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vendredi, 11 décembre 2015

L’Arabie, c’est où, dites ?

Hier soir, Heure-Bleue et moi avons regardé un reportage sur la vie des femmes en Arabie saoudite.
Dès l’exposition des droits échus à la Saoudienne, ma réaction a été « P… ! C’est super, je vais émigrer et traîner Heure-Bleue là-bas ! »
Après quelques précisions, je me suis dit « Impec, ce coin ! Dès demain je me convertis à l’islam. Voilà des gens qui savent traiter les femmes. »
Puis, les minutes passant, je me suis aperçu que ce bled était « faux-cul-de-chez-faux-cul-mais-grave ».
Oui lectrices chéries, je n’ai pas l’habitude de causer genre « va-de-la-gueule » mais ça m’a échappé, scandalisé que je suis par l’hypocrisie du système.
Parce que quand même, faut pas rêver, dans ce bled, si tu as des sous, tu t’assieds sans états d’âme sur les recommandations de ton bon dieu à toi et tu te piques la ruche avec un « pousse-au-crime » concocté maison.
Bon d’accord, ici aussi.
Mais au moins si t’es pauvre tu peux faire pareil au « Carré de vigne 11° » et ta meuf risque pas de se faire flageller en public parce qu’elle est partie faire les courses sans toi.
Bref, ici on a le droit de picoler ce qu’on veut et les femmes peuvent exercer leur boulot d’esclave sans être obligatoirement accompagnée d’un mec ce qui nuit à la compétitivité du travail féminin.
Nous avons donc, Heure-Bleue et moi, regardé cette émission avec des réactions quelque peu divergentes.
Elle se demandait comment ces nanas pouvaient se laisser enfermer et maintenir en tutelle comme ça sans jamais un instant de paix.
Je me suis demandé quel intérêt pouvaient bien trouver les mecs à rester collés sans cesse à une nana, que ce soit leur mère, leur sœur ou leur légitime sans jamais un instant de paix.
Puis j’en suis venu à me dire « mais quelle idée de condamner les femmes à la prison à vie, comme ça, juste parce qu’elles sont femmes ? »
Il y eut tout de même une séquence humoristique de haut niveau peu avant la fin.
Dans un pays voisin mais un peu plus déluré, c’est-à-dire que les femmes peuvent causer dans le poste de télé sans masque et face à un bigot professionnel, nous vîmes une interview enrichissante et ahurissante.
La lumière de mes jours et moi, avons failli tomber de notre chaise quand un de ces « docteurs de la foi » dont est prodigue la religion du Prophète nous a expliqué pourquoi les femmes n’ont pas le droit de conduire.
L’explication est assez savoureuse.
- Si la femme est seule au volant de sa voiture et tombe en panne sur l’autoroute ?
« L’intervieweuse » a opiné du chef, attendant la suite…
- Eh bien elle va se faire violer car il n’y aura personne pour la protéger !
Là, je dois avouer qu’Heure-Bleue et moi avons été soufflés.
Parce que si les hommes de ces coins là sont incapables de se contrôler au point de se jeter sur chaque femme seule et la violent, hein...
Dis moi « docteur de la foi », ce ne serait pas plutôt les mecs qu’il faudrait enfermer et pas les femmes ?
Nempêche, maintenant, quand Heure-Bleue se plaindra, je pourrais lui dire « Eh ! Si tétais une Saoudienne, je comprendrais, mais là... Hein... Bon... »

jeudi, 10 décembre 2015

Histoire sans faim...

Je viens de lire la note de Liliplume.
Tu sais ce qui m’étonne le plus chez toi, Liliplume ?
Ce n’est pas tout ce que tu fais, non.
Tu fais au mieux avec les enfants, ta petite-fille, ton mari, tout ça.
Tu suis des cours de peinture sur porcelaine.
Tu gaspilles du Canson à un œil en apprenant l’aquarelle.
Tu passes du temps à crocheter des patchworks.
Tu regardes ton M’sieur Liliplume se préparer tranquillement un tour de reins en s’occupant du jardin.
Tu te demandes comment ça va tourner maintenant qu’il a pris sa retraite, toi qui pendant des années était peinarde…
Eh bien ce n’est pas tout ça qui m’étonne.
Non, pas du tout.
A te lire, j’ai appris un truc qui m’a assis.
C’est que tu es capable de faire des courses pour dix jours !
Savoir ce qu’on mettra sur la table dans les trois jours me semble insurmontable.
Alors imagine, Lili, dix jours !
Comment fais-tu ?
Surtout que je te connais, enfin un peu.
Si tu sembles prête à te précipiter dans l’abri d’un salon de thé en cas de menace de guerre nucléaire, tu n’as absolument rien de commun avec ma mère !
D’abord tu cries moins fort.
Ma maman à moi avait un organe qui aujourd’hui me fait penser à Lara Fabian alors que tu as une voix plutôt douce.
Mais non, ce n’est pas ça, ma mère avait une forte propension à dévaliser les épiceries au premier accroc dans la monde.
Toi, au contraire, tu ne me parais pas du genre à te précipiter, au premier attentat, pour faire des réserves de sucre, d’huile, de pâtes et de lentilles.
Alors bon sang !
Comment fais tu pour trouver des idées de repas pour les dix jours à venir ?
J’ai bien quelques idées pour le repas du soir, parfois le dîner du lendemain mais pas plus.
J’ai la faculté d’anticipation du chat qui ne voit pas plus tard que le piaf imprudent qui va lui servir de repas dans l’instant.
Bien sûr, il m’arrive de voir plus loin mais il s’agit de déjeuner chez Vong, de dîner à La Fontaine de Mars ou simplement de prévoir un döner Porte Saint-Denis.
Mais dix jours !
Tu te rends compte Lili ?
Non, vraiment tu m’étonnes, je t’admire mais tu m’étonnes…

mercredi, 09 décembre 2015

Cou de blouse...

Merveille fut un bébé.
J’ai eu du caca plein les doigts et parfois du pipi plein les genoux.
Puis Merveille fut une enfant.
J’ai eu de la soupe sur le pull et de « l’eau piquique »,  –San Pellegrino- sur les cuisses.
Elle est devenue une petite fille.
Cette fois ci, c’est de la farine que j’ai eu partout tant elle m’a roulé dedans.
Maintenant c’est une fille.
Et ça devient difficile.
Pas autant que quand elle sera jeune fille mais j’espère qu’à ce moment là c’est quelqu’un d’autre qui se chargera du colis.
Merveille n’est pas encore une jeune fille mais elle entre parfaitement dans le rôle.
Et c’est l’enfer !
Hier, Merveille qui prend soin que ses parents continuent à croire au Père Noël a tenu à venir avec Heure-Bleue dans une boutique.

J’étais là aussi mais juste pour porter le cartable, l’emmener faire pipi dans un café et tenir les habits des unes et des autres.
Enfin, des unes…
Une a toujours trop chaud et me confie coupe-vent et sac à main tandis que l’autre me confie doudoune et cache-col.
Et le long chemin qui mène au chaudron du diable commence.
Hésitation entre un bidule parfaitement horrible avec grosse fleur qui scintille au milieu du plastron et moue scandalisée d’Heure-Bleue.
- Maman aussi, j’aime pas, mais elle aussi elle me dit que c’est moche.
- Elle a raison.
- Après je vois bien qu’elle a raison et que c’est moche, mais ça, j’aime…
Voyant la tête de Mamie, Merveille repose « la chose ». On a échappé au pire.
Oui, Merveille fait parfois preuve d’un mauvais goût très sûr…
Elle finit par jeter son dévolu sur une chemise en « liberty » assez mignonne dans les tons très « sixties » avec une rangée de petits boutons qui m’a rappelé quelque chose que j’ai gardé pour moi.
Il a fallu essayer la chose car son poids la destine à du « 8 ans » tandis que sa taille conduit à du « 10 ans ».
Une ablette longiligne en quelque sorte.
Et c’est là que ça s’est gâté.
Ces petites chemises en « liberty » c’est l’enfer à déboutonner.
Je le sais d’expérience…
On m’a appelé de la cabine d’essayage parce que « Papy, pour ça il se débrouille mieux que toi ! »
Hélas, à peine le rideau poussé Merveille m’a hurlé :
- Non non Papy ! Ne rentre pas, j’ai eu sport ! Je sens mauvais !
Alors on m’a tendu la chemise pour que je la déboutonne.
Le geste m’est finalement revenu assez vite.
Les années qui viennent s’annoncent agitées.
Je m’entraîne dès aujourd’hui, je vais aller chercher Merveille à l’école, elle veut venir à la maison.
Elle ne veut pas rater cette occasion d’avoir la paix.
Ce ne sera pas le cas hélas pour nous…

mardi, 08 décembre 2015

Marine est là ! Ah reste encore dans mes bras...

Vous savez quoi, lectrices chéries ?
Eh bien, comme beaucoup d’électeurs, je vote par habitude du côté qui me branche.
Du côté de ceux qui donnent un peu d’espoir aux mal lotis.
Du côté de ceux qui disent que tout le monde a le droit de vivre et de penser comme il l’entend.
Voire de croire, même si c’est comme le pari de Pascal, un truc sans grand risque, un peu comme le Loto, où on ne perd pas grand’ chose mais où, si ça marche, on gagne gros.
Et c’est pour ça que je ne vote pas pour des partis qui règlent tout à coups d’expulsions, que ce soit des mieux lotis de leurs maisons de campagne ou des basanés de leurs cités de béton triste.
Au catéchisme, qu’on ma forcé à avaler, on m’a quand même enseigné, entre autres, l’Évangile de Matthieu.
J’en ai retenu quelque chose dont j’ai parlé à Lakevio quand nous avons causé d’autre chose que de gâteau.
En ce surlendemain d’élection funeste, surtout pour le futur de tous ces Français pas Gaulois, de ceux qui sont Français quand ils gagnent un match de foot et deviennent des « Français d’origine maghrébine » quand ils le perdent.
Et encore, « ceux qui z’ont la chance de pas jouer au tennis », sinon ils passeraient directement de « Français » à « Camerounais »
Tout ça pour vous dire qu’un vrai « Français fier de ses racines chrétiennes », s’il les mettait en pratique, se rappellerait que ce Matthieu a dit :
« j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli, nu et vous m’avez vêtu, malade et vous m’avez visité, prisonnier et vous êtes venu me voir. »
Et j’ai hésité entre deux images pour vous dire mieux qu’un long discours, ce qui caractérise le mieux ceux pour qui je n’ai pas voté.

Celui-ci :
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Et celui-là : 

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Celui-là a un côté très convaincant pour moi.
(Merci Marie-Victoria pour cette image éclairante)
J’aime trop les femmes pour en maltraiter d’autres que la lumière de mes jours.
Même si elle ne fait pas toujours preuve de la patience qui m’arrangerait bien quand je fais une ânerie…

lundi, 07 décembre 2015

La gêne éthique…

Vendredi déjà, en descendant chercher nos invitées, le mec que j’ai vu dans la glace de l’ascenseur m’a fait penser à un de ces hippies attardés que je croise parfois dans le train.
De ces gens de mes âges qui sont restés coincés, dans la démarche et la vêture, au mitan des sixties.
De ces gens qui croient que le costume les préserve des années.
Je sais bien hélas que non.
Les miroirs, ces salauds de salle de bains, ricanent quand je passe vêtu de ma seule innocence.
Ils me font remarquer sans bruit, ce qui est pire, que je n’ai plus rien de commun avec l’Apollon de seize ans que j’étais en 1965 quand une Américaine clamait « make love, not war ! »
Ça au moins j’essayais avec application, pour une fois qu’on me donnait un bon conseil.
J’ai prié un dieu quelconque que Lakevio et Marie-Madeleine ne remarquent pas ma coiffure étrange.
Évidemment, pas un dieu quelconque n’a exaucé mon souhait.
Seuls ces foutus épis ont été exhaussés…
Que je vous renseigne, lectrices chéries :
Depuis mon enfance la plus tendre, quelle que soit leur longueur, mes cheveux rebelles ont toujours érigé des épis disgracieux.
Même quand les cheveux sont longs, les épis tentent de s’élever mais retombent dans une orbe parfaite certes, mais pas gracieuse du tout…
Samedi, Heure-Bleue et moi avons été fort occupés, nous sommes allés au Monop’ à pied pour cause de délai de bus trop long.
Nous sommes aussi revenus à pied car nous avons peu d’habitudes mais nous y tenons tout de même.
Aujourd’hui m’est venu l’idée d’une mission urgente en regardant ma tête dans la salle de bains.
Les cheveux fraîchement lavés, j’ai vu avec stupeur un type affreux, un métissage effrayant entre l’Homme de Cro-Magnon et celui de Neandertal.
Autant dire, un lascar qui sent le contrôle d’identité avec bavure.
Oui, avec bavure car depuis ce matin, un mouvement peu porté à l’amour du prochain, surtout s’il est brun et mal rasé, se précipite vers le pouvoir.
Du coup je risque que gros.
En même temps, comme disent les djeuns j’irais bien chez le coiffeur mais dans mon coin, les seuls ouverts sont les coiffeurs rebeus.
L’idée d’aller chez un type qui a déjà tenté de m’embrouiller -l'innocent...- avec le Coran il y a peu ne me branche pas.
Encore moins de lui présenter ma gorge alors qu’il me tient la tête de la main gauche et tient  un rasoir du type « coupe-chou » dans la main droite.
Surtout qu’il pourrait être tenté par avance de se venger de la possible ratonnade qui lattend, hein…
Je sais, ça fait raciste, xénophobe et islamophobe.
Mais que voulez vous, lectrices chéries, « branché un jour, branché toujours » alors comme c’est  l’air du temps, comme on dit chez Nina Ricci…