mardi, 05 janvier 2016
Salut l’art triste !
Déjà, hier après-midi, l’Ours a téléphoné à sa mère.
Il lui a remonté le moral d’un enjoué « Méfie toi ! Après Delpech et Galabru, le temps n’est pas bon pour les Michel »…
Alors en faisant les courses on a été hyper-prudents.
On en est sorti vivant.
Le soir, comme prévu, on a eu un bulletin d’infos qui a évacué avec brio les Syriens, les Saoudiens qui se débrouillaient comme ils pouvaient avec les Iraniens.
On a même évité de ricaner.
Enfin, non, pas vraiment mais décemment on ne peut pas vous raconter les âneries qui nous sont venues à l’esprit.
Notre gouvernement nous a fait bien rire qui ne s’est pas aperçu qu’il avait signé des accords qui l’empêchaient de faire ce qu’il avait prévu uniquement pour des raisons bêtement électorales.
Bref, on a attendu.
Les nouvelles ne sont pas terribles.
Après Delpech et Galabru, on s’est demandé qui serait le prochain.
Comme souvent, nous avons une bluette qui nous pourrit la cervelle pour la journée.
Pour échapper à « Chez Laurette » ou « Pour un flirt » j’ai fouiné sur le Net.
Je suis tombé là-dessus, attiré par le diaporama qui l’accompagnait, alors on l’a écouté :
J’ai admiré les photos qui accompagnaient la chanson.
Vous savez bien sûr pourquoi, lectrices chéries.
Vous savez bien, lectrices chéries que j’ai arpenté ces lieux de longues années.
Je vous raconterai d’autres promenades, soyez patientes…
Et ça m’a fait penser à la dernière note de Rosalie.
Et que certains n’ont jamais eu dix-sept ans.
Et ne savent pas ce qu’ils perdent…
Puis j’ai écouté la chanson.
Ça m’a poussé à réfléchir un moment à l’aspect impitoyable des statistiques.
J’en ai fait part à la lumière de mes jours.
On a conclu que le prochain pourrait bien être, hein…
Pas de raison que ça ne frappe que des Michel.
09:15 | Commentaires (15)
lundi, 04 janvier 2016
Je reste un homme de l’être…
Hier matin, je glandais avec acharnement.
Ça ne paraît pas mais rien que glander, ça prend des heures…
Mon regard s’est posé sur mon bouquin puis je me suis mis à la préparation du petit déjeuner d’Heure-Bleue.
J’ai entendu « Chez Laurette » clore la revue de presse.
J’ai dit à la lumière de mes jours.
- je suis sûr que Michel Delpech est mort.
Ça n’a pas coupé l’appétit de celle qui partage ma vie.
Elles s’est contentée de dire :
- Drucker va avoir l’air c…, il avait parié sur septembre…
Oui, on joue au cynique dans la famille.
Le temps a passé et d’un coup Heure-Bleue a crié :
- Minou ! On n’a pas de pain et ça ferme à midi, on est dimanche !
Alors je suis descendu chercher du pain.
La boulangère m’a tendu la « tradi » habituelle.
En regardant le présentoir, j’ai vu quelque chose qui, j’en étais sûr, allait faire frémir la lumière de mes jours.
J’ai donc demandé :
- Et une galette, s’il vous plaît.
- Individuelle ? Frangipane ?
- Individuelle et frangipane, s’il vous plaît.
- Ça fera quatre €uros vingt, s’il vous plaît monsieur…
J’ai tendu un billet de dix €uros.
- Vous n’auriez pas vingt centimes, monsieur.
J’ai plongé la main dans ma poche et en ai sorti du premier coup une pièce de vingt centimes.
- Aaaah… Vous les hommes, vous êtes bien plus rapides que nous les femmes !
Au lieu de me taire, j’ai cru bon de répondre.
- Oui, j’ai entendu parler de ça, c’est quelque chose que les femmes reprochent souvent…
La boulangère a souri.
Elle a pensé à la même chose que moi.
Et sûrement la même chose...
J’ai entendu glousser derrière moi.
Je me suis retourné et me suis retrouvé face à une miniature, coquette comme une chatte, blondie et frisée par un coiffeur et qui avait bien plus de vingt ans de plus que moi.
Elle m’a souri gentiment, agité la tête et a dit :
- C’est déjà très bien de le savoir, jeune homme…
Mais dites moi, lectrices chéries, ça passe à quel âge, ce truc ?
06:55 | Commentaires (17)
dimanche, 03 janvier 2016
Notre Dame de Laurette…
Michel Delpech vient de rejoindre les mânes de ses ancêtres.
Ça me rappelle mon père.
Lors de ses dernières vacances à Saint Cyprien, qui furent les dernières ici-bas, les suivantes semblant se prolonger, il fut transporté à l’hôpital dont on eut bien du mal à le ramener chez lui, je lui ai téléphoné.
Vous savez ce qu’il m’a dit, lectrices chéries ?
« Je viens de regarder par la fenêtre. J’ai une vue imprenable sur le cimetière, ils ont prévu de limiter les frais de transport… »
Ouaip ! Il était comme ça mon père.
Bon, honnêtement, il avait quand même les jetons, hein...
Mais il n’a pas fait une chanson comme Michel Delpech, une chanson hyper triste et tout.
Mon père trouvait déjà « pas très baisant » de mourir, si en plus il fallait que ce soit triste, là non…
Je propose un truc.
La tournée « Âge tendre et têtes de bois » semble préjudiciable à la santé de ses artistes.
Vu le nombre qui a déjà dévissé, je verrais bien
« Âge avancé et boîte en bois ».
Il m’est donc venu l’idée, qui ne me semble pas si saugrenue, de monter une petite salle de spectacle à l’entrée du Père Lachaise.
Ce n’est pas que je n’aime pas les bluettes qui ont agrémenté ma jeunesse dans les années soixante, non.
Seulement voilà, j’ai encore à l’esprit ceux qui, ces années là, étaient chevelus, jeunes, bondissants et avaient la voix posée à défaut d’être toujours juste.
Alors vous pensez bien que l’idée de les voir chauves, vieux, tremblotants et chevrotant me branche moins.
Certains sont morts lors de précédentes tournées.
Voir les survivants un pied dans la tombe et l’autre sur une peau de banane me fout le moral en l’air.
Dixit la fille de Michel Delpech il y a quelques jours « mon père a vaincu décembre ».
On ne peut pas dire que ce soit faux, mais…
Donc, lectrices chéries, je vous souhaite une bonne santé avant tout.
Oui, à toutes.
Et que celles qui ont vu les rangs s’éclaircir autour d’elles ne perdent pas espoir.
Regardez : Keith Richards et Mike Jagger semblent indestructibles.
10:03 | Commentaires (13)
vendredi, 01 janvier 2016
C’est bon ça, Coco !
Hier, Heure-Bleue et moi avons eu un des douze mille désaccords qui occupent nos jours depuis longtemps.
- Minou, tu te rappelles les « roudoudous » ?
- Oui, ces coquillages avec une cuiller de bonbon coulée dedans…
- Ah mais non ! Les « roudoudous » c’est pas ça !
Elle était tombée sur une histoire de « roudoudous » et dans son idée, c’était autre chose.
J’ai cherché des images de ces fameux « roudoudous » et ai montré à la lumière de mes jours ceux que je connaissais.
Là, une autre image de toutes ces saletés qu’on ingurgitait quand nos maigres moyens nous les permettaient nous a sauté aux yeux.
Un truc immonde quand on y pense.
Surtout après la révision de « ce qui est bon pour la santé » en vogue aujourd’hui.
Oui lectrices chéries ! Je vous parle du « Coco Boer » !
Ces petites boîtes en fer-blanc, laquées de couleurs vives et variées contenaient une poudre dont je n’ai jamais rien su de la composition.
Je sais seulement qu’aujourd’hui les règlements de la Commission Européenne l’auraient mise hors la loi.
Il ne nous serait jamais venu à l’esprit, à mes sœurs, mes copains ou moi, de faire ce pour quoi étaient faites ces boîtes : En diluer le contenu dans de l’eau pour en faire une boisson.
On glissait la boîte dans la bouche et on la suçotait jusqu’à percevoir le goût de réglisse.
Vu la qualité de l’usinage, on s’écorchait souvent la langue et le premier goût perçu était surtout celui de ferraille suivi de celui de la laque.
L’avantage de ces petites boîtes était qu’il s’écoulait un temps fou avant qu’elles ne perdissent leur goût.
Le plaisir cessait quand le goût de ferraille reprenait le dessus sur celui, de plus en plus ténu, de la réglisse.
Sinon, on crachait la boîte dans sa main, on la glissait dans sa poche et elle reprenait sa place sur la langue à la récré suivante.
Bon, dans nos poches, il y avait assez de miettes et de débris pour assurer l’en-cas de la récré mais ça assurait efficacement cette « vaccination du caniveau » qui fit de notre génération la dernière à n’être pas trop affectée par toutes ces pathologies dues à la propreté clinique qui frappent les génération suivantes…
Hélas, trois fois hélas, quand la salive avait enfin réussi à vaincre le joint collant qui scellait la boîte et que le goût de la réglisse arrivait enfin sur la langue il fallait remettre la boîte dans sa poche et retourner en classe.
Heure-Bleue est indignée par ce que j’écris.
En fait elle me dit « Mais t’étais dégueulasse ! Les filles ne fant pas ça ! »
Elle, briquée comme un louis d’or et maniaque de la propreté, jetait la boîte avant de retourner en classe.
Moyennant quoi elle est pleine d’allergies diverses qui lui pourrissent la vie mais bon, en même temps elle a la peau si… Tellement… Que bon, hein….
Mais c’était bien aussi parce qu’une boîte de « Coco Boer » pouvait ainsi traîner, de poche en récrés, près d’une semaine.
Bon, en réalité, je n’aime pas la réglisse, mais j’ai tenté la boîte de coco et je l’ai traînée jusqu’au bout.
En revanche, ces énormes cachets contenant une poudre blanche acidulée, qu’est-ce que c’était bon !
J’en salive encore.
D’ailleurs je pique dans la boîte de bonbons de Merveille de ces petits machins élastiques acidulés.
Et je me fais disputer par l’Ours et Heure-Bleue.
Merveille, elle, me comprend et m’en donne…
07:19 | Commentaires (0)
jeudi, 31 décembre 2015
C’est jour de repas sage.
Ce matin ça a commencé de travers.
Je me suis « défiguré un pied » contre le bat-flanc où git Tornade qui meurt en silence et en buvant des trucs épouvantables à base de citronnelle que rien qu’à les lui préparer j’ai les yeux qui piquent et les doigts qui brûlent.
Mais bon, hier on avait quand même rendez-vous avec la Tornade au Bon Marché.
Elle était partie le matin, joyeuse pour des courses lointaines et nous l’avons retrouvée, épuisée, dans un fauteuil de la librairie.
A l’idée d’un chocolat au café de La Grande Épicerie, elle ressuscita.
Et c’est là que je me suis dit que Paris est une merveille pleine de choses inattendues, même les plus bizarres.
C’est quand même la seule ville où je peux voir un aveugle faire du lèche-vitrine…
Si, si ! Même qu’il avait son labrador avec l’attelage et tout !
Dingue, je vous dis lectrices chéries !
Alors j’ai dit à Heure-Bleue et Tornade « Vous avez vu ? L’aveugle il fait du lèche-vitrine ! »
Évidemment, mes commensales ont dit que « franchement ! T’es pas sortable ! »
Bon, comme il n’était pas seul, je me suis peut-être fait des idées.
Mais je me fais plein d’idées comme ça tout le temps, alors…
En passant devant un stand d’ustensiles de cuisine, m’est venu une idée, en fait une question.
J’ai repéré dans la foule la petite châtain, claire de peau et d’yeux et noire de robe qui allait me répondre.
Elle était mignonne mais je n’était pas venu ici pour une veste ni un râteau mais pour voir ses poêles.
Ne dites rien, je sais…
Je lui ai donc posé ma question, fort simple :
- Dites moi, jeune fille, une poêle à revêtement céramique sur laquelle je jette un œuf sans rien d’autre et qui va glisser dans mon assiette sans problème, vous avez ça ?
La pauvre, j’en ai encore honte…
Elle m’a jeté le regard franc et honnête du garagiste prêt à fourguer une épave.
- Suivez moi…
Vous me connaissez, lectrices chéries, je l’ai suivie.
Elle m’a montré ses poêles.
Ouais, bon…
M’a juré que « non, elles n’attacheraient jamais pendant des années ».
Hélas, c’était le même genre de poêle que celle que j’avais achetée cet été et qui attache depuis quatre mois alors qu’elle n’a été nettoyée qu’à l’aide d’une éponge.
On a quand même fait quelques courses et, en sortant reprendre le bus, la toux de Tornade a effrayé quelques dames qui ont vite tourné la tête, des fois que…
Du coup, on a eu des places dans le bus.
On a dîné léger, histoire d’avoir un peu de place pour ce soir.
10:12 | Commentaires (11)