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mercredi, 27 janvier 2016

J'ai ri, j'ai Paris...

Je ne vous parlerai pas aujourd’hui de ce délicieux déjeuner en compagnie de Rosalie, Heure-Bleue et Imaginer.
Vous vous doutez bien, lectrices chéries, qu’un moment en compagnie de trois jolies femmes claires de peau, me ravit.
J’ai pu constater une fois de plus qu’il est absolument inutile d’aller claquer un blé monstre chez un thérapeute alors que vous allez dire en deux tournées de café ce dont vous aurez tu l’essentiel en trois rendez-vous.
Vous aurez aussi compris, j’en suis sûr, et là j’ai « une témouine », que je n’ai pas pu « en placer une »…
Mais ce n’est pas grave car comme on l’ignore trop souvent, on apprend bien plus en écoutant qu’en parlant.
Ce déjeuner fut suivi d’une assez longue promenade qui nous servit, à Heure-Bleue et moi, après que nous eûmes raccompagné Imaginer jusqu’à sa géhenne, à vendre la lumière de Paris à Rosalie.
Elle ne semble pas convaincue.
Il va nous falloir la traîner un matin de printemps place de la Concorde, devant l'entrée des Tuileries afin qu’elle saisisse l’essence de « April in Paris » connu de tous, même des Américains pourtant peu enclins à la poésie malgré leur détestable habitude de trouver tout « so romantic » dès que ce n’est pas éclairé au néon.

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 Nous sommes revenus à la maison, épuisés par le passage de l’immense passerelle, aussi instable que provisoire, qui enjambe maintenant les voies de chemin de fer qui nous séparent de chez nous.
J’ai pu, comme Heure-Bleue, découvrir que si je n’écris pas, on vient nombreux vérifier que je n’ai pas écrit.
Puis, une fois au côté de la lumière de mes jours, j’ai repris « Paris est une fête ».
Là, à la lecture de la réaction de Gertrude Stein dépeignant sous un jour détestable les amours entre garçons et sous un jour énamouré les amours entre filles, m’est revenu le souvenir d’un ami, censé préférer les garçons.
Comme Gertrude Stein mais de l’autre côté du miroir, m’avait surtout frappé chez lui la crainte et la détestation des femmes plus que l’amour des garçons…
Ce fut une bonne journée…

lundi, 25 janvier 2016

Le sac du palais des thés, oui mais quand ? Tâte du café !

Je sais, Berthoise, j’ai honte…

Je viens de chez Mab.
Je vois qu’elle boit du thé le matin.
Du « Earl Grey » de la maison Twinings.
Comme moi ces temps ci.
On m’a offert du « Earl Grey » de la maison Kusmi, du « Roi des Earl Grey » de Mariage Frères.
On m’a même offert du « thé des amants » du Palais des thés.
J’ai été déçu par l’absence d’effet de ce thé.
Pas une seule ruée de femmes magiquement éblouies sur votre serviteur d’un seul coup obligé de s’enfuir pour éviter de voir sa peau usée par une avalanche de baisers gourmands.

J’ai bu ces thés. Tous. Seulement voilà, je ne suis pas amateur de thé.
Je le bois tiédasse.
J’en bois deux litres par jour.
Ce n’est pas bon mais je m'en fous.
Ce n’est qu’un médicament.
Le seul traitement qu’on m’ait administré après la tentative d’un crabe de me dévorer vivant.
Alors je le bois, c’est tout.
Parce qu’il me faut le faire.
Je n’aime pas l’eau non plus.
Je ne déteste pas l’alcool mais pas au point d’en boire deux litres par jour.
Ce que j’aurais aimé ?
Du café.
Plein de café. Du « comme avant ».
Des « espressi ristretti », des vrais, des « cafés serrés », des bons.
De ceux qui tiennent dans le fond, le dernier tiers de la petite tasse de porcelaine blanche.
Mais non ! Surtout pas dans ces fausses « mini tasses » de verre genre « Securit ».
Le « Duralex » des verres de cantines.
Ce serait comme boire un Romanée Conti dans un quart en alu…
Pas plus, lectrices chéries, de ces « faux express », ceux qui sont rendus faussement « serrés » grâce au coup de poignet que le mastroquet espère discret.
Ah ! Quel malheur que ce coup de poignet qui vide dans la grille du percolateur les deux tiers superfétatoires de lavasse dus à la distraction du cafetier !
Voilà ce que j’aimerais, ce que j’ai fait de nombreuses années, boire du café.
J’en bus même, en période de « charrette », jusqu’à près d’une vingtaine par jour.
Et c’était tout ce que je buvais dans la journée si je ne parle pas du bol de lait du matin.
La lumière de mes jours pense, peut-être avec raison, que c’est cette sobriété de chameau qui est à l’origine de la perte de ce rognon esquinté par l’absence de rinçage.
Bon, je dois tout de même avouer que si j’aime, voire adore le café, deux litres de café sous forme « espresso ristretto » ça me paraît être aussi un pensum.
 

dimanche, 24 janvier 2016

L’effet mère a assez duré…

Hier soir, Heure-Bleue et moi sommes allés faire quelques courses.
Traumatisés par l’approche de la fin du mois, nous nous sommes dépêché de dépenser de l’argent avant de ne plus avoir de sous.
La lumière de mes jours a décrété :
- J’ai envie de manger des coquillettes !
- Toutes nues, comme ça ?
- Mais non, tu me fais comme tu sais, avec du steak haché et des oignons.
- Bon…
Ai-je acquiescé, ce plat me rappelait bien mon enfance, quand la fin du mois se rapprochait si dangereusement du début du mois qu’on eût dit des mois de dix jours.
Mais bon, n’exagérons pas non plus, il était maintenant question de pâtes italiennes, pas de Rivoire & Carret premier prix.
Il n’était pas non plus question de « viande hachée » mais bien de steack.
Surtout, jen fait la cuisson au beurre et non à la margarine ou pire, les mois de super dèche, à « l’Hippofrit ».

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En plus, je connais ma mère et j’ai encore de la mémoire, elle ne mettait pas d’oignon.
Pour deux raisons.
La première, elle n’aimait pas l’oignon.
La deuxième, la vraie, mon père aimait l’oignon.
Ce que je cuisine pour Heure-Bleue vous a donc un côté « mets de luxe » bienvenu en ce mois réputé pour sa longueur, sa dureté et sa froidure.
Nous avons regardé la propagande pendant le repas, épouvantés à l’idée que ces pauvres rebeus de là-bas fussent obligés de se taper le calife jusqu’à la lie
Puis, en veine de « Culture » nous avons regardé « l’hommage à Michel Delpech » présenté par un Michel Drucker qui faisait une tête telle qu’on eût dit que c’était lui le Michel qui avait trépassé.
Un moment, nous avons vu Sheila, la lumière de mes jours, toujours en veine de compliments à lâché :
- Oh la laaaaa… Attends, je vais regarder son âge…
Puis, d’un coup sérieuse, elle m’a dit, le regard rêveur.
- On a deux carottes…
Je n’ai pas ricané, j’ai juste opiné.
- Hon hon…
- Demain, on va acheter trois pommes de terre et un poireau…
Toujours ce ton pénétré.
- Pour quoi faire ?
Ai-je tenté.
- Ben… Euh… Je sais pas !
Et ça nous a causé un fou-rire.
Ce qui prouve qu’il ne faut pas grand’ chose pour nous amuser.
Quand notre rire a cessé, on a bien vu que Patriiick et Julien Clerc ne pouvaient pas se piffer.
 Tout ça nous a convaincu qu’être adulte, c’est comme l’amour et les fantômes.
Un truc dont tout le monde parle sans savoir exactement de quoi il s’agit ni même si ça existe…

vendredi, 22 janvier 2016

Pauvre garçon sans cible…

Il y a deux semaines, Heure-Bleue et moi sommes passés devant le lycée Condorcet.
J’ai pu constater alors que sur l’un de ses soupiraux aveuglés on voyait ceci :
 

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J’en avais pris la photo cet été.
Ça n’avait toujours pas été nettoyé il y a deux semaines.
Je vais vérifier tout à l’heure si ça a été enfin fait car on va voir Rosalie.
C’est le mot « michto » qui m’avait frappé, je ne l’avais ni vu ni entendu depuis la cinquième. 
Si vous ne savez causer que « le gadjo », vous allez vous planter, lectrices chéries, c’est sûr.
Le charmant petit texte griffonné sur le ciment excite ma tendance « digresseuse » qui prend le dessus à la vue du ciel de ce matin.
Malheureusement, celui qui a conclu son message par « sales michtos » montre surtout qu’il ne sait pas ce qu’est « une michto ».
Faux loubard,  va !
Si j’avais la « tendance graffiteuse », je me serais bien gardé d’ajouter un truc du genre « sales michtos »…
Je demande à Heure-Bleue qui m’avoue elle aussi qu’elle ne sait pas ce qu’est une « michto ».
Elle va même jusqu’à me jeter, face à mon étonnement « la prochaine fois, tu choisiras une fille de la Porte de Clignancourt ! »
C’est vrai, il faut que je vous dise.
Avant que le périphérique ne soit bâti, sur l’avenue de la Porte de Clignancourt, si du côté est il y avait la caserne –celle où finissaient « les filles de la porte de Clignancourt »- entre la rue Binet et la rue Fabre, sur quelques centaines de mètres vers l’ouest, il y avait un camp de gitans –là où « traînaient ces voyous de la Porte de Clignancourt »-.
Champ de bataille régulier entre bandes diverses qui réglaient leurs comptes à coups de tournevis et de chaîne de vélo.
Ils parlaient une langue qui me valut ce séjour chez les fondus.
Dans ma période lycée je passais souvent par là pour aller rue Jules Vallès chercher de quoi bidouiller.
J’y appris qu’ « une michto », c’était une mignonne fille…
Les langues étrangères, quand on les apprend petit ça ne s’oublie pas si facilement…

jeudi, 21 janvier 2016

C'est moi le pote aux feux...

Que je vous dise, lectrices chéries, il est tout a fait inutile de me parler de congélateur.
Oui, vous quatre ! Milky, Liliplume, Muse et Yolande.
Pour plusieurs raisons.
La première est qu’il est trop petit.
On ne peut même pas y caser un bébé, c’est dire…
Et puis, une fois les moules à glaçons qui accompagnent mon single malt posés et deux glaces « caramel beurre salé », il est plein.
En plus, je me connais, à peine le sac à surgelés plein de couscous encore tiède, je l’éventrerais malencontreusement sur le coin du bac.
Je vous laisse le soin d’imaginer la lumière de mes jours contemplant l’amour de sa vie son boulet accroupi devant un bac plein de légumes et de sauce, le jean décoré à la sauce et aux morceaux de courgettes et une énorme flaque rouge agrémentée de légumes étalée sur le carrelage…
De toute façon, on finit toujours par manger quasiment tout et on le préfère pas surgelé.
Voilà et c’est comme ça !
Hier, Merveille est venue à la maison.
Elle et Heure-Bleue sont arrivées alors que je m’apprêtais à entamer seul le « couscous de pauvre » que j’avais commencé vers dix heures.
Elles m’ont raconté de sombres histoires d’embouteillages et le langage du chauffeur de bus qu’un automobiliste avait approché de trop près effraya paraît-il Merveille.
Du moins elle fit semblant d’être scandalisée avec assez peu de conviction.
Elle finit par me dire que le machiniste avait craché sur l’automobiliste après lui avoir recommandé un traitement d’après lui souverain contre les hémorroïdes et  dont les Hellènes sont censément les meilleurs praticiens…
Rassurez vous, lectrices chéries, ça ne lui coupa nullement l’appétit et elle apprécia le couscous qu’elle avait réclamé.
Regarder Merveille manger du couscous est un spectacle un peu étrange.
Elle commence par étaler la graine dans son assiette.
Réclame « un peu de jus de légume avec un peu de piquant ».
Puis « Papy, maintenant un tout petit peu du jus de la viande mais sans piquant, s’il te plaît. »
Il y a alors réarrangement de l’aspect de l’assiette puis, quand tout semble assez beau, elle le mange à petites bouchées.
Une fois terminée la graine, je craignis un peu qu’elle ne me demandât, en battant des cils « Papy, tu ne veux pas me nettoyer l’assiette, avant de manger les légumes ? »
Mais non, j’y ai échappé.
Il ne restait qu’un ou deux grains de semoule dans l’assiette et je me suis demandé comment elle avait pu la vider de toute sauce avec une fourchette…
Je lui ai donc servi les légumes qu’elle a dévoré avec enthousiasme, ce qui m’a rempli de fierté.
Point de viande après, juste un peu de jus de viande sur les légumes.
Cette petite chose, mon ablette préférée, a clos le déjeuner avec deux petits suisses. Oui deux !
Puis, après avoir joué avec nous, elle laissa échapper une phrase courte mais qui m’a troué l’oreille à cause d’un « accent parigot » prononcé.
Je l’ai reprise.
Hélas, Heure-Bleue l’a défendue et m’a investi du rôle de « Parigot » façon Gabin dans « Quai des brumes ».
« T’as d’beaux yeux tu sais… », ça a marché.
Du coup, ça m’a rappelé mon père qui avait gardé au téléphone l’accent pied-noir de son enfance, lui.
C’est lui qui m’a fait connaître et apprécier Pierre Mac Orlan.
On m’avait serré à la maison en train de lire trop jeune « À bord de l’Étoile Matutine ».
Il m’avait fait lire alors « Les clients du Bon Chien Jaune ».
Ouais, il était aussi comme ça, mon père…