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dimanche, 26 avril 2020

Le sens du devoir…

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On n’est jamais content de ce qu’on a.
La lumière de mes jours par exemple, a des yeux magnifiques qui me font toujours fondre.
Ils ne sont hélas pas aussi performants que beaux.
J’en fus longtemps heureux d’abord parce que je les trouve toujours magnifiques.
Puis, sa myopie leur donne ce côté doux si trompeur.
Mais ça, on s’en aperçoit plus tard.
Trop tard…
Les années passant n’ont pas altéré leur éclat.
On ne peut hélas en dire autant de leur acuité.
C’est au point que certains jours elle préfèrerait avoir des yeux moches et foncés comme les miens mais plus efficaces que beaux et clairs comme les siens mais peu fonctionnels.
Hier, elle fut victime de ce qui semble être une « migraine ophtalmique ».
Alors que la chose m’est déjà arrivée, je sais que ça dure une vingtaine de minutes et que c’est très agaçant, ça la met dans un état de panique telle qu’on dirait qu’une fourchette est arrivée tout droit dans sa prunelle qui va du vert au gris en passant par le bleu selon la lumière ambiante.
Ambiance tendue au point que je tentai d’appeler « l’ophtalmo-robot ».
Bien forcé, le cabinet m’indiquant que son « ophtalmo-humaine » était absente.
La « robote » lui a fixé rendez-vous lundi prochain à midi et a tenté de la rassurer.
Ce pour quoi elle n’est pas douée.
Comme toute scientifique, quand elle ne sait elle n’écarte aucune hypothèse.
Bon, connaissant la meilleure moitié de moi-même je sais que l’hypothèse envisagée est le truc qui va me forcer à pleurer devant son cercueil.
En attendant, je peux vous assurer qu’une Heure-Bleue inquiète n’est pas de tout repos.
Elle vient de me jeter « de toute façon, toi, avec la même chose, tu n’aurais même pas appelé l’ophtalmo… »
Tout ça, lectrices chéries pour vous dire de ne pas vous inquiéter de ne pas me voir passer chez vous pour y lire vos devoirs demain.
D’ailleurs même le mien ne sera pas prêt…

samedi, 25 avril 2020

Le héros de l'avant...

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Mais au fait, il m’en souvient…
Il y a peu, nous étions allés faire quelques courses du côté de la rue Montorgueil.
En revenant, j’avais pris une photo de ce pan de mur où une image montrait Tintin si à l’aise dans les bras du capitaine Haddock.
J’ai pris la photo car un mythe venait de s’effondrer.
Tintin, oui « mon » Tintin, l’ennemi juré de Rastapopoulos, à qui on n’avait rien à reprocher sauf peut-être un anticommunisme primaire, un racisme patent et un antisémitisme à peine caché par une xénophobie criante, descendait de son piédestal d’un seul saut !
Lui que je croyais, comme l’ange du cantique, « pur et radieux » me parut d’un coup « émasculé des ailes » et déchapeauté de son auréole.
L’image de ce mur m’a fait découvrir que Tintin, « mon » Tintin avait une zézette et une paire de « roubignolles ».
Pire encore, qu’il comptait bien les utiliser même si l’idée que ce soit en compagnie d’une dame ne semblait pas l’effleurer.
Mais bon, assez commun de comportement finalement, il fait comme tout ceux qui, en littérature ou en musique, n’aiment pas trop la nouveauté et n’aiment et apprécient vraiment que ce qu’ils connaissent déjà.
Pourquoi ce pan de mur m’est-il soudain venu à la mémoire ?
Eh bien, c’est à l’occasion d’un tour chez Celestine qu’une image de Tintin, étonnamment  revu et par Xavier Marabout que j’ai repensé à cette photo.
Je suis allé visiter son site et une image a ramené Tintin à l’idée que j’avais de lui.

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Hélas, pas celle d’un type qui se pose des questions avant de se dire « Bon, apprenons quelque chose de vraiment intéressant ! Essayons ! »
L’exemplaire de la revue « Psychologies » qu’il tient à la main semble le plonger dans des abîmes incommensurablement profonds.
Il est vrai que la question « Les sexe est-il si important ? », posée par la revue, semble le désarçonner.
S’il a vécu des aventures, Tintin n’est décidément pas un aventurier…

Il est resté dans l’enfance, dans sa « période de latence ».
De fait, Tintin est un « avanturier »…

vendredi, 24 avril 2020

36ème devoir de Lakevio du Goût

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La soirée est agréable.
Trois hommes et une femme semblent passionnés par leur conversation.
Sur quoi peut-elle bien porter ?
Racontez donc cette conversation et les répliques qu’elle vous a inspirées.

jeudi, 23 avril 2020

Corne d'abondance...

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Adrienne semble étonnée ce matin de la crédulité des hommes chinois.
Ça m’arrange car elle me donne l’idée de la note d’aujourd’hui.
On voit bien là que c’est une femme, étonnée de la naïveté masculine alors que je suis presque sûr qu’elle n’est pas vraiment surprise de la crédulité des filles qui lisent avec attention les ouvrages de Mme Tessier.
Elle dit donc ce matin, dans une note brève et concise comme d’habitude, son étonnement de voir le Chinois croire en des billevesées comme l’efficacité de la bile d’ours ou de la corne de chèvre.
Elle semble oublier que le Chinois, comme une majorité de mâles de l’espèce humaine, étant obnubilé par sa capacité à caser « la petite graine » dans la femelle de l’espèce, il en déduit que la corne de rhinocéros est l’outil adéquat.
Il l’extermine donc avec opiniâtreté, le dernier ayant été abattu pour sa corne il y a peu.
Il y a bien des années, à l’époque où il y avait encore un éléphant dans la ménagerie du Jardin des Plantes, j’y ai vu un printemps où je promenais l’Ours qui, à l’époque écoutait son père.
Mieux, il le croyait…
C’était un vrai printemps, de ceux qui remuent les sens, même ceux des animaux en captivité.
Nous nous sommes arrêtés au bord de la fosse aux ours et une chose m’a frappé : La durée du câlin, le truc qui laisse présager une santé (et un outil...) de fer.
La croyance actuelle du Chinois porte sur la lutte contre le coronavirus mais je soupçonne qu’elle n’est pas tombée du ciel ces jours-ci.
Je me demande si la bile d’ours n’a pas déjà été prévue comme complément biochimique efficace pour le câlin longue durée, le fameux « plusse que c’est long, plusse que c’est bon. »
C’est le genre de pas facilement franchi par l’homme toujours inquiet de sa solidité...
Je ne dirai rien de la corne de chèvre dont je vois trop bien quel substitut elle image.
Je retire de toutes ces âneries véhiculées depuis des millénaires que les femmes doivent être bien contentes que les rêves de leurs mecs restent des rêves.
Je les vois déjà horrifiées à l’idée de nuits passées avec un homme doté d’une endurance d’ours et d’une corne de rhinocéros.

L’importance des choses dans l’esprit des hommes – je parle là de la moitié mâle de l’espèce-  n’est pas forcément démontrée par la science mais plutôt mythifiée par ses craintes.
L’objet de la principale crainte n’étant pas protégé par son chapeau mais par son caleçon…

mardi, 21 avril 2020

Devoir de Lakevio No 35.

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De « confinement » à « enchaîné » il n’y a qu’un songe.
Cette photographie du Russe Gueorgui Pinkhassov vous inspire-t-elle ?
Ce serait gentil de commencer ce qu’elle vous a inspiré par cette remarque d’Oscar Wilde :
« Discerner la beauté d’une chose est le plus grand raffinement que l’on puisse atteindre »
Et si vous le terminiez par ces deux vers d’Agrippa d’Aubigné
« Mon penser est bizarre et mon âme insensée
Qui fait présente encor’ une chose passée. »

Entre les deux, libre à vous.
Ramassage mardi seulement car Adrienne veut montrer quelque chose lundi.
Eh oui, je fais attention à ce que me disent mes lectrices chéries…

« Discerner la beauté d’une chose est le plus grand raffinement que l’on puisse atteindre »
Il avait drôlement raison Oscar Wilde…
J’en fus totalement convaincu quand elle m’a demandé, comme souvent, d’attacher la chaîne au bout de laquelle glisse ce petit cœur d’argent offert pour un anniversaire.
Puis j’ai regardé le résultat.
Parfait, comme toujours.
Je n’ai pas comme j’en avais une envie furieuse, posé mes lèvres sur ce cou, poussé par ces vers de Rimbaud qui me sont immédiatement venus à l’esprit quand j’ai relâché le fermoir :

« Un petit baiser, comme une folle araignée,
Te courra par le cou...
Et tu me diras : " Cherche ! " en inclinant la tête,
Et nous prendrons du temps à trouver cette bête
Qui voyage beaucoup... »

Et j’ai eu du mérite, parce que, mon dieu… chaque fois que je pose le regard sur ce cou, sur cette peau, une idée de promenade me vient.
Pas de bête marche à pied, non.
Il s’agit plutôt de tracer un chemin de petits baisers.
Parsemer cette peau si tentante de gouttelettes chaudes que j’aime poser de mes lèvres et qui la font frissonner.
Je me demande si elle ne me demande pas d’attacher cette chaîne pour être inondée de cette averse chaude de petits baisers.
Je crois même qu′elle me demande d’attacher cette chaîne qui loin de l’entraver la laisse s’échapper dans d’autres contrées d’où je me sens par moment banni bien qu’en étant l’acteur.
Les années s’entassent malgré moi mais ne parviennent à effacer de ma mémoire ce qui en fait le sel et le miel.
Les articulations les supportent moins bien que la pensée qui, de souvenirs en sensations, donnent raison à Agrippa d’Aubigné qui devait être en proie aux mêmes tourments pour écrire
« Mon penser est bizarre et mon âme insensée
Qui fait présente encor’ une chose passée. »