jeudi, 03 septembre 2015
Le Bio, logique ? Pas tant que ça…
Bon, je laisse tomber cette affaire de réfugiés pour un autre point d’actualité autrement plus grave.
En plus, ça foutait le bourdon à Berthoise qu’on dirait ma mère quand je suis parti faire « les trois jours » à Vincennes que j’ai eu l'impression que je partais passer six mois au Vietnam, alors que juste son fils part travailler...
Oui, le fils de Berthoise part se faire les dents ailleurs.
Je ne m’étendrai donc pas, lectrices chéries, sur le fait que les problèmes précédemment abordés sont devenus non insolubles mais peu aisés à résoudre parce qu’on a laissé faire des choses réparables mais scandaleuses sous des prétextes peu reluisants il y a des années.
Effectivement il y a pire.
Bien pire.
Je m’en suis rendu compte en faisant ma toilette.
La lumière de mes jours a pris l’habitude d’acheter des produits alimentaires « bio » parce qu’ils sont censés convenir à son organisme qu’elle prétend fragile alors qu’il a résisté à tous les mauvais traitements que, selon elle, je lui fais subir depuis des décennies.
Elle prétend aussi qu’elle fait ça pour m’éviter de perdre encore des pièces.
Si ça se limitait à l’alimentation, j’applaudirais des deux mains.
Même si sur un kilo de carottes il y a souvent trois cents grammes de terre et cent grammes de feuillage.
Hélas, les produits d’entretien doivent aussi satisfaire à ces critères biscornus qui tiennent :
- De la légende genre « C’est bon pour la peau ! », ça c'est le savon sans savon, sans parfum, sans rien, avec juste le prix.
- De la superstition comme « Ça ne fait pas mal au yeux quand on s’en met dedans », ça c’est pour « l'eau de rose » en bouteille bleue qu’on ne trouve que chez je ne sais quel marchand d’orviétan...
Je penche quant à moi pour la plus scandaleuse naïveté ou du moins l’hypersensibilité au marketing viral.
Le produit à laver les sols reste toutefois de mon domaine, les yeux et les narines dévastés par le limonène ou le faux menthol à haute dose, c’est pas mon truc et c’est ce qui arrive si c’est Heure-Bleue qui l’achète.
Je n’ai d’ailleurs pas encore bien compris comment mon allergique moitié ne saigne pas du nez et des yeux rien qu’à passer devant la bouteille.
Oui, elle résiste à ça la lumière de mes jours, elle à qui un regard un peu appuyé raye la peau, alors qu’avant le même regard la faisait seulement rougir.
D’accord, je n’ai jamais rien compris à Heure-Bleue mais quand même, je suis surpris.
Mais il ya pire.
Ce matin, je me suis rasé.
Comme tous les matins, je me suis rincé puis essuyé le visage.
Et là, surprise.
J’ai regardé mes pieds.
Impeccables, même si les ongles en poussent trop vite aux dires de la lumière de mes jours.
En tout cas sans hallux valgus...
J’ai regardé le radiateur de la salle de bains. Dessus, la serviette qui a servi à m’essuyer le corps et les cheveux.
J’avais l’air un peu bête devant le radiateur, l’autre serviette à la main.
Je l’ai portée à mon nez.
Aucun doute, j’allais devoir me relaver le visage.
La serviette pue les pieds !
J’ai dit à Heure-Bleue
- La serviette de toilette pue les pieds !
- C’est l’assouplissant, il sent les pieds sales…
- Et c’est normal ?
- Il est bio et hypoallergénique…
Du coup je sais pourquoi il ne cause pas d’allergie.
Il a la caractéristique courante des produits « bio » dès qu’on sort des fruits et légumes.
C’est cher, c’est inefficace et ça pue.
Alors comme ça ne pollue pas, normalement on le jette tout de suite et du coup on n’a effectivement pas d’allergie…
Bon, je reconnais, c’est moi qui ai acheté cet assouplissant de m...ince.
Je me suis fié, comme toujours à la recommandation « surtout tu choisis « bio » et tu fais bien attention : hy-po-all-er-gé-nique ! Hein ! »
J’ai attrapé du premier coup celui qui pue les pieds.
Et le drame advient : Mon Heure-Bleue préférée « ne jette rien ».
La preuve je suis là.
Alors, on va puer les pieds de la figure et du reste pendant vingt-huit lessives !
Pas la peine de se laver les pieds pendant au moins neuf semaines, ça ne sert à rien…
06:45 | Commentaires (14)
mercredi, 02 septembre 2015
Peau de caste…
J’écoutais ce matin la chronique de Bernard Guetta qui me conforte dans l’idée que j’ai bien raison d’avoir honte régulièrement.
Oui, « face à l’invasion de migrants qui menace notre pays » selon l’expression favorite des mouvements d’extrême droite ces temps ci, je me sens entouré de couillons qui en plus ont largement oublié le message de la croyance qu’ils mettent en avant dès qu’il est question de préférences sexuelles autres que les leurs.
Du coup, je pense aussi qu’il n’est pas utile que nos dirigeants, quels qu’ils soient, aient honte.
J’ai honte pour eux.
En plus, si j’en crois ce que raconte Nicole Ferroni et qui me semble assez fondé, nozélites ne savent même pas vraiment compter.
On dirait bien que certains de nos représentants, à défaut de valoir la corde pour les pendre, nous coûtent les yeux de la tête…
Elle nous explique ça :
Après avoir entendu tout le mal qu’on pense de l’effet de la pluie sur l’économie, on nous a évidemment longuement tartiné sur les méfaits de la dette publique.
Comme d’habitude, il y a toujours un de ceux qui ne manquent de rien qui vient me dire qu’elle serait essentiellement due aux sous versés aux pauvres.
Ça me paraît curieux car si les pauvres touchaient tous ces sous, ils ne le seraient pas et puisqu’ils le sont toujours, deux explications gênantes se profilent : soit il y a beaucoup plus de pauvres qu’on veut nous le faire croire, soit ces sous ne sont pas versés aux pauvres.
Mais alors, à qui ces sous sont-ils versés ?
Je n’ai pas encore eu de réponse, en tout cas pas de réponse satisfaisante à cette question angoissante.
Bah... Quelques défections de gestionnaires écœurés dans les milieux bancaires, devraient nous éclairer…
11:03 | Commentaires (10)
mardi, 01 septembre 2015
Limelight...
Anita, plus connue sous le nom de Fauvetta lorsqu’elle tenait un blog, m’a fait l’honneur d’un commentaire où elle me parlait de Chartier.
D’abord et avant tout, qu’elle ne croie surtout pas que j’ai oublié qu’elle avait de très beaux yeux.
Des yeux magnifiques sur lesquels j’ai fait semblant de ne pas m’attarder le jour où Heure-Bleue et moi avons passé l’après-midi avec elle.
Des yeux pleins de vert dedans.
Et des paillettes d’or aussi.
Et ne dites rien, lectrices chéries, j’ai toujours regardé les femmes.
Alors ce n’est certes pas maintenant que je vais regarder les voitures.
Les voitures ne m’ont jamais intéressé...
Revenons à Anita qui me demandait dans ce commentaire si nous allions parfois chez Chartier.
Nous y sommes allés pour la dernière fois il y a longtemps.
Très longtemps.
Nous étions jeunes et le « Bouillon Chartier » n’était pas encore à la mode « branchouille ».
L’Ours, père de Merveille et P’tite Sœur n’était pas né, c’est dire…
Nous n’y sommes allés que rarement et jamais retournés depuis.
Nous sommes passés devant vendredi soir, à la recherche d’un restaurant.
Il y avait une queue ! Ça nous a fait penser illico à une boucherie moscovite de 1954 un jour de livraison…
Ce restaurant, je le connais depuis mes dix-huit ans.
Ses montants de laiton toujours parfaitement briqués et les glaces impeccables.
Avec des copains et des copines, nous y dînions quelquefois.
C’est tout ce que nous permettaient nos moyens, nos maigres moyens...
D’ailleurs on ne pouvait même pas appeler ça des moyens tellement c’était en dessous de la moyenne.
Il y avait certes du monde mais pas la cohue qu’on y voit aujourd’hui.
Je ne sais pas comment est devenu le service, ce dont je me souviens, c’est d’un jeu quand nous étions six ou huit autour de la table.
Ça consistait à prendre six ou huit hors d’œuvre différents et de prendre chacun un plat différent.
Les boissons, c’était simple : Un broc d’eau du robinet.
Le serveur, copie conforme d’un serveur de film de Charlot, écoutait, ne notait rien et partait.
Parfait équilibriste, il revenait un moment plus tard et posait les hors d’œuvre devant nous, le choix de chacun respecté.
Je ne sais comment mais il arrivait toujours avec les plats au bon moment, quand les hors d’œuvre étaient juste terminés.
À la fin du repas, il poussait une assiette et faisait l’addition.
Je n’ai pas souvenir d’avoir vu un seul de ces serveurs de film noir et blanc se tromper.
Je crois me rappeler pourtant qu’un soir de fête où nous étions quatre, il a oublié de compter les desserts.
Avec le recul, je me demande s’il ne nous avait pas fait un cadeau.
Nous étions si jeunes...
Il y avait un autre « Chartier » à l’entrée de la rue de Richelieu.
Heure-Bleue et moi y avons dîné une fois.
Il y avait peu de monde.
C’est devenu l’annexe du restaurant « Le Cardinal »…
06:40 | Commentaires (12)
dimanche, 30 août 2015
La lumière dans les yeux, les ampoules aux pieds…
Avant, j’étais aussi grand que moi.
Oui lectrices chéries. Au moins...
Après deux jours avec Tornade, j’ai rapetissé j’en suis sûr.
J’ai les jambes usées jusqu’à la malléole.
Encore deux week-ends comme ça et je vais demander l’adresse de son chausseur à Nicolas S.
Rien que pour avoir l’illusion d’avoir récupéré ma taille d’avant.
Celle d’avant l’année où on a rencontré Tornade…
Cela dit, honnêtement, ce dîner chez Gallopin…
Et même le chemin pour aller de la Gare du Nord à la rue Lamartine.
Mon dieu… Si vous saviez, lectrices chéries, cette descente de la rue Lafayette, ce passage devant le petit square du côté nord de la place Franz Liszt, face à la rue d’Hauteville.
Puis jusqu’à la rue du Faubourg Poissonnière.
Je vous ai déjà parlé du square Montholon l’année dernière ? Eh bien il est toujours là.
Nous n’y sommes pas entrés, pas le temps.
Juste celui de prendre la rue de Montholon jusqu’à la rue Lamartine, histoire de vérifier que l’épicerie orientale des frères Hératchian est toujours là.
Elle y est toujours.
Hélas fermée.
Tornade a donc dû attendre le lendemain pour son eau de fleur d’oranger.
Après, nous avons rebroussé chemin jusqu’à la rue de Rochechouart pour atteindre la rue de Trévise.
Ô surprise ! Alors que le répondeur du restaurant m’avait affirmé que ce serait fermé jusqu’au 21 août, une affichette sur la grille prétend que ce sera fermé jusqu’au 31 août.
Le seul Chinois parlant français dans ce restaurant a dû être renseigné de travers pour rédiger le message du répondeur…
C’est à ce moment que j’ai senti l’asphalte du trottoir commencer à me caresser directement le calcaneum.
Tornade devrait faire le chemin avec Imaginer, les forces en présence seraient plus équilibrées…
Ce fut néanmoins une promenade plus qu’agréable.
Comment voulez vous, lectrices chéries, que je me débarrasse la cervelle de ce coin ?
Des circonstances indépendantes de ma volonté m’y ramènent sans cesse.
Histoire sans doute de vérifier que j’ai la mémoire pas trop volatile et le palpitant toujours actif.
Toujours à la recherche d’un endroit où dîner nous avons traîné rue Richer, j’ai montré les Folies Bergère à Tornade qui ne les avait jamais vues. Nous ne nous sommes pas arrêtés : Les restaurants du coin sont soit mauvais, soit chers, soit les deux.
Souvent les deux. Je le sais bien, j’ai souvent mangé dans ce coin…
Nous avons donc obliqué par la rue du Faubourg Montmartre jusqu’à la rue Notre Dame des Victoires. Je savais qu’on y trouverait une brasserie où on dînerait plutôt bien et où le service était super correct.
Je n’ai rien dit quand même. C’est Heure-Bleue, qui travaillait dans le coin quand je l’ai connue qui a dit « Là on mange bien ! »
On s’est arrêté, le type est sorti, elle a demandé « On peut manger dehors ? »
Quand il a dit « Bien sûr madame ! » elle a dit « On s’arrête là ! D’accord ? »
Tornade et moi, on s’est dit qu’il valait mieux s’arrêter là…
Ce fut délicieux. Nous avons repris lentement notre marche jusqu’à Saint Lazare.
Sur le chemin, nous avons été un peu désolés de voir que devant l’Opéra il y avait des « musiciens » qui faisaient là des choses qui avaient fait détester la Piazza Beaubourg.
Ce fut une soirée somme toute merveilleuse, avec tout ce qu’il faut pour se sentir bien…
Bref, « C’était bien » comme dit Heure-Bleue quand c’est vraiment bien.
13:57 | Commentaires (15)
samedi, 29 août 2015
Les jours ou l'on appelle Erato...
Je ne sais plus pourquoi je voulais vous parler de la rue Turgot.
Il y a, depuis que je la connais, toujours eu quelque chose qui m’attirait dans cette rue.
Elle n’a pourtant rien de particulier, à part que je l’empruntais pour prendre le 85 pour rentrer chez moi.
Enfin si, elle avait quelque chose de spécial : Je l’aimais.
En fait je ressens toujours, à y passer, cette sensation de bonheur qui m’arrivait quand plusieurs éléments étaient réunis.
Il fallait d’abord que j’aie au fond d’une poche quelque argent.
Il fallait ensuite que j’aie au fond d’une autre poche des tickets de bus.
Enfin, il fallait absolument qu’il fît beau temps.
C’est sûrement pour ça que je garde un souvenir délicieux des printemps et des débuts d’automne de l’époque.
« Mais quel rapport avec la rue Turgot ? » vous exclamez vous, lectrices chéries.
Eh bien voilà. Cette rue relie non seulement aujourd’hui à mon adolescence mais surtout l’avenue Trudaine à l’arrêt « Trudaine Condorcet » du 85.
Et il y a ce café, qui depuis des années s’appelle « Jolis Mômes » mais s’appelait… S’appelait… J’ai oublié…
Je sais seulement que l’agencement de ce bistrot qui relie la rue Turgot aux rues de Rochechouart et Condorcet a complètement changé.
Chaque fois que je passe devant ce café, comme tout à l’heure quand on reviendra avec Tornade de la Gare du Nord, ça me fait cet effet bizarre.
Mais si, vous savez bien, cette impression qui vous serre la poitrine.
Cette impression dont on ne sait pas trop si c’est la peine devant les choses enfuies ou la joie à en revivre le souvenir.
Voilà.
Donc il y a quelque temps, j’étais repassé par la rue Turgot.
La partie la plus belle en est le dernier tiers. Il n’a pratiquement pas changé, sauf quelques ravalements, depuis 1966.
C’est un morceau de rue calme, d’immeubles de pierre de taille avec un bureau de Poste et une école.
J’aimais descendre cette rue et boire un café à ce bistrot en regardant vers le bas de la rue de Rochechouart pour surveiller l’arrivée du 85.
Il faut aussi que je vous dise pourquoi ces jours là étaient une pure merveille : Le 85 n’était pas comme aujourd’hui un bus fermé qui permet à peine de voir dehors.
Le 85 était un bus à plateforme ! Je restais à l’arrière, accoudé à la balustrade, mon cartable entre les pieds et je me remplissais les yeux de tout ce que je voyais.
La Place du Delta, qui a changé de nom, puis la fin de la rue de Clignancourt, et tout ce chemin qui me voyait passer par la rue Custine, ce petit bout de la rue du Mont-Cenis qui m’amenait place Championnet.
Je sais, ne dites rien, lectrices chéries, d'ailleurs l'arrêt du 85 où je descendais s'appelle « Albert Kahn ». Comme la place...
Il doit bien rester quelque chose de cette atmosphère puisque dès que j’approche de cette rue, de l’avenue Trudaine ou de la rue du Faubourg Poissonnière, une vague de bien-être m’enveloppe.
J’en viens même à être content de sentir l’essence !
C’est là que je me rends compte qu’il est plus facile de retirer une cinquantaine d’années d’un cerveau que d’un genou.
Comme dit Heure-Bleue « C’était bien »…
06:53 | Commentaires (11)