Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 12 juillet 2010

L'odalisque du Louxor

Finalement, le slogan avait raison, qui aboyait sur les murs en Mai 68 « La publicité vous prend pour des cons, la publicité vous rend cons ! ».

J’en veux pour preuve la promotion d’un film qui s'affiche en quadrichomie sur les flancs des bus et que voici.

Piranha-3D-Affiche-France-369x500.jpg

L’aimable couillon, pardon, « le professionnel de la communication », qui nous a concocté cette merveille se serait donné la peine de jeter un coup d’œil sur un dictionnaire, voire simplement sur Wikipedia, ça aurait foutu sa campagne de réclame par terre illico.

Il y aurait appris, entre autres informations sur ce goinfre, que le piranha est un poisson d’eau douce et que par conséquent sa référence épaisse à une chanson de Serge Gainsbourg avait toutes les chances, au mieux de tomber à plat, au pire de soulever l’hilarité générale…

A moins qu’il ne sache pas non plus que « sea » signifie « mer » en rosbif.
Ce qui ne me surprendrait pas outre mesure, ayant constaté depuis longtemps que ceux qui émaillent à plaisir leur conversation d’anglicismes qui ne sont souvent que des barbarismes connaissaient assez peu la langue de Shakespeare.

mercredi, 30 juin 2010

L’insoutenable légèreté de l'autre...

Ou quand le sens de l'Etat devient le sens des affaires...
Aujourd’hui, foin de choses graves comme le langage des jeunes Anglais dans les rames du Métropolitain.
Non, plus de remarques sur la gravité des effets pervers du jeunisme ambiant, qui conduit les femmes à mal ravauder un physique qui était finalement plus supportable avant les modifications.
Non, ce mercredi je serai plus léger.
Vous rappelez vous « l’Affaire Aranda » ?
Cette vieille affaire dans laquelle fut vilipendé, non le coupable du scandale mais celui qui l’avait dénoncé ?
Eh bien, je sens poindre une histoire du même ordre.
J’apprends ce matin que « Le Canard Enchaîné » et le site « Mediapart » ont dévoilé des choses qui normalement devaient rester cachées.
Que croyez vous que sont les réactions du parti auquel appartient le personnage mis en cause ?
Eh bien, d’une façon qui me surprend à chaque bien qu’elle soit habituelle, le parti hurle à la trahison !

« Il y a une taupe dans le parti ! » pleure-t-on dans les couloirs de l’Assemblée.
« Un traître renseigne la presse ! » gémit un autre dignitaire.
« Et en plus il a des billes ! » s’effraie à juste titre un troisième.
« Nous assistons à une véritable tentative de déstabilisation » pleure le Premier Ministre.

Bref, le fautif n’est pas celui dont le comportement est sujet à caution.
Le coupable est celui qui ose le dire.
Il faut dire qu’après avoir multiplié son salaire par près de trois et s’être payé un avion de 176 millions d’€uros avec nos bons sous de contribuable, notre chef n’a pas l’air trop malin avec des remarques du genre « faut pas utiliser l’argent de l’état pour fumer des cigares  qui coutent un œil».
Je ne dirai rien de celui qui nous explique depuis de longs mois que le vieux coûte cher et en plus vit trop longtemps et que ce n’est pas avec les salaires versés à ceux qui ne sont pas au chômage qu’on va pouvoir assurer les retraites.
Je le laisse tranquille avec une sombre histoire de chèque délicate à expliquer.

Et quand on pense que c’est cet aréopage de tartuffes qui nous exhorte à être honnêtes et économes et veut nous raboter des retraites déjà maigres pour éviter de piocher dans le bas de laine des experts de l’évasion fiscale…
On a beaucoup glosé sur l'ENA.
C'est seulement parce qu'on ne connaisssait pas l'état version HEC...


 

lundi, 28 juin 2010

Perrette et le poteau laid…

Ce matin, je suis allé voir l’administratrice de mon bailleur afin qu’elle ne m’estourbisse point pour cause de brièveté excessive de préavis.
Ce pauvre bailleur a déménagé trois fois depuis que je lui verse des sous chaque mois.
Je dois lui en verser trop puisqu’à chaque fois, son exil l’emmène dans un quartier plus huppé que le précédent.
Il est passé du quartier des assurances à celui de l’Opéra puis vient de franchir une étape en allant du côté de l’Elysée.
Après être passé de l’opulence à la richesse, il se dirige à grands pas vers la fortune.
Avec mon argent…
Et me voici rendu là où mon propos m’amenait.
Il y est encore question de filles.
Le métro qui m’emmenait vers ma sangsue, comme tous les matins de beau temps dans ces quartiers, était rempli de jolies femmes.
Et de gamins pas forcément éduqués de la bonne manière…
Face à moi, deux adolescents. Ils jouaient sur leurs portables en échangeant quelques mots dans une langue qui, quoique venant d’outre Manche n’était absolument pas celle de Shakespeare.
Soudain,  à la station Saint-Augustin, une fois les portes refermées, dans un élan irrépressible, le gamin face à moi dit à l’autre « Eh !  Guess her muff »…

Obéissant à l'injonction, je me retourne donc et, effectivement, on pouvait légitimement se poser la question.
Il y  avait maintenant dans la rame,  telle Perrette, légère et court vêtue et agrippée au poteau une « bombasse » comme disent les djeun’s…

En me voyant me retourner, les deux gamins  mirent la main devant leur bouche, se rendant compte que la remarque n’était pas, hélas, aussi mezzo voce que la bienséance l’exigeait.
Pire encore, ils pensaient, l’esprit farci de légendes concernant l’inaptitude gauloise à la polyglottitude, que personne ne saisirait l’essence de leur fascinante remarque.
Quant à moi, ce blog étant destiné à des yeux bien élevés à défaut d’être chastes, je me garderai bien de vous le traduire...

 

samedi, 26 juin 2010

What a wonderful world...

Le monde est merveilleux, j’en ai la preuve tous les jours.
Non, je ne vous parlerai pas de football (le nombre de femmes qui, en douce, poussent un soupir de soulagement est probablement impressionnant).
Ni de la nouvelle lubie de notre excité qui, après avoir foutu le bordel dans la protection sociale, s’apprête à se rendre célèbre en se mêlant de football.
Non, je ne vous parlerai pas de tout ça.
Quoique…
Et puis non.
Je vous parlerai de ma vision quasiment dantesque de mercredi dernier.
En attendant, derrière l’Hôtel de Ville, le bus qui allait me ramener chez moi, j’étais heureux.
Le soleil brillait, les filles étaient belles.
Habillées comme je les préfère, c’est çà dire pas trop, pas en cosmonaute avec une peau en Goretex, non, avec de la vraie peau.
Donc, les filles étaient belles.
Toutes.
Enfin presque toutes…
Une femme qui espérait me faire croire qu’elle avait vingt ans vint s’asseoir à côté de moi sur le banc.
Non seulement elle n’avait jamais compris que pour avoir l’air jeune, le mieux, c’est quand même d’être jeune, mais pour réparer des ans l’irréparable outrage (silence Racine !), elle avait cru bon de procéder à des modifications au résultat surprenant.
Une poitrine ne coïncidant pas du tout avec le reste du corps.
J’aurais juré qu’elle avait des seins en plastique. Je fus même étonné de ne pas entendre « ploc » quand elle me heurta légèrement en s’asseyant.
Lorsqu’elle se tourna pour s’asseoir, mon œil expert remarqua qu’elle avait la fesse triste comme un jour sans pain, tombante, sans âme et surtout sans attrait…
Je la détaillai du coup un peu plus.
Je compris brusquement le cauchemar d’Athalie (merci Racine) lorsque, relatant son rêve, elle dit :
« même elle avait encore cet éclat emprunté
dont elle eut soin de peindre et d’orner son visage. »
L’éclat en question avait un aspect étrange. Je suppose que pour sacrifier à la mode elle s’était  fait implanter sur la figure les fesses, qui du coup lui manquaient. Le problème, enfin celui là, était que ces joues de fesses ressemblaient à de la joue de lotte fatiguée.
Le front, lui, avait aussi ce côté plastifié qui montre que l’abus de Botox n’est pas bon pour le design.
Quant aux lèvres…
Ne parlons pas de lèvres qui avaient le double du volume normal, le triple du volume habituel chez une sexagénaire.
Bref, on eût dit une carpe.

J’en ai finalement déduit qu’il n’y a rien de tel que des retouches mal faites, abusives et inutiles pour manquer son but à coup sûr.
J’aurais aussi appris à l’occasion que les lèvres de mérou peuvent donner un look de morue…

 

mercredi, 23 juin 2010

Il nous reste Lisieux pour pleurer...

P6030040.JPG

Bon, à mon âge on saute ce qu'on peut.
Alors ce mois-ci je saute le pas.

Après six décennies d'attachement viscéral à Paris, malgré une trentaine d'années d'infidélités à vivre un peu partout dans le monde, nous avons décidé, moitié et moi et, étonnamment, cette fois autant l'une que l'autre, et un peu forcés par les évènements et le prix du marché d'aller vivre ailleurs.

Nous nous expatrions à Caen.
Dans une chouette maison de pierre.

Il y a un jardin qui n'attend que nous pour se transformer en jungle inextricable.
Il y a un garage qui n'attend que moi pour se transformer en antre de bidouilleur fou.
Il y a un grand séjour qui n'attend que nos disputes à propos du choix de ce que nous allons écouter et nos chamailleries à propos du niveau auquel l'écouter.
Il y a un escalier qui ne demande, comme celui de Mab, qu'à vérifier la solidité de nos cols du fémur.
Il y a trois chambres, parfaites pour accueillir la petite pendant les vacances scolaires, chambres que nous pourrons mettre à profit le reste de l’année pour y faire dormir en 3x8 une douzaine d'immigrés pour 300 € mensuels par personne et par tranche de huit heures. (à la première rouspétance, hop ! balancé à notre chef des remplisseurs de charters).

De quoi alimenter une retraite qui ne demande qu'à devenir dorée grâce à l'exploitation, aussi éhontée que répandue, de la misère humaine.

Bon, ce n'est pas Versailles, mais c'est assez sympa de trouver, pour moins cher qu'un studio à Paris, une maison de pierre avec trois chambres, un grand séjour, un garage, un jardin et à dix kilomètres de la mer.

Et Caen est une ville quasiment civilisée puisqu’il y a même une Fnac et un Monop'.