mardi, 26 août 2008
Voyage dans le vide.
En écoutant dans mon poste, ce petit machin de fabrication japonaise ancienne, pas du tout classable dans la catégorie "matériel professionnel", il me vient des envies de meurtre.
Cette remarque sur le "matériel professionnel" pour signaler aux foules attentives un parallèle évident avec les JO: Le "matériel professionnel" souffre des mêmes maux que les "sportifs professionnels", à savoir une fragilité intrinsèque inquiétante, une sensibilité non moins inquiétante à l'environnement, toutes caractéristiques qui font que, comme le premier Ethiopien venu, rigolant avant la course, notre peit poste de m..., acheté 45 balles (des anciennes balles, des francs d'avant l'an 2000) fait preuve d'une résistance étonnante. Tel l'Ethiopien bouffant des hamburgers et sautillant sans conviction dans des baskets à 8 € sous l'oeil horrifié de nos bêtes de courses (qui vont être battues à cause d'un pétage de cil en plein entraînement), ce poste résiste à des températures caniculaires derrière la vitre de la cuisine, à des chutes répétées sur le carrelage, voire dans l'eau du bain, à des froids sibériens sur l'appui de la fenêtre, bref il résiste à tout.
Et, performance suprême, il résiste même à la vacuité éditoriale de France Inter en été qui nous tartine depuis ce matin sur Ferrari, la dernière Formule TF1 de la télévivion...
Nous avons droit à un éloge, que dis-je, un dithyrambe, sur le vide vertigineux des bulletins "d'information" de J.P.Pernaud, à croire qu'une fois le cerveau disponible dégagé pour Coca-Cola, il ne reste plus rien pour autre chose que la lessive qui attend la famille fraîchement revenue de vacances.
Heureusement, j'arrive à faire une note complètement vide.
J'ai réussi à créer quelque chose...
Avouez que réussir à faire du vide à partir de rien a quelque chose de divin, non ?
12:20 | Commentaires (3)
lundi, 18 août 2008
Au bon beur...
La note de Mab m'a rappelé un épisode fromager datant de quelques années (une trentaine tout de même).
Nous habitions rue Rambuteau à Paris, vieille rue du Marais, Heure-Bleue tenait son rôle de libraire plus haut dans la rue, près du Centre Pompidou tandis qu'en face de chez nous un couple tenait une crémerie. Ces crémiers sortaient directement d'un bouquin de Jean Dutourd, riches, d'argent certes, mais surtout de préjugés.
L'archétype du vieux con en somme, pour qui toute personne de moins de quarante ans est au choix "un jeune branlotin", "un hippie" ou pire encore "un maoïste".
En ces temps bénis où j'avais à peu près toutes mes pièces et une santé insolente que Douce Moitié attisait d'un simple regard (c'est bien la seule chose simple chez Douce Moitié...), en ces temps bénis, donc, je profitais du samedi pour éviter la corvée du rasage.
Il faut vous avouer aussi que j'avais la chance insigne à l'époque de devoir presque me raser deux fois par jour pour éviter le contrôle d'identité avec bavure intégrée.
J'avais, pour tout dire, un look d'arabe...
Ne pas se raser le samedi matin quand on est mat de peau, noir de cheveux et de barbe est une bonne façon de tester l'ouverture d'esprit de ses congénères.
Ce samedi là, donc, je descends chez notre émule de "Au bon beurre" pour acheter du fromage.
Voyant arriver chez lui l'essence de tout ce qu'il déteste, un type d'une trentaine d'années, en jean's et en chemise, brun d'yeux, mat de peau, noir de barbe naissante et de cheveux, il prend l'air aimable de l'employée de mairie une demi-heure avant la fermeture,
- Ouiii ? C'est pour quoi ?"
- J'aurais voulu un peu de fromage de Brie s'il vous plaît.
Le BOF jette un morceau de plâtre sur sa balance et poursuit:
- Et avec ça ?
- Vous n'avez pas un brie de meilleure allure ?
- Hmmm... Rogntudju...grommelle le Dutourd de Rambuteau.
Il lève les yeux au ciel d'un air désespéré et s'apprête à m'envoyer sur les roses, à ce moment sa moitié sort de l'arrière-boutique (elle connaît les grommellements de son mari), se précipite sur lui en disant:
" Non ! Donne lui celui-là ! C'est le mari de la libraire ! Il est ingénieur et ne se rase pas le samedi ! "
12:12 | Commentaires (13)
vendredi, 15 août 2008
Le mieux, dans la religion, c'est quand même la ferveur.
La preuve en est, cette réflexion pleine de recueillement issue d'une étude de la Chambre de Commerce et d'Industrie des Hautes-Pyrénées: " Le produit "Lourdes" semble bien positionné".
C'est en effet le 150 ème anniversaire de la première apparition de la Vierge à Lourdes, ça s'arrose...
Le segment de marché Dieu & C° semble en tout cas prometteur, surtout financièrement.
Bon, pour le pèlerin de base, les dividendes sont à toucher tardivement (les esprits forts diront "trop tard") mais pour les organisateurs, les dividendes ont un côté séculier assez séduisant.
Inspiré par le 15 août, j'ai jeté un œil distrait sur les chaînes d’infos. Les cathédrales ont, contrairement aux restaurants, fait le plein. Quoique peu concerné par les rites chrétiens, j'ai été au début quelque peu remué par l'émotion de l'assistance.
On a beaucoup parlé de guerre, à propos de la Géorgie, dans ce qui est censé être un havre de paix...
J'ai illico remarqué que dans la cathédrale, les notables étaient devant, le bon peuple derrière. On aura tous remarqué qu'à la guerre, c'est plutôt l'inverse...
11:34 | Commentaires (14)
lundi, 11 août 2008
Why not...
09:15 | Commentaires (10)
vendredi, 08 août 2008
Les pauvres sont incorrigibles...
Après nous avoir fait remarquer, il y a peu, que le chômeur n'était guère qu'une pompe à indemnités, on nous fait remarquer ces jours ci que nombre d'emplois restent inoccupés faute de candidats et qu'il va falloir remédier à cet état de choses qui troue les finances de l'état.
Ca pourrait indiquer, au premier abord, que les observateurs sont dans le vrai et que ces flemmards de chômeurs ne veulent pas travailler.
Pris d'un accès de lucidité aussi soudain que fugitif, certains présidents de syndicats professionnels avouent tout de même, mezzo voce, que "les conditions de travail sont difficiles, les salaires peu motivants et les avantages réduits"...
Traduit en café du commerce du coin et compréhensible par le commun des mortels, ça donne quelque chose du genre "Ce n'est pas qu'ils ne veulent pas travailler, c'est qu'ils ne veulent pas travailler pour rien et en étant de surcroît maltraités."
Mais comment osent-ils ?
Non seulement ils veulent un boulot, mais en plus il faudrait les payer ?
Déjà, on leur propose le boulot, c'est déjà pas mal. Si en plus il faut payer, ça veut bien dire que ce sont des "partageux", autant dire des communistes !
Comme disait Coluche "Ils demandent ça (index droit sur le coude gauche), on leur propose ça (index droit sur l'ongle du pouce gauche) Mais en plus ils le prennent !!! "
Faut pas pousser, déjà qu'on leur offre des sommes folles, qui avoisinent tout de même 1000 € par mois, il va bientôt falloir leur donner des congés payés !
Ils se croient déjà arrivés en 1936 !
11:40 | Commentaires (9)