samedi, 12 avril 2008
Va petit ! Mousse ! (le vent te pousse...)
Ma copine Milky, comme d'hab, se lance dans des manipulations aussi inutiles que dépourvues de chances de succès.
Elle a manifestement besoin d'aide, qu'en ami attentionné je m'empresse de lui apporter.
Milky, je vais maintenant te faire partager mes connaissances d'ingénieur qui eut, il y a un certain temps, des lumières en chimie.
Pour faire du vrai savon, du pas toxique, bio, écolo et tout, il faut et il suffit deux éléments: la soude et l'huile.
Si tu veux faire un vrai savon il te suffit donc d'huile (d'olive si tu aimes le savon odorant, pas besoin de basilic ou de fenouil, l'important c'est son acide linoléique, C18 H32 O2) et d'hydroxide de sodium, plus connu sous le non de soude caustique (NaOH). Magie : CHO+NaOH -> Savon + glycérol.
Tu peux utiliser le glycérol pour ta peau, ça lutte efficacement contre le dessèchement de la peau dû au calcaire et autres désinfectants utilisés pour assrer l'innocuité de l'eau de ville. Tu uiliseras le savon pour faire ta lessive.
Bref, le premier débouche évier en cristaux venu et une bouteille d'huile Puget (pas la peine de foutre dans ta machine à laver un grand cru d'olive italien, faut pas déc...délirer non plus.)
Je te rappelle aussi qu'une machine à laver sur le trottoir, ça pollue autrement plus que 10 g de phosphates dans les égouts. D'autant que je te rappelle que les phosphates sont interdits dans les lessives depuis mars 2007...
Donc, je te donne ces conseils de chimiste uniquement dans le but de t'assurer des week-end studieux où tu pourras fabriquer une lessive inutile et peu efficace, au risque de flinguer ta machine à laver pour cause de mousse trop abondante.
Tu ferais donc mieux de faire ton travail d'apprenti Doisneau au lieu de te livrer à des expériences qui m'ont déjà coûté un oeil, des tas de jeudi en colle et m'ont permis tout juste de gagner ma croûte...
PS: N'oublie pas que le glycérol, outre un côté lubrifiant et liposoluble a une particularité intéressante: en présence d'un célèbre désinfectant, le permanganate de potassium, ça a une fâcheuse tendance à former un mélange dit hypergolique, réaction exothermique d'autant plus efficace qu'on lui ajoute de la poudre d'alu au point que ça devient franchement explosif.
La prochaine fois, si tu as des ennuis avec tes voisins, je te raconterai tout ce que l'on peut faire avec du dissolvant et de l'eau oxygénée (mais pas en présence d'Heure-Bleue, elle va m'engueuler en prétendant que je suis vraiment resté un gamin infernal)...
Je suis d'ailleurs surpris que la plupart des gamins d'aujourd'hui ne fassent pas plus de conneries quand on voit comment le mélange des produits les plus anodins peuvent donner naissance à des expériences aussi intéressantes.
C'est bien fait pour eux ! Z'avaient qu'à écouter en classe !
10:00 | Commentaires (5)
vendredi, 11 avril 2008
Consommez durable !
D'abord, c'est (encore) pas trop cher et c'est bien utile d'avoir au moins un poste sur lequel on peut économiser.
Ensuite, vu la tournure des événements (Milky, là, tu es contente ?), il n'est pas inutile de rappeler que le lapin n'est pas un animal pleutre et insensible.
En effet, il ose entrer dans nos gamelles et s'entend très bien avec ses camarade de cuisson, l'oignon saucier (si ch... à éplucher mais si agréable à souffler dans la figure de sa moitié) et le vin blanc (ce truc qui, une fois cuit, rend la sauce délicieuse mais vous donne une haleine de coyote du plus bel effet si vous tentez un rapprochement avec votre moitié).
Mais, bon, je ne voulais pas vous parler du lapin à la sauce au vin blanc (n'oubliez pas les chanpignons sans lesquels le côté destroy du lapin serait incomplet, quand vous les faites revenir, Moitié veut partir, ça saute partout et vous êtes bon pour lessiver les murs).
Où en étais-je... Ah Oui ! Au fait qu'il fallait "faire des économies".
Malgré ce que nous racontent nos ministres, plus économistes qu'économes, il semblerait que les heures sup' défiscalisées et "déchargisées" coûtent plus cher qu'elles ne rapportent, ( 3.8 milliards d'€ de plus pour les employés, 4.1 milliards de moins pour l'état, je vous laisse deviner dans la poche desquels viennent d'atterrir les 300 millions d'€ d'écart...), les économies c'est finalement nos pommes qui doivent les faire.
Sur la nourriture, sur l'aménagement de nos logements, sur notre habillement, mais surtout sur notre santé.
En effet, la ccopine avec qui je papote quand je vais à mon centre de Sécu me l'a avoué.
Oui, j'ai MON centre de Sécu et je suis obligé d'y aller car il y a toujours un truc qui déconne, le site ne répond pas, ou mal, les données ne sont pas à jour, etc. Ils feraient bien d'acheter des ordinateurs, des vrais, des qui marchent aussi bien que ceux qui nous pourrissent nos boîtes de mail avec des spam.
Bon, revenons à nos lapins.
Je demande donc à la miss de l'accueil :
- Combien de sous m'a-t-on piqués au titre de cette franchise qui, selon Roselyne, ne devait me coûter que 50 € par an ?
- Eh bien c'est très simple : 18 € me dit-elle.
- Ah ? J'avais cru remarquer que c'était plus...
- Bon, en fait, c'est aussi 18 € de plus mais pour vos médicaments.
- Mais, on m'avait dit, Roselyne en fait, que ça me coûterait 50 € par an, pas plus, elle avait même ajouté "tout le monde peut payer 5 € par mois pour les pauv'tits Alzheimeriens".
- Eh bien, je ne veux pas dire que Roselyne vous a b...euh...menti, mais elle ne vous a pas dit, et la Sécu non plus, que c'était 50 € pour les soins et actes biologiques plus 50 € pour les médicaments, donc 100 €.
- Alors comme ça, le seul avantage vraiment intéressant du cancer a disparu ?
Elle, un peu gênée
- Ben voui...Remarquez, si vous êtes diabétique, asthmatique ou cardiaque c'est pareil...
- Ah bon, me voilà rassuré. Mais pourquoi la Sécu n'achète-t-elle pas 10 tonnes de pentobarbital ?
- Euh...Pourquoi ça?
- Ben comme ça, à raison de 10g injectés par malade en ALD, ça permet, pour une somme modique de se débarrasser d'un million d'assurés qui coûtent cher d'un seul coup ! Et Hop ! La Sécu est renflouée. Comme statistiquement, il est probable que ces malades en ALD soient vieux et mariés, conjoints qui ont une pension de misère, en deux mois les conjoints sont morts de faim et le problème des retaites est réglé du même coup !
- Oooohhh ! Monsieur !!!!
En revenant, déçu par la veulerie du gouvernement et à pieds pour voir si Monoprix était ouvert (ces hyènes de caissières prétendent avoir leur part des résultats mirifiques du groupe au prétexte qu'elle sont payées une poignée de lentilles pour 33 H hebdoladaires, feignasses !).
Mon Monoprix est ouvert.
Il n'y avait plus de lapin.
Il n'y avait que quelques clients et quelques caissières.
Il ne restait que les pigeons, en somme...
12:15 | Commentaires (8)
mardi, 08 avril 2008
And, the winner is...
Vous avez sans doute remarqué que les autorités sportives en général, et les nôtres en particulier, ont conservé un relent de pétainisme, une tendance marquée au machisme, au déni de démocratie et à confondre le commerce et le mercantilisme, mâtiné d'une espèce de pleutrerie.
A la lumière de ce que j'ai vu et entendu hier à la télévision, il semble pourtant, qu'avant même l'ouverture des Jeux Olympiques, nous soyions leader dans une discipline non encore inscrite aux JO.
Faisons fi de toute modestie.
Nous avons remporté haut la main la médaille d'or de l'organisation de fiasco !
Cette victoire n'était pas assurée d'avance, forts de notre réputation justifiée de maîtres de l'organisation, nous avions fort à faire.
Heureusement, un entraînement intensif, entamé il y a près d'un an, coachés (z'avez vu comme je suis branché ?) de main de maître par un expert en gamelles politiques et diplomatiques, en promesses intenables, sauf celles qui soulèvent l'indignation, nous permit d'atteindre quasiment sans encombre la plus haute marche du podium.
Certes, il y eut les péripéties habituelles, compagnes inévitables de toute compétition, glorieuse incertitude du sport.
Il y eut les moues désolées des sportifs qui, tels des enfants frustrés d'une belle sortie, se plaignirent du mauvais procès qui leur était fait, arguant qu'il était inique de comparer les souffrances thibétaines (oui, j'ai conservé le "h" d'avant les modifications journalistiques de l'orthographe) et la belle cérémonie qu'on leur avait concoctée.
Il y eut les jérémiades du Comité International Olympique qui alla jusqu'à expliquer le plus sérieusement du monde que l'esprit sportif était bafoué et était quand même autrement important que le fait que la Blanche Cathay avait un petit peu volé leur pays à des gens qui ne lui demandaient rien, c'est vrai quoi, faut vivre avec son temps.
On eut même droit à notre Ministre des Sports nous tançant vertement pour la brutalité des quelques manifestants qui, abandonnant toute retenue se sont jetés sauvagement, nez en avant, sur les croquenots de la force publique.
L'un d'entre eux alla même jusqu'à montrer, avec la complicité d'une presse aux ordres des forces de la chienlit, exhiber une lèvre éclatée, du plus effet sur les écrans de la télévision du pays des droits de l'homme.
On entendit les craintes habituelles des J.M.Sylvestre de service, piaillant que "le marché chinois risquait de nous échapper".
Comme toujours, ces derniers, pauvres andouilles, ne se sont pas encore rendu compte que c'est nous qui sommes devenus le marché de la Chine...
Sommes nous vraiment prêts à tout piétiner pour vendre un Airbus ?
C'est vrai quoi, ces Thibétains et ces paysans chinois exagèrent, ils vont jusqu'à réclamer la liberté d'expression !Pourquoi pas le droit de vote pendant qu'ls y sont ?
Pire encore, ils profitent lâchement d'un évènement de portée mondiale pour se faire entendre.
Quand je vous dit que l'Occident est un mauvais exemple...
D'ailleurs le CIO ne s'y est pas trompé, qui a décidé, dans un grand élan de courage, de supprimer le voyage international de la flamme olympique.
Sans doute pour éviter des remarques blessantes sur ses choix douteux en matière de respect des droits de l'homme.
09:00 | Commentaires (8)
dimanche, 06 avril 2008
L'arnaque...
Sur ma station de radio préférée, j’entends quasiment tous les matins, à l’heure où blanchit la campagne, une compagnie d’assurance essayer de me gruger en me proposant de m’assurer moyennant une remise intéressante à une seule condition : Laisser ma voiture au garage, à la manière de ces compagnies d’assurances santé américaines qui veulent bien vous assurer (entendez : encaisser les primes) à condition de n’être jamais malade (sinon elles vous jettent vers Medicaid).
MSN, porte du véhicule virtuel qui m'amène chez vous, lectrices et lecteurs chéris (ne lésinons pas sur les flagorneries, tout est bon à prendre pour avoir des lecteurs...).indique clairement que "la chasse au pigeon est ouverte toute l'année".
Je viens d’y voir un des fleurons de la technique de ladite chasse.
Un encart publicitaire de la banque Barcl..s avise les foules (naïves et peu curieuses de ce que peu cacher ce petit "*" accolé à l’offre) qu’une offre alléchante leur est proposée :
On y lit " En ce moment, le compte courant Barcl..s est rémunéré à 10%*"
En ces périodes où le pouvoir d'achat ressemble plus souvent au pouvoir de regarder les vitrines en pleurant qu'au pouvoir d'acheter dans les boutiques en riant, l'idée de voir nos sous nous rémunérer plutôt que permettre au banquier de perdre 5 milliards vous a un je ne sais quoi de séduisant...
Votre serviteur, se méfiant d'une banque qui vous propose de rémunérer vos finances vacillantes entre cinq et six fois le taux de croissance et environ quatre fois le taux de l'inflation, clique sur l'onglet "Souscrire" pour savoir réellement quelle sauce servira à accommoder le pigeon.
Là, bâti tel un jeu de piste de Neuilléens en quête de beau parti, un vague décor vous avise en préambule que ces mirifiques 10% vous serons servis dans la limite de 60.000 € déposés et seulement pendant trois mois.
Après quoi, ne vous sera servi qu'un intérêt de 3% (moins que l'inflation prévue, cette fois-ci, pas fou, Mr Barcl..s) avec le sempiternel "*" qui laisse présager une nouvelle restriction sur votre revenu supposé.
Toujours avide de connaître les détails la recette du pigeon à l'anglaise, je me précipite dons dans la lecture du nouvel avertissement, et là, je constate que les 3% ne seront versés que dans la limite de 10.000 € de dépôt et à la condition expresse de dépenser un minimum de 750 € par mois au moyen des cartes bancaire délivrées par la banque Barcl..s.
Le petit détail qui peaufine le piège est, bien entendu, que l’offre est valable pour tout compte assorti du forfait de base qui vous coûte tout de même 14 € par mois.
Si nous récapitulons donc cette offre mirobolante, il appert que l’affaire est rentable si vous constituez une petite famille richissime d’octuplés majeurs, ce qui permet de disposer de 600.000 € à déposer pendant trois mois, de récupérer vos sous augmentés de 15.000 € puis de fermer illico les dix comptes, sous peine de voir d’envoler les intérêts chèrement acquis.
En revanche, si vous êtes le client de base, pas pauvre mais sans plus, qui, selon sa banque, dispose d’un solde moyen de 3000 €, eh bien il n’en ira pas de même.
En effet, cette offre vous rapportera en un an :
- 3/12 de 1/10 de 3000 €, soit 75,74 €
- 9/12 de 3/100 de 3000 € soit, 68.20 €
Donc, un total de ~144 € d'intérêts, plus supposés que composés....
Puis vous coûtera :
- 14 x 12 de forfait, soit 168 €
Et, pour avoir le droit de perdre :
- 168 – (75.74+68.2) soit 24 €
Il vous faudra en outre claquer 750 € par mois, soit 9.000 € qui, eux, feront sans aucun doute gagner au bas mot 450 € à la banque Barcl..s.
Bref, on vous propose une affaire rentable.
Mais pas pour vous…
14:09 | Commentaires (10)
lundi, 24 mars 2008
La chose est objectivement subjective...
Gilles est un ami dont j'ai fait la connaissance en faisant des commentaires, avec l'humour, la pertinence et la perfection linguistique que vous me connaissez, sur un forum qui parle d'audio.
On y parle tellement qu'on oublie d'écouter.
Ce samedi, invité chez lui pour régler une sombre histoire d'approche subjectiviste versus approche objectiviste, je suis allé chez Gilles.
En effet, selon lui, l'objectiviste confond le réel et la réalité tandis que le subjectiviste fait le contraire.
Inutile de dire que ma position est exactement l'inverse...
En audiophiles avertis que nous sommes, nous nous sommes donc plutôt écoutés qu'entendus.
La fidélité était au rendez-vous, j'ai perçu la voix de Gilles avec un niveau de fidélité - à ses idées - rarement atteint tandis que mon discours ébouriffant était lui, comme d'habitude légèrement coloré - en rose -.
Nous avons, c'était le bon moment, fêté le quarantième anniversaire de Mai 68 comme il se doit, le vin blanc (il a presque tout bu ! Il se consolait d'être nostalgique de quelque chose qu'il n'a pas vécu. Ce chien est plus jeune que moi ) était délicieux et nous tenions nos rôles respectifs avec le talent qui fit notre réputation sur le forum que je fréquente: Votre serviteur en représentant de la gauche la plus caricaturale tandis que Gilles représentait la droite la plus réactionnaire.
(C'est le problème récurrent de la haute fidélité: l'hypertrophie des détails au détriment de la vue d'ensemble)
La qualité du débat aurait dû rendre son épouse muette d'admiration devant le haut niveau de notre joute mais non. En épouse soumise elle soutint Gilles tout au long du repas.
La querelle, comme toutes celles qui agitent la société en ces temps troublés où le pouvoir d'achat se fait remarquer essentiellement par sa minceur, porta sur la fameuse "valeur travail".
Pour l'humaniste issu de la Civilisation des Lumières que je suis, le côté "valeur" l'emportait, comme il sied à celui qui prend la défense de ceux qui manquent de sous de façon chronique.
Pour l'adepte d'Adam Smith qu'il est, le côté "travail" l'emportait, comme il sied à celui qui prend la défense de ceux qui vivent du travail des autres.
Bref, la mauvaise foi la plus crasse était au rendez-vous et l'élévation du débat laissa béats d'admiration les quatre enfants de la famille (sauf les deux garçons qui rêvaient à autre chose, et les deux filles qui n'en avaient rien à faire...).
Je dois néanmoins, pour l'honnêteté de ce compte-rendu, ajouter une chose dont Gilles aurait sans doute préféré qu'elle fût tue:
Ses couteaux ne coupent pas...
10:20 | Commentaires (15)