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mardi, 07 avril 2020

La valeur de sabre...

Aujourd’hui je n’ai rien à vous écrire, lectrices chéries.
Habituellement je n’ai pas grand’ chose à vous dire mais je me force à vous raconter une histoire quelconque.
C’est une affaire de discipline.
Quand on doit faire quelque chose on le fait.
Même si on n’a rien à faire.
On doit ne rien faire avec application sinon c’est un manque d’assiduité inexcusable.
Aujourd’hui donc, « rien » comme écrivait Louis XVI qui ne regardait pas assez souvent par la fenêtre.
Moi qui regarde par la fenêtre plusieurs fois par jour je peux vous dire, comme Louis XVI, « rien ».
Pas un chat, même les pompiers de la caserne Carpeaux ne descendent plus la rue Lamarck en « sirènant » comme des fous.
Tout fout le camp ! Les élèves du collège en face sont encouragés à « sécher » les cours par ceux-là mêmes censés les leur dispenser !
Les grognements des garçons qui se transforment en mâles en essayant de « faire mec » et les piaillements des filles qui tentent de transformer le « mâle grogneur » en chaton ronronnant manquent cruellement.
Le calme de la rue n’est troublé que chaque soir vers vingt heures.
C’est mieux maintenant qu’au début.
Ces jours-ci, un trompettiste accompagne nos applaudissements d’un concert accompagné par d’autres instruments qui sortent de fenêtres inconnues.
Nos voisins n’applaudissent pas, le batteur et sa camarade de jeux ne peuvent pas, les mains occupées à tenir leur verre de vin à la fenêtre.
Ils se contentent de tenir compagnie à la rue qui se presse, chacun à sa fenêtre.
J’admets que si ça occupe, ça fait peu de choses à dire.
Si ce n’est que, depuis la parution du « Manifeste du Parti Communiste » en 1848, l’année même où la France promulgua « L’abolition de l’esclavage », c’est la première fois qu’on semble s’apercevoir que fois les soutiers de la « machine France » sont reconnus pour leur valeur.
Il était temps que l’on s’aperçût qu’ils sont non seulement utiles mais plus encore, indispensables.
L’humour dont fait preuve parfois la réalité va jusqu’à montrer qu’ils sont indispensables à la survie même de ceux qui les tiennent habituellement pour quantité négligeable, quand ce n’est pas de trublions, de « privilégiés ».
Ceux qui les pensaient « déconnectés des réalités économiques » leur doivent aujourd’hui la vie et je me demande si être vivant grâce à ces va-de-la-gueule les a aidé à comprendre que non seulement « les linceuls n’ont pas de poche » mais que « les morts ne paient jamais leur ardoise »…
Je n’avais rien à vous dire, lectrices chéries.
Je pense que je l’ai fait.
Mais avec des mots…

lundi, 06 avril 2020

Devoir de Lakevio du Goût N° 33

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Peu de monde, très peu de monde dans cette rue qui descend du Sacré-Cœur vers la place Saint-Pierre.
Je peux vous le dire, lectrices chéries, cette rue faite d’escaliers est la rue Paul Albert.
Mais où va cette femme qui les descend sous la pluie ?
Quel devoir ou quelle aventure la mène ?
Qu’est-ce qui la pousse à sortir alors que, dans tout le pays, chacun est appelé à rester chez soi ?
Si vous avez une idée, nous la lirons tous avec plaisir, intérêt ou le cœur serré, c’est selon.
Mais nous la lirons lundi puisque désormais, c’est « l’école à la maison »…

Sacré John Salminem !
Chaque fois que je suis en haut de ces escaliers, je pense à lui.
Combien de fois a-t-il pris un café dans un des deux bistrots sur la petite place qui surplombe ces marches ?
J’avais remonté la rue du Mont-Cenis depuis un endroit qui était resté crasseux et mal famé depuis le XIXème siècle et avais emprunté la rue du Chevalier de la Barre « Supplicié à l’âge de vingt ans pour n’avoir pas salué une procession » jusqu’à la rue Paul Albert.
J’aime la rue Paul Albert.
Pas dans sa partie toute bête de rue maintenant asphaltée mais dans ce petit bout de rue qui va d’une petite place pavée à un petit carrefour via une volée d’escaliers.
Aujourd’hui le temps est printanier mais nuageux alors je descends ces marches le cou rentré dans les épaules faisant attention aux marches glissantes de l’humidité ambiante.
Un instant, je sors la tête de mes épaules pour regarder vers le bas, vers ce café qui a remplacé la boulangerie de mon enfance et où j’ai rendez-vous.
Oui, j’ai rendez-vous avec elle.
C’est là que je la vois qui descend, je l’ai reconnue à son pas.
Je ne dis rien, je ne l’appelle pas, je la regarde glisser légèrement d’une marche à l’autre et me demande à quoi lui sert ce parapluie car il ne pleut pas.
Puis elle arrive au bas de l’escalier, s’arrête un instant puis replie son parapluie et tourne la tête vers la terrasse du café.
Elle n’y voit pas ce qu’elle cherche, regarde vers la rue Ronsard déserte et n’y voit que la verdure qui tombe des faux rochers du jardin du Sacré-Cœur.
Mon pas a dû attirer son attention car elle se retourne.
Elle sourit.
Elle est si belle quand elle sourit…

dimanche, 05 avril 2020

Un samedi au bord de la glace

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Jeudi dernier, ang/col, connue sous le nom de « Colombine » me posait deux questions :
« Tu as quoi au genou ? Et au fait comment va La Tornade ? »
Ang/Col que je te rassure tout de suite ! La Tornade est en forme.
En pleine forme, il faut qu’on te dise : On n’ose pas se fâcher avec elle, on n’est même pas sûr qu’elle soit humaine.
On apprendrait incidemment qu’elle peut passer un week-end sur la Lune, et sans scaphandre, qu’on ne serait pas autrement étonnés…
Quant à mon genou, c’est une autre histoire.
Une vieille histoire.
Une histoire de patinoire.
Que je te dise, Ang/Col, dans les années « ante 68 », les besoins de relations amicales ou plus si affinités étaient pleines d’embûches.
Les garçons étaient bêtasses et les filles méfiantes.
Néanmoins certaines informations circulaient sous le manteau qui permettaient d’espérer de savoir justement ce qu’il y avait sous les manteaux.
On disait, et j’ai su que c’était vrai, qu’il y avait des endroits où la camaraderie ambiante faisait qu’il était tout à fait possible qu’une fille inconnue vous prenne par la main et vous entraîne sans faire d’histoires.
Un copain m’entraîna donc un jour à la patinoire Molitor.
C’était dans un « quartier chic », dit autrement « quartier triste à mourir » mais poussés par l’espoir, nous y allâmes un samedi d’hiver.
J’ai loué pour l’après-midi une paire de « patins figure » qui avaient l’avantage sur les « patins hockey » de faire tomber la figure la première si les deux premières dents du frein des patins n’étaient pas meulées.
Les « patins hockey », eux, vous permettaient de tomber de tous les côtés car ça glissait de partout…
Mon copain et moi nous sommes lancés sur la piste.
Enfin, il s’est élancé.
J’ai juste commencé à avancer avec la sûreté de pas de l’équilibriste qui monte sur le fil pour la première fois.
L’inconscience de la jeunesse aidant, je fus de plus en plus hardi.
Un moment, je pensai même être devenu le successeur désigné d’Alain Calmat au point que je me lançai avec presque de la grâce sur la glace, hélas avec suffisamment d’hésitation pour qu’une fille me prît la main pour m’aider.
Fier comme tout j’avançai, glissant quasi élégamment quand une gosse, petite mais fâcheusement douée tomba devant moi.
Incapable de l’éviter je tombai à mon tour me tordant pour ne pas l’écraser.
Hélas, un géant sorti de je ne sais où me tomba dessus à son tour et me plia la jambe droite.
Ce qui serait resté sans conséquence ni intérêt si le pliage n’avait été fait selon un angle imprévu par l’articulation.
J’ai hurlé.
On m’a ramassé et tandis que je claudiquai jusqu’au bord de la piste mon genou a triplé de volume et est, je l’ai vu à la maison, devenu violet.
C’était la première fois que tenir la main d’une fille me coûtait un genou.
Depuis, chaque marche dépassant deux ou trois heures, chaque changement de temps ou de saison, tout cela me rappelle cette gamelle à la patinoire Molitor.
C’était le début de l’année 1965 et je me rappelle cette fichue gamine comme si c’était hier…

samedi, 04 avril 2020

Confinement… Encore...

Voilà à quoi j’occupe mes journées, lectrices chéries, en ces temps de réclusion.

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Qu’est-ce ?
Eh bien c’est là où je suis arrivé du « circuit imprimé » qui supportera l’électronique de mon « amplificateur de dans dix ans » comme appelle la lumière de mes jours. « L’ampli mythique du Goût ».
Bon, il s’agit d’un amplificateur audio à tubes.
Ouaip ! Ces trucs d’avant le transistor !
Et puis c’est amusant, après de longues études pour connaître la théorie des semiconducteurs, d’apprendre, de réapprendre celle des « éléments thermoïoniques » que sont les « lampes » qui constituaient « les postes à lampes » de mes parents.
Tout ce que je peux en dire, c’est que c'est intéressant et que ça occupe…
Et puis après tout, c’est bien aussi de faire des maths qu’on a laissé tomber il y a plus de dix ans pour faire la cuisine et écrire des notes sur un blog.
Donc voilà à quoi j’occupe mes journées quand ma part de l’essentiel de la maison est faite.
Et puis ça me permet de donner libre cours à mon imagination.
Sans donner un cours d’histoire de l’amplification, depuis le milieu des années 1920, on fait des amplificateurs.
Le nombre de principes utilisés est dramatiquement réduit.
Trois schémas se sont dégagés : Ceux de Mrs Williamson, Mullard et Loyez.
Il en fallait donc un de plus, censé supprimer un des inconvénients de ces schémas.
Je m’y attelai donc.
Il est sorti de mes cogitations quelque chose dont j’espère bien entendre autre chose que « Boum ! » et voir autre chose qu’un éclair quand je mettrai le jus…
« Mais bon… » comme disent Heure-Bleue et Audiard « Si on bricolait plus souvent, on aurait moins la tête aux bêtises… »

vendredi, 03 avril 2020

33ème devoir de Lakevio du Goût

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Peu de monde, très peu de monde dans cette rue qui descend du Sacré-Cœur vers la place Saint-Pierre.
Je peux vous le dire, lectrices chéries, cette rue faite d’escaliers est la rue Paul Albert.
Mais où va cette femme qui les descend sous la pluie ?
Quel devoir ou quelle aventure la mène ?
Qu’est-ce qui la pousse à sortir alors que, dans tout le pays, chacun est appelé à rester chez soi ?
Si vous avez une idée, nous la lirons tous avec plaisir, intérêt ou le cœur serré, c’est selon.
Mais nous la lirons lundi puisque désormais, c’est « l’école à la maison »…