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mercredi, 28 octobre 2015

J’ai vu les étoiles avec une star…

Merveille dort encore.
C’est bien aussi. Ce serait mieux si je n’avais pas dormi sur la banquette.
Hier, je suis allé la chercher à l’arrêt du bus où Manou l’a jetée au passage.
Il était question de l’emmener au Palais de la Découverte voir le département d’astronomie et d’astrophysique et, s’il y avait la place et une séance, au Planétarium.
Merveille a tenu absolument à y traîner Heure-Bleue.
Je la soupçonne d’en tirer des avantages genre traîner plus longtemps au McDo, pouvoir aller dans les toilettes des filles sans y emmener un homme qui se fait regarder de travers par une armée de femmes soupçonneuses.
Genre aussi prendre un café en face du McDo, le bar de l’hôtel Terminus.
Le McDo avalé, Heure-Bleue et elle ont renoncé au pipi dans l’endroit.
Mes soupçons étaient fondés.
Les deux m’ont vicieusement traîné en face.
Elles m’ont laissé le soin de commander un « déca », un « serré » et un Vittel.
Merveille a eu cette remarque, revenant en resserrant son jean :
- Les toilettes du Hilton, c’est pas top mais à côté de celles du McDo, y a pas photo…
(Ouais, c’est ça l’entraînement « future  CSP+ », ça commence par se sentir à l’aise partout, aussi bien dans les bistrots de loubards que dans les grands hôtels et ne pas détoner dans ces derniers.)
Nous nous sommes embarqués, non pour Cythère mais pour le Palais de la Découverte, j’ai mené les deux lumières de mes jours jusqu’à l’arrêt du 28, le bus qui nous laissera pile devant l’entrée visée.
En traversant la rue de Rome pour l’entrée de la rue Laborde, un souvenir m’est brutalement revenu, dont j’ai fait profiter Heure-Bleue.
D’abord la voix de ma grande sœur disant « les renseignements SNCF, c’est Laborde 14-13 ». Puis ma mère descendant téléphoner chez le bougnat  « Café Bois Charbon Téléphone » en bas de l’immeuble.
Arrivés devant le Grand Palais, une queue digne d’une boucherie de Corée du Nord nous attendait. Un bazar monstre, avec une file de « prioritaires » monstrueuse qui comportait plus d’enfants de représentants de la presse et autres services officiels que de bancals m’a montré qu’il n’y a plus vraiment de différence entre un « coupe-file » et un « passe-droit »… Heure-Bleue a hésité, a demandé « tu veux vraiment ? »
Merveille a dit  « Oui !!! » alors nous sommes alors passés par une autre entrée que j’avais découverte à l’occasion de l’expo sur les dinosaures et sommes entrés rapidement.
Pendant qu’Heure-Bleue attendait en lisant sur un banc de la galerie du premier étage, Merveille et moi sommes entrés au Planétarium.
La machine et les sièges en ont changé en 1979, la machine est beaucoup plus petite et silencieuse, les sièges bien plus confortables.
La musique aussi à changé, le prélude l’acte I de Lohengrin a été remplacé par un truc que je ne connais pas, genre Vangelis.
Merveille a écouté et regardé sagement, elle aurait été passionnée jusqu’au bout si elle n’avait été prise d’une envie de faire pipi « qui n’aurait pas tenu dans un bol » dix minutes avant la fin.
Elle a remarqué :
- Pfiouuu ! Tous ces noms grecs, c’est fou !
Puis :
- Mamie, tu lui parles de livres, de sculpture, de peinture, elle est passionnée…
- Et de papy…
- Bon, elle est moins passionnée mais si tu lui parles de chimie et de maths, là elle explose !
Cette petite est une vraie fille…
J’ai dit à Merveille que j’avais vu ce ciel des soirs d’été quand j’étais petit.
C’est quand elle m’a dit qu’elle ne l’avait jamais vu comme ça que j’ai dû lui avouer qu’elle ne verrait jamais ce ciel sauf si on éteignait tout le pays et qu’il y ait un grand coup de vent.

lundi, 26 octobre 2015

L’amiante est vraiment responsable de toux…

J’ai eu froid, d’un coup.
Je me suis levé d’un lit qui disparut dès que fus debout.
Il faisait nuit.
Je suis allé vers la porte, elle ne fermait plus.
La serrure n’était pas cassée, non, simplement l’huis et le chambranle ne se joignaient plus. Un jour de plusieurs centimètres empêchait la serrure de faire son office.
En plus quelqu’un montait l’escalier.
Miraculeusement, quand il a atteint le palier et qu’il a voulu ouvrir la porte, celle-ci a accepté de se fermer.
J’avais peur quand même, ma mère n’était pas là.
Mon père non plus.
Pas plus que mes sœurs et l’ameublement de l’appartement avait quelque chose de bizarre.
La moitié des meubles avait disparu au profit d’échafaudages inconnus.
Le jour s’est levé d’un seul coup, comme une lampe qu’on allume alors je suis sorti.
Je suis allé sur le boulevard. C’était le boulevard Ornano, je  l’ai reconnu tout de suite.
Le cinéma proposait un film que j’avais déjà vu mais dont je ne pus lire l’affiche. Je savais seulement que je l’avais déjà vu.
J’ai avancé vers la rue Ordener. Mon père arrivait vers moi. Je l’ai appelé. Plusieurs fois. Plein de fois.
Il portait sa gabardine grise, celle que je lui connaissais depuis des années.
Il avançait sans regarder autour de lui.
Il ne venait pas.
Il n’allait pas.
Il partait.
Il quittait tout pour je ne sais où.
Je l’ai encore appelé.
Il ne m’a pas entendu.
Il est parti sans regarder.
Une vague de tristesse m’a alors submergé, telle que je me suis mis à pleurer à gros sanglots.
On m’a secoué.
Je me suis réveillé.
Heure-Bleue m’a demandé :
- Ben alors Minou ? Qu’est-ce que tu as eu ? Tu as fait un cauchemar ?
- J’ai rêvé de mon père. Je crois bien qu’il est mort maintenant…
Ça ne paraît pas, mais l’amiante, si ça tient chaud, ça en aura refroidi quelques uns…
Et des vraiment gentils.
Oui, mon père était quelqu’un de gentil.
Taquin, voire infernal mais gentil.
Vraiment gentil.

dimanche, 25 octobre 2015

Avec « la complainte de Maky », Mab qui nous la fait courte, veille.

De rien Mab...
J’ai lu avec intérêt tous vos commentaires, lectrices chéries.
D’ailleurs je les lis toujours avec attention. 
Mab donc, n’a pu que remarquer le regard de Maky recouvrant la vivacité de ses vingt ans quand une jeune et jolie femme passe dans son champ de vision.
Elle m’en fit part.
Et j’ai quelques remarques à faire.
Vous constatez avec quelque désabusement, si ce n’est désenchantement, que vos chevaliers servants, faisant censément partie de vos affaires personnelles à vous et rien qu’à vous, matent de façon plus ou moins discrète toutes ces « autres » qui ne demandent qu’à être des rivales, ces hyènes.
Vous nous pensez même attentifs à ces supputées proies prochaines de vos camarades de jeux  au point de penser que lesdits copains de couverture sont aveugles à vos regards.
Je ne pense pas un instant que vous soyez hypocrites, se fait jour seulement une légère orientation du jugement déjà décrite par La Fontaine dans « La besace »…
Et n’allez surtout pas croire que j’oublie les commentaires que vous avez laissés.
J’ai par exemple souvenir d’un lointain commentaire de Mab avouant à mots crus qu’elle appréciait « les beaux petits culs » de certains jeunes hommes marchant devant elle.
Mab écrivait alors
« Et que m’arriverait-il si je cédais à mon phantasme quand je vois un joli petit cul masculin? »
Ça doit même la faire rêver plus souvent qu’elle le croit puisque je me rappelle aussi, après avoir écrit quelque chose à propos de la laideur des pantalons dits « baggy ».
Coqueluche des jeunes gens fringués genre « garde à vue ».
Elle remarqua à ce sujet
« Moi je regarde plutôt les jolis petits culs des jeunes gens, quand ils ne sont pas perdus, les culs, dans un jean trop large. »
Mialjo elle aussi se fendit d’un
« figure toi que moi aussi je regarde les fesses des mecs  ! »
Je me souviens d’Emilia-Celina, se rappelant ses dix-neuf ans et disant qu’une de ses copines d’alors
« regardait le cul de toréador de son copain avec admiration ».
Si Liliplume râle
« Tous pareils ! Le mien en perd l'ouïe, la parole, il est hypnotisé »
Eh bien
je suis sûr qu’elle mate en loucedé et qu’elle repère parfaitement le loup dont elle aimerait bien qu’il la croque.
Je constate amèrement que, les années passant, les femmes regardent toujours avec commisération leur mec rêvasser à ce qu’elles imaginent être une réaction spécifiquement masculine.
Dès qu’un mot s’échappe des lèvres ou un regard s’échappe des yeux vers les femmes que croisent les hommes, le chœur des femmes entonne le « Pfff… Vraiment vous ne pensez qu’à ça ! En plus vous ne regardez que des jeunes ! »
Genre « Nous on n’est pas du tout comme ça, nous qu’on est rien que tout le temps sage. Et pis nous on mate que des vieux, on est raisonnable ! »
Ben voyons…
Alors, lectrices chéries, si vous voulez être crues, comme on vous aime, c’est-à-dire pas cuites, faudrait faire un peu attention à ne pas nous raconter des carabistouilles.
Plutôt non.
Continuez, je vous aime comme ça.
Comme Heure-Bleue qui, sous le coup de l’enthousiasme, me fait part de ses découvertes.
Je sais donc que ses goûts n’ont pas changé au cours des années.
Figurez vous lectrices chéries qu’Heure-Bleue remarque les beaux jeunes hommes !
Oui ! Elle aussi !
Il les lui faut grands, jeunes et bruns...
Et c’est là que ça se gâte.
Je ne suis pas petit, pas trop du moins.
Hélas, je suis moins brun qu’avant et surtout nettement moins jeune…
Mais comme elle m’apporte la preuve qu’elle ne vaut pas plus cher que moi, ça ne me dérange pas.
Enfin, pas trop…

jeudi, 22 octobre 2015

Legato à l'amante...

J’ai lu ça hier matin chez Berthoise :

« J’ai vu un Apollon. Enfin, un homme beau. Très beau. Vraiment beau. Grand. Très grand. Brun. Très brun. Qu’on aurait dit un arabe ? ( private joke ). Peut-être. Je l’ai juste croisé. Je ne crois pas m’être retournée. Mais là en y repensant, je souris.  Ça vous fait ça aussi ? Est-que vous souriez quand vous repensez à quelque chose qui vous a ravi ? »

Je me suis dit que oui, je souris en repensant à certaines choses vues, entendues ou senties.
Mais, alors que Berthoise voit sans problème un Apollon, quand je croise une Aphrodite, je m’écrase.
Et mollement en plus…
J’ai d’abord l’attention attirée par un reflet, dans une vitrine ou celui d’une chevelure.
Alors je commence par voir puis je regarde, puis j’apprécie et enfin je soupire.
J’ai beau faire tout ça très discrètement.
Je fais semblant de rien, de n’avoir rien remarqué ni même seulement vu.
Toutes ces précautions d’esthète discret ne servent hélas à rien.
Quelques pas plus tard, la lumière de mes jours, qui ne voit plus très clair mais à l’œil perçant pour certaines choses, me jette :
- Tu l’as vue cette fille ?
Imbécile que je suis, je saute à pieds joints dans un piège que pourtant je connais depuis des lustres.
- La rousse avec la jupe verte, le « col claudine »  et de chouettes jambes ?
- Je savais bien, je me disais aussi…
« En même temps » comme disent les djeuns, ça a quelque chose de rassurant de vivre avec quelqu’un qui vous connaît si bien et qu’on connaît si peu.
On est ravi de savoir que si quelque chose ne va pas, elle va s’en apercevoir tout de suite et, tout en même temps, on est heureux de savoir qu’il y a toujours quelque chose de neuf à découvrir chez  elle.
Bon, on n’est pas toujours heureux quand même, les moments où, d’un geste un poil trop ample, je renverse mon verre et qu’elle me le reproche comme si j’avais fait plonger l’action Total de 40%.
Par chance, je peux me contenter d’un sourire moqueur quand elle envoie la sauce de sa salade sur ce pull bleu layette qu’elle affectionne et je déteste, celui que j’appelle « le pull à taches ».
En fait j’adore ça car ce sourire la fait plus « chauffer » que la tache qu’elle vient de faire.
Mais bon, tout ça ne m’empêchera pas de regarder les femmes dans la rue même si faire semblant de rien ne marche jamais…

mercredi, 21 octobre 2015

Si c’est le cas, rions…

Lectrices chéries !
Aujourd’hui, c’est ethnologie de comptoir !
Vous avez, j’en suis sûr, entendu parler du concept de « vieux con », cette idée fourre-tout où l’âge n’a que peu d’importance.
C’est en entendant monsieur Bayrou ce matin qu’un souvenir m’est revenu qui mit en branle cette mécanique étrange qu’est la cervelle de votre serviteur.
Un déclic bizarre qui m’a ramené en juillet 1962, à la colo du mois précédent celui qui m’a fait connaître le goût des vrais baisers.
Mais ce n’est pas de cela que je veux vous parler.
Dans cette colo, celle des marches forcées qui nous laissaient en pleine forme avec des moniteurs au bord de la syncope, il y avait parfois des moments de distraction.
Les rares journées que nous passions « à la base » de cette colonie, servaient plus à reposer les « monos » que nous.
La radio fonctionnait du matin au soir dans un réfectoire assez grand pour abriter la cinquantaine de « colons » que nous étions, répartis en cinq équipes de gamins.
Le souvenir a soudain surgi quand la voix de monsieur Bayrou est sortie de mon poste.
De son ton de prof habituel, docte à souhait, sont tombés les mots habituels des vieux marmonneurs « depuis le temps que je le dis, il y avait auparavant… Etc. »
Je me suis retrouvé d’un coup devant le poste de radio de la colo, dont seul l’intérieur m’intéressait et dont je me demandais comment pouvait fonctionner la réception dans cet endroit paumé au milieu des forêts de l’Allier.
Le haut-parleur crachait « Eeeet voici maintenaaaaant, chers auditeuuuuurs …« Rock around the clock ! » avec Bill Haley and his Comets !!!! »
Je suis resté à côté du poste avec un « copain de tente » dans mes âges.
J’aimais bien ça, « Rock around the clock »…
Puis, le « spiqueur » a continué « et voici maintenant « Etoile des neiges » par notre grande Liiiine Renauuuud !!! »
Et c’est là que je suis resté stupéfait, que dis-je, estourbi.
Mon « copain de tente » a pris un air ravi et dit « aaahhh… Ouaiiiis... C’est quand même aut’chose que ces chansons de yéyés… »
Vous vous rendez compte, lectrices chéries ? Un gamin de mon âge, treize ans !
Treize piges, le môme et déjà on aurait dit ma mère !
Imaginez un peu l’effet que peut faire sur un gamin courant, un gamin curieux, une sortie du genre « c’était mieux avant ! » dans la bouche d’un gamin de mon âge.
C’est là je crois que j’ai découvert « le concept du vieux con ».
Celui que vient de me rappeler le discours de Bayrou.
Bayrou qui, lui, m’a fait découvrir ce qu’est le vrai centriste : Un type qui tient un discours de gauche mais vote à droite…