Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 19 mars 2015

La traversée du dessert...

Non, lectrices chéries, je ne vous parlerai pas de la gifle qu’a reçue Heure-Bleue avec ses quarante €uros.
En revenant de la Pinacothèque l’autre soir, nous avons fait un passage par le Monop’ de la rue Caumartin.
Oui, nous sommes experts en Monop’ nous. On les trouve où qu'’ils soient.
Après avoir acheté plein de saletés en plus de ce qui était prévu, nous sommes revenus à la maison.
J’ai concocté un plat qui plaît à Heure-Bleue, des courgettes émincées, des tomates émincées elles aussi, un gros oignon, de l’ail et quelques épices.
Plat accompagné d'un peu de graine de couscous et d'un truc qui va traditionnellement avec le couscous : Le jambon à l'os...
L’ail c’est juste histoire de repousser la tentation de nous embrasser à la fin du repas…
Comme chaque soir, vers vingt heures nous avons commencé par regarder la météo.
On se demande pourquoi chaque jour puisque toutes ses révélations se révèlent aussi fiables que les promesses de croissance.
Puis les « informations » sont arrivées.
Ça fait trop longtemps qu’on nous fatigue avec « les rescapés de Dropped ».
Oubliant évidemment qu’il n’y a pas de rescapés puisque les « survivants » présentés sont ceux qui n’étaient pas dans les hélicoptères…
Après deux secondes sur les choses un peu intéressantes, il a vite fallu s’extasier sur le fait que vingt-quatre heures ont été nécessaires à l’armée française pour qu’un avion aille de Nouméa à Vanuatu.
Alors, lassés, nous avons zappé et regardé une de ces saynètes vespérales sur M6.

Il y était question d’une Lily racontant une histoire et d’un José remarquant benoîtement à la fin qu’il manquait les chips.

Heure-Bleue a alors remarqué que les mecs étaient terre-à-terre sur un ton genre « moi je suis une grande rêveuse »…
J’ai eu le tort de dire :
- Bon, d’accord il est salement terre-à-terre, le José mais Lily avait raconté une chouette histoire…
- Oui mais si je venais te raconter une histoire comme ça, je suis sûre que tu me dirais aussi « T'as oublié les chips ! » Non ?
Puis, réfléchissant un instant, Heure-Bleue a dit :
- Non, pour être honnête, c’est plutôt toi qui viendrais me raconter une jolie histoire et, en vidant les sacs, je te dirais « Pfff… Évidemment tu as oublié le pain… »

Que voulez vus, lectrices chéries, la lumière de mes jours n’est pas branchée romance…
Je me demande ce qu’elle fait avec moi depuis si longtemps.
C’est peut-être pour que je lui raconte des histoires...

mercredi, 18 mars 2015

Qui sas ? Qui sas ? Qui sasse…

Je vous ai déjà parlé, lectrices chéries, de cette lectrice, chérie aussi et étrangère, avec qui j’échange des courriels.
Ça en jette quand même plus que « on s’envoie des mails ».
C’est plus mieux français en ces temps de francophonie sauvage…
Plus exactement de francophonie de sauvages.
Oui, je vous parle de cette lectrice qui a, hélas, tout ce qu’il faut pour que nos relations restent sur ce prudent quant à soi si nécessaire à la préservation de la paix des couples.
Et c’est bien utile car n’oublions pas qu’elle et moi ne sommes plus célibataires depuis… Bref, depuis longtemps.
De plus, cette relation ne peut que s’arrêter à son aspect épistolaire car elle est brune, a les yeux bruns et n’a pas la peau diaphane.
Toutes choses rédhibitoires s’il s’était agi d’autre chose que trouver une oreille complaisante.
Et puis je pourrais être son père. Ça me gêne…
Cela dit, je vous avais dit qu’elle avait à mes yeux de grandes qualités :
- Elle me lit avec patience.
- Elle est laconique.
Cette dernière qualité étant particulièrement appréciée du bavard que je suis.
Eh bien, cette lectrice chérie m’a dit hier qu’elle avait lu un article sur « purepeople ».
Elle-même a admis avoir un peu honte de s’être laissée aller à lire ce… Ce truc.
Il y était question de la joie qu’éprouvait Kate Winslet rien qu’à se sentir aimée.
Il paraît même que du coup, grâce à cet amour, non seulement elle se sentait belle mais qu’en plus elle était réellement plus belle.
Plusieurs avis du même genre, entendus au cours de ma vie m’ont par moment poussé à croire aux vertus de l’embellissement causé par l’amour que vous porte autrui.
Heure-Bleue elle-même, que j’aime depuis… depuis longtemps, m’a assuré hier au cours du dîner que justement elle m’aimait.
Allant jusqu’à me jurer « Mais voyons Minou ! Même ton œil, s’il a attiré mon attention le premier jour, je ne l’ai plus remarqué après… »
Et elle a de nouveau affirmé « mais je t’aime. »
Malheureusement, ce matin en passant devant la glace, je me suis vu si laid que la sincérité de la lumière de mes jours m’a semblée tout à coup très relative.
Du coup, je le lui dis, mon Heure-Bleue préférée me traite d’andouille, me menace de ne plus jamais me le dire et trouve un argument imparable :
- En plus tu dis des âneries –elle n’a pas dit « âneries »- je viens de te trouver très beau avec ton pull gris.
Comme c’est du cachemire, je me demande si…
Mais bon, je lui fais confiance depuis si longtemps que je pense qu’elle ne ment pas.
C’est sans doute que sa vue a baissé…

mardi, 17 mars 2015

Si ceux que j'associe sont secs...

Qu'ils soient Baudelaire ou Klimt...


Blanche fille aux cheveux roux,
Dont la robe par ses trous
Laisse voir la pauvreté
Et la beauté.

Pour moi, poète chétif,
Ton jeune corps maladif,
Plein de taches de rousseur,
A sa douceur.


Hier, Heure-Bleue et moi sommes allés à la Pinacothèque.
Je déteste ce musée.
En plus tout était prévu pour que ce soit raté.
Heure-Bleue avait même mis son « pull à taches », ce pull bleu layette que je hais et qu'elle met quand je sors avec elle.
Ce musée est mal fichu. Il est plein de murs superfétatoires. Tous ces murs ont été ajoutés, j’en suis sûr, pour accrocher le plus de tableaux possible et faire un dédale qui guide les visiteurs.
Chaque fois que j’y mets les pieds, j’ai l’impression de circuler dans un système digestif.
Un énorme intestin, plein de circonvolutions dans lequel nous avançons comme un magma.
Je me sens ravalé au rang de résidu de digestion.
Pour parfaire l’impression de cloaque, il y fait une température tropicale et j’ai l’impression –pas totalement fausse- de respirer un air pété cent fois.
S’il n’y avait pas eu cette exposition dédiée à Klimt, je n’y aurais pas mis les pieds.
Heure-Bleue elle-même, pourtant accro à Kokoschka et Egon Schiele, a râlé.
Je n’ai malheureusement pas vu le tableau de Klimt pour lequel je m’étais réellement déplacé.

Je dois vous avouer, lectrices chéries, que lui et moi partageons les mêmes goûts en matière de femme.
Je me demande si ce ne sont pas les lointaines origines austro-polak de, j’allais écrire « la mulier de mes jours » atavisme quand tu nous tiens,  la lumière de mes jours, ses cheveux roux, ses yeux verts et sa peau diaphane qui m’ont ligoté sur l’instant… Il n’empêche que mon tableau préféré n’était pas là.
Regardez, lectrices chéries, d’après vous, pourquoi est-ce le tableau de Klimt que je préfère.
Non, ce n’est pas Paolo Malatesta matant Francesca da Rimini comme un gâteau.

Francescada_Rimini_et_Paolo_Malatesta.jpg


C’est celui là, « Le Baiser », une pure merveille, même si la dorure lui confère une exagération « pied-noir » rare dans la peinture autrichienne.
Gustav_Klimt_le_baiser.jpg
Vous avez compris ?
Bien que j’en vis d’autres, notamment une fresque qui m’a poussé à venir, sachant qu’elle ne repasserait plus par Paris avant une ou deux décennies.
Tout ceci pour vous dire, lectrices chéries, que le printemps étant ce qu’il est, cette exposition m’a quand même amené à me poser quelques questions.
Notamment à propos de cette absence d’une ou deux décennies qui me tracasse car malgré un appétit de vivre pantagruélique, je dois avouer que j’ai comme un doute quant à la patience de la faucheuse, cette s… qui passe à la maison sans sonner à la porte…
De proche en proche, avec cette facilité de scénariser qui fait mon charme, je me suis fait la réflexion qu’en plus j’étais assez maladroit pour me trouver dans une situation délicate qui ferait hésiter la Faucheuse devant votre serviteur.
Avec le pot qui me caractérise,  je me ferais serrer bêtement occupé avec une rousse.
Et dans ce cas, quel serait mon épitaphe ?
« Mort en état d’épectase » ou « Mort étripé par Heure-Bleue » ?
La lumière de mes jours vient de confirmer mes pires craintes en jetant d’un ton vif et pour tout dire hargneux 
- Ce sera « Mort étripé par Heure-Bleue ! » un point c'est tout !
- Bon...
Ai-je dit platement. Et dire qu’on nous apprend à partager…

dimanche, 15 mars 2015

Jean Ferrat, et fit bien.

Que des blondes il a hameçonné Jeannot.
Regardez bien ses nanas, lectrices chéries, il a pécho que des blondes...
Bignoles comme nous sommes, Heure-Bleue et moi avons supputé un moment « a-t-il couché avec Isabelle Aubret ou non ? »
Avouez, lectrices chéries, que c’est quand même le signe indubitable que nous nous sentons concernés par les grandes questions qui agitent le pays ces temps-ci.

Bon, ça ne nous regarde pas, il s’en fout aujourd’hui et Isabelle Aubret est une jolie vieille dame qui, contrairement à Daniel Guichard, chante encore juste mais doit avoir oublié…
Même si j’ai écouté avec plaisir « Deux enfants au soleil », que je n’avais pas entendu depuis… Pfiouuu…
Je me suis tout de même fait la remarque qu’à l’époque, les enfants jouaient à des trucs que les parents de 1962  considéraient avec une certaine méfiance et une inquiétude certaine.
Surtout les parents de filles…
Oui, je pense à des détails comme ça, terre-à-terre que je suis.
Du coup je me dis qu’Isabelle Aubret n'a probablement pas oublié.
On n’oublie pas si facilement ce genre de truc.
La lumière de mes jours et votre serviteur nous sommes donc laissé aller à regarder Michel Drucker nous parler de Jean Ferrat samedi soir.
Je me suis brièvement demandé si, contrairement à Jean Ferrat, Michel Drucker n’était pas immortel, lui…
J’ai écouté avec plaisir des chansons qui ont bercé mon enfance puis ma jeunesse.
En écoutant « Ma môme » j’ai pensé à Patriarch, ce jeune homme, mort prématurément à la fleur d’un âge de quatre-vingts ans à peu près.
Un moment Heure-Bleue m’a dit « Tu sais que « Nuit et brouillard » ça me file des frissons… »
Idiot que je suis, j’eus préféré qu’elle s’émût et pensât à moi en entendant « Que serais je sans toi »
Je me demande s’il est si bien que ça finalement, Aragon…
Parmi les « repreneurs », un m’a convaincu, Hubert-Félix Tiéphaine.
Laurent Gerra, imitateur qui habituellement ne me plaît que moyennement, m’a époustouflé. Il me faut admettre que son interprétation de « Aimer à perdre la raison » avec la voix de Jean Ferrat était remarquable.
Voilà comment nous avons passé notre soirée.
On est « bobo », « intello Télérama », ou on ne l’est pas, hein…

samedi, 14 mars 2015

Les uns ferment d’autres Louvre…

Vendredi, je suis allé au Louvre avec mon ami, celui avec qui je n’ai rien de commun.
Nous avions plein de choses à nous raconter que je ne vous raconterai pas, lectrices chéries.
Ouaip, on a aussi nos secrets.
Comme chaque fois que je vais au Louvre, je suis surpris par la permanence des choses.
Celle qui me frappe le plus ?
Je ne vois pas le temps passer et, la sortie du musée franchie, j’ai les jambes sciées.
Nous avons passé des heures à marcher en parlant, à regarder essentiellement des tableaux. Le tout sans nous rendre compte de l’énergie dépensée.
Et ce n’est pas celle emmagasinée lors du déjeuner qui nous a servi.
C’est cher, pas terrible et à défaut de m’avoir fourni les watts nécessaires à la visite m’a donné de quoi me lamenter ce matin…
Bref, des m… qui ne font qu’engraisser l’imprudent convive…
J’ai, pour l’occasion, fait une découverte renversante : Ce restaurant a été capable de faire le café le plus immonde que j’aie jamais bu.
Nous sommes donc sorti, mon ami et moi, si déçus par le restaurant que ça nous en a collé un fou rire.
Heureusement, c’est sa boîte qui a réglé l’addition.
Si ç’avait été nous, on aurait inauguré le fou-rire jaune…
En parcourant la Grande Galerie du Louvre, une autre chose m’a étonné.
J’ai revu, au même endroit que quand j’avais six ans, « Le serment des Horaces » et, face à ce tableau « Le sacre de Napoléon ».
J’ai trouvé ça dingue !
Soixante ans à la même place ! Et même pas sales !
Je suis presque sûr que c’est le même tas de pitons qui les maintient à leur place…
Je ne suis pas allé vérifier parce que de nos jours, vérifier comment est fixé un tableau dans un musée vous amène directement au trou.
Puis on est allé faire un tour du côté des sculptures en passant devant la victoire de Samothrace fraîchement restaurée.
Adolescent, je l’avais vue noire, juste noire de crasse. Et ce n’est pas elle qui avait fixé mon attention, même si je l’avais trouvée belle.
Pour ce que je me rappelle, ce jour là, j’avais trouvé tout beau. Surtout l’objet de mon affection…
Je dois avouer que vendredi, j’ai été une fois de plus époustouflé par la beauté de la Victoire et la qualité du travail.

victoire de Samothrace.jpg


Puis nous sommes sortis, les jambes coupées, avons rejoint le café « Le Musset » et avons repris un café.
Bon, celui-là.
Nous avons encore papoté un moment jusqu’à ce que nous soyons chassé de nos fauteuils –ouais ! De vrais fauteuils de cuir- par les monstrueux nuages de fumée issus de clopes dont je me demande encore ce matin quel genre de moquette les garnissait…