mercredi, 09 décembre 2015
Cou de blouse...
Merveille fut un bébé.
J’ai eu du caca plein les doigts et parfois du pipi plein les genoux.
Puis Merveille fut une enfant.
J’ai eu de la soupe sur le pull et de « l’eau piquique », –San Pellegrino- sur les cuisses.
Elle est devenue une petite fille.
Cette fois ci, c’est de la farine que j’ai eu partout tant elle m’a roulé dedans.
Maintenant c’est une fille.
Et ça devient difficile.
Pas autant que quand elle sera jeune fille mais j’espère qu’à ce moment là c’est quelqu’un d’autre qui se chargera du colis.
Merveille n’est pas encore une jeune fille mais elle entre parfaitement dans le rôle.
Et c’est l’enfer !
Hier, Merveille qui prend soin que ses parents continuent à croire au Père Noël a tenu à venir avec Heure-Bleue dans une boutique.
J’étais là aussi mais juste pour porter le cartable, l’emmener faire pipi dans un café et tenir les habits des unes et des autres.
Enfin, des unes…
Une a toujours trop chaud et me confie coupe-vent et sac à main tandis que l’autre me confie doudoune et cache-col.
Et le long chemin qui mène au chaudron du diable commence.
Hésitation entre un bidule parfaitement horrible avec grosse fleur qui scintille au milieu du plastron et moue scandalisée d’Heure-Bleue.
- Maman aussi, j’aime pas, mais elle aussi elle me dit que c’est moche.
- Elle a raison.
- Après je vois bien qu’elle a raison et que c’est moche, mais ça, j’aime…
Voyant la tête de Mamie, Merveille repose « la chose ». On a échappé au pire.
Oui, Merveille fait parfois preuve d’un mauvais goût très sûr…
Elle finit par jeter son dévolu sur une chemise en « liberty » assez mignonne dans les tons très « sixties » avec une rangée de petits boutons qui m’a rappelé quelque chose que j’ai gardé pour moi.
Il a fallu essayer la chose car son poids la destine à du « 8 ans » tandis que sa taille conduit à du « 10 ans ».
Une ablette longiligne en quelque sorte.
Et c’est là que ça s’est gâté.
Ces petites chemises en « liberty » c’est l’enfer à déboutonner.
Je le sais d’expérience…
On m’a appelé de la cabine d’essayage parce que « Papy, pour ça il se débrouille mieux que toi ! »
Hélas, à peine le rideau poussé Merveille m’a hurlé :
- Non non Papy ! Ne rentre pas, j’ai eu sport ! Je sens mauvais !
Alors on m’a tendu la chemise pour que je la déboutonne.
Le geste m’est finalement revenu assez vite.
Les années qui viennent s’annoncent agitées.
Je m’entraîne dès aujourd’hui, je vais aller chercher Merveille à l’école, elle veut venir à la maison.
Elle ne veut pas rater cette occasion d’avoir la paix.
Ce ne sera pas le cas hélas pour nous…
09:17 | Commentaires (14)
mardi, 08 décembre 2015
Marine est là ! Ah reste encore dans mes bras...
Vous savez quoi, lectrices chéries ?
Eh bien, comme beaucoup d’électeurs, je vote par habitude du côté qui me branche.
Du côté de ceux qui donnent un peu d’espoir aux mal lotis.
Du côté de ceux qui disent que tout le monde a le droit de vivre et de penser comme il l’entend.
Voire de croire, même si c’est comme le pari de Pascal, un truc sans grand risque, un peu comme le Loto, où on ne perd pas grand’ chose mais où, si ça marche, on gagne gros.
Et c’est pour ça que je ne vote pas pour des partis qui règlent tout à coups d’expulsions, que ce soit des mieux lotis de leurs maisons de campagne ou des basanés de leurs cités de béton triste.
Au catéchisme, qu’on m’a forcé à avaler, on m’a quand même enseigné, entre autres, l’Évangile de Matthieu.
J’en ai retenu quelque chose dont j’ai parlé à Lakevio quand nous avons causé d’autre chose que de gâteau.
En ce surlendemain d’élection funeste, surtout pour le futur de tous ces Français pas Gaulois, de ceux qui sont Français quand ils gagnent un match de foot et deviennent des « Français d’origine maghrébine » quand ils le perdent.
Et encore, « ceux qui z’ont la chance de pas jouer au tennis », sinon ils passeraient directement de « Français » à « Camerounais »
Tout ça pour vous dire qu’un vrai « Français fier de ses racines chrétiennes », s’il les mettait en pratique, se rappellerait que ce Matthieu a dit :
« j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli, nu et vous m’avez vêtu, malade et vous m’avez visité, prisonnier et vous êtes venu me voir. »
Et j’ai hésité entre deux images pour vous dire mieux qu’un long discours, ce qui caractérise le mieux ceux pour qui je n’ai pas voté.
Celui-ci :
Et celui-là :
Celui-là a un côté très convaincant pour moi.
(Merci Marie-Victoria pour cette image éclairante)
J’aime trop les femmes pour en maltraiter d’autres que la lumière de mes jours.
Même si elle ne fait pas toujours preuve de la patience qui m’arrangerait bien quand je fais une ânerie…
09:36 | Commentaires (21)
lundi, 07 décembre 2015
La gêne éthique…
Vendredi déjà, en descendant chercher nos invitées, le mec que j’ai vu dans la glace de l’ascenseur m’a fait penser à un de ces hippies attardés que je croise parfois dans le train.
De ces gens de mes âges qui sont restés coincés, dans la démarche et la vêture, au mitan des sixties.
De ces gens qui croient que le costume les préserve des années.
Je sais bien hélas que non.
Les miroirs, ces salauds de salle de bains, ricanent quand je passe vêtu de ma seule innocence.
Ils me font remarquer sans bruit, ce qui est pire, que je n’ai plus rien de commun avec l’Apollon de seize ans que j’étais en 1965 quand une Américaine clamait « make love, not war ! »
Ça au moins j’essayais avec application, pour une fois qu’on me donnait un bon conseil.
J’ai prié un dieu quelconque que Lakevio et Marie-Madeleine ne remarquent pas ma coiffure étrange.
Évidemment, pas un dieu quelconque n’a exaucé mon souhait.
Seuls ces foutus épis ont été exhaussés…
Que je vous renseigne, lectrices chéries :
Depuis mon enfance la plus tendre, quelle que soit leur longueur, mes cheveux rebelles ont toujours érigé des épis disgracieux.
Même quand les cheveux sont longs, les épis tentent de s’élever mais retombent dans une orbe parfaite certes, mais pas gracieuse du tout…
Samedi, Heure-Bleue et moi avons été fort occupés, nous sommes allés au Monop’ à pied pour cause de délai de bus trop long.
Nous sommes aussi revenus à pied car nous avons peu d’habitudes mais nous y tenons tout de même.
Aujourd’hui m’est venu l’idée d’une mission urgente en regardant ma tête dans la salle de bains.
Les cheveux fraîchement lavés, j’ai vu avec stupeur un type affreux, un métissage effrayant entre l’Homme de Cro-Magnon et celui de Neandertal.
Autant dire, un lascar qui sent le contrôle d’identité avec bavure.
Oui, avec bavure car depuis ce matin, un mouvement peu porté à l’amour du prochain, surtout s’il est brun et mal rasé, se précipite vers le pouvoir.
Du coup je risque que gros.
En même temps, comme disent les djeuns j’irais bien chez le coiffeur mais dans mon coin, les seuls ouverts sont les coiffeurs rebeus.
L’idée d’aller chez un type qui a déjà tenté de m’embrouiller -l'innocent...- avec le Coran il y a peu ne me branche pas.
Encore moins de lui présenter ma gorge alors qu’il me tient la tête de la main gauche et tient un rasoir du type « coupe-chou » dans la main droite.
Surtout qu’il pourrait être tenté par avance de se venger de la possible ratonnade qui l’attend, hein…
Je sais, ça fait raciste, xénophobe et islamophobe.
Mais que voulez vous, lectrices chéries, « branché un jour, branché toujours » alors comme c’est l’air du temps, comme on dit chez Nina Ricci…
11:35 | Commentaires (10)
dimanche, 06 décembre 2015
La Cour des Contes.
C’est rien que pour faire mentir Mab, qui nous traite de bavards impénitents.
Alors qu’en vrai, seule Heure-Bleue est intarissable.
Bon, aujourd’hui je n’ai rien à vous dire, lectrices chéries.
Ça vous la coupe, hein ?
Je me suis usé la langue à parler pendant des années.
Oui oui oui ! Et même des décennies !
N’allez pas croire que le boulot d’ingénieur soit un job de muet !
Faut d’abord faire son boulot.
Là on parle souvent tout seul.
Puis convaincre les autres que c’est bien ça qu’il fallait faire.
Puis donner les cours qui vont permettre à ceux qui vont le faire de le bien faire et savoir comment s’y prendre...
Oui, car s’il a deux mains gauche et est incapable de le faire, l’ingénieur sait très bien expliquer aux autres comment faire le boulot.
Et je ne vous parle pas du travail de Romain pour faire en sorte que ceux qui vont faire le travail arrivent ensemble au bout sans que l’un ne se soit battu avec un autre.
Aller expliquer au directeur financier que oui, ce serait bien s’il faisait un prêt d’honneur à machin qui connaît super bien son taf mais a le moral dans les chaussettes parce qu’un ATD du fisc vient de lui rappeler qu’il a sournoisement joué aux courses les sous qu’il aurait dû donner aux impôts.
Convaincre ceux qui vont payer le système de sortir leur sous et essayer de leur prouver que ce n’est pas en pure perte.
Expliquer à la lumière de ses jours que non, non, non ce n’est pas pour le plaisir de s’éloigner d’elle qu’on s’en va à huit ou dix heures de décalage pendant des semaines ou des mois et que non, ce n'est pas pour le plaisir de bosser quatorze heures par jour.
Expliquer à l’arrivée de ces huit ou dix heures de décalage que non, ça ne marche pas encore mais je vous assure Monsieur Le Client que ça ne saurait tarder et que les sous que vous avez sortis n’ont pas été jetés par les fenêtres.
Puis le plus dur, convaincre Monsieur Le Client d’en sortir encore, alors qu’il n’a encore rien vu de concret, pour arriver au bout qui est tout près avant que son ministère ne hurle au gaspillage des deniers publics ce qui est très mauvais pour les prochaines élections.
Puis passer encore des heures dans des salles, avec plein de gens qui globalement attendent surtout l’heure du café ou du repas à expliquer que ce que vous leur avez concocté c’est super bien et que « vous verrez, c’est facile d’en comprendre le fonctionnement et pis en plus, de toute façon ça tombe pas en panne ! »
Bref, depuis l’école, où je n’étais silencieux que quand j’étais appelé le premier au tableau, je ne me suis jamais tu.
Causer a été une part essentielle de mon activité.
Pfiouuu… Qu’est-ce que j’ai dû en saouler, des gens…
Alors aujourd’hui je n’ai rien à dire.
Donc je me tais.
Et vous avez vu combien de mots ça me prend de me taire ?
Après on dira que je suis bavard !
Pfff...
11:43 | Commentaires (10)
samedi, 05 décembre 2015
L'émotion de censure...
« Et ma question est : après plus de huit heures d'affilée, qu'ont ils encore de nouveau à se dire ????????? »
Voyons, Liliplume ! Mais nous avons toujours un nouveau sujet de discussion ou un sujet de désaccord à régler !
Nous ne papotons pas !
Et d’abord, ce n’est pas huit heures d’affilée mais ça fera quarante-cinq ans d’affilée dans cinq mois que nous refaisons le monde.
Quarante cinq ans bientôt qu’Heure-Bleue et moi ne sommes pas d’accord sur notre meilleur des mondes et que chacun essaie de convaincre l’autre que c’est le sien le meilleur.
Les variations sur un thème aussi mince que la vision du monde étant comme les « Variations Diabelli », quasiment infinies, ça nous occupe depuis un moment.
Et encore, on n’a pas fait que ça.
Pas que « ça » non plus.
Il nous est arrivé de cesser de parler.
Parfois même pendant de longs moments car j’ai passé beaucoup de temps très loin de chez moi.
Quand on se jette des trucs à la figure, on se dit que c’est probablement grâce à toutes ces séparations que notre liaison a duré si longtemps.
Oui, il me plaît de penser que c’est une liaison, pas « une relation » ou « un ménage ».
De temps à autre nous en parlons pour arriver à la conclusion que nous ne sommes pas d’accord.
Et nous nous chamaillons…
Nous sommes en désaccord sur tant de sujets que nos chamailleries ne cesseront qu’avec la mort de l’un de nous.
Il me faut vous dire, lectrices chéries, qu’aucun de nous ne lâche l’affaire tant qu’un argument, aussi spécieux soit-il, vient à l’esprit du « pas d’accord ».
Il faut reconnaître qu’avoir toujours raison, c’est bien.
Surtout quand c’est vrai et qu’un seul des deux a raison.
Principalement quand c’est moi.
Mais quand les deux ont toujours raison, par principe donc, l’un est dans l’erreur.
Là où ça se gâte, c’est quand le rôle est alternativement tenu par l’une ou l’autre.
C’est là qu’on s’aperçoit que la réalité est cruelle, surtout quand les faits sont irréfutables.
Donc, Liliplume, tu vois que nous avons encore de longues heures de discussion devant nous.
11:06 | Commentaires (12)