mardi, 16 mars 2010
On nous mène en bas taux...
Je reçois régulièrement dans ma boîte de mail des « news letters » de canards d’immobilier.
J’en reçois aussi d’autres journaux qui me confortent dans l’idée que nos gestionnaires – naïf que je suis, j’allais écrire « nos gouvernants » – défendent certes les intérêts de quelques Français, mais manifestement pas ceux de la majorité d’entre eux.
En ces temps de disette locative, les nouvelles éclairent d’un jour particulier les difficultés des locataires et des aspirants locataires.
Mr Benoît Apparu nous indique, après les demandes des organisations de locataires, « qu’un moratoire sur les expulsions serait un très mauvais signal envoyé aux propriétaires », ce que je veux bien croire.
J’imagine assez bien la détresse de l’actionnaire qui diversifie ses investissements et se trouve en butte aux difficultés de règlement de son locataire.
Ce pauvre actionnaire voit d’un côté ses dividendes augmenter grâce à un « plan de sauvegarde de l’emploi » qui vient de jeter son locataire au Pôle Emploi et, horrible verso de la médaille dorée, le même locataire ne peut plus payer son loyer…
L’émotion frappant d’un coup les milieux de l’immobilier, notre secrétaire d’état au logement se précipite au secours des vainqueurs en répondant aux demandes des associations :
«Samedi, plusieurs milliers de personnes ont manifesté pour réclamer la mise en place d’un moratoire sur les expulsions locatives. Pourquoi êtes-vous contre cette idée?
Pour une raison de pur pragmatisme. Il faut respecter le droit de propriété. C’est un droit constitutionnel. Comment réagiraient, demain, les propriétaires si on leur interdisait le droit d’expulsion? Ils diraient : «OK. Je prends moins de risque. Je ne loue plus mon bien à des foyers modestes». Cette décision serait contre-productive dans la politique du logement. Et puis, il y aurait un effet d’aubaine. Je pense que certains locataires arrêteraient directement de payer leur loyer, s’il n’y a plus la menace de l’expulsion.
Mais trouvez-vous logique qu’on puisse expulser des locataires alors qu’ils sont éligibles au droit au logement opposable?
Je comprends le côté absurde de la chose. On risque d’expulser un locataire qui ne paye pas alors que le préfet doit lui trouver un logement d’urgence. Mais là aussi, si on interdit les expulsions, il y aura un effet d’aubaine. Tous les locataires entameraient une procédure de droit au logement opposable afin de ne pas être expulsé. Je n’oublie jamais qu’entre les préfets et les locataires, il y a les propriétaires. Ce n’est pas illogique qu’un propriétaire veuille récupérer son bien pour loger sa fille, ou son fils... »
Que nous soyons gouvernés par des gens dont manifestement le sort de la majorité des Français n’est pas le souci principal, soit.
Mais qu’un de ses représentants nous jette à la face que le locataire est une engeance prête à toutes les magouilles pour ne pas payer son dû est scandaleux.
En d’autres temps, un député de l’opposition aurait franchi les travées de l’Assemblée au pas de course pour baffer l’insolent !
Tout ceci ne serait qu’une insulte de plus des nantis (non, non, pas les retraités de la SNCF…) à l’endroit du bas peuple si une autre nouvelle, autrement réconfortante ne venait remonter le moral de ces nantis toujours prompts à gémir sur la cherté de ce qu’ils achètent et la modicité de ce qu’ils louent.
En effet, parmi mes mails, je découvre avec intérêt que si vous achetez un appartement en profitant des avantages de la loi Scellier, votre appartement sera payé à raison de 13% par vous, 50% par le locataire et 37% par le contribuable sous forme de déductions fiscales et de prêts à taux réduit ou nul.
Ergo, si votre locataire à la chance d’être le contribuable moyen, il aura la chance d'avoir, au bout de huit ou quinze ans, payé 83% de l’appartement qu’il occupe sans jamais en être propriétaire.
On comprend bien que toute tentative visant à faire payer plus de 13% de son bien à un bailleur est un très mauvais signal.
Imaginez un peu que le locataire ne paie plus 50% du bien, pire encore, que nos impôts ne servent pas à régler 37% de l'addition !
Ce serait un vrai scandale...
14:09 | Commentaires (6)
mardi, 09 mars 2010
Ca va être ta fête, Madame.
Ces gens en situation irrégulière ont tous les culots.
Regardez cette jeune fille, battue régulièrement par un frère sévère, mais juste.
Un homme qui sait ce qu’est l’honneur, un truc avec lequel on ne badine pas.
Et pour cause, le badinage y est l’atteinte la plus courante semble-t-il.
Bref, cette jeune fille, estimant qu’elle a l’âge de badiner comme bon lui semble, en a assez de se faire corriger comme une gamine maltraitée.
Elle se rend donc chez les pandores
Et paf ! Elle se voit offrir une nuit dans les locaux où elle sera enfin à l’abri de son fraternel censeur et un voyage touristique à titre de consolation.
Et elle se plaint !
Mais de quoi se plaint-elle celle-là !
Elle vient chez les pandores, se plaint qu'on la bat.
Pour la mettre hors d'atteinte de son tortionnaire, on lui paie un voyage en avion pour le Maroc.
Et que fait-elle ? Elle râle !
Aaahhh la la... Ces bonnes femmes ! Jamais contentes !
Enfin, bonne fête quand même...
08:23 | Commentaires (11)
dimanche, 07 mars 2010
Le duo des gnomes (c’est mauvais, je sais, mais je ne peux résister…)
On en apprend tous les jours…
J’ai imprudemment jeté un œil sur le journal « Le Monde » daté de samedi pour apprendre quelque chose. C’est du moins ce que j’espérais.
Et j’y apprends en effet quelque chose de stupéfiant !
Balzac aurait écrit un bouquin sous le pseudo « Emile Zola », Nana que ça s’appelle.
C’est du moins ce que prétendent M.S. et S.K. (on comprend mieux les déboires de la SG, c’est sûrement le patronyme qui veut ça…)
J'y lis en effet:
« La vision des aisselles touffues de Laetitia Casta dans le film de Pascal Thomas, Le Grand Appartement (2007), avait provoqué un certain émoi. L'actrice avait défendu ce choix personnel, soutenant que "le poil, c'est très érotique". C'est ainsi que le voyaient les grands auteurs. "Lorsque Nana levait les bras, on apercevait, aux feux de la rampe, les poils d'or de ses aisselles", écrivait Balzac. Aujourd'hui, le corps se doit d'être uniformisé, hygiéniste et juvénile. »
Vous doutez ?
Regardez là...
Si le corps se doit d'être cultivé, il semble bien vu que le cerveau soit en friche...
Et dépêchez-vous avant qu'un journaliste du Monde un peu plus attentif au cours de lettres ne s'avise de faire corriger la chose.
PS: Le Monde vient de corriger l'édition Web, il ne vous reste plus qu'à le lire dans l'édition de samedi, que vous trouverez dans n'importe quel bistrot ou maison de la presse...
J'ai peur, en publiant un scan de l'article en question, de tomber sous le coup de la loi Hadopi.
09:35 | Commentaires (7)
vendredi, 05 mars 2010
Le choix des maux, le choc des fautes.
Le samedi matin, j’écoute « Rue des entrepreneurs », parfois avec plaisir, parfois avec intérêt et parfois, comme samedi dernier, avec agacement.
Il était question de « l’évolution des mentalités d’achat dans un contexte de crise ».
On sent déjà pointer le moment d’anthologie dans la vie de la radiodiffusion.
Et ça ne rate pas.
La phrase d’introduction de cette merveilleuse interview d’un « renifleur de tendance », ce « releveur de signaux faibles », en fait un pipoteur de marketing, me laisse pantois : « On doit commencer à s’interroger sur qu’est-ce que c’est qui va »…
La suite montre assez clairement que les « signaux faibles » sortent directement d’un EEG de futur consommateur.
Le type d’EEG qui montre que, dans beaucoup de cas et pour le plus grand bien de la Sécu, point n’est besoin d’appareils coûteux. Une règle suffit…
La suite du discours me fait douter de tout ce que j’ai pu apprendre au cours de longues études.
Je me surprends à me demander si l’acte fondateur qui a présidé à l’entrée de l’espèce humaine parmi les espèces dites « intelligentes » n’est pas, contrairement à ce que prétendaient Pascal et Descartes, « penser » mais plutôt « acheter »…
Je suis peu enclin à m’enticher de la mode.
Nous avons tous pu constater que si on porte les mêmes choses assez longtemps, on est « à la mode » au moins une fois par décennie.
Ce qui fait que si je me sens peu concerné par le fond du discours de mon estropieur de grammaire, je me sens tout à fait consterné par sa forme…
08:53 | Commentaires (5)
lundi, 22 février 2010
Commentaires sur les guerres d’ego…
Aujourd'hui, j'ai décidé (pas de raison que seul « Machin » ait le droit de décider) de ne pas être « consensuel ».
On ne peut décemment m’accuser de sympathie envers le césarisme, fut-il démocratique.
D’ailleurs, ma position de ricaneur face à l’idée d’un homme fort, avalisé par « le peuple » et « leader charismatique », sort renforcée à la lecture d’un articulet plein de fautes (c’est une denrée courante sur Y..o Actualités).
C’est à propos de l’organigramme 2010 de l’UMP.
Et là où je crains fort un retour en force du césarisme, c’est quand à la tête du parti de la majorité, et encensant le président à grands cris, on trouve cinq ministres en exercice, dont deux Ministres d’Etat,une secrétaire d'Etat et un ministre des étrangers.
J’en étais resté naïvement à une époque, de plus en plus lointaine semble-t-il, où le Président et son gouvernement étaient censés être au service de tous les citoyens du pays, où le Président et ses ministres abandonnaient illico, dès leur élection ou leur nomination, toute activité partisane ou position dans le parti dont ils étaient issus pour se consacrer à leur tâche au service de tous.
Eh bien, je dois déchanter et m’inquiéter.
A partir de dorénavant, ce sera comme désormais, le Président décidera, le Parti obtempèrera, et, pour être sûr que le Parti suivra, ses vice-présidents seront « élus » avec 90% des suffrages et seront directement choisis parmi les membres du gouvernement.
Quelle importance si ça nous mène à une « dictature soft », de moins en moins « soft ».
Si notre illuminé derviche pressé se penchait un peu sur son boulot, il se serait aperçu qu’il a prôné un système au moment où il craquait de partout.
Il se serait aperçu qu’il nous y emmène à marche forcée au moment où le système s'effondre.
Que le président qu’il avait pris comme modèle a renié le système en question pour cause de crise gravissime du système.
Bref, notre chef à nous (béni soit son nom) non solum errat, ce qui est humain, sed etiam perseverat, ce qui est diabolique...
Pire encore, il est aveugle et sourd, ce qui est bien emmerdant quand on conduit.
Surtout quand on conduit un pays.
Heureusement que, grâce aux talents diplomatiques de la direction de Total, il n’aura bientôt plus d’essence…
09:58 | Commentaires (9)