lundi, 02 novembre 2015
Même quand l’amour, ce rat mort !
Ça y est ! Il l’a fait ! Il l’a dit, ce c… !
Je me demandais quand un crétin allait parler à la radio de « l’été indien ».
C’est fait lectrices chéries !
Alors « ça nous pend au nez comme un sifflet de deux sous » !
Dans très bientôt un temps de m…ince va s’abattre sur le pays.
J’en suis sûr.
J’ai l’impression qu’il va pleuvoir qu’un « épisode de pluviosité se produira » d’ici peu.
Non mais quel andouille, ce type !
A la place du président de Radio France j’aurais viré ce mec depuis longtemps.
Ça fait des années, des décennies même, que j’entends un journaliste de France Inter nous dire, dès que le temps de la fin octobre est clément « mais voilà l’été indien ! »
Comme chaque année vers la Toussaint, le même découvre un phénomène qui dure quelques semaines et est connu en France depuis des siècles sous le nom « été de la Saint Martin ».
Bon, peut-être le journaliste a-t-il eu vent du phénomène en écoutant Joe Dassin.
Je peux l’aider à lever une ambigüité qui j’en suis sûr le tracasse depuis cette découverte.
Il lui suffit d’aller au cimetière du Père Lachaise, il obtiendra alors l’assurance que, non, malgré une rumeur tenace, Marie Laurencin ne partage pas son caveau avec Joe Dassin.
Cela dit, vous pouvez en être sûres, lectrices chéries, le temps va se gâter incessamment…
09:22 | Commentaires (13)
dimanche, 01 novembre 2015
L'amante à l'eau rêvée...
Ce matin, j’ai hésité à me lever.
Je me suis même demandé si je n’allais pas me laisser aller à faire pipi au lit.
Ouais lectrices chéries ! J’avais quasiment les joues gercées !
Que je vous dise, Heure-Bleue souhaite dormir les fenêtres ouvertes.
Oui « les ». Pas seulement la fenêtre de la chambre.
La grande baie du séjour aussi.
Et nous n’avons que ces deux fenêtres…
Ergo, le matin je sors tremblotant du plumard.
Gelé comme un excrément maghrébin.
Mon père, qui est mort avant l’apparition de la « political correctness » disait « gelé comme une merde arabe ».
Je disais donc que j’hésitais à me lever.
- Minou, tu dors ?
- Non…
- Il est près de neuf heures.
- Ton « p’tit déj’ » ?
- Oui Minou…
- On va y aller… On va pas tarder à y aller…
C’est-à-dire ça que le « p’tit déj’ » a pris cinq minutes de retard.
J’ai raconté à la lumière de mes jours ce qui m’est revenu soudain à l’esprit en disant ce « On va y aller… On va pas tarder à y aller… »
C’est revenu aussi net que si je l’avais vécu la veille.
C’était un été de la fin des années cinquante, pendant les vacances chez ma grand’ mère. A l’époque où se baigner dans le Loing n’était pas encore réservé aux maladroits qui tombent dedans en faisant l’andouille comme il m’est arrivé une fois en vélo.
Une vague planche venait d’être installée et fixée sur un support de ciment destinée à servir de plongeoir.
Ce… ce plongeoir avait été placé astucieusement là où la profondeur permettait à un adulte de s’élancer sans laisser la peau du ventre sur les cailloux du fond.
J’étais avec ma grande sœur, alors une adolescente de seize ou dix-sept ans.
Vous savez, lectrices chéries, combien les adolescentes attirent les adolescents.
Surtout vers ces époques où on hésitait à laisser les jeunes filles à portée de main des jeunes gens stupidement entraînés par des mères trop fières à coups de « rentrez vos poules, je lâche mon coq ! »
Ma grande sœur avait donc pu aller se baigner dans le Loing à condition de traîner son petit frère, votre Goût préféré, et sa petite sœur, ma sœur cadette.
Un « grand » qui montrait des pectoraux que j’enviais, genre Hercule que je venais de voir au ciné, avait jeté son dévolu sur ma grande sœur.
Aujourd’hui il me ferait penser à un pigeon qui tourne autour d’une colombe, le gosier plein de « rrrourrrrourrrouuuu ».
Le « grand » avait un paquet de « Royales » et une petite boîte d’allumettes à la main.
Pour éblouir ma grande sœur, il sautilla sur le plongeoir en disant « on va y aller… » car l’eau semblait fraîche.
Ma grande sœur me confia la main de ma sœur cadette et commença à descendre vers l’eau, à côté du plongeoir, avec cette démarche et l’air bizarre des filles quand elles sont regardées par les garçons ou qu’elles passent devant des gens, comme à la distribution des prix par exemple.
Vous voyez bien, lectrices chéries ?
Le « grand », poussé par la fierté, dit et j’ai encore sa voix dans l’oreille « on va pas tarder à y aller… » puis, pour ne pas avoir l’air de se dégonfler, glissa le paquet de Royales et la boîte d’allumettes dans l'élastique de son « boxer short » et se jeta à l’eau…
Je me demande si ce n’est pas vers cette époque que j’ai commencé à entrevoir que la présence des filles obscurcit sévèrement le jugement des garçons…
10:30 | Commentaires (10)
samedi, 31 octobre 2015
Instant tanné…
Il y a quelques jours, Heure-Bleue et moi sommes allés déjeuner avec Imaginer.
Imaginer est une jeune femme charmante.
En plus elle a bien voulu déjeuner en acceptant deux choses dont je ne la remercierai jamais assez.
D’abord d’avoir bien voulu déjeuner d’un döner.
Ces temps-ci, c’est mon déjeuner préféré, malgré les risques encourus selon la télé.
Puis de l’avoir fait dans un quartier si près de mon coin de Paris préféré.
D’ailleurs, regardez la photo de ce coin, lectrices chéries.
N’est-ce pas admirable ?
Le temps était magnifique, la conversation, en pleine rue, agréable.
Oui, nous papotons dans la rue avec nos amis, nous.
Nous avons poursuivi notre conversation devant un passage clouté, celui qui devait nous amener chez le marchand où nous avons acheté un mini tapis que nous attendons depuis des siècles et qui est enfin arrivé.
J’ai un moment détourné le regard pour regarder vers le bout du boulevard et ça m’a arraché un soupir.
Je ne sais pas si c’est un soupir de regret ou de remords, j’en ai tant en réserve…
Et vous savez quoi, lectrices chéries ?
Regardez bien le bout de ce boulevard.
Vous levez à peine les yeux et vous voyez le Sacré-Cœur.
Je crois vous en avoir longuement parlé.
Mais, si vous les gardez au niveau du boulevard et que vous le remontez lentement du regard vous voyez, au loin dans la trouée de cette coulée d’arbres, ce bâtiment de brique jaune ?
Je vais vous dire, c’est un endroit devant lequel j’ai fait le pied de grue plutôt souvent.
Je dois dire aussi que nous étions un certain nombre à le faire.
Ce bâtiment, c’est le lycée Jules Ferry.
Je crois vous en avoir parlé longuement, presqu’autant que du Sacré-Cœur…
Pour rester dans l’enseignement, un des midis suivants, nous écoutions Heure-Bleue et moi, « Le jeu des mille €uros », ancien « Jeu des mille francs », histoire de vérifier que notre cervelle n’est pas si rouillée que le laissent croire les notes de votre serviteur.
Exerunt Lucien Jeunesse et ses quelques prédécesseurs. Louis Bozon itou.
Nicolas Stoufflet est le dernier et actuel présentateur du jeu.
Et je l’ai entendu sortir un truc qui l’aurait fait bouler de son propre jeu.
Ouaip ! D’un superbe élan, il nous a arraché une oreille, à Heure-Bleue et moi.
Après un silence destiné à ménager le suspense il annonce le plus sérieusement du monde « On appelle pentagone un quadrilatère à cinq côtés ».
Je manque tomber de ma chaise.
Heure-Bleue dit « Tu as entendu ? »
Il reprend son souffle et insiste « Mais comment appelle-t-on un quadrilatère à douze côtés ? »
Alors, lectrices chéries ?
Qu’auriez vous répondu à ça ?
09:16 | Commentaires (14)
vendredi, 30 octobre 2015
La graisse en tic...
Heure-Bleue, poussée par l’usure des habitudes a décidé de changer de « pull esclave ».
Exit donc pour l’instant, ce pull bleu layette qui attirait les taches comme un maghrébin attire les flics.
L’idée d’œcuménisme a enfin conquis pour de bon la cervelle de mon alter ego, celle que je colle toutes les nuits et qui me remercie à coups de pied.
Hier encore j’ai pu le vérifier.
A peine la troisième bouchée de ces poireaux qu’elle adore dans la fourchette, la moitié du chemin vers les lèvres délicieusement purpurines de la lumière de mes jours parcourue, le drame se noue.
Le geste auguste du semeur entamé, l’idée enivrante de la saveur du plat concocté par son mari préféré envahissant son cerveau enchanté d’avance, et paf !
Une gouttelette de sauce se détache vicieusement du petit tas en équilibre instable sur la fourchette et atterrit dans une orbe élégante sur la chemise de mon âme damnante.
Hier soir était un de ces jours où la chance n’a pas voulu faire son office.
Les jours ou dame Fortune fait grève, l’arrivée de la goutte de sauce sur le plastron s’accompagne d’un « mince ! » et d’un sursaut pour éviter l’inévitable.
Sursaut qui fait tomber la fourchetée dans l’assiette et transforme ce qui n’eût dû être qu’une goutte en une délicate gerbe de gouttelettes qui décore ledit plastron façon décorations de maréchal russe.
Là, le morceau de poireau, avec sa sauce s’il vous plaît, est arrivé sur le « petit haut » d’Heure-Bleue.
Ça n’a pas fait super joli.
Mais bon, on avait des excuses.
On était distrait car on regardait « Parents mode d’emploi », saynète d’après informations.
On a commencé à regarder les monstres engendrés par Gaby et Isa, que je trouve très mignonne.
On a fini par se dire, que les gosses, ça ne valait pas le coup.
Puis, « Papy », le père de Gaby a commencé à raconter sa jeunesse folle sous les remarques exaspérées des gosses.
Heure-Bleue m’a regardé et a lâché, désespérée :
- Dire que c’est ce qui nous attend…
J’ai surenchéri :
- Finalement, ces gosses, on aime surtout les commencer.
- Je ne sais pas…
- Enfin surtout nous les mecs.
- Oh mais nous aussi Minou ! Faut pas croire ! Mais…
La lumière de mes jours a réfléchi deux minutes puis, à penser à ce que nous avions vécu, a lâché :
- Mais bon, on déchante vite…
Va quand même falloir laver ce « petit haut » qui n’aura pas tenu plus de cinq heures…
09:52 | Commentaires (7)
jeudi, 29 octobre 2015
La vie à tiers détenteur…
Lectrices chéries, comme j’ai déjà longuement tartiné sur la première partie de ma vie et que je vous parle volontiers de la dernière quasiment chaque jour, je ne vais pas me lancer dans autre chose qu’un bref résumé.
De ma naissance à la maternelle, je n’ai pas de souvenir marquant, sauf quelques scènes dont, en cas de doute, je parle à ma grande sœur. Mes deux autres sœurs ne peuvent pas me renseigner, plus jeunes qu’elles sont.
De la maternelle à la « grande école » je fus heureux des deux plus belles découvertes que je fis alors: les yeux bleus de Malika et la gentillesse de Mme Comprade.
De l’entrée à la grande école, je n’ai souvenir que de bagarres et d’un maître trop doux pour qu’un peu d’ordre régnât dans la classe.
Le résultat fut que dès la fin des vacances de Noël, je fus parachuté chez des dingues.
Ce fut une des périodes les plus malheureuses de ma vie.
Je suis resté quatre ans chez ces fondus.
J’en revins en possédant sur le bout du doigt l’art de l’argumentation spécieuse qui me servit tant par la suite, celui de garder le silence quand besoin est et cette tournure d’esprit qui conduit à se dire « la prochaine fois » plutôt que « si j’avais su » quand quelque chose tourne mal…
En regardant derrière moi, je me rends compte qu’à part ces quatre ans, j’ai vécu plutôt heureux.
Après cet intermède carcéral, je mis donc à profit ma nature curieuse à ne manquer aucune des bêtises qui se présentèrent.
J’y ai laissé quelques pièces qui du coup méritèrent vraiment leur nom de « pièces détachées ».
Puis j’ai croisé Heure-Bleue un jour.
« Le bonheur n’est pas tant une question de fortune qu'une disposition de l’âme » avait dit Louise de Vilmorin.
J’étais d’accord.
Heure-Bleue aussi.
Par chance, mon travail et le sien nous tinrent suffisamment éloignés pour que la lassitude n’arriva pas.
Nous eûmes des orages.
Mais après la pluie le beau était là.
Aujourd’hui il fait plus souvent beau.
D’ailleurs, j’ai apprécié ce matin de me réveiller à son côté.
Hier j’avais dormi sur la banquette pour cause de Merveille.
Je préfère nettement sentir la peau d’Heure-Bleue contre la mienne.
Elle râle, elle soupire, elle allume la lumière en pleine nuit après avoir fait tomber ce qui traîne sur la table de nuit.
Mais bon sang, ce que je dors mieux contre elle…
09:35 | Commentaires (12)