dimanche, 18 octobre 2015
Avec le temps, va, tout s'en va…
Hier, je suis allé déjeuner avec mon ami, oui, celui là.
On se connaît depuis quinze ans maintenant, on n’est d’accord sur rien mais on aime quand même être ensemble à s’engueuler.
Nous avions rendez-vous vers la Maison de Radio France pour le déjeuner suivi d’une visite au Salon du Son à l’hôtel Nikko devenu Novotel.
Nous y avons rencontré quelques copains de forum mais surtout on a été frappé par une absence d’idée, de nouveauté et de qualité confondantes.
Rien de nouveau en la matière si ce n’est le peaufinage des techniques de marketing.
Une boîte de « fondus au noir » nous a bien fait rire avec un amplificateur pour casque à tubes.
Et pas n’importe quel tube de puissance : La KT88, le truc qui, en montage « push-pull », vous sort 70 ou 100 W comme de le dire. Inutile de vous dire qu’avec un machin comme ça, le moindre pépin dans le réglage de volume vous colle les tympans l’un à l’autre en traversant la tête.
Bref, à part ce truc dingue, on n’a rien vu.
On est sorti, on a rebu un café et j’ai traversé la moitié de Paris en moto comme passager de mon copain.
C’était très sympa, j’ai vu le passage d’un quartier extrêmement ennuyeux genre « luxe m’as-tu-vu sixties », suffit de voir les immeubles dit « Front de Seine » pour avoir une idée du coin à un quai nettement plus « beau ».
Et surtout plus animé parce que je ne sais pourquoi le côté Grenelle m’a toujours paru triste.
Nous nous sommes contenté de suivre le quai rive gauche de la Seine jusqu’au pont de la Concorde où il m’a lâché à l’arrêt du bus qui m’emmène à Saint-Lazare en passant par la place de la Concorde et la Madeleine…
Regardez comme c’est beau ! Je sais, lectrices chéries, je prends toujours la même photo quand je passe là. Je ne peux résister.
Une de mes lectrices chéries m’écrivait il y a quelque temps « Je connais pas Paris, je ne connais pas ton Paris ! ». Avec même une pointe de regret semble-t-il.
Il faut quand même que je la prévienne : Personne ne connais le Paris de quiconque !
Quoiqu’en y réfléchissant ce ne soit pas si vrai.
Il y a toujours deux personnes qui connaissent le même Paris.
Et encore, ce n’est jamais deux fois le même couple, d’amoureux de collègues ou d’amis.
A y réfléchir un poil plus intensément, mais pas trop car c’est quand même le matin, c’est ce qu’il y a de merveilleux dans les lieux.
Oui lectrices chéries, je suis sûr que vous l’avez remarqué.
Les lieux changent au gré de ceux qui les arpentent.
Mieux encore, selon que vous les arpentez avec l’une ou l’autre, ils changent même à vos yeux.
Selon que vous les parcourez avec un ami, une aimée ou un patron, ce ne sont pas du tout les mêmes.
Ils ne vous font pas du tout le même effet.
Ça peut aller de l’impression de ruade à celle de quiétude et de calme en passant par cette bizarre sensation de boule dans la gorge, mais si, vous savez bien, cette pomme de terre de deux kilos enveloppée de barbelé.
Oui, ça dépend vraiment de ceux avec qui vous parcourez les lieux et des souvenirs qui y sont attachés…
13:23 | Commentaires (8)
jeudi, 15 octobre 2015
Lézards et les Arts...
Merveille est une romantico-scientifique.
Elle a adoré l’exposition sur les dinosaures du Palais de la Découverte.
C’était la seconde fois que nous l’emmenions au Palais de la Découverte.
La prochaine fois est déjà prévue, elle brûle d’envie de visiter les salles d’astronomie et d’astrophysique.
S’il y a de la place, le planétarium est prévu.
J’aime bien emmener Merveille dans des endroits comme ça. Elle est passionnée, elle pose des milliards de questions, et donne des millions d’informations sur des choses dont on ignorait qu’elle put même en connaître l’existence.
Quand nous sommes sortis, après qu’elle eut choisi un livre et une balle, elle a dansé dehors puis pris un pas de promeneuse d’automne.
Reconnaissez, lectrices chéries, que le « Jardin de la Nouvelle France » est une pure merveille, qui a permis à Alain-Fournier de draguer Yvonne de Quièvrecourt.
Le genre de rêve éveillé qui l’a amené à créer Yvonne de Galais.
Mais si, lectrices chéries, vous savez bien, c’est cette blondinette qui a fait baver le Grand Meaulnes toute sa vie.
Bref, Merveille a regardé la beauté des alentours du Grand Palais, les bosquets qui décorent les environs du Théâtre du Rond-Point.
Je ne sais pas à quoi elle rêvasse en traînant les pieds dans les feuilles mortes.
Mais là elle biche parce qu’Heure-Bleue lui a dit « Pour l’amour, tu as tout trouvé, Merveille. »
Heureusement que j’ai pris la défense des garçons.
Ce qui l’a scandalisée…
J’ai dû dire quelque chose comme « Alors imagine un peu, Merveille, ce que doivent supporter les garçons… »
15:02 | Commentaires (14)
mercredi, 14 octobre 2015
La force des choses…
Hier, c’était dentiste.
Après, nous sommes allés chez les enfants pour attendre que Merveille revienne de l’école.
En l’attendant, « on » m’a appelé sur le chemin de la salle de bains.
P’tite Sœur avait décidé que la sieste avait assez duré et tendait les bras avec patience, espérant que quelqu’un passerait devant la chambre qu’elle partage avec Merveille.
Je suis passé…
Puis Merveille est arrivée et a jeté un regard noir à Heure-Bleue et moi.
Cette enfant déteste l’idée même qu’on puisse s’intéresser à quelqu’un d’autre qu’elle.
Ses parents, c’est limite mais elle conçoit bien que nous sommes les parents de son père et que donc…
Mais tout juste.
Elle a fin par me tirer par la manche.
- Papy ?
- Merveille ?
- C’est Ewan…
- Explique toi, Merveille…
- C’est Ewan, eh ben…
- Eh bien !
- Eh bien, Ewan, voilà…
- Oui ?
- C’est ça l’amour ?
J’avais fini mon café, ça m’a évité de le recracher sur la table d’une seule quinte de toux.
- Ahemmm… Que veux tu dire exactement, Merveille ?
- Alors voilà, Ewan, quand il est là, il m’agace, mais il m’agace…
- Et…
- Et quand il n’est pas là, il me manque…
- Peut-être bien Merveille, mais je ne suis pas sûr.
- Ah… Et aussi.
- Aussi ?
- Eh bien c’est le meilleur des amis quand il n’est pas là.
- Mais quand il est avec toi, il…
- Oui, il m’énerve, tu peux pas savoir…
- Alors je ne peux rien dire de précis, Merveille, je ne suis pas toi, je n’ai pas ton cœur.
- Finalement, papy, tu ne sais pas ce que c’est que l’amour, alors…
J'ai soupiré...
Que voulez vous répondre à ça, lectrices chéries ?
Alors je l’ai embrassée en me disant qu’il y en avait un qui n’allait pas s’amuser tous les jours.
Et elle n’a que huit ans…
Heureusement, aujourd’hui je l’emmène à une expo au Palais de la Découverte.
Une expo qu’elle tient absolument à voir.
J’ai toutes mes chances, elle est branchée par les dinosaures…
J’attends de voir Merveille « préparer le bac ».
Enfin, j’attends surtout de voir son père…
06:43 | Commentaires (14)
mardi, 13 octobre 2015
Ascenseur pour les fachos.
J’ai entendu ce matin un type qui m’a passionné.
Bertrand Badie, prof à « Science Po » qui nous parle des conflits dans le monde, qui suppute les buts des uns et des autres, que ce soit au Moyen Orient ou ailleurs.
Et il a clos son intervention sur une remarque à propos de la diplomatie qui a attiré mon attention qui pour une fois n’était pas défaillante.
Il constatait que parmi les problèmes qui frappent notre jolie planète, il y a cette cécité bien-pensante qui veut qu’il « y a des gens avec qui on ne parle pas ».
Ils font partie des « gens pas bien ».
Il a continué en disant « si on poursuit dans cette voie, avec cette façon de faire, on ne parle qu’avec ses amis, on ne discute qu’avec des gens qui sont d’accord avec soi. »
Il a conclu par « La diplomatie, ce n’est pas ça. La diplomatie c’est d’abord oser parler avec ceux qui ne sont pas d’accord ! Essayer de faire valoir sa vision des choses. De montrer qu’on peut porter sur les choses un autre regard. »
C’est là que je me suis aperçu qu’il en allait ainsi dans toutes les sphères de la société.
Si on n’y prête pas attention on ne parle qu’avec ses amis.
On refuse d’adresser la parole, voire simplement de répondre à ceux avec qui on n’est pas d’accord.
Bon, c’est vrai, il est tellement plus facile de les détester qu’essayer de comprendre ce qu’ils disent ou simplement accepter de discuter.
Il est vrai que la démocratie, c’est d’abord « l’organisation de la discorde » mais j’en lis tant qui semblent trouver que la démocratie serait tellement mieux préservée si on n’était pas emmerdé par le peuple.
A lire ou écouter ceux qui sont justement chargés de conduire ou simplement –si l’on peut dire- aider « le peuple », j’ai la peur au ventre qu’un jour ils s’occupent de moi.
Rien qu’à sentir le mépris, la condescendance et la détestation qui sourd de leur discours, j’ai peur d’avoir un jour besoin de ceux dont la mission est d’aider leur prochain à se sortir de la panade…
09:32 | Commentaires (7)
dimanche, 11 octobre 2015
J'ai perdu des pièces de l'ego...
Lectrices chéries et adorées, cette note est courte parce que j’ai encore un gâteau à faire et du riz à faire cuire.
Heureusement que je me peux me rendre ridicule une fois par jour.
Ça m’aide à rester modeste…
Ouais, je sais.
N’insistez pas lectrices chéries…
Hier donc, pour rester dans cette heureuse veine, j’ai profité de l’occasion qui m’a été offerte.
Pour essayer de satisfaire nos convives d’aujourd’hui, je suis allé chez le caviste du coin.
J’avais une idée assez précise de ce que je voulais comme vin rouge et aucune à propos du vin blanc que je supputais coller parfaitement avec les supions que j’avais cuisinés.
Quand je suis arrivé dans la boutique, je n’ai vu que le caviste en grande conversation avec un client et prêté aucune attention au reste de la boutique.
Je me suis contenté de vérifier rapidement que le vin des Côtes du Rhône visé était bien là, bio et bon.
Oui, à la maison on sombre dans l’alcoolisme mais à défaut d’épargner notre foie nous prenons soin des autres organes.
Puis j’ai attendu.
Le client que j’avais remarqué en entrant a payé et est parti.
J’ai ouvert la bouche quand un type est arrivé à la caisse.
Il a posé deux bouteilles sur le petit comptoir et a dit :
- Finalement j’ai trouvé tout seul. Je me suis servi.
- Bien. Ça fait quinze €uros quatre-vingts.
A dit le marchand.
Le type a payé, a pris ses bouteilles et, quand il a atteint la porte, j’ai dit :
- Monsieur, s’il vous plaît !
- Oui ?
- Si vous m’aviez dit que vous étiez pressé, je vous aurais volontiers cédé la place mais…
Et l’un de dire :
- Mais j’étais là avant vous !
Et l’autre, en même temps :
- Mais il était là avant vous !
Je me suis excusé platement…
Ridicule, je vous dis, lectrices chéries…
09:58 | Commentaires (10)