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samedi, 19 septembre 2015

Tout ce bordel me Eris…

De rien, Mab...
J’ai arrêté la radio car le samedi matin elle ne me branche pas trop. C’est aussi palpitant que les programmes d’été sauf que c’est parsemé de mauvaises nouvelles.
Alors je suis venu vous lire.
J’ai regardé s’il y avait du nouveau sur la blog de Lakevio.
Elle est impatiente, on dirait qu’elle attend, un heureux évènement.
Enfin pas elle.
C’est vrai, sur le coup c’est un heureux évènement.
C’est aussi généralement le prélude à quelques décennies de tracas divers, d’écorchures, de consolations.
Il y a tous ces moments où l’heureux évènement ne connaissant que vous vous dit encore « je t’aime ».
C’est peu après que ça se gâte avec des séquences « claquage de portes » et quelques années pleines de lamentations du genre « tu ne peux pas comprendre, de toute façon tu ne sais pas » sans oublier bien sûr les « D’ailleurs je n’ai pas demandé à naître » et les passages par les périodes « je suis adopté, c’est sûr, vous êtes même pas mes vrais parents », etc.
Bref, la routine…
Alors j’ai un peu remonté le temps sur le blog de Lakevio jusqu’à à y relire cette petite note sur les chansons des enfants.
Là, j’ai siffloté, me rappelant une chanson d’Éclaireur, une histoire de « vent frais, vent du matin,  vent qui souffle au sommet des grands pins » qui permettait de crapahuter des heures sous le cagnard.
Heure-Bleue, qui ne sait pas siffler, a dit :
- Minou, tu te rappelles ?
« Avec toi j'ai marché sur les routes qui montent
Avec toi j'ai aimé… » ?
- Hou là oui ! En colo on avait appris ça aussi.
Et nous voilà, deux pov’tits vieux, partis à chanter :
« J'ai aimé la fraîcheur de la source qui chante,
Au long des prés
Sur la route d'amitié. »
On n’a pas réussi à le faire « en canon », Heure-Bleue n’a pas subi de cours de chant à coups de règle.
Nous nous sommes regardés.
Puis nous avons secoué la tête, désespérés.
L’une a dit « Allez, viens Minou, on va se jeter dans une poubelle… »
L’autre a répondu « Tu as raison, on va faire ça avant que les enfants ne nous fassent piquer… »
On est parti à rire.
On s’est quand même dit que les petites nous auraient sûrement jeté des cailloux si elles nous avaient entendus…

jeudi, 17 septembre 2015

Ô, low cost…

Lectrices chéries, vous souvenez vous de J.M.Sylvestre ?
Mais si, lectrices adorées, vous vous rappelez sûrement ce chroniqueur toujours en train de râler après « ces Français rétifs aux réformes » dès qu’il s’agissait de faire avaler l’idée que le Français « devrait accepter d’être soigné selon ce qu’il a cotisé et non selon ses besoins » ou encore « la nécessaire suppression du Code du Travail, véritable entrave à la compétitivité des entreprises ».
Je m’attendais toujours qu’il conclue son speech par une prière pour remercier le Saint Marché qui a tant fait pour la Liberté, la Libre Entreprise et la Grandeur de l’Amérique.
Bon, il a révisé son approche de « la loi du Marché » par deux fois.
La première quand sa santé a chancelé et qu’il a échappé de peu à la traversée du Styx. Pendant quelques années il n’a pas tari d’éloge sur la Sécurité Sociale, puis, les années passant, il s’est fait plus silencieux sur le sujet. Des fois que… hein…
La seconde, il révisa son jugement sur l’utilité du Code du Travail quand ma radio préférée lui signifia qu’il était temps, après tant d’années passées là, de tenter sa chance ailleurs.
Ce chantre de la liberté du renard dans le poulailler se rebiffa tant et si bien qu’il réussit à faire requalifier son contrat en CDI ce qui lui valu une copieuse indemnité de licenciement.
Il avait alors tenté sans succès de nous faire oublier qu’il s’était vigoureusement élevé contre ces indemnités « qui mettaient en danger la capacité des actionnaires à investir ».
Il fut remplacé alors par un autre chroniqueur de la même eau.
C’est cette constance dans la férocité à appliquer mais seulement aux autres, qui motive ces longs préliminaires.
Oui, à mon âge on a les longs préliminaires qu’on peut…
Ce clone du précédent, qui s’élevait contre « le carcan administratif qui nuit à l’emploi et favorise le chômage » s’est lancé dans un examen de la santé d’un certain nombre d’entreprises.
Il en ressortit que ces entreprises « afficheraient de bien meilleurs résultats si elles comprenaient qu’elles ont bien trop de salariés ».
L’incohérence du propos le laissa de marbre, il a peut-être pensé que personne ne l’écoutait.
Oui, s’il ne s’en est vraiment pas aperçu, c’est grave et ça en dit long sur la qualité du boulot de ceux qui ont l’oreille de nozélites.
Son speech fut évidemment suivi du lamento sur « les taxes et les charges qui, comme les salaires, sont bien trop lourds »
Je n’ai pas été déçu par un discours trop souvent entendu et donc trop souvent attendu.
Ce sont les mêmes qui trouvent que les salaires sont trop élevés et les réduisent au fil du temps sous prétexte que « le Bangladesh est bien plus compétitif », donc rien de nouveau.
Là où mon chroniqueur m’a estourbi, c’est quand il a trouvé acceptable et inévitable la probable baisse des retraites.
Il n’a probablement pas prêté attention ai fait qu’il allait lui aussi en pâtir.
Déjà qu’ils jouent ces cotisations sur les marchés financiers et qu’ils les perdent, en plus ils  trouvent le moyen de nous les faire payer deux fois.
Une fois quand on cotise.
Une fois quand on ne touche pas le montant de la retraite normalement dû.
Comment se fait-il que tous ces escrocs n’aient pas aux trousses une foule de gens armés de gourdins ?

mardi, 15 septembre 2015

Les 2 CV de ma sœur…

Hier soir j’ai appelé ma petite sœur.
Je ne l’ai pas engueulée pour deux raisons.
La principale est que ça ne sert à rien.
L’autre c’est parce que de toute façon elle s’en fout et aussi parce que, selon l’expression consacrée « elle me fait peine ».
Elle a commencé par dire :
- Eh ben… J’ai des nausées et j’ai la tête qui va pas.
Me rappelant l’effet de très longues anesthésies, je l’ai consolée.
- Après une anesthésie aussi raide et aussi longue, tu vas encore longtemps te demander si ce n’est pas le cerveau qu’on t’a retiré. Mais ça passe, ma biche, tu verras.
- Tu sais, ma cicatrice, ben sur sept centimètre de profondeur, c’est pas bien.
- Aïe ! Ça ne « colle » pas, c’est ça ?
- Oui, ça cicatrise mal…
- C’est ton diabète, ma grande, suis bien ce que te dit le diététicien de l’hôpital.
Elle a continué.
- Je n’arrive pas, à cause des nausées, à manger ce qu’on me donne.
- Ah ?
- Je mange une bouchée, j’arrête et j’en prends une autre deux heures plus tard.
Puis, après deux soupirs et un silence :
- En plus, j’ai des doigts qui ne sont plus sensibles alors je n’ai pas la force de couper ma pomme…
- Ça va revenir… Fais quand même un effort pour manger ce qu’on te sert.
- Oh mais je sais ce qui est bon pour moi !
C’est là que j’ai commencé à être sérieusement inquiet…
- Sans doute, tu sais même si bien que tu es clouée à l’hôpital grâce à ce qui est bon pour toi…
Là, c’est moi qui ai soupiré…
Le pire était à venir :
- Tu sais pas ?
- Non, ma biche, quoi donc ?
- Eh bien, j’avais faim alors je me suis levée et je suis descendue dans le hall…
- Hon hon…
- J’ai acheté des…
Là je n’ai pas bien compris si c’était des « Twix » ou des « Mars ».
- Tu as acheté quoi ?!?!
- Ben des « Twix », il n’y a que ça « qui passe »…
- Mais tu es folle ! C’est toi qui va « passer » si tu continues !
- Mais si, je t’assure, ça me fait du bien !
C’est là que j’ai laissé tomber.
Ce sont exactement les mots de ma mère à propos de « remontage de moral au riz au lait industriel ».
Sauf que ma mère à lâché la rampe à quatre-vingt-quatre ans, après un suicide au glucose-fructose qui a duré dix-sept ans.
Même mon neveu, son fils unique et préféré, à qui j’ai demandé s’il pouvait faire entendre raison à sa mère, a renoncé à lui « prendre la tête avec ça » car, m’a-t-il dit « Ça ne sert à rien, je parle dans le vide, elle mourra comme mon père ».
Mon beau-frère, achevé par des décennies de déjeuners au Vaudeville, en face de la Bourse…
Ce serait pourtant affreux de devoir suivre la boîte « d’une femme âgée de soixante trois ans, décédée par autolyse à la barre chocolatée ».
Surtout quand c’est ma petite sœur.
Elle m’inquiète énormément, ma petite sœur…

dimanche, 13 septembre 2015

Si toi aussi tu m’abandonnes…

Bon, j’avoue que ce matin je suis d’humeur taquine...
Ouf ! Nous voilà sauvés !
Le train ne sifflera pas trois fois vers chez nous…
J’en connais qui, totalement rassurés j’en suis sûr, vont pouvoir sombrer ce soir dans un sommeil réparateur.
Un sommeil duquel seront absents tous ces cauchemars qui les assaillent depuis deux semaines.
Ces cauchemars peuplés de hordes de réfugiés censées se répandre sur notre pays pour en abuser de tous les bienfaits.
« Tu n’es qu’un emmerdeur ! » me jette la lumière de mes jours à qui je viens de dire ces quelques mots.
Ouaip, lectrices chéries ! Si j’en crois la radio, les craintes qui les paralysaient semblent avoir disparu.
Cela dit, à écouter la nouvelle ce matin, à leur place, j’aurais l’enthousiasme quelque peu douché.
Pour mon compte je suis même carrément vexé de voir que mon pays, contrairement à un bruit répandu par une bande de frileux xénophobes, n’est pas très attirant.
Il semblerait même que mon pays ne soit pas tant un pays de Cocagne qu’un bled si engourdi que ça semble, même à des gens d’âge mûr, ce qu’on appelle « un enterrement de première classe ».
Salauds de réfugiés ! Sont même pas accueillis qu’ils sont déjà ingrats !
Ils prétendent même que nos allocs et notre Sécu ne les intéressent pas !
Non mais quel culot !
Bon, il faut avouer que notre proposition d’aide est assez bizarre qui consiste à les mettre dans des endroits où les regarderont de travers, non les SDF qu’on aura laissés dehors, mais ceux qui sont scandalisés parce que ces SDF sont dehors alors que les arrivants seront parqués.
Ceux qui, avant le chavirage du canot déclencheur de la réaction, regardaient les SDF en grommelant entre leurs dents « encore un ivrogne en train de boire le RSA que je finance avec mes impôts » les regardent désormais comme les participants injustement perdants de la loterie de la charité…
Les SDF en question vont devoir se méfier de nouveau, la commisération dont ils font aujourd’hui l’objet devrait bientôt s’évaporer.
Quand se sera répandu partout, même sur TF1, la nouvelle que ces salauds de réfugiés dédaignent notre France éternelle, grande et généreuse, nos réfugiés intérieurs perso vont pouvoir retrouver leur rôle habituel de parias…
Tout ça me rappelle un samedi matin, dans la librairie d’Heure-Bleue, une dame un peu essoufflée et assez pressée est entrée.
- Bonjourrrr madame, vous avoirrr Figarrrro Madame ?
Et mon Heure-Bleue de répondre :
- Non madame, la maison de la presse est là-bas, au feu rouge.
- Merrrci madame, parrrce que vous savez, Figarrrrro Madame rrraison, trrrop étrrrrangers en Frrrance…
Quand même ! Ils ne sont même pas arrivés et déjà en train de se plaindre que le pays n’est pas assez bien pour eux !
Finalement, ces étrangers avaient tout pour être de vrais Français…

samedi, 12 septembre 2015

Des ratages incontrôlés ? Alors lis tes ratures…

De rien, Mab, de rien…
La note de Berthoise m’a fichu le bourdon.
Autant que celle de Sauve-qui-veut.
Vous ne verrez pas forcément le rapport entre les deux.
Probablement une façon de voir les choses.
Ce rapport m’a sauté pourtant à la figure.
Il y est question de la même chose.
De l’avenir que nous voulons pour nos enfants.
Surtout de celui qui leur « pend au nez comme un sifflet de deux sous »…
Et il semble sombre car pour penser à l’avenir, il faut penser aux autres, à ceux qui suivront.
Rien qu’à voir l’efficacité des petits panneaux dans les toilettes, ceux qui recommandent de « laisser l’endroit dans l’état où on aurait aimé les trouver », on sent que c’est mal parti…
A peine engagée, l’affaire est mal embringuée.
J’ai lu dans ces deux notes un enthousiasme qui rappelle le pas allègre de celui qui gravit les marches de « la veuve »…
On dirait bien qu’il y a un gros doute sur l’humanité de l’Humanité…
On ne nous a encore rien demandé que déjà c’est trop.
Nous n’avons pas encore donné de raisons pour refuser aujourd’hui que nous avons déjà trouvé plein d’excuses pour expliquer demain pourquoi nous ne l’avons pas fait.