lundi, 27 juillet 2015
Les lumières, c’est teigne parfois…
De rien, Mab…
Dites moi, lectrices chéries, n’êtes vous pas frappées par ces lumières de l’été quand elles commencent à changer ?
Quand au détour d’un après-midi plutôt pluvieux, celui d’hier vers Paris par exemple, il y a un de ces éclairs de soleil inattendus.
Il ne vous revient pas soudain que c’est bientôt la rentrée ?
C’est exactement ce qui m’est arrivé hier.
Il ne pleuvait plus, il ne faisait pas encore beau temps et il y eut soudain cet éclair.
Il a changé tout l’éclairage de la pièce, même celui de mon écran.
C’est parce que ça m’a frappé d’un coup que je pense à vous, lectrices chéries.
Non que vous occupiez mes pensées en permanence, non, mais je me suis dit que je devais vous le dire.
Je suis sûr que vous aussi, avez ressenti ça, ces choses bizarres qui vous flanquent un coup dans l’estomac, rien qu’au reflet de cette lumière sur votre écran.
Certes lumière encore d’été mais si proche déjà de la lumière d’automne.
De ces luminosités qui vous collent du « vague à l’âme », qui sentent la rentrée des classes, qui vous donnent déjà des regrets.
Non ceux des vacances disparues mais ceux de l’évanouissement dans les années qui passent des rentrées qui vous vous manqueront, à peine la porte des dernières vacances scolaires claquée.
C’est terrible comme ces ambiances vous saisissent, non ?
Il arrive même, comme hier par exemple qu’elles me serrent le « gargoziau » alors que normalement, je devrais quand même être habitué.
Surtout que ce n’est quand même pas la première fois que je vois l’été glisser doucement vers l’automne.
Chaque fois, je pense à Monet.
C’est le seul que je connaisse qui ait jamais su traduire ces lumières de fin d’après midi qui me plongent dans bien d’autres souvenirs.
10:37 | Commentaires (12)
dimanche, 26 juillet 2015
Le hareng sort…
J’avais, nous avions un problème domestique.
Il nous arrive en effet de manger du fromage et autres produits plutôt odorants.
Heure-Bleue peste régulièrement parce que je ne pense pas assez souvent à passer une éponge sur les étagères du réfrigérateur.
J’ai beau lui dire qu’il est inutile de passer une éponge sur les étagères d’un frigo dans lequel il y a des soucoupes sur lesquelles sont posés :
- Son fromage de brebis parce qu’elle aime ça.
- Mon fromage de chèvre au lait cru parce que j’aime ça.
- Notre gruyère en tranches « que sinon je fais un malheur » dont nous ne raffolons pas mais qui va bien quand nous n’avons plus du premier ni du second .
Elle tient à ce coup d’éponge aussi inutile qu’inefficace.
Résultat ? Avec ou sans coup d’éponge, dès qu’on ouvre le réfrigérateur, qu’on en ait sorti un yaourt ou un pot de crème, l’appartement empeste l’élément, fromage ou autre, dont l’odeur est la plus marquante…
Nous avions tenté d’abandonner le fromage pour la tartine de tarama.
Le réfrigérateur s’était mis alors à sentir le tarama.
J’ai donc tenté le saucisson sec.
Il se répandit alors dans l’appartement une forte odeur de saucisson à chaque ouverture du frigo.
Je frémis encore à l’idée du résultat si j’avais été un aficionado du saucisson à l’ail…
Sur Internet j’avais alors cherché une solution.
Il y a des semaines, un soir où l’idée de poisson nous avait semblée bonne je suis donc retourné sur Internet rappeler cette bonne idée censée neutraliser les odeurs dans le réfrigérateur.
J’étais allé ce soir là dans la salle de bains récupérer l’ingrédient conseillé.
Conformément à la recette, j’avais pris une soucoupe, avais mis l’ingrédient dedans et l’avais posée sur l’étagère du haut.
Ce matin j’ai ouvert le frigo pour en sortir la bouteille de lait qui accompagne mon café.
J’ai eu les narines assaillies.
Hier soir nous avions mangé de petites bouchées au poulet.
Mais… Mais surtout, terminé les harengs pommes à l’huile.
Le bicarbonate de soude avait eu des semaines pour remplir son office.
Ce matin, je me suis rendu compte qu’il l’avait rempli bizarrement.
J’ai sorti la soucoupe de l’étagère du haut.
J’ai approché mon nez de la soucoupe.
Il n’y avait aucun doute : Le bicarbonate de soude sentait le hareng fumé…
J’en ai retiré l’inquiétante impression qu’Internet avait trouvé l’équivalent frigo du déodorant qui se met à sentir la sueur aussitôt qu’appliqué…
09:25 | Commentaires (15)
samedi, 25 juillet 2015
La petite maison dans l'apprêt rit...
Dites moi, lectrices chéries, je vous ai déjà parlé de la peau d’Heure-Bleue ?
Mais si, voyons, cette peau diaphane qui me donne envie de la toucher dès que je la regarde.
Que dis-je, de la toucher ? De l’embrasser !
Que dis je, de l’embrasser ? De la mordre ! La manger !
Eh bien voilà, je dois la partager…
Je partage Heure-Bleue avec des bestioles !
Hier soir, la lumière de mes jours me tend des avant bras délicieusement rose pâle et me dit :
- Mais regarde ça, Minou !
Je vois que des marques rouges tachent ses deux avant-bras.
Ça montre que la chair est faible.
Surtout celle d’Heure-Bleue…
Zen, comme toujours lorsqu’il s’agit des ennuis des autres, je hoche du chef.
- Hmmm… Moustiques, ça…
- Mais, Minou ! Ils me bouffent ! Je suis bouffée de partout !
- De partout ? Vraiment ? Qui ça ?
- Les moustiques ! Regarde ça !
J’ai alors une idée, saugrenue quand on sait qu’Heure-Bleue à toujours trop chaud.
- Mets une chemise à manches longues.
- Mais non, tu sais bien que j’ai trop chaud.
- Ben oui, mais une chemise de nuit…
C’est là qu’on a commencé à rire.
- C’est ça, je vais mettre la chemise de nuit que Tornade m’a ramenée des USA.
Il faut dire que Tornade est très pudique, elle…
Elle a donc ramené, je ne sais plus pour quelle occasion, une chemise de nuit à Heure-Bleue.
Inutile de vous dire que comme Heure-Bleue à toujours trop chaud, je ne l’ai jamais vu la porter.
Elle la garde sans doute pour le jour où elle ira à l’hôpital sans penser qu’en quelques autres déménagements, cette chemise aura été perdue…
Là, on a pensé en même temps à la lumière de mes jours dans cette chemise, virginale et épaisse.
Ça nous a ramené illico à « La petite maison dans la prairie »…
On s’est imaginé tous deux.
Elle, Laura Caroline Ingalls, instit’.
Votre serviteur, Charles Ingalls, je ne sais plus ce qu’il faisait comme job.
Plus niais, tu meurs.
Mais c’est quand on eut dans les yeux l’image d’Heure-Bleue Ingalls en chemise de nuit qu’on a été pris d’un fou rire inextinguible.
C’est tout juste si on a pu terminer notre dîner.
Dîner frugal, comme il se doit dans un épisode de « La petite maison dans la prairie »…
09:14 | Commentaires (16)
jeudi, 23 juillet 2015
L’amour de moy sy est enclose.
Ce matin je me suis réveillé tôt mais il faisait tout même jour.
Alors j’ai regardé la lumière de mes jours endormie.
Je l’ai regardée attentivement.
Je la regarde toujours attentivement.
Je vérifie tous les jours qu’elle a juste un jour de plus.
Et chaque fois c’est la même chose : Elle a un jour de plus mais n’a pas vieilli.
Aujourd’hui c’est spécial.
Alors je l’ai regardée encore plus attentivement.
Aujourd’hui elle n’a pas un jour de plus.
J’ai vérifié car à sept heures moins le quart pile elle aura un an de plus.
Elle n’a pas changé, j’ai été rassuré.
Surtout, j’ai regardé l’heure et j’ai eu de la chance. A six heures et quarante-deux minutes j’ai reposé le smartphone.
Juste à côté de là où j’aurais dû le poser.
Alors il a glissé du livre et est tombé avec un claquement sec sur le plancher.
J’ai été particulièrement zen, là, je n’ai pas dit à haute voix « Et meeerde !!! »
J’ai entendu « Hmmm ? Minou ? Qu’est-ce que tu as fait ? »
Mais c’est tout.
Elle s’est quand même levée et, les yeux fermés, est allée à la salle de bains.
Je n’ai pas bougé et dès qu’elle s’est recouchée, j’ai attendu.
Quand sa respiration est redevenue régulière j’ai repris mon smartphone.
A sept heure quarante-quatre elle a soupiré, ça doit être le poids des ans…
A sept heure quarante-cinq, je l’ai regardée.
Elle n’a pas changé.
Elle n’a pas vieilli.
Elle a juste un an de plus.
Alors je me suis levé.
J’aime bien aussi quand elle dort, elle ne remarque pas tous mes défauts.
Elle garde les bras autour de ses épaules et les mains sur les oreilles, comme si elle craignait qu’on les lui vole.
C’est dommage car elle a de très jolies oreilles.
Bon, en même temps sa pose dévoile bien d’autres choses, et comme elle a toujours trop chaud, hein…
Alors, comme tous les jours, je la regarde.
Quand elle dort je me sens plus à l’aise, je finis même par trouver normal de la trouver parfaite.
C’est bien aussi…
Cela dit, embarqué dans ma rêverie, je risque bien d’oublier de lui souhaiter son anniversaire et là ça gâcherait tout…
Alors j’écris en gros sur mon écran « Bon anniversaire ma Mine ! » pour me le rappeler à intervalles réguliers.
Histoire que tout à l’heure, la lumière de mes jours ne garde pas, les lèvres serrées et l’œil boudeur, un silence réprobateur en attendant des souhaits de bonheur…
09:01 | Commentaires (21)
mercredi, 22 juillet 2015
Après-midi d'eau dû...
Il ne manquait plus que ça.
Vous allez tomber à la renverse, lectrices chéries.
Merveille a des « secrets d’amour ». Oui ! Déjà !
« Ça va être un souci » disait l’Ours en contemplant sa progéniture.
S’il savait que ça risque d’être pire que prévu. Plus rapide aussi… Il va vouloir enchaîner Merveille à un radiateur.
Merveille est venue à la maison mardi soir et a dormi avec Heure-Bleue.
Elle a surtout mis le bord… le souk jusqu’à une heure du matin.
Heureusement, j’étais dans le canapé.
Elle a fini par demander à voix basse et à Heure-Bleue « Et toi, tu as des secrets d’amour, mamie ? »
Heure-Bleue, qui me l’a raconté hier matin, a semble-t-il gardé un silence prudent, se contentant de mentionner le passage dans son cœur d’un Christian lors de son enfance.
Ce même mardi matin, Merveille sortant d’un profond sommeil a appelé « Papyyyy !!!! »
Je me suis évidemment précipité.
Pour voir une Merveille se couvrir pudiquement. Oui, c’est l’âge.
Puis réclamer « raconte moi une histoire et fais moi un câlin ».
Elle a insisté « un géant câlin, Papy. »
Elle m’a tendu un bouquin plein d’histoires de fées.
Que je lui ai lu.
J’ai voulu me lever mais on m’a retenu.
- Dis Papy…
- Oui Merveille ?
- Tu en as, toi ?
- Quoi donc ?
On m’a chuchoté :
- Des « secrets d’amour »… Tu en as ? Hein Papy ?
- Vaut mieux pas, tu sais…
- A cause de Mamie ?
Je me suis défendu vicieusement :
- Et toi, Merveille ?
- Oh moi…
Puis, après un silence lourd :
- Tu sais… Il y a Julien, il est parti mais j’y pense toujours…
Tiens ? Elle pense encore au locataire de « la chaise des punis » de la maternelle…
On dirait que cette petite a du goût pour les « pas sages »…
- Et puis ?
- Ewan s’en va peut-être à Jeanne d’Arc mais il ne passe pas en CE2…
- Et…
- Oh, j’en trouverai bien un autre… Mais…
Puis, levant les yeux au ciel, papillotant des cils et semblant recoller sans problème ses morceaux de palpitant éparpillés sur les murs de la chambre :
- Oh, puis y en a plein dans l’école, alors…
Par moment, elle m’inquiète…
Et elle m’a traîné à la piscine pour l’après-midi.
Deux kilomètres sous le cagnard à l’aller.
- C’est encore loin papy ?
- On y est allé il y a deux semaines…
- J’ai chaud papy.
- C’est l’été, Merveille…
Je l’ai rassurée.
Puis deux kilomètres sous le cagnard au retour.
- C’est encore loin papy ?
- On est repassé par là il y a deux semaines…
- J’ai chaud papy.
- C’est l’été, Merveille…
Je l’ai emmenée au café où elle a bu un jus de fruit et moi un diabolo fraise.
J’ai fini épuisé.
Nous sommes rentrés.
On y retournera.
Je vous raconterai.
08:14 | Commentaires (12)