Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 16 juin 2010

Le pull-over pas blanc.

Rien à voir avec Graziella ni Lamartine.
Donc, cette histoire de pull-over...
Ma mère, toujours elle, avait un goût marqué pour le « vert bronze ».
Un goût malheureusement tenace et entaché chez elle d’un probable défaut qu’un ophtalmo aurait appelé « distorsion chromatique ».
Ce qu’elle pensait être  « vert bronze » était en fait une sorte de « caca d’oie métallisé »…
Ça n’aurait pas été bien grave si elle n’avait été persuadée d’être en outre une fée du tricot.
Et c’est là que la conjonction de ces deux erreurs d’appréciation amenèrent ma mère à des extrémités regrettables.
Moi qui, depuis presque toujours, avait un goût affirmé pour le vert dit « vert Empire » et le « rouge Hermès », me vis dès l’école maternelle forcé de porter d’horribles pull-overs « vert bronze modifié maman 1952 ».
J’avais beau les « perdre », ma mère était persuadée qu’on les avait volés à son fils.
« Ce n’est rien mon chéri » me câlinait-elle (c'était une vraie mère, elle était indigne mais c
âlinait et talochait beaucoup).
Et elle m’en tricotait un autre.
Le modèle était immuable, descendant au nombril devant, malheureusement à mi hauteur de poitrine derrière, un col « dégueulant » en matière de « col roulé ».
Les plus anciens d’entre vous -les femmes, par je ne sais quel miracle de la nature ne sont jamais anciennes, nous on devient vieux, elles, à peine si elle mûrissent- se rappelleront avec émotion ces « paletots » tricotés avec plus d’amour que de talent et surtout retricotés avec des laines détricotées cent fois qui font que le tricot ne peut avoir de tenue ni, quand par hasard il en a, la conserver plus de deux minutes.
Eh bien imaginez-vous un pull de ce genre, tel que décrit plus haut, à bonne longueur devant, trop court derrière, parfois l’inverse.
Toujours avec des manches arrivant soit à mi-avant-bras, soit à mi-mains, parfois les deux sur le même pull-over.
Et, toujours et encore ce p… de « vert bronze » !
Ces pull-overs avaient tous un avantage économique évident qui eût dû limiter la production à un seul exemplaire dès l’entrée à l’école maternelle et m’emmener jusqu’au service militaire.
Au bout de quelque temps, assez peu en fait, ils grandissaient.
Et bien plus vite que le porteur qui, du coup voyait se transformer un pull-over épais et mal foutu en une robe mince et toujours mal foutue.
Le truc « dégueulant » qui arrive à mi-cuisse au bout d’une semaine.
Vous commencez à entrevoir la géhenne dans laquelle l’amour maternel m’aurait plongé jusqu’à mes seize printemps  si je n'avais pas « perdu » régulièrement ces pulls bizarres.
L’aimant à quolibets, entièrement fait maison.
Après, comme je me fichais (et me fiche encore) de ma mise mais dans certaines limites tout de même, je jetais sans trop d’états d’âme, oubliais dans le métro, le bus ou à la fac, les pull-overs toujours « volés, j’en suis sûre, par des jaloux mon chéri, je vais t’en refaire un »…
Mais finalement, je m’en suis plutôt moins mal tiré que mes sœurs qui se sont vues, presque jusqu’à la fin de leur scolarité, affublées de blouses taillées dans les chemises de l’aînée pour la cadette, et retournées et rebâties avec celles de la cadette pour la benjamine.
Moi au moins, les miennes étaient achetées.
Bleu roi, avec un liseré rouge et pas cher, certes, mais achetées.

samedi, 12 juin 2010

Tout sur ma mère

doisneau.jpg

Je vous ai déjà parlé de ma mère ?

Non ? Il me semblait bien que non.
Eh bien je vais continuer encore un instant…
Et vous parler plutôt d’une sombre histoire de blouse bleue et de pull-over vert.
Et c’est là que vous allez voir que Mr Sabatier –mais non, pas celui de la télé, l’autre, celui de l’Académie- est un aimable narrateur avec ces histoires d’allumettes suédoises mais bien loin d’avoir l’envergure littéraire de votre serviteur.
Donc, cette histoire de blouse.
Quand feue ma mère (on dit pas « ma maman disparue » aujourd’hui ?) sous le prétexte futile d’une dégradation monstrueuse de mon langage dès l’entrée à « la grande école », décida qu’il n’y avait rien de mieux pour mon avenir que m’envoyer passer quelques années chez les Maristes.
Une vraie bande de fondus, ces derniers, mais bon, on n’avait pas le droit de dire « merde », ni « con » ni « chier », bref, le goulag…
Il faut avouer que déjà Le-goût-des-autres perçait sous Minou comme disait Victor.
La maternelle à peine quittée, un trimestre avant mon sixième anniversaire, j’échouai pour une semaine en CP avant que d’être envoyé en CE1 pour cause de brillance intellectuelle.
Cette dernière, en moins d’un mois, s’avéra un leurre. J’apprenais en effet plus aisément le langage du charretier que celui de Molière.
Suite à une remarque à ma mère assez peu élégante pour qu’elle la ponctuât d’une calotte, il fut décidé de m’envoyer en prison pension pour y apprendre à parler et à penser.
Pour le second terme, ce fut un échec patent.
Et c’est là que cette blouse intervient.
Pour aller passer quelque temps sur la paille humide des cachots en pension, il fallait un trousseau.
Dans ledit trousseau il était bien vu de glisser trois blouses, si possibles discrètes et n’incitant pas à se distinguer de ces camarades.
Ma mère, persuadée malgré tout que justement je me distinguais de mes camarades, acheta un lot de blouses, autrement promises à Emmaüs, j’en suis sûr.
Les moins gamins d’entre vous se rappellent sûrement ces blouses d’écolier, grises, sans âme, mais pourvue de poches gigantesques permettant de stocker sans faiblir deux kilos de billes au bas mot.
Eh bien, mes trois blouses n’étaient pas de ce genre.
Quand elle m’amena à la prison au pensionnat, le frère économe qui cumulait les fonctions d’économe, de linger et de préfet de police, nous accueillit dans son bureau du rez-de-chaussée, avec une vue imprenable sur la cour de récréation. Ce détail a son importance.
Et c’est là que ça a commencé à déraper.
Tandis que les vétérans de l’incarcération les « anciens » se pressaient à la vitre du bureau pour voir « le nouveau qui arrive en cours de trimestre », ma mère, Jézabel, devant eux s’est montrée, comme disait Jeannot. Elle ouvrit ma valise, en sortit une blouse…

Bleue ! La blouse était bleue !
Pas le bleu marine foncé discret, non. Bleu roi !
Sans les larges revers habituels des blouses grises « normales », non, une espèce de liseré montant rouge.

Oui, rouge vermillon le liseré !
Avec une fermeture comme celle des blouses de dentiste, sur le col. Un Mao avant l’heure !
L’accueil de mes codétenus camarades s’annonçait risqué.
Le frère économe, lui, se passa la main sur le visage, l’air presqu’aussi désespéré que moi.
« Euh, un peu trop voyant, non, Madame ? »
« C’est ce que j’ai trouvé dans mes moyens, mon père » rétorqua ma mère d’une voix qui n’est pas sans rappeler celle de Lara Fabian quand elle dit qu’elle aime.
Voilà ce que ma mère avait fait.
Moi qui –à l’époque du moins- ne rêvais que me noyer dans la masse enfantine, et sans faire de vagues, j’étais effondré.
Pour ce qui est de ne pas se distinguer de ses camarades, c’était une réussite toute relative.

Je crois bien que c’est à ce moment que je me suis enquis de ce que pouvait être la psychanalyse.
Plus tard, j’ai lu sur le sujet.
Et c’est pourquoi aujourd’hui je peux vous l’affirmer haut et fort.

Sigmund Freud s’est lamentablement vautré.
Ce n’est pas son père qu’il faut tuer.

C’est sa mère !

Je vous parlerai des pull-over (je n’ai jamais su mettre ce foutu mot étranger au pluriel…) dans un prochain billet…

mardi, 08 juin 2010

Je hais le foot et je vous plains, mesdames !

Je suis un frère d’arme de Karmara.
On nous saoule depuis plusieurs jours avec un évènement qui va me gonfler pour les quatre ou cinq semaines à venir.
 Au moins une chose m'amuse: Les marchands de télé qui nous jurent qu'ils rembourseront si vous êtes assez nunuches pour vous endetter « si l'Equipe de France remporte la Coupe du Monde ! » le superbe écran plat qui couvre la moitié du mur du salon (pas les petits, faut pas déconner) acheté pour l'occasion.
Au vu des premiers résultats, Carrouf et Auc... peuvent respirer, ils ont échappé au bilan désastreux qui accompagne souvent les paris stupides...
Pendant ce temps là, Karmara râle, jamais contente. Peut-être pas ravie de
devoir bosser jusqu'à 78 ans pour financer le salaire des footeux voir ses soirées télé gâchées ?
Egoïste va !
Au lieu de penser à toute la pub dont les media vont pouvoir nous abreuver pour l'occasion la chance inouïe offerte à notre pays de voir enfin le bout du tunnel.
A la croissance des revenus de la publicité et de la rentabilité des media qui la diffusent  qui élimine le chômage et assure le financement des retraites.
Si ça ne sauve pas la presse écrite, c'est à désespérer de tout.

En plus elle devrait  imaginer le nombre de binouzes englouties par nos sportifs de comptoir avachis devant des écrans à deux SMIC bonheur des enfants voyant enfin en vrai ce que veut dire « mens sana in corpore sano ».
Qu’elle pense aussi à toutes celles qui vont recevoir un pain de la part d’un mâle bourré à la 8.6 et frustré par un penalty en faveur de l’équipe adverse contempler d’un oeil attendri le mari heureux comme un gamin à la récré.
Certes, il ne fallait pas rire quand le goal s’est vautré au moment de rattraper ce foutu ballon, mais bon, ça va faire croître « parce que je le vaux bien »  rien que sur le fond de teint !
C’est aussi  sans compter les juteux intérêts perçus sur les prêts consentis par les usuriers habituels l’aide des banques à l’économie réelle pour acheter ces écrans
Et, à coup de crédit sur 48 mois, paf ! A peine l’écran plasma payé, la nouvelle coupe du monde arrive qui justifie l’achat d’un nouvel écran. LCD celui-là.

Allons, enfin, mesdames, soyez optimistes et joyeuses !
La crise est enfin vaincue grâce à l’élan barbare et le goût pour les gladiateurs et la castagne  l’esprit sportif qui saisit périodiquement le monde.
Qu’est-ce qu’un œil au beurre noir, le vomi sur le canapé qui s’accorde si bien avec les trous de mégot dans les coussins peu de désordre,  devant cet élan de mâle fraternité ?
Sans compter qu’à chaque but victorieux vous aurez droit au petit coup vite fait, celui qui sent la bière célèbre « câlin du footballeur » (Droit au but, sans les mains, et du coup ( !), pour elle, sans le pied…)
Le prix à payer est finalement dérisoire.
Enfin, pour le sportif, parce que pour vous…

 

mardi, 01 juin 2010

Tous les péchés d’Israël.

L

e monde soupire enfin, il a une bonne excuse pour ne pas parler de « la crise ».
Mieux, il a trouvé un coupable. Un qui a l’habitude, en plus. Le pied, quoi…

Le juif étant entraîné tout petit à la culpabilité,  c’est quasiment péché de tirer sur cette ficelle,  mais il est si difficile de résister. Surtout à la tentation. Et plus encore quand ça donne bonne conscience pour pas cher à celui qui accuse.
Quant à moi, je remarque assez benoîtement qu'Israël a commis en l'occurrence quelques erreurs.
Le problème n’étant pas que ce sont des erreurs mais qu’elles sont assez voyantes.

- Quel que soit le but visé, on évite d'attaquer des bateaux dans les eaux internationales (c'est quand même de la piraterie).
- Casser les hélices des bateaux aurait suffi, les remorquer jusqu'à Ashdod aurait été plus aisé et plus discret que tirer dans le tas.
- Des soldats de métier qui tirent sur des civils dans les eaux internationales est du plus mauvais effet.
- Invoquer après coup l’appartenance des passagers à Al Qaeda est tout de même un poil audacieux dans la mesure où les bateaux embarquaient quelques députés européens.
- On évite de dire que « la censure militaire interdit de donner les informations », après, invoquer la démocratie prend un côté Tartuffe assez risible.
-Et surtout, on muselle sa presse, ça évite qu’elle se déchaîne et ricane sauvagement sur « l’armée la plus morale du monde », même le Jerusalem Post (l’équivalent de notre Figaro avec Frédéric Lefebvre en éditorialiste) y est allé de sa critique.

Bref, ce fut une opération mal préparée, mal embarquée (!) et qui a mal tourné.
Cela dit, comme d’habitude, les détracteurs les plus virulents ne sont pas les mieux placés pour en faire la remarque.
Traiter d’assassins, de nazis et autres noms d’oiseaux, les militaires israéliens pour avoir tué une dizaine de civils est certes compréhensible.
Ça l’est moins venant de gens qui ont pris la détestable habitude de considérer comme un fait d’armes remarquable de tuer régulièrement par dizaines des gens qui se rendent bêtement au boulot en bus…
Bon, à part ça on ne va quand même pas être surpris des agissements d’un gouvernement d’extrême droite. Ils ont l’habitude de ne pas régler les problèmes en tirant d’abord.

J’accorderai néanmoins un certain crédit à MM Netanyaou, dit « Bibi » et Avigdor Lieberman (le mal nommé…), ils ont en effet le mérite de nous déclasser.

Nous avions la réputation (méritée) d’avoir la droite la plus bête du monde.
Maintenant c’est la droite israélienne…
Notre chef va encore pouvoir se vanter d’avoir amélioré notre image...

 

vendredi, 28 mai 2010

Les zéros sont fatigants.

L’ex-DRH dont je vous ai récemment parlé le confirme : « Je le vaux bien ».

Cet inénarrable champion de l’égalité de tous devant l’effort, prêt à faire payer un peu plus les riches pour préserver les très riches, se rebiffe à la radio ce matin contre la tentation carrément gauchisante de faire que tous, et pas seulement les va-de-la-gueule, fassent des économies.

En effet, que nous dit-il ? Eh bien ceci, selon Le Post:
« 
Non, il ne faut pas baisser le salaire des ministres ! » déclare-t-il.
Et il ajoute :

« Les ministres ont la rémunération la plus élevée des hauts fonctionnaires, donc, si vous commencez à baisser le salaire des ministres, immédiatement vous baissez le salaire des hauts fonctionnaires. Si vous baissez le salaire des hauts fonctionnaires, il n’y a pas de raison de ne pas baisser le salaire de tous les fonctionnaires. Nous ne voulons pas baisser le salaire de tous les fonctionnaires. Par contre nous voulons faire un certain nombre d’économies importantes (...) Moi je fais des efforts au Ministère de l’Education nationale ».
On voit bien là pourquoi il préfère que les élèves fassent du sport, sinon ils remarqueraient trop facilement que l’argumentation de leur ministre en a fait bouler plus d'un au bac philo…
Outre le fait que cette andouille ne sait même pas qu’un ministre n’est pas un fonctionnaire, fût-il « haut », on a tous pu apprécier en effet que la diminution du nombre d’enseignants remplacés par des flics à allégé financièrement le budget du Ministère de l’Education Nationale et alourdi celui du Ministère de l’Intérieur.
Donc, à la lumière de ce qu’on peut constater, pour éviter un effet domino qui peut s’avérer désastreux -surtout électoralement-, il semble qu’il vaille mieux envoyer au Pôle Emploi les ressortissants de « la France d’en bas » et en diminuer les salaires…
Et donc, selon notre champion de l’économie pour les autres, pour éviter de diminuer les salaires les plus faibles, il faudrait préserver les revenus les plus élevés.
Et si un brin de justice voulait que les revenus les plus élevés diminuassent pour augmenter les salaires les plus faibles ?
Ah bon ? Je rêve ?