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lundi, 12 janvier 2009

Ca faisait longtemps que je n’avais pas attiré les foudres des bien-pensants…

Cette note est longue, je vous préviens.
Cela dit, la qualité du style, la beauté de la forme et l'intelligence du fond, comme celle de son auteur, devrait vous permettre d'arriver au bout.
(faut bien que je me jette des fleurs, ça devrait amortir le paquet de cailloux qui vont s'abattre sur votre serviteur).
Eh bien, en mai 1948, j'étais en train de grandir tranquillement dans le ventre de ma mère, j’avais laissé depuis deux mois le stade d’éclair cochon dans l’œil de mon père et le lendemain même de la déclaration d'indépendance de l'état d'Israël, les pays voisins se ruèrent dessus avec un ensemble parfait. Sans doute histoire de mettre fin à ce truc parfaitement débile: une démocratie laïque (c'est du moins ce que souhaitait David Ben Gourion dans la déclaration d'indépendance) dans ce petit coin d’Asie Mineure.

En 1956, j'avais 7 ans, les Maristes essayaient vainement de me bourrer le mou et les Egyptiens avaient couvert le Sinaï de chaussures. Il faut avouer que sur ce coup-là, Gamal Abdel Nasser ne l’avait pas joué fine. Prendre des paysans et des bergers pieds nus et sans entraînement pour les envoyer guerroyer contre l'armée d'un pays qui avait, 8 ans auparavant, dû se battre ou être effacé des atlas, était un mauvais plan.

En 1967, j'avais 18 ans, une nouvelle fois (la troisième), pour éviter d'être rejetés à la mer (selon les slogans en vigueur chez ceux d'en face), rebelote. Il fallut tout de même six jours pour que les uns s’avouassent vaincus, les autres s’étant dépêchés pour être revenus à la maison pour shabbat . Là, on se demande bien pourquoi car la dafina, plat consacré du vendredi soir est un truc qui rendrait antisémite le mieux disposé à l’égard des coreligionnaires du Christ (je sais, il ne faut pas dire que Jésus était juif et surtout ne pas froisser ceux qui disent « c’est vrai que la dafina, c’est hard mais c’est parce que tu ne connais pas celle de ma mère ! »).

Chacun ruminant sa vengeance, il fallut attendre 1973, mon fils avait un an, pour qu'une nouvelle bagarre éclatât (on admire la concordance des temps, s'il vous plaît). Survint alors une période de calme de près de 10 ans, où les arabes alentour se calmèrent un peu, n'envisagèrent plus, du moins ouvertement, de rayer de la carte ce petit bled "sûr de lui et dominateur" selon un célèbre président français et commencèrent à s’apercevoir que finalement, quand le commerce marche, ça va mieux pour tout le monde.

Les meilleures choses ayant une fin, en 1982, mon fils avait dix ans, une génération venait donc de s'écouler, une nouvelle guerre éclata (contrairement aux assertions diverses, c'était un conflit israélo-syrien).

Nous sommes en 2009 et j'ai une petite fille de 22 mois, plus connue sous le nom de "La Merveille" (on aurait bien dit "La Déesse" mais on a eu peur d'une encyclique de Benoît XVI), une seconde génération vient de s'écouler et les hostilités ont repris, de fait elle n'ont jamais cessé depuis 1982.
Fort heureusement, cette fois-ci, les instigateurs de ce conflit ne sont pas appréciés des autres pays arabes (je ne citerai pas de nom pour éviter des incidents diplomatiques avec la Syrie et l'Iran).
Il y a donc gros à parier que les Palestiniens, manipulés comme d'habitude, vont en prendre "plein la gueule", selon l'expression consacrée (« alapanim » en hébreu), surtout les moins concernés, les moins bien lotis et ceux sans pouvoir, comme écrivait Dostoïevski, ceux qui sont « Humiliés et offensés ».

Ce sont eux aujourd'hui, les damnés de la terre, toujours victimes des luttes de pouvoir et de la corruption. Car ce ne sont pas des errements, ni des erreurs politiques, c'est délibérément que ces pauvres gens ont été abusés, manipulés, utilisés comme une arme pour servir les buts assez peu reluisants de ceux qui prétendent les défendre et qui laissent aux démocraties occidentales le soins de les nourrir et de les soigner.
Eux se contentent de puiser dans leurs finances pour les abreuver d'armes et de discours.
Un ministre d’Extrême-Orient a dit un jour, imprudent qui pensait que personne ne le comprendrait ni ne l’entendrait « il faut maintenir les peuples dans la pauvreté car on peut les acheter et dans l’ignorance car on peut les manipuler », la preuve est faite qu’à défaut d’avoir fait une découverte, ce ministre faisait preuve d’une certaine clairvoyance…

Je suis scandalisé par le cynisme de ceux qui manipulent les foules car, certes Israël n'est pas angélique, la foule n'y est pas plus maligne qu'en face (la circulation à Tel-Aviv montre bien que la supériorité intellectuelle des juifs est un mythe...) et les gouvernants y sont aussi cyniques qu'ailleurs, la faute, à mon sens, revient majoritairement à ceux qui, quoiqu'il arrive, ont décidé qu'un pays n'avait pas droit à l'existence Il faut avouer que, compte tenu de la façon dont les pouvoirs sont installés dans la région, le régime de ce bled est pour eux un vrai cancer.
Imaginez un coin où les filles choisissent avec qui elles se marieront, où on ne les lapidera pas parce qu'elles ont parlé à un homme, voire, suprême horreur, couché avec sans que les frères ou les pères n’aient donné leur aval, ou pire encore: sans être mariées ! où le peuple est régulièrement appelé à donner son avis sur la façon dont il veut être gouverné, un bled comme ça est un très mauvais exemple pour les pays alentour.
Demandez donc aux Libanais, qui ont bien du mal à faire valoir leurs droits dans ce qui reste une démocratie, malgré les efforts désespérés d’un grand voisin, et dont une partie du territoire est occupée par les thuriféraires d’un voisin encore plus grand…
On peut certes regretter qu'Israël s'asseye avec constance sur les décisions du Conseil de l'ONU, mais ont-ils vraiment le choix, compte tenu de l'animosité de certains voisins et de la haine viscérale qui obscurcit le jugement d'autres voisins ?
(j'en connais un qui fait des pieds et des mains pour se doter de l'arme nucléaire dans le but clairement avoué de rayer le bled de la carte...)

vendredi, 09 janvier 2009

Le Franc Pinay.

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Le post de Fauvette "Les tartelettes aux abricots" a ravivé des souvenirs.
C'est curieux, j'ai aussi des souvenirs comme ça.
De bêtises.
Avec l'idée que chez moi on était seuls à faire des trucs comme ça.
Je me souviens notamment d'une boîte de pîèces de 1 franc... de 1914 en argent !
Ah cette boîte de sous... Vous savez, ces boîtes de jetons de loto, en bois, comme de plumiers mais plus hautes., C'était l'année où ces pièces de 1 Franc avec la Semeuse inaugurèrent le "Nouveau Franc".
Seul le millésime et le métal avaient changé.
Nous avions acheté plein de bonbons avec, pensant gruger la marchande.

Inutile de s'étendre sur la version longue de Ramona que nous avons entendue quand la boulangère a alpagué ma mère, lui disant " Vos enfants ont acheté vingt francs de bonbons avec ces pièces ! Elles sont fausses ! ".
Cette hyène de boulangère avait évidemment attendu de voir ma mère accompagnée des trois coupables (11,10 et 8 ans) pour déclarer la guerre...
Ma mère nous a jeté un oeil noir, a payé, a récupéré les pièces (dont une de 2 Francs, exacte réplique de la pièce de 5 Francs mais dont on avait caché le "2" avec une boulette de chewing-gum, ce qui fit découvrir la supercherie).
Puis, car c'était une garce, ma mère déclara "Finalement, vous y avez perdu, ces pièces sont en argent, impeccables et valent bien plus cher que les vingt Francs qu'elles comptent...".
Une fois rentrés à la maison, ma mère a posé les courses, nous nous sommes planqués, manoeuvre peu aisée dans l'appartement minuscule où nous nous entassions à six.
Et ma mère nous appela d'une voix qui n'était pas sans rappeler celle de Lara Fabian (au jourd'hui encore, Lara Fabian me fait peur, c'est la seule qui crie aussi fort que ma mère)...

Je crois crois bien que j'ai les fesses qui cuisent encore.
Et si elle n'est pas retournée ad patres, la boulangère doit encore regretter d'avoir rendu les pièces...

mardi, 06 janvier 2009

Merci à tous, bande ci, bande de là !

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Bon, je vous aime tous.
D'accord vous avez été nombreux à me souhaiter un bon anniversaire.
La nouvelle, répandue sur le Web par une Moitié avide de récupérer ma célébrité a fait un flop, telle l'annonce d'une nouvelle loi due à un fait divers.

Nombreux furent ceux à me prévenir que je risquais de tomber dans le piège dit "du vieux con".
Tout aussi nombreux furent ceux qui ignorent que l'on naît vieux con, qu'on ne le devient pas.
Encore plus nombreux furent ceux qui, in petto, pensèrent "ça y est, il est passé dans le camp des vieux".
Ils ignorent sûrement, les pauvres naïfs, qu'on est vieux à partir de quarante ans: Demandez à n'importe quel patron...
Néanmoins, un je ne sais quoi me turlupine.
Vous savez tous, je suppose, que je partage ma vie, ses joies et ses déboires (surtout ses déboires: en ce moment elle a mal aux dents...) avec Heure-Bleue.
Eh bien, le je-ne-sais-quoi, je vais vous le dire:
Je suis passé dans le camp des "seniors" et cette nouvelle qui devait soulever l'enthousiasme des foules (tout au moins aux dires de Mab, qui me soupçonne d'ego surdimensionné) et l'intérêt de l'humanité entière, eh bien, cette impressionnante information n'a suscité que vingt-trois commentaires !

Alors que la bévue courante d'Heure-Bleue, narrant ses démêlés avec une tasse de Ricoré et un drap refusant d'en absorber le contenu (alors que je suis le préposé au changement dudit drap) en suscita vingt-cinq !

Du haut de ma sexagénitude je vous le dis : Je vous hais !

samedi, 03 janvier 2009

L'An caustique...

Vous vous souvenez sans doute de mes démêlés, tant avec Monsieur Scanner que Madame Sécu.
Un problème en entraînant un autre, ma pauvre complexion s"en était trouvée malheureusement assez dégradée pour que la Sécurité Sociale s'en émût.
L'émotion néanmoins,chez Madame Sécu, n'étant pas une vertu chronique, ne la poussa point à accorder ses subsides sans y regarder à deux, voire trois fois.
Après avoir admis à contrecoeur que mon état de santé était incompatihble avec une quelconque activité professionnelle, elle se pencha sur les temps bénis où je m'échinais à assurer les dividendes des actionnaires d'Alcatel. N'y trouva rien à redire.
Une longue expérience à l'étranger troua mon beau CV de petit soldat de la protection sociale.
Madame Sécu s'y attacha et déclara que, bien que leur médecin m'eût déclaré invalide par trois fois, elle se contenterait de m'interdire de travailler mais que, malheuireusement, comme il me manquait vingt heures sur les 25 années précédentes, elle ne pouvait me verser la pension à laquelle l'avis médical me permettait de prétendre.
Pour survivre, libre à moi de choisir à la condition d'éviter tout emploi...
A cette troisième fois je contestai leur décision et, après neuf mois de tergiversations, Madame Sécu déclara que finalement elle donnerait droit à ma revendication et m'accorderait la pension qui me permettrait enfin de vivre grassement aux frais de ces chiens de cotisants.
Je vous rassure néanmoins, 50% de la moyenne des dix meilleures années de salaire ne sont pas grand'chose car, dans sa grande sagesse, la Sécurité Sociale a ajouté la condition qui tue: "Dans la limite du plafond de la Sécurité Sociale et en appliquant les coefficients d'actualisation et réglements en vigueur.". Le tout, sachant qu'en la matière on nous achète l'€uro à 80 cents, ne nous ouvre pas les portes de Taillevent tous les midi...

Cette longue digression pour vous annoncer qu'à cette bonne nouvelle s'en ajoute une autre: La Caisse Primaire d'Assurance Maladie m'appela alors au téléphone, m'expliqua qu'elle m'appelait parce qu'étant désormais invalide elle voulait m'éviter un déplacement.
Ravi de leur sollicitude, je leur demandai le motif de leur appel.
Avec l'ingénuité qui sied à à l'innocent mon interlcutrice m'annonça alors que je devais me rendre à ma Caisse Primaire d'Assurance Maladie muni de ma notification de pension...
Je me passai la main sur les yeux avec l'air désespéré de l'instit qui essaie de faire comprendre les arcanes de l'accord du participe passé avec l'auxiliaire "avoir".
Je gardai néanmoins mon désespoir pour moi et l'assurai que je m'y rendrai dès que possible, voire illico.
Je m'y rendis donc hier matin.
Une accorte guichetière m'écouta quelques instants, pris ma notification, en fit une copie et me la tendis sans un mot.

Vous savez combien j'aime mettre en position délicate les agents de l'administration.
Ces situations curieuses où l'on ne sait trop si l'on est méchant ou simplement de caractère taquin.
L'occasion était trop belle.
Je l'ai saisie au vol.

J'osais lui demander "et ça va changer quoi ?". Elle me répondit "ben...vous serez pris désormais à 100% pour tous vos soins sauf les médicaments à vignette bleue."
Avec mon sourire le plus charmeur je lui dis alors
"Aaah !!! Ben ça alors !! Si j'avais su j'aurais eu mon cancer avant ! ".
Elle éclata de rire.
Puis s'arrêta d'un coup, me regarda et ajouta, l'air vraiment très emmerdé,
"Oh ! Excusez-moi..."

Je lui avais pourri sa matinée, au moins pour une heure.
Je sus alors ce qu'était le bonheur.


vendredi, 02 janvier 2009

Ministres des économies du financement

Les vœux de nouvel an d’Heure-Bleue, pleins de poésie et d’optimisme quant à la bonté fondamentale de l’Homme en général et de Nicoléon en particulier, me ramène à mes années de jeunesse, celles où l’année suivante était toujours meilleure que l’année précédente.
J'habitais le Marais, pas très loin de la République.
Le printemps voyait s'y réveiller la nature (qu'est-ce qu'il pouvait y avoir comme filles de joie dans ce coin...) et les revendications sociales. C'était encore "les trente glorieuses".
Un spectacle y était donné régulièrement: La manifestation des ouvriers de Renault qui venaient réclamer des augmentations de salaire pacifiquement, avec les poches des "bleus de travail" bourrées "d'écrous de 25", des trucs capables d'envoyer un gendarme mobile à l'hôpital pour plusieurs jours.
C'était une époque pleine d'espoir où l'esprit primesautier des flics en pélerine poussait le mécontent à améliorer sont record du 100 m.
Bref, rien à voir avec la morosité et la résignation ambiantes d'aujourd'hui.
Il ne serait alors venu à l'idée d'aucun gouvernement de décider de couper les financements de la protection sociale pour assurer les revenus de fonds de pension étrangers.
Pas un Premier Ministre n'aurait osé dire au CNRS de s'occuper de brevets sur les moulins à légumes, autrement rentables que la recherche fondamentale.
Pas un seul Ministre de l'Education Nationale n'aurait osé décréter que l'Université n'était pas là pour dispenser la connaissance mais pour fournir aux entreprises les employés spécialisés dont elle a besoin, surtout pour les envoyer au chômage à peine formés.
Pas un seul Ministre de la Culture n'aurait osé faire des Musées Nationaux des marques commerciales destinées à être rentables au lieu de continuer à tenter d'élever le niveau culturel du Français moyen.
Pas un seul Ministre de la Santé n'aurait osé prétendre qu'il fallait que l'hôpital public fasse des économies sur les soins pour redistribuer les sous au personnel, ce qui permet de quasiment payer le personnel hospitalier "à la guelte".
Pas un seul Ministre de la Défense n'aurait osé envoyer ses soldats au combat quasiment à poil au point que celui-ci doive acheter un équipement digne de ce nom s'il veut avoir une chance de revenir vivant.
Pas un seul Ministre des Finances n'aurait osé (faut dire qu'à l'époque les banques étaient nationalisées...) reduire les impôts des plus fortunés puis pomper dans les sous du contribuable pour renflouer des banques qui ont perdu les sous de leurs clients.
Pas un seul Garde des Sceaux n'aurait osé prétendre que le fichage des gamins dès 13 ans et la taule dès 12 ans allait sans aucun doute améliorer la sécurité d'un pays où une frange de la population est systématiquement maintenue à l'écart de toute chance d'ascension sociale.
Pas un seul Président n'aurait osé, même de Gaulle y avait son compteur EDF perso , tripler le budget de l'Elysée tout en supprimant les avantages du personnel du palais.

Des Finances qui misent sur "le marché" au mépris de l'homme.
Une Justice qui mise sur la répression en piétinant l'équité.
Une Santé qui veut un hôpital rentable au mépris du malade.
Une Défense qui économise en fournissant de la chair à canon.
Une Education qui confond formatage et formation.

Finalement nos ministres ne s'occupent pas de leur ministère, ils font des économies, d'abord sur notre dos...

C'est sans doute l'avantage d'avoir fait faire au pays un grand pas en direction de la réalisation du rêve des fondateurs de la République Française: Liberté Egalité Fraternité.