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vendredi, 13 novembre 2015

Close Encounters of the Third Kind.

Justement, je n’avais pas d’idée ce matin.
Alors je ne remercierai jamais assez Coumarine de m’avoir donné le sujet de ma note.
Pour lire ses commentaires, je sais qu’elle fait partie de mes lectrices chéries et c’est toujours ça de pris.
Je l’ai rencontrée une fois à Paris, il y a quelques années.
Elle présentait, dans le chouette bâtiment de la mairie du XIème, les livres qu’elle avait écrits.
Je dois avouer que, poussés par la faim, nous avions abandonné la visite, Heure-Bleue, Mab, Lakevio et moi.
Je n’avais remarqué chez Coumarine ni ses bouquins ni sa tenue mais ses yeux.
J’ai souvenir d’yeux gris-bleu qui m’avaient frappé.
Oui lectrices chéries, je sais…
J’aime les yeux clairs et peu de ceux que j’ai croisés se sont échappés de ma mémoire.
Non, non, même les tiens y ont leur place, Berthoise, accrochés à côté de ceux de Lakevio.
Mais ce n’était pas pour vous parler de la collection d’yeux clairs qui tapissent les murs de ma mémoire que je voulais vous parler , lectrices chéries.
Il s’agit d’une grave question, quasiment métaphysique, soulevée par Coumarine hier matin dans sa note quotidienne dite « des cent mots ».
Il y était question de « voir en vrai » ou non d’autres blogueurs.
Du risque de déception après avoir lu ses notes et s’être senti en harmonie avec quelqu’un.
C’est à mon sens oublier un peu vite que la vie n’est guère faite que de ça et que si on craint la déception qui pourrait poindre à chaque rencontre, on a de bonnes chances de finir comme Simon le Stylite…
Il faut oser ! Ne serait-ce que parce qu’il n’y a pas grand’ chose de plus intéressant que les gens.
Il arrive que « ça marche ».
Il nous est arrivé, à Heure-Bleue et moi, que « ça ne marche pas ».
A part le coup de couteau du blogueur psychopathe, on ne risque guère qu’un moment d’ennui qui passe assez bien avec un peu d’éducation.
Dans le cas « ça ne marche pas », ce serait plutôt un peu comme un plat qui te semble tentant dans la vitrine et n’a pas la saveur attendue quand on le goûte.
Mais on ne peut dire quon est déçu, non.
On ne peut pas jurer quon na pas déçu, on nen sait rien.
On peut aussi se faire détester rapidement sans même avoir une idée du pourquoi.
On ne sait jamais ce qu’une parole dite sans malice peut avoir comme résultat.
Heure-Bleue et moi avons constaté par deux fois que ce qui nous dérange le plus ce ne sont pas les gens avec qui on n’est pas d’accord mais les gens mal élevés et qui en plus t’en veulent d’être bien élevé.
Mais bon, normalement ça n’empêche pas de dormir.
Alors, Coumarine, toi qui sembles craindre la déception, je te rassure, tu ne risques rien d’autre que goûter un plat joliment coloré mais hélas insipide.
Un moment d’ennui en somme…

jeudi, 12 novembre 2015

La réalité dépasse l'affliction...

Heure-Bleue et moi avons décidé que donner un temps pareil à une salle de cinéma était un crime.
Nous nous sommes donc précipités, lentement faute de souffle, vers le train puis vers Paris.
Une vieille rame essoufflée, censément réformée depuis le début de l’année, nous à emmenés à Pont-Cardinet.
Nous avions dans l’idée de déjeuner légèrement dans le quartier alors nous avons traversé lentement le square des Batignolles et remonté la rue du même nom.
Nous sommes entrés dans la rue des Dames, pas trop bien nommée sauf à appeler « dames » celles qui font commerce de ce qui différencie les dames des messieurs.
Nous avons tranquillement avancé vers l’avenue de Clichy.
Nous nous sommes arrêtés devant tous les restaurants, peu nous plaisaient.
Un nous a laissés indécis, un pied dans l’ébahissement devant un tel culot, l’autre dans le fou-rire devant la nunucherie de ceux qui allaient sans aucun doute succomber à un accès de branchitude.
Il y en a qui plongent, histoire de « faire bobo parisien » l’espace d’un repas.
Profitant de l’inattention courante du type qui a une idée derrière la tête en invitant une fille au restaurant, le mastroquet avait réussi une performance époustouflante.
Admirez un peu ce menu, lectrices chéries.

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Vous auriez pensé, lectrices chéries qu’on aurait osé me proposer pour un prix « robuchonesque » de m’amener une boîte de sardines à partager avec la lumière de mes jours.
Après avoir ri un instant, nous avons continué notre ascension de cette rue décidément très pentue…
C’est en voyant au loin, un peu au-delà de l’avenue de Clichy, les frondaisons du cimetière de Montmartre que je me suis fait la réflexion que l’absence était quelque chose qui meublait beaucoup nos existences…
Il nous manquait toujours quelque chose.
Nous avons grignoté quelque chose dans une gargote et avons repris notre chemin.
Le Cinéma des Cinéastes nous proposait des films qui nous poussaient à nous promener, alors nous avons continué.
Nous sommes repartis vers le centre de Paris, doucement, tranquillement, d’un vrai pas de promeneur, admirant des immeubles superbes où nous aurions volontiers établi nos pénates.
Nous avions décidément tout pour être riche, ne nous manquait que la fortune…
Nous avons fini notre chemin, je ne sais s’il faut parler de pérégrination ou de pèlerinage, au café caché dans le passage Vivienne.
Heure-Bleue a admiré une longue veste délicatement tricotée et prévue pour estourbir le flâneur imprudent.
Je me suis contenté d’aller chez « Legrand fille et fils » acheter le vin de notre dîner.
Il était délicieux.
J’avais laissé tomber l’idée d’un magnum de Château Gruaud Larose pourtant bien tentant.

mardi, 10 novembre 2015

Balto, la cigarette des vraies tumeurs

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Et ne me faites pas remarquer que je suis en retard pour la « Fête des morts ».
C’est donc à la mort de mon père que j’ai pu constater pour la première fois que si nous sommes tous égaux devant la mort, il n’en va pas de même pour l’agonie.
Je vous ai pas déjà parlé de mon père ?
Bon, malgré une quantité phénoménale de clopes, la couche de goudron qui lui tapissait les éponges n’a pas été suffisamment épaisse pour les protéger de l’amiante. 

Mon père a mis trois mois à mourir, de façon particulièrement désagréable.
Heureusement que cinquante trois mois de campagnes lui avaient donné une idée de l’enfer…
Ma mère, elle, est morte plus tard dans des conditions qui peuvent sembler idéales :
- Petit déjeuner tout juste avalé.
- Infirmière engueulée pour rien (juste pour le plaisir, je suis sûr).
- Toilette pas encore faite.
- Endormissement d’après collation.
Elle s’est contentée de ne pas se réveiller de sa sieste matinale…
Mon oncle, le petit frère de mon père, est mort encore plus tôt que mon père.
Cinquante-huit ans.
De trop de « lever de coude », de trop de bagarres, de trop de plâtre respiré mais surtout de trop de « Balto ».
Il avait commencé à fumer ces « Balto » en piquant celles de mon père qui n’a jamais pu se faire aux « brunes », sauf en matière de femmes.
Mon oncle était un type infernal, très différent de mon père qui avait bien du mal à « tenir » son petit frère.
Le petit frère était fort comme un taureau, il « jouait à Hercule » avec nous quand on était petit, plaisait aux filles et avait malheureusement l’art de mal tomber.
Ça lui valut de se marier deux fois et de finir avec une troisième qu’il eut la sagesse, ou pas, va savoir, de ne pas épouser…
Hélas, le régime « cigarettes, whisky et p’tites pépées » ne réussit pas à tout le monde.
Les « Balto » en trop grande quantité l’envoyèrent « ad patres » avant l’heure convenue.
Et ce ne fut pas drôle.
Je ne l’ai pas vu mais ma tante, celle soignait des bébés morts à Monte Cassino, la folle décorée comme le maréchal Vlassov, morte il y a deux mois à quatre-vingt-treize ans, a dû enterrer son petit frère de cinquante-huit ans.
Elle était née en 1922, lui en 1930…
L’ordre naturel des choses n’est vraiment pas respecté ici-bas.
Et comme il n’y a pas d’ailleurs, je me demande s’il y a un ordre naturel des choses…
Allez, encore une petite dernière, « une toute cousue » pour la dernière étape...



C'est fou comme les rangs séclaircissent quand on vieillit...

 

dimanche, 08 novembre 2015

La Thaï douce…

Merci Mab de m’avoir enfin renseigné sur un détail qui me turlupinait depuis un moment.
« En en plus les femmes peuvent faire plusieurs choses en même temps, ça aide! » 
M’écrit elle sur la dernière de mes notes.
C’est donc de là, lectrices chéries, que vient parfois cette impression que vous n’êtes pas toujours à ce que vous faites.
Du moins pas aussi totalement qu’on le souhaiterait…
C’est sûrement parce que vous êtes préoccupées par des tas d’autres choses.
Comme hier par exemple. Heure-Bleue et moi sommes partis joyeux pour le Grand-Palais rejoindre Tornade.
La lumière de mes jours a vu, sur une colonne Morris de l’avenue Franklin Roosevelt, l’affiche du film « Ange et Gabrielle ».
- Paaatriiiiick !!!
M’a dit la lumière de les jours, se retenant de hurler.
- Oui… Tu as vu comme il regarde Isabelle Carré, sur l’affiche ?
- Tu te rends compte ? Il s’est toujours trouvé moche…
Un silence.
- Du coup il drague tout ce qui passe à sa portée.
- Oh ! Quand même ça passe, je me suis toujours trouvé moche et je ne…
J’aurais dû me taire…
- Eh ! Oh ! Ça va ! Je t’ai vu à l’œuvre !
- Mais…
- Oui ! Et pas qu’avec moi en plus, alors hein…
Heureusement, nous sommes arrivés et nous avons laissé tomber « Paatriiick ! » et sa tendance à la drague compulsive, même s’il « est beau quand même »…
Nous avons admiré les couleurs d’automne du coin et pesté contre l’apparition des cahutes du faux « Marché de Noël » qui va empuantir à la merguez et à la frite les abords de « la plus belle avenue du monde ».
Ce fut une visite sympa, nous avons visité le second étage de l’expo que nous avions entamée avec Berthoise puis avons pris le 42 pour aller à « L’Orient d’Or ».
Nous sommes descendus avant pour errer tranquillement dans les passages couverts qui émaillent ce quartier, vers les rues Montmartre, Bergère, Lamartine, Petites Écuries, tout ça, bref mon coin de Paris préféré.
Celui là, celui qu’on voit de la rue Lafayette à la hauteur de la rue Cadet :

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Quand l’heure fut venue, nous avons rejoint le restaurant. Heure-Bleue et Tornade ont remarqué, moi aussi mais je me suis tu, un jeune couple charmant. La jeune fille regardant le garçon d’un œil dont cet idiot ne savait pas qu’il devait en profiter parce que ça ne durerait pas. Il ne savait pas que d’ici peu, quand il lui demanderait un café elle lui jetterait « Eh ! Ta mère elle ne t’a pas fait des bras ? »
Mais bon, ils étaient mignons.
Une fois dans le restaurant, j’ai pu constater une fois de plus que la lumière de mes jours ne vaut pas plus cher que votre serviteur.
Le jeune homme est passé dans la salle.
Tornade a dit « C’est vrai, il est fin »
Heure-Bleue a remarqué :
- Il est très fin…
Puis, se dessalant :
- C’est très fin, ça se mange sans faim…
Et ça n’avait aucun rapport avec le « doubitchou ».
Le Père Noël est vraiment une ordure…

vendredi, 06 novembre 2015

Le cerveau lent…

Merci lectrices chéries !
Ma saucisse a suscité hier bien des commentaires.
Vous ne pensiez quand même pas que j’allais rater une tournure de phrase qui rappelle le talent inné d’Heure-Bleue pour le double sens leste !
« Oui mais moi je ne le fais pas exprès ! » intervient la lumière de mes jours.
Pour parfaire ma joie de vivre, ce matin, j’ai été passionné par quelqu’un que je connais vaguement, présenté qu’il me fut par un ami, docteur ès sciences lui aussi.
Que voulez vous, ils ont leurs pauvres, eux aussi...
J’ai écouté Lionel Naccache, dont je vous ai déjà touché deux mots il y a longtemps, qui expliquait sur France Inter la profondeur de l’ignorance qui entoure le fonctionnement de notre cerveau.
Il a été passionnant, comme toujours et comme dans ses bouquins, dont « Le nouvel inconscient : Freud, Christophe Colomb des neurosciences » et « Perdons-nous connaissance ? : De la Mythologie à la Neurologie »
Il a donné une explication scientifique à un sentiment ressenti depuis longtemps.
En termes simples il a confirmé que la taille du cerveau n’avait rien à voir avec l’intelligence.
« La preuve ! » a-t-il conclu  « les femmes sont largement aussi intelligentes que les hommes alors que la taille de leur cerveau est plus réduite »
Il avait d’un coup mis le doigt sur un de ces détails qui dérangent et que je traduisais naïvement d’un lapidaire « Plus t’as la grosse tête, plus t’as l’air con… »
Alors j’ai été content d’avoir sur ce point l’appui d’une sommité de cette envergure.
Il faut peu de choses pour bien commencer une journée, finalement…
Et puis on devrait la finir de façon sympa car nous sommes invités chez une voisine pour l’apéro.
Alors en plus on va boire.
Le pied !