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jeudi, 28 mai 2020

Air du temps...

Comme chaque jour, je fais le tour des blogs que je connais.
Je lisais donc un blog ami qui semble ces temps-ci envahi de publicités vantant l’efficacité d’un marabout assez au fait des « nouvelles technologies numériques » pour chercher des clients sur le Net.
Ça m’a rappelé qu’au moins, dans mon coin, le marabout ne vient pas sur mon blog.
Il me tend un petit papier pour me dire qu’il peut régler mes problèmes de chômage alors que je suis retraité, mes problèmes de retour d’affection alors qu’Heure-Bleue, trop contente que je prépare les repas pour songer à se tirer avec un bellâtre incapable de faire correctement des endives braisées.
En plus, je les vois, ces « grands marabouts ».
Ils attendent le chaland crédule autour de la station Château d’Eau ou à l’angle du boulevard de Strasbourg et du boulevard Saint Denis, une vague djellaba pour les vêtir et un veston râpé.
Le veston n’est pas là pour les protéger du froid, non, il est à la fois leur réserve et leur vitrine.
Les poches sont pleines de choses à vendre.
De la montre extrême-orientale à deux sous au smartphone de marque à une blinde.
La doublure des pans est tendue de supports pour exposer d’un seul mouvement d’ouverture de la veste la collection de choses à vendre.
Ce « grand marabout » espère plus qu’il n’attend le client.
Il est dans la misère et le restera probablement jusqu’à ce qu’une petite entreprise l’embauche pour porter des colis.
Il quittera alors la misère pour accéder enfin à la pauvreté…
Hier, nous n’en avons pas vu quand nous sommes allés prendre le 20 à la République.
La place est de nouveau noyée dans les vapeurs nées des embouteillages qui ont repris leur rythme habituel.
Onze millions des vingt-neuf millions d’actifs en France sont toujours en « télétravail ».
Les autres sont en voiture et vont je ne sais où mais sont pressés car le moindre ralentissement donne immédiatement lieu à une cacophonie de coups de klaxon.
Ce doit être le beau temps car je n’ai pas discerné dans la circulation, pas plus sur  boulevard, de distinction très nette entre l’agitation vaine et l’activité industrieuse.
Mais il faisait beau…
Ce fut agréable malgré tout.
Nous avons trouvé des fraises dont je me demande si elles n’on pas été cueillies une a une par les mains délicates d’une sénatrice vu que le prix du kilo devrait sortir du marasme toute l’agriculture provençale.
Le gazon des squares se porte très bien de l’absence des jardiniers de la Ville.
Bientôt, le Parisien pourra s’offrir gratuitement une indigestion de canard « élevé en plein air » car les jardins publics où il y a une mare sont pleins de ces colonies de colverts dont la population n’est limitée que par les chats, les renards et les rats.
Tout un écosystème s’est ainsi mis en place qui se débrouille très bien sans nous.
Ça doit nous vexer car nous nous mettons à le déranger avec entrain.
Et manifestement les affaires reprennent :

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lundi, 25 mai 2020

Devoir de Lakevio du Goût N° 40

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40ème devoir de Lakevio du Goût
Mais que diable peut-il lui raconter ?
Où veut-il en venir.
Qu’attend-elle ?
Que pense-t-elle de sa ballade ?
À l’instant je n’en sais rien.

Grâce à vous j’espère en savoir plus lundi.

J’ai simplement toussoté.
Elle a enfin tourné son regard vers moi, l’air de se dire « Qu’est-ce qu’il veut celui-là ? »
Je lui ai retourné un regard indifférent.
Pourtant, à regarder son bras languissamment reposer sur l’accoudoir du canapé, je n’avais qu’une envie, passer ma main sur ce poignet délicat, puis sur le dos de sa main.
J’ai gardé cet air distant tandis qu’elle me regardait avec un je ne sais quoi d’agacé dans l’expression.
Elle a bu une gorgée de son verre.
Délicatement, sans un bruit qui eut été incongru à cet instant puis elle a levé les sourcils d’un air interrogatif.
J’ai pensé que c’était une expression comme ce « Oui ? » interrogatif et silencieux, un peu agacé, du guichetier de mairie ou de la dame de la Poste qu’on empêche « d’aller en pause ».
- Je cherchais justement quelque chose de spirituel à vous dire…
Elle a souri.
- Ne forcez pas, je suis sûr que ça va venir…
- C’est sûr, il suffit d’un peu de patience et d’indulgence.
- Et de bonne volonté aussi pour que ça se passe bien.
Là s’est passé un phénomène surprenant.
Mes oreilles sont devenues très chaudes, je l’ai senti.
Quant à elle, elle a rougi de façon soudaine.
Je suppose que c’est ce qu’on appelle une « communion de pensée ».
Cette façon de prêter ensemble aux mots prononcés un tout autre sens que celui initialement prévu.
Comme nous semblions tous deux prêts à être patients et indulgents, la conversation a pris une tournure plus détendue.
Elle nous occupa un long moment.
Nous nous trouvâmes plus tard extrêmement détendus…
L’art de la conversation, vous dis-je…

dimanche, 24 mai 2020

Pandémie

Bon, ce matin tout est rentré dans l’ordre.
J’ai de nouveau l’air d’un poussin ébouriffé !
En moins mignon et avec les plumes moins jaunes.
Normal me direz-vous, je suis brun.
Enfin j’étais…
Pour me remonter le moral, j’ai fait un tour sur le Web, sur les nouvelles sans intérêt et enfin sur Facebook.
C’est là que j’ai trouvé de quoi me redresser, fier d’être un Français, un vrai ! Un de souche !
Mieux encore, j’ai découvert que nous avions un président capable d’avoir une influence sur le monde.
Oui lectrices chéries ! Sur le monde entier ! Un président efficace « worldwide » !
J’ai ainsi appris incidemment que le Covid-19 était une arnaque.
Une pure invention de notre Emmanuel Macron national et de fait mondial.
Il a lancé cette histoire de fausse pandémie dans un seul but : Faire la nique aux Gilets Jaunes !
Ouais ! Cette pandémie n’est qu’une farce à but politique lancée par notre président à nous !
Il faut reconnaître qu’il est super fort ! On a un président avec des « super-pouvoirs », comme Spiderman ou Ironman !
« En deux coups les gros » comme disaient les djeuns qui ne sont plus depuis un moment, il a réussi un bobard comme on n’en a plus vu dans le monde depuis la naissance du Christ ou le retour de virée dans le désert du Prophète.
Il a réussi à confiner plus de trois milliards de Terriens sur les sept milliards que compte la planète.
À arrêter cent-quatre-vingt-huit états sur les cent-quatre-vingt-treize que compte la planète.
Faut reconnaître que notre beau pays de France a élu un cador au destin national, que dis-je, mondial.
Voire universel au train où vont les choses sur Facebook.
N’empêche, si j’avais su qu’en plus de démanteler le droit du travail, exacerber les inégalités en permettant à ceux qui ont presque tout de gratter le fond des poches de ceux qui n’ont presque rien, il nous forcerait à sortir masqués comme de mauvais Zorro juste pour emmerder ceux qu’on applaudit chaque soir aujourd’hui après les avoir vilipendés chaque samedi de l’année dernière, eh ben je crois que j’aurais usé de mon droit d’abstention…

samedi, 23 mai 2020

Jour de pêche au merlan...

Ouais, bon...
Ça y est !
J’ai changé !
Fini le statut de « hippy », de « beatnik » !
Je suis allé chez le coiffeur ce matin.
Il m’a salué d’une voix assourdie par le masque et m’a tendu  un sac poubelle pour que j’y mette mes affaires.
- Elles sont en si piteux état ?
Ai-je demandé.
- Non, mais on n’a pas le droit de les pendre dans l’armoire avec d’autres vêtements.
L’idée m’a paru peu élégante mais efficace.
Il s’est mis du désinfectant sur les mains et m’a lavé les cheveux.
Je n’ai pas dit que le shampooing suffisait. Les « procédures » n’est-ce pas…
Je suis sorti de chez le coiffeur plus léger de la tête et du compte en banque.
En descendant la rue Lamarck, je me suis arrêté devant une vitrine.
Je ne me suis pas reconnu tellement j’étais beau !
J’ai même cru un instant que quelqu’un s’était glissé entre la vitrine et moi mais non.
Je me suis reconnu au jean et au blouson mais surtout aux chaussures.
Elles sont dans un état lamentable.
Heure-Bleue avait raison de me pousser à acheter des chaussures il y a quelques jours.
La Chine avait tort de persister à les fabriquer.
Le résultat est patent : Je traîne d’horribles savates en lieu et place de chaussures.
Une des semelles est en passe de casser sous peu.
En abandonnant mon reflet dans la vitrine je suis même allé jusqu’à me dire « Mon pauvre Goût… Il va falloir que tu vendes vite ces chaussures sinon tu vas perdre dessus… Elles ne valent même pas les frais de stockage… »
Mal chaussé certes, mais bien coiffé.
Je me suis arrêté devant une autre vitrine pour en profiter encore un peu.
Oui, lectrices chéries, un phénomène encore plus rare que les supernovæ, ou pire, qu’un salaire décent pour les infirmières, est advenu aujourd’hui.
Le Goût avec des cheveux ordonnés, sans épis qui sortent de façon impromptue d’un crâne par ailleurs « normal ».
Enfin, « normal » du point de vue du contenant.
Tout mon entourage étant plutôt réservé quant au contenu…
Même Merveille doute que son grand-père préféré soit quelqu’un de fréquentable.
Quoique… Elle au moins n’est pas persuadée que je soit vieux.
Ni même grand.
Ni même que je sois sorti de l’enfance.
Au moins je suis bien coiffé.
Ce sera la seule fois de l’année je le crains…

vendredi, 22 mai 2020

40ème devoir de Lakevio du Goût

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Mais que diable peut-il bien lui raconter ?
Où veut-il en venir.
Qu’attend-elle ?
Que pense-t-elle de sa ballade ?
À l’instant je n’en sais rien.

Grâce à vous j’espère en savoir plus lundi sur ce que vous inspire cette toile d'Aldo Balding.