
J’ai donné sept cents francs et ce « 501 » que je venais d’acheter plus cher d’occasion que neuf est redevenu « mon 501 ».
Je l’ai rangé dans la penderie avec l’idée de l’y laisser le plus longtemps possible.
La lumière de mes jours m’apprit, quelque temps plus tard, qu’il avait revendu ce qui était redevenu par magie « son 501 » au lycée pour acheter une monstruosité terriblement « à tomber ».
Il acquit donc, avec « son » argent me dit-il, une salopette « Marithé et François G. », accessoire absolument indispensable du lycéen « in » pour ne pas dire « hype ».
Heure-Bleue et moi l’avons regardé, un peu ébahis tout de même.
Et c’est là que le terme « fashion victim » a pris tout son sens…
10:44 | Commentaires (19)
mardi, 05 janvier 2016
Salut l’art triste !
Déjà, hier après-midi, l’Ours a téléphoné à sa mère.
Il lui a remonté le moral d’un enjoué « Méfie toi ! Après Delpech et Galabru, le temps n’est pas bon pour les Michel »…
Alors en faisant les courses on a été hyper-prudents.
On en est sorti vivant.
Le soir, comme prévu, on a eu un bulletin d’infos qui a évacué avec brio les Syriens, les Saoudiens qui se débrouillaient comme ils pouvaient avec les Iraniens.
On a même évité de ricaner.
Enfin, non, pas vraiment mais décemment on ne peut pas vous raconter les âneries qui nous sont venues à l’esprit.
Notre gouvernement nous a fait bien rire qui ne s’est pas aperçu qu’il avait signé des accords qui l’empêchaient de faire ce qu’il avait prévu uniquement pour des raisons bêtement électorales.
Bref, on a attendu.
Les nouvelles ne sont pas terribles.
Après Delpech et Galabru, on s’est demandé qui serait le prochain.
Comme souvent, nous avons une bluette qui nous pourrit la cervelle pour la journée.
Pour échapper à « Chez Laurette » ou « Pour un flirt » j’ai fouiné sur le Net.
Je suis tombé là-dessus, attiré par le diaporama qui l’accompagnait, alors on l’a écouté :
J’ai admiré les photos qui accompagnaient la chanson.
Vous savez bien sûr pourquoi, lectrices chéries.
Vous savez bien, lectrices chéries que j’ai arpenté ces lieux de longues années.
Je vous raconterai d’autres promenades, soyez patientes…
Et ça m’a fait penser à la dernière note de Rosalie.
Et que certains n’ont jamais eu dix-sept ans.
Et ne savent pas ce qu’ils perdent…
Puis j’ai écouté la chanson.
Ça m’a poussé à réfléchir un moment à l’aspect impitoyable des statistiques.
J’en ai fait part à la lumière de mes jours.
On a conclu que le prochain pourrait bien être, hein…
Pas de raison que ça ne frappe que des Michel.
09:15 | Commentaires (15)
lundi, 04 janvier 2016
Je reste un homme de l’être…
Hier matin, je glandais avec acharnement.
Ça ne paraît pas mais rien que glander, ça prend des heures…
Mon regard s’est posé sur mon bouquin puis je me suis mis à la préparation du petit déjeuner d’Heure-Bleue.
J’ai entendu « Chez Laurette » clore la revue de presse.
J’ai dit à la lumière de mes jours.
- je suis sûr que Michel Delpech est mort.
Ça n’a pas coupé l’appétit de celle qui partage ma vie.
Elles s’est contentée de dire :
- Drucker va avoir l’air c…, il avait parié sur septembre…
Oui, on joue au cynique dans la famille.
Le temps a passé et d’un coup Heure-Bleue a crié :
- Minou ! On n’a pas de pain et ça ferme à midi, on est dimanche !
Alors je suis descendu chercher du pain.
La boulangère m’a tendu la « tradi » habituelle.
En regardant le présentoir, j’ai vu quelque chose qui, j’en étais sûr, allait faire frémir la lumière de mes jours.
J’ai donc demandé :
- Et une galette, s’il vous plaît.
- Individuelle ? Frangipane ?
- Individuelle et frangipane, s’il vous plaît.
- Ça fera quatre €uros vingt, s’il vous plaît monsieur…
J’ai tendu un billet de dix €uros.
- Vous n’auriez pas vingt centimes, monsieur.
J’ai plongé la main dans ma poche et en ai sorti du premier coup une pièce de vingt centimes.
- Aaaah… Vous les hommes, vous êtes bien plus rapides que nous les femmes !
Au lieu de me taire, j’ai cru bon de répondre.
- Oui, j’ai entendu parler de ça, c’est quelque chose que les femmes reprochent souvent…
La boulangère a souri.
Elle a pensé à la même chose que moi.
Et sûrement la même chose...
J’ai entendu glousser derrière moi.
Je me suis retourné et me suis retrouvé face à une miniature, coquette comme une chatte, blondie et frisée par un coiffeur et qui avait bien plus de vingt ans de plus que moi.
Elle m’a souri gentiment, agité la tête et a dit :
- C’est déjà très bien de le savoir, jeune homme…
Mais dites moi, lectrices chéries, ça passe à quel âge, ce truc ?
06:55 | Commentaires (17)