mercredi, 23 décembre 2015
Ni vieux ni maître...
Hier, j’ai lu, relu plutôt, le deuxième « Petit Nicolas ».
Ouaip ! « Le petit Nicolas et les copains ».
C’était chouette, Alceste m’a donné faim et j’ai eu envie de me battre avec Eudes et Geoffroy.
Alors, ce matin, quand je me suis levé, j’ai été sûr que les jours allongeaient.
Oui, maintenant j’en suis sûr.
Rien que parce que le ciel était vachement beau et que j’ai vu, pour la première fois depuis longtemps, « l’étoile du berger ».
Évidemment, j’ai la cervelle farcie de tas de ficelles et, chaque fois que je vois quelque chose ça tire sur une d’elles.
Ça déclenche à tous les coups une mécanique bizarre.
Celle qui a marché cette fois ci, c’est cette bluette:
« Vénus mon amie,
étoile de la nuit je vous en prie,
Apportez moi l’amour dont j’ai rêvé
Il est temps de venir m’aider. »
De proche en proche, m’est aussi revenue cette tarte d’une tante qui avait trouvé indécent que je chantonnasse cette chansonnette.
Donc, lectrices chéries, je me pose ainsi qu’à vous une lancinante question.
Aujourd’hui a-t-il gagné cette fameuse minute qui me fait rêver ?
Aujourd’hui s’est il allongé d’une minute, la minute qui raccourcit l’habit ?
Cet allongement qui, chaque année me rend impatient de voir si l’habit raccourcit autant que le jour allonge.
Et chaque année me voit déçu, arrivé au solstice d’été, de voir les habits se remettre à allonger avant que les gens n’errent tout nus dans les rues.
Bref, alors que les uns attendent de voir leur cheminée se peupler de cadeaux, votre Goût préféré anticipe déjà la douceur des jours de printemps.
Il me faut vous dire que j’aime bien Noël, Hanoucca, Pâques, Pessah, tous ces moments qui font prendre des kilos à cause des gâteaux et autres mets.
Il me faut vous avouer que je suis souvent désolé de voir que pour d’autres il ne s’agit pas tant de fêtes, fussent elles familiales, que de foires.
Je déteste voir que tant attendent les cadeaux pour mieux les revendre.
Je suis même effrayé de les voir sacrifier ainsi à « l’esprit » du moment.
Cette mode détestable qui a remplacé « accepter et offrir » par « acheter et revendre ».
Si Perec savait que son bouquin « Les choses » est devenu réalité...
Mais au moins je sais que demain soir plein de choses me feront sourire.
Pas le fait que je verrai plein de gens se réjouir de l’arrivée d’un semi-rebeu moyen-oriental alors qu’ils détestent ce genre de type toute l’année.
Non, ça je m’en fiche.
Non, je sais que je sourirai en voyant Merveille faire semblant de croire au Père Noël pour préserver les illusions de l’Ours et JJF.
Que je sourirai en regardant P’tite Sœur s’empiffrer de tout ce qui traîne de comestible à sa portée…
Oui, ce sera chouette…
10:01 | Commentaires (19)
mardi, 22 décembre 2015
Et maux et camé.
De rien Mab et Berthoise, de rien…
Il y a quelque temps maintenant, j’ai eu maille à partir avec un crustacé dont les pattes sont délicieuses mais l’action pernicieuse.
Comme je traversais une période moralement morose, je m’étais mis à lire des trucs pour me remonter le moral.
Mais attention, lectrices chéries, me le remonter avec sérieux !
J’avais alors jeté mon dévolu sur « La vie heureuse ».
Je l’ai lu dans les toilettes.
Uniquement dans les toilettes.
J’ai bien fait.
Mon dieu que c’est ch… !
La conception de la vie heureuse de monsieur Sénèque est particulièrement rébarbative.
Je me demande encore aujourd’hui si ce n’est pas sa lecture qui a poussé Pascal à adhérer au jansénisme, c’est dire…
Du coup, toujours à cette époque, je me suis rabattu sur Hérodote qui est, à mon sens, le vrai père du polar, bien avant Agatha Christie.
Hier soir, je cherchais dans la bibliothèque quelque chose à lire quand je suis tombé sur un exemplaire des « Contes d’amour, de folie et de mort » dans une édition que je ne connaissais pas.
Différente de celle que j’avais lue il y a deux ans.
J’ai appris d’Heure-Bleue que nous avions tous deux acheté ce bouquin et que ce n’était pas la première fois que nous faisions ça.
En épluchant les rayonnages, c’est ce qui m’a amené ce souvenir, je suis tombé sur ce sinistre Sénèque et sa bien triste « Vie heureuse ».
La première page m’a rappelé cette mauvaise période alors je l’ai reposé.
J’ai pris les deux petits bouquins qui le jouxtaient.
Emporté par une envolée intellectuelle de haut niveau, j’ai lu le premier avec bonheur.
Vous dirais-je, lectrices chéries que j’attends ce soir avec impatience pour lire le second ?
C’est une œuvre gaie, pleine de fraîcheur et d’humour, écrite par quelqu’un hélas mort trop tôt.
Quelqu’un qui savait ce qu’est l’enfance, l’avait écoutée avec attention et se rappelait avec précision ce qu’on y ressent.
Mieux, il savait l’écrire.
Alors, dès ce soir, je me plonge dans le deuxième bouquin des aventures du « Petit Nicolas ».
Ça, c’était « La vie heureuse », la vraie.
Pas une punition à la Sénèque.
09:43 | Commentaires (13)
lundi, 21 décembre 2015
Le choix des maux ? Le choc des fautes, oh !
Le samedi matin, j’écoute « On n’arrête pas l’éco ».
Rarement avec plaisir car je retire souvent de ce genre d’émission l’impression que l’être humain ne peut être que producteur ou consommateur.
Voire selon le moment s’il ne se contente pas de passer d’un stade à l’autre.
Cela dit, je l’écoute parfois avec intérêt mais souvent avec agacement.
Samedi dernier je ne l’ai pas écoutée.
Ce matin je rêvassais, ce qui reste une de mes activités les plus prenantes.
En écoutant ce matin une de ces bêtises dont notre Ministre des Finances est coutumier, il me revient à l’esprit le discours imbécile entendu un samedi.
Il était question de « l’évolution des mentalités de l’achat dans un contexte de crise ».
Je sentais déjà pointer le moment d’anthologie dans la vie de la radiodiffusion
Et ça ne rata pas.
M’est sauté à la mémoire la phrase d’introduction –pas de réflexions graveleuse, s’il vous plaît- de cette émission.
Elle émanait d’un professionnel d’un métier dont n’ont entendu parler que les publicitaires.
Aviez vous vous-mêmes, lectrices chéries, entendu parler du job de « renifleur de tendance » ?
Eh bien ce mec, s’était auto-qualifié de « releveur de signaux faibles » !
C’est pour ça que ça m’avait frappé.
Ce pipoteur de marketing, m’a laissé pantois à pontifier devant le micro.
Devinez ce qu’il a jeté avec le sérieux d’un Hollande après les Régionales : « On doit commencer à s’interroger sur qu’est-ce que c’est qui va »…
La suite a montré assez clairement que les « signaux faibles » sortent directement de l’EEG de couillons qu’on souhaite avoir comme futurs consommateurs quand on est « renifleur de tendance ».
Le type d’EEG qui montre que, dans beaucoup de cas et pour le plus grand bien de la Sécu, point n’est besoin d’appareils coûteux. Une règle suffit…
La suite du discours m’a fait douter de tout ce que j’ai pu apprendre au cours de longues études.
Je me surprends à me demander si l’acte fondateur qui a présidé à l’entrée de l’espèce humaine parmi les espèces dites « intelligentes » n’est pas, contrairement à ce que prétendaient Pascal et Descartes, « penser » mais plutôt « acheter »…
Je suis peu enclin à m’enticher de la mode.
Nous avons tous pu constater que si on porte les mêmes choses assez longtemps, on est « à la mode » au moins une fois par décennie.
Ce qui fait que si je me suis senti peu concerné par le fond du discours de mon « estropieur de grammaire », je me rappelle parfaitement avoir été tout à fait consterné par sa forme…
11:59 | Commentaires (9)
dimanche, 20 décembre 2015
Mon petit bandit né roux.
Je sais Berthoise, ne dis rien, j’ai déjà honte…
Ce matin, lectrices chéries, je me suis réveillé tard.
Plus exactement j’ai été tiré des bras de Morphée, celui des rêves, pas d’Hypnos, celui du sommeil, par le téléphone d’Heure-Bleue.
Et pourquoi ça ?
Parce que ce téléphone sonne deux fois par jour, à neuf heures et à dix-neuf-heures.
C’est resté comme ça bien que la lumière de mes jours et moi ne prenions plus de ces médicaments qui évitent la mort dans 10% des cas et pourrissent la vie de celui qui les prend dans 100% des cas.
Ça nous sert surtout à nous dire le soir « Tiens, c’est « tutu time », il est sept heures ! »
Le matin, ça nous sert surtout à nous dire « mais où est ce foutu téléphone ? Ah… Encore dans la chambre… »
Il est rare, lectrices chéries, que je dorme aussi tard.
Mais c’est parce que je me suis levé plus tôt que d’habitude et qu’une de ces douleurs censées me démontrer que passé cinquante ans, je suis encore vivant, m’a empêché de me rendormir rapidement.
Comme toujours dans ces cas là, je tâtonne autour de moi pour toucher la peau de « ma rouquine aux cheveux gris ».
Comme toujours on achève de me réveiller en m’envoyant bouler d’un « dodo, Minou » et d’un coup de pied.
Du coup, je pense.
Ma douleur d’un coup s’aggrave.
J’en étais sûr, j’ai un de ces cancers monstrueux qui vont me rendre épouvantable à regarder et va m’achever dans d’atroces souffrances.
Je me tourne en soupirant.
Ma douleur disparaît.
J’avais mal au poignet.
Je me dis que le cancer du poignet est plus rare alors je me rendors sur une pensée leste à propos de l’usage du poignet…
Et je suis sorti du sommeil par ce foutu téléphone.
Mais je suis super content, Heure-Bleue s’est levée une minute avant moi, c’est exceptionnel.
J’allume le chauffage et prépare son petit déjeuner.
Un regard par la fenêtre me convainc que j’ai raison d’être heureux.
Le ciel est bleu.
Je suppose que la mer est verte…
Mais je ne laisse pas la fenêtre ouverte.
Non, non, non...
En attendant, il fait quasiment beau, seules quelques écharpes de brume tentent vainement de faire croire que ce n’est pas le printemps.
Elles n’y arrivent pas.
J’aime bien.
Dès ce soir, les jours allongent.
Le printemps approche, le vrai, je le sens.
Vous ne trouvez pas ça bien, lectrices chéries ?
Bon, il va falloir que je change le lit et l’enveloppe de couette.
J’aimerais bien voir mon petit bandit né roux se battre avec la couette mais je vais devoir m’y coller…
10:47 | Commentaires (15)
vendredi, 18 décembre 2015
Une histoire de chèche je veux…
Je pensais, lectrices chéries qu’ en écrivant ce texte magnifiquement grandiloquent, m’être laissé emporter par une vague de lyrisme.
Heure-Bleue, à qui je viens de le lire et subitement réaliste vient d’opter pour la poussée de verbiage.
La hyène…
Mab, mon amie, ne te lance pas sans précautions dans le test du « döner » !
Hier, tu as lancé sans ambages ce commentaire audacieux :
« Va falloir que je teste le « döner. »
Imprudente ! Que dis-je, inconsciente !
Que sais tu du döner ? De sa composition, de la façon de couper la viande, de le préparer ?
Tu n’en connais que les rumeurs qui courent sur son compte !
Mais rien des secrets qui peuvent faire le plus délicieux des déjeuners pris « sur le pouce » comme le pire des sandwiches qui va te faire passer une nuit pénible, assise les yeux plissés serrés sur le siège des toilettes.
Pire, la même chose mais avec la bassine sur les genoux !
Non Mab ! On ne se lance pas à la conquête du « döner » comme ça, sans préparation, sans l’aide de l’officier instructeur qui t’emmènera sur le champ de bataille.
Celui qui te montrera la gargote à éviter, qui te dira quel gâte-sauce prépare correctement ta tambouille.
Eh oui Mab, je te montrerai que, tout comme « Le bonheur n’est pas un sport de jeune fille »**, le « döner » n’est pas un délice à aborder sans préparation.
Bien sûr, le petit pain dit « pain pita » est à peu près le même partout.
Ce petit pain est probablement un truc qui s’achète par carton de 200 pièces chez Métro.
Mais le reste est important.
Très important.
Le préparateur, d’abord.
Être sûr qu’il s’agit bien d’un Turc. Ou d’un Kurde.
Éviter le « kebab de cité », le « Français d’origine maghrébine » ne convient pas.
Non pour cause de salafisme ou de voyouterie implicite selon un parti réputé pour le front bas de ses militants et l’étroitesse d’esprit de son encadrement.
Non, simplement pour sa propension regrettable à préparer –mal- de vagues sandwiches à base de poulet souvent « graillonneux », de morceaux de dinde bas de gamme trop secs ou de « d’agneau de trente ans » trop gras au parfum rebutant.
Vois tu, Mab, le vrai, le bon, celui qui ne te laissera pas dégoûtée du « döner » est celui à base de veau. Et pas du flanchet dégoulinant de graisse, non, celui de l’escalope bien maigre. Plus exactement avec ce qu’il faut de gras pour la rendre fondante et délicieuse.
La coupe, aussi est importante, voire primordiale. Le morceau trop gros qui sort du pain pour t’arriver sur le pantalon –tiens, au fait, je ne t’ai vue en jupe que sur une photo- est une catastrophe qui perd le goût à force d’être mâchonné pour pouvoir être avalé.
La coupe doit être faite, soit avec habileté par un vieux briscard du « döner », le mameluk moustachu qui a vu Napo aux pyramides, ou à l’aide d’un de ces robots qui font une coupe un peu trop homogène mais qui, bien réglés donneront un « döner » au goût incomparable.
L’accompagnement ? Une rondelle de tomate « dépiautée », deux ou trois rondelles d’oignon rouge et quelques brins de salade dans le fond du « pain pita » préalablement tartiné de harissa de bonne qualité.
De « sauce algérienne » si tu as le palais trop sensible.
Nul besoin de frites qui amèneraient ton déjeuner à 2200 calories.
Une cuiller ou de deux de boulgour, pas plus.
Le tout arrosé d’eau du robinet.
D’eau minérale si tu veux ajouter une touche de luxe.
Alors Mab, si tu veux, viens à la maison avec Maky et nous vous emmènerons manger un « döner » chez un Kurde de la Porte Saint-Denis ou un Turc de l’avenue de Clichy.
10:04 | Commentaires (11)