lundi, 08 novembre 2010
O.Wilde avait raison.
Qui écrivait « le cynique connaît le prix de chaque chose et la valeur d’aucune ».
Il devait prévoir M6 hier soir pour l’écrire.
Je viens en effett de voir un type sur la 6.
Ce paysan est allé en Ukraine pour échapper à l’absence de terres disponibles, de travail et du coup, à la misère.
En soi, c’est louable.
Seulement voilà, arrivé en Ukraine pour faire de la culture, il récupère un kolkhoze abandonné et ce type commence à se plaindre de tout : des délais, de l’administration, de la banque par où il doit passer pour acheter un tournevis, de ses employés qui bossent mal (vu ce qu’il les paie pour « ne pas se singulariser des employeurs de la région », ce n’est pas étonnant…), etc.
Là où je sors de mes gonds, c’est quand ce type, qui finalement doit sa vie à la famille qui lui a prêté les sous pour s’établir, commence à porter des jugements malvenus, et pour tout dire aussi stupides que cyniques, sur les gens du coin qui l’a adopté.
J’ai eu l’impression d’entendre la campagne présidentielle de 2007 bégayer pendant sa visite au marché local.
D’abord « bling-bling » il commence par « Ici, on a cent fois le niveau de vie des gens qui vendent leurs produits sur le marché ».
Il poursuit son étude ethnologique par « ici, les gens qui vendent, sont des gens au chômage ou retraités, c’est beaucoup moins cher que chez nous » (en France).
Emporté par un élan sociologique particulièrement humaniste , il persiste « C’est normal, ici il n’y a pas de RMI, d’ASSEDIC, du coup les gens n’ont pas une mentalité d’assisté ».
Quand on sait que ce type à tapé sa famille et ses amis pour aller exploiter un paquet d’hectares et quelques Ukrainiens et qu’il crache aussi bien sur le pays qui l’a accueilli que sur celui qui l’a vu naître, soigné, éduqué et nourri, je suis effrayé par la direction que prend notre monde.
Déjà qu’hier en ouvrant mon navigateur j’ai lu que les insectes avaient fait économiser « 47 milliards de $ en préservation de l’environnement, pollinisation et traitement des déchets aux USA », inutile de vous dire qu’avec l’émission de ce soir, je suis effondré quand je vois qu’on a transformé une civilisation marchande en société mercantile, où l’on a remplacé l’émulation par la compétition et le souci de l’autre par un individualisme forcené.
Est-on encore capable de qualifier quoi que ce soit, au lieu de ne faire que quantifier, et uniquement en termes monétaires ?
Bref, est-on encore capable de compter autre chose que du pognon ?
De prêter attention à la valeur des choses plutôt qu’à leur prix ?
10:56 | Commentaires (9)
vendredi, 05 novembre 2010
C'est quoi cette bête ?
22:43 | Commentaires (14)
lundi, 01 novembre 2010
Au bord d'elle je vais méditer...
Je parle de la vieillesse bien sûr, et pourquoi ?
Eh bien, hier soir, j’écoutais d'un oreille distraite la télévision en vous lisant, persuadé qu'il s'agissait d'une émission comique.
Enfin c’est ce que j’ai cru jusqu’à ce que j’entende Heure-Bleue me dire « Eh ! Minou écoute ça, c’est pathétique ! ».
Et là, je suis tombé de ma chaise ! J’ai vu et entendu Leny Escudero esquinter irrémédiablement « Ballade à Sylvie », une romance qui avait ravi mon cœur d’adolescent. Du coup, j’ai jeté un regard sur l’écran noir de mes nuits blanches et j’ai été effrayé par l’idole de mes treize ans.
Quand je constate ce qu’est devenu celui qui me comprenait si bien quand il chantonnait « Pour une amourette » je comprends Henri de Montherlant…
Mais il y a pire !
Accroché par le nul qui animait l’émission, j’ai eu envie d’acheter un youpala pour Alain Barrière.
Mais le sommet à été atteint par Michèle Torr lorsqu'elle tenta de nous faire croire qu’on lui a pris ses dix-sept ans il y a six ans…
Comme si on ne savait pas que Christophe lui avait fait un gamin il y a quarante et quelques années.
Je me demande si je ne vais pas éteindre la télé avant qu’on ait droit à un ballet de Claudettes soufflées et que je ne me suicide à l’idée d’avoir fredonné des trucs pareils.
En plus, toutes et tous chantent faux que c’en est une véritable calamité, un truc à faire comprendre les forcenés du jeunisme.
Même Fabienne Thibault y est allée de son expiration. D’aucuns ont dit « Elle a bien vieilli », ils ont dû vouloir dire « trop »…
On devrait forcer Eric Woerth –même à lui il est impossible de le faire de bon gré…- à regarder cette émission.
Là, au moins, il comprendrait que repousser l’âge de la retraite est une ineptie sans nom.
Non seulement c’est injuste pour toutes les raisons exposées lors des manifestations mais surtout pour ceux qui achètent les billets de leur concert.
22:45 | Commentaires (17)
mardi, 26 octobre 2010
Tant qu’il y aura des gnomes.
J’adore la propension à se tirer une balle dans le pied des « élites françaises ».
A propos des grèves du raffinage, un patron du monde de la logistique vient ainsi d’affirmer dans mon poste « qu’on se rendait compte qu’on pouvait restructurer toute la filière du raffinage français vu que les pétroliers européens faisaient les yeux doux à la France depuis qu’on avait depuis quelques jours importé les deux tiers de notre consommation journalière et qu’il n’y avait pas de pénurie avec huit raffineries sur douze à l’arrêt ».
J’attends avec impatience le prochain brillant cerveau qui nous expliquera doctement « qu’avec les transports actuels et le faible coût de la main d’œuvre dans les pays du tiers-monde, la France « peut tourner normalement » sans Français ».
C'est vrai ça, on peut acheter de la viande, des céréales et des légumes ailleurs et pour « moins cher ».
On le fait déjà pour la plupart des biens de consommation, c’est d’ailleurs pour cela qu’on traîne des millions de chômeurs…
Avec toutefois un détail : à qui va-t-on vendre tous ces merveilleux produits d’importation ?
Parce que, même « pas cher », « pas cher » c’est trop cher quand on n’a pas un sou.
C’est le genre de raisonnement qui conduit un pays à être (mal) nourri par l’aide internationale, comme Haïti, une poignée de nantis accaparant toute la richesse et maintenant un calme relatif avec des tontons macoutes.
Les autres pays étant finalement heureux de s’en tirer à si bon compte. Pensez donc, donner quelques centaines de milliards d’€uros pour nourrir des Français qui les concurrençaient en gagnant près de deux mille milliards d’€uros, c’est une affaire…
Ce sont les banquiers qui vont être contents.
Ils vont pouvoir continuer à emprunter à la BCE de l’argent à moins de 1% d’intérêt et le placer sur les marchés internationaux pour en tirer 12% de profit entièrement protégés par le bouclier fiscal et la « comptabilité créative » concoctée par des fiscalistes de haut vol (!).
C'est bien plus rentable que le risquer dans des PME qui risquent le dépôt de bilan à chaque commande d'une boîte du CAC40...
Bon, pour ce qui est d’acheter une baguette en sortant du bureau, le trader sera un peu embêté, mais comme on dit quand on cause économiste « faut c’qu’y faut »…
On nous dit à longueur de discours d’économiste et de porte parole de la majorité que « le Français coûte cher » ( traduire : ces salauds veulent être payés pour le travail qu’ils font).
Ces gens là se rendent-ils compte qu'ils nous font passer d'une civilisation marchande à une société mercantile ?
Je trouve quant à moi, que la rapacité de ces gens là me coûte de plus en plus cher…
09:40 | Commentaires (5)
mercredi, 20 octobre 2010
Mères d’alors…
La grève donne des idées.
Voire de vieilles idées.
Un mouvement de femmes, remarquant que les femmes, qui sont les premières punies par cette réforme, sont aussi les mères de ceux qui paieront les futures retraites a proposé de « faire la grève de la reproduction ».
Ainsi, le célèbre « Je ne tendrai plus mes mules vers le plafond ! » de la pièce d’Aristophane reviendrait sur le devant de l’actualité 2500 ans après sa création…
Ce slogan aurait de la gueule et serait au moins aussi explicite que ce que clamait une banderole ces temps-ci : « Carla ! Nous aussi on est baisé par Nicolas ! »
Le pauvre Nicolas en question ne pourrait y être sensible, persuadé qu'il est qu'il n'y a rien de bon de beau ou d'utile créé avant les années quatre-vingt années merveilleuses qui ont vu naître la prééminence du fameux « marché » sur l'homme, alors vous pensez, Lysistrata...
08:58 | Commentaires (7)