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vendredi, 27 novembre 2015

La minute de licence.

dieu-es-tu-la--si-oui-tu-fous-quoi.jpgMalgré les fautes d'orthographe, je trouve la question du grafitti assez fondée...
Et non non non, lectrices chéries, je ne vais pas vous raconter de cochoncetés.
Pas du tout, bien trop bégueule pour aborder crûment le sujet.
Chuis délicat, moi…
Donc, ce matin, j’ai pensé à quelque chose.
Oui, je suis comme ça, j’ouvre les yeux vers six heures et demie et je pense à des choses.
Bon, en fait je pense surtout à aller faire pipi et j’hésite à sortir du lit.
Heure-Bleue me colle car elle ouvre les fenêtres le soir et elle n’a pas très chaud le matin alors j’en profite.
Je sais que quand je me glisserai hors du lit je vais peler de froid mais comme je n’ai plus de couches Pampers depuis longtemps et pas de couches Confiance avant longtemps j’espère, hein…
Je pensais donc à des trucs en hésitant longuement.
Et quels trucs...
La journée de deuil aux Invalides prévue aujourd'hui m’a traversé l’esprit.
Et le doute s’est instillé doucement dans mon esprit.
Sur les motivations réelles de la gent politique, depuis quelques jours elle semble manifestement plus inquiète de son avenir électoral que du soutien à apporter aux survivants endeuillés.
Sur l’intelligence toute relative de gens qui disent ne pas aimer la vie, la liberté, le plaisir et autres petites choses qui rendent le monde agréable.
Plein de cette sagesse qui fait le charme de celui qui a certes  la tête dans les nuages mais les pieds sur terre, je me suis dit, dans un de ces élans philosophiques qui me prennent avant d’aller aux toilettes « mais bon sang ! S’ils n’aiment pas la vie, qu’ils se tuent et qu’on n’en parle plus ! »
Et c’est là qu’on repère deux choses qui me semblent importantes.
D’abord que ces faux dévots sont quand même de fieffés hypocrites, qui se gardent bien de mourir eux-mêmes mais envoient des idiots malheureux et anencéphales mourir à leur place.
Pire, ils sont même sacrilèges car le meurtre n’est pas une activité franchement autorisée et supprimer l’œuvre de dieu n’est pas encouragé par les Écritures.
Pas plus que le suicide de ceux censés les respecter au pied de la lettre.
Du coup, dans un de ces accès de lucidité qui m’assaillent parfois je me dis, mal élevé que je suis  « P… ! Si dieu existait, moi, à sa place, je serais plutôt vexé d’être adoré,  loué et révéré par des gens aussi cons !  »
Vous ne croyez pas, lectrices chéries ?

jeudi, 26 novembre 2015

Je ferai du beau avec du lait.

Ça faisait deux jours.
Le suspense devenait insupportable.
Chaque repas me voyait inquiet, attendant que se produise l’évènement qui confirmerait l’inéluctable.
L’évènement qui prouverait que, malgré la mode « complotiste » qui remet ces temps-ci en cause les choses les plus établies, il en est d’irréfutables.
Ce soir enfin, l’attendu se produisit.
Lectrices chéries, vous ai-je déjà parlé d’un pull bleu layette ?
Mais si, rappelez vous.
Ce pull qu’Heure-Bleue adore mais ne peut habituellement porter plus de deux heures.
Eh bien, malgré les louvoiements du sort.
Malgré la prudence d’Heure-Bleue.
L’attendu autant que prévisible s’est produit.
Rond.
Un cercle presque parfait.
La marque de la destinée inéluctable.
Sa texture ?
Douce, soyeuse.
Sa composition ?
Du beurre.
Du vrai, du fondu, du qui adoucit la soupe déjà somptueuse de la lumière de mes jours.
Et placé… Holààà… Pfiouuu… Une merveille.
Ce pull bleu layette, dit « pull à taches » est un pull à col « en V ».
Où donc croyez vous lectrices chéries, qu’atterrit cette gouttelette ?
Pile sous la pointe du col.
On eut dit une broderie, faite toute exprès pour souligner la vocation du pull.
Que dis-je, la vocation, son destin irrévocable.
Tout de même, les fondements d’un univers que je pensais stable, gouverné par des lois de la physique que je pensais inébranlables, viennent de trembler.
C’est la première fois depuis des années que je vois ce pull rester immaculé plus de deux heures.
Au soir du troisième jour, le fait nous ramenant à la normalité se produisit enfin.
Mais trois jours, lectrices chéries, trois jours...
Si les vérités les plus solidement établies font défaut, je vous le dis, les temps sont venus.
Moi qui pensais que l’eschatologie était un truc de gogos lancé par Saint Jean un jour où il avait le moral dans les chaussettes…
Je vais devoir me plonger dans la lecture de ses exégètes.
Oh pis non ! J’ai quand même un gâteau à faire pour Marie-Madeleine.

mercredi, 25 novembre 2015

Legato alacrem eorum.

C’est ça, « leur héritage de la vivacité ».
(où lenthousiasme, ou lentrain, mais cétait juste pour le titre)
Vous ne croyez quand même pas que j’allais rater ça, non ?
Je sais, c’est un travail de Romain…
Ce post est long mais au moins, lectrices chéries, vous pourrez occuper votre après midi à faire autre chose que des bêtises.
Genre travailler…
Donc, à la demande générale de Mab, voici la recette initiale du « gâteau aux pommes », telle qu’elle me fut confiée par Berthoise :

- 8 cuillers à soupe de farine.
- 8 cuillers à soupe de sucre.
- 2 œufs.
- 125 grammes de beurre.
- ½ sachet de levure. (Alsa, la vraie levure chimique issue du pétrole).
- 1 pincée de sel.
- 2 cuillers à soupe d'eau ou de rhum.
- 3 ou 4 pommes coupées en morceaux.

Mettre la farine, le sucre, le sel, les œufs dans une terrine.
Mélanger en ajoutant peu à peu le beurre fondu.
Incorporer la levure, l'eau et les fruits.
Mettre dans un moule beurré et chemisé de 20 cm de diamètre.
Cuire à four moyen( 180 °) pendant 30 minutes.

Néanmoins il faut quand même que je vous dise lectrices chéries.
Après quelques essais, ma propension à la fantaisie m’amène à apporter quelques modification à la V.O. du gâteau.

- Ne pas tenter les cuillers de flotte, vous pouvez passer directement au rhum...
- Ajouter un sachet de sucre vanillé.
- Ne comptez surtout  pas sur le côté Tefal du « moule à manqué », surtout si, comme le mien il vient de l’étalage du « paki du coin ».
- Beurrez le soigneusement, fond et tour.
- Précipitez vous sur cette vidéo pour « chemiser » votre « moule à manqué » .
- N’oubliez pas de beurrer le papier sulfurisé avant de le mettre dans le fond du moule.
Sinon vous allez démouler le gâteau et le papier sera bien collé au gâteau et ce sera hyper emm...bêtant à retirer.
Vous allez ruiner votre belle œuvre, elle sera imprésentable...
Les pommes maintenant.
Pour que ce soit vraiment bon et que vous ne preniez pas un kilo bêtement et sans plaisir, il suffit de deux pommes.
Trois ou quatre c’est trop.
Sinon, c’est de la pomme cuite avec un peu de pâte, pas terrible (en fait, franchement dégueulasse).
Ces pommes, il faut les couper comme pour une tarte, pas bêtement en gros morceaux.
Puis, pour que ce soit bien mélangé, ne tentez pas de mettre les pommes comme indiqué.
Ah ! J’allais oublier !
Faire fondre le beurre à feu très très doux, il faut qu’il soit tout juste fondu, pas trop chaud, sinon l’œuf cuit pendant qu’on mélange et c’est pas top.
Mettre d’abord les morceaux de pomme dans le « moule à manqué » et verser la préparation dessus.
Touiller un peu pour que tous les morceaux soient recouverts.
Mettre le four à thermostat 8 et attendre 30 minutes.
Ne pas oublier de mettre le plat dans le four avant, sinon c’est débile.
On se brûle en mettant un plat froid dans le four brûlant.
En plus on rate le gâteau parce qu'il faut le mettre à four froid.
Sinon, le dessus est cramé quand l'intérieur est enfin cuit.
Vous aurez juste perdu une heure à attendre que le four ait refroidi avant d’y mettre la préparation.
Bon, en fait, c’est assez simple. Il faut juste faire un peu attention.
C’est comme pour tout, faut être à ce qu’on fait.
 

mardi, 24 novembre 2015

Quand le père eut bu…

Hier soir, Heure-Bleue a fait cette soupe qui l’a rendue célèbre chez tous ceux qui l’ont goûtée.
De fait, cette soupe est une pure merveille.
Même si je dois éplucher les carottes et les couper en petits dés.
Oui, Heure-Bleue n’a pas assez de force dans les mains pour arranger comme il faut les légumes trop durs.
Les navets et les carottes par exemple.
Pour les autres, elle se défend très bien.
Vous avez déjà vu comme elle a des mains petites et fines.
Je manque m’estropier en coupant les carottes et les navets, rien qu’à l’admirer éminçant les oignons, effilant les poireaux, coupant les pommes de terre en petits dés.
Un de ces jours je vais me « défigurer une main »…
Je l’admire semant dans la gamelle de petits grains de poivre concassés, saupoudrant un peu de coriandre dans l’eau frémissante.
Ah… Lectrices chéries… Si vous aviez goûté un jour la soupe d’Heure-Bleue vous ne pourriez l’oublier.
Non, je ne peux pas dire « Aaaahhh… Ces légumes… Ça me rappelle mes vacances au Maroc… » car elle ne met pas de semoule dans la soupe.
Mais quand même.
J’ai de mon côté préparé le gâteau dont la recette fut gracieusement donnée par Berthoise.
C’était la seconde fois que je me lançais dans la confection de ce gâteau qui a l’avantage énorme de plaire à Heure-Bleue.
J’ai donc émincé deux pommes.
J’ai fait fondre doucement 125g de beurre.
Pendant que le beurre fondait, j’ai mélangé la farine, le sucre et les œufs.
Bio les œufs, faut pas déc’.
Quand le beurre fut liquide et tiède, j’ai continué à touiller en laissant couler doucement le beurre dans le mélange.
Avec la levure et la pincée de sel.
Pour peaufiner, j’ai ajouté, pendant que le batteur tournait, les deux cuillers de rhum indispensables.
Je sentais déjà mes artères se boucher…
La soupe a cuit.
Le gâteau a cuit.
Je l’ai démoulé sur une assiette.
Nous avons allumé la télé pour les infos et nous sommes mis à table pour dîner.
Comme attendu, la soupe était une pure merveille.
Les Belges parlaient de Bruxelles. Les Français parlaient de Montrouge.
Nous dégustions la soupe tranquillement quand Heure-Bleue a lâché, dépitée :
- Je suis sûre que la soupe est ratée. Elle est ratée, hein Minou ?
- Non ma Mine, elle n’est pas ratée, je te promets. Elle est comme toujours, réussie.
Après ça, nous avons entamé le « gâteau aux pommes de Berthoise ».
Nous en avons pris un morceau. Petit, le morceau.
Puis un autre. Petit aussi.
- Tant pis si je  grossis, j’en prends encore un morceau.
- Bon, tu ne te plaindras pas si…
- C’est ta faute aussi !
- Mais…
- T’avais qu’à pas le faire si bon…
J’ai été ravi que mon gâteau soit aussi bon que la soupe de la lumière de mes jours…

lundi, 23 novembre 2015

Couple mythique qu’elles disaient…

Bon, honnêtement comme couple c’est pas non plus Ophélie croisant Hamlet à Elseneur…
Heure-Bleue, comme elle vous l’a déjà dit, a les pieds qui déconnent et comme elle ne sait pas nager, l’idée de se jeter dans un lac ne l’effleurerait même pas.
Quant à moi, l’emphysème nuit sévèrement au souffle censé emporter la pièce de Shakespeare.
Heure-Bleue ne supportant pas les chemises de nuit, on ne peut même pas dire qu’elle « flotte très lentement, couchée en ses longs voiles »…
Hélas, cette nuit même je me suis fait gruger.
La lumière de mes jours, toujours prompte à la ruade dès que le frileux que je suis tente de se coller à sa peau si pâle mais surtout si chaude, a changé depuis deux jours ses façons de faire.
L’âge venant, l’hiver lui fait le presque même effet qu’à votre Goût préféré.
Et c’est là qu’on voit toute la cruauté qui frappe votre serviteur tout au long de l’année.
Repoussé sans ménagement quand la température est clémente.
Collé sans plus de ménagement quand la température est polaire.
Que je vous dise, lectrices chéries.
Quand le printemps approche, Heure-Bleue rejette la couette sans état d’âme me livrant au caprice de l’air agité car les fenêtres sont ouvertes.
Dans un réflexe de survie, je me colle à ma chaufferette vivante.
Chaufferette qui me chasse d’un coup de pied vif et me pousse à m’éloigner avant de voir les attributs de ma virilité  frappés douloureusement.
En revanche, quand l’hiver approche, alors que je sais bien comme elle est, je me protège tant bien que mal du froid.
Au bord du lit, la couette m’isolant du froid et d’Heure-Bleue, je fais semblant de rien, je tente de me faire oublier.
Et c’est là qu’on voit toute la bizarrerie qui anime la psyché féminine et justifie les longues études auxquelles je me livre depuis… Pfiouu…
Heure-Bleue, qui n’a habituellement de cesse de me voir loin de sa chaleur, semble ressentir cette fois une attirance irrépressible pour ma peau.
Et ça fait un tas d’hivers que je suis maltraité par la lumière de mes jours de la même façon.
Elle me tapote l’épaule pour que je me retourne, histoire d’être face à elle.
Elle fait semblant de trouver ça chouette et plie ses jambes.
Chaque fois je me fais avoir.
Super intéressé, je jubile d’avance.
Hélas, trois fois hélas, elle glisse ses pieds entre mes cuisses.
Des pieds effroyablement gelés !
La face intérieure de mes cuisses se contracte, se gerce quasiment, je hurle !
Elle les retire aussitôt en souriant férocement.
Puis se retourne.
Je pense la torture terminée.
Je me trompe.
C’était juste pour coller des fesses aussi gelées que ses pieds contre mon ventre.
Un coup à voir les « tablettes de chocolat », celles qui l’ont charmée, ressuscitées par la brutale contraction du peu d’abdominaux qui me restent.
Je « rehurle », prends mon Gaston Lagaffe, cette bande dessinée seule digne d’être relue aussi souvent que la Bible ou la Divine Comédie…
Elle m’aura eu cette année encore…