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lundi, 24 février 2020

Devoir de Lakevio du Goût N°27

devoir de Lakvio du Goût_27.jpg

Si vous commenciez votre devoir par :
« Distendu, ralenti, comme dans un rêve, c’était la musique d’Avril au Portugal. »
Le terminiez par :
« Et de nouveau son regard s’attardait sur mes mains. »
Tout ça en brodant pour lundi une histoire autour de cette aquarelle de John Salminen.


Distendu, ralenti, comme dans un rêve, c’était la musique d’Avril au Portugal.
Cet air m’a frappé tout de suite et quand je l’ai reconnu j’ai failli m’arrêter.
Il sortait d’une fenêtre du boulevard et je suis sûr qu’il s’était répandu jusque dans les allées du Père Lachaise.
J’allais « la » voir, si l’on peut dire puisqu’elle était quelque part dans ce cimetière mais je ne savais où.
Je me rapprochais de l’entrée quand nous nous sommes reconnus.
Je l’avais vu une fois, il y a longtemps, quand je l’avais croisé sur les grands boulevards.
Il était avec elle.
Elle… Je lui avais dit si souvent « Pourquoi ne le quittes tu pas ? »
Elle avait chaque fois répondu « J’ai pris des engagements, je m’y tiens, c’est comme ça… »
Alors nous nous contentions de rêver que peut-être, un jour…
Aujourd’hui en le voyant j’ai hoché la tête en une sorte de salut distant.
Il m’a surpris soudainement à me demander « Vous voulez prendre un verre au café ? »
J’ai hésité puis acquiescé, on ne sait jamais, peut-être apprendrais-je quelque chose.
En m’asseyant, je me suis rappelé la dernière fois que je l’avais vue.
Je lui avais encore demandé « « Pourquoi ne le quittes tu pas ? », elle avait souri puis répondu « Tu te rappelles ce qu’on a fait aujourd’hui ? Il ne faudrait pas ajouter à l’accident un délit de fuite… »
Et je me demandais, alors qu’il tirait la chaise, ce qu’elle avait bien pu lui trouver.
Une fois assis, j’ai demandé un café et lui « un demi », ça m’a surpris de le voir boire de la bière le matin.
Il a soudain dit
- Je sais… Elle m’en a parlé et je me demande ce qu’elle pouvait bien vous trouver… 
- Ah…
Il regardait mes mains avec attention.
J’ai regardé les siennes, il avait les doigts courts et les ongles carrés.
Il m’est venu de drôles d’images à l’esprit, je me suis imaginé ces doigts…
Il a détaché les yeux de mes mains et m’a demandé :
- Mais qu’est-ce qu’elles ont ?
J’ai su tout de suite et je me suis demandé ce qu’elle avait bien pu lui dire là-dessus.
C’était quand même très privé il me semble.
Je me suis contenté de :
- Quoi donc ?
Il a poussé un profond soupir et s’est levé.
Et de nouveau son regard s’attardait sur mes mains…

dimanche, 23 février 2020

La traversée du dessert…

Ouais, bon… C’est dimanche…
Hier nous sommes allés traîner.
D’abord chez « notre » Turc manger un « döner », le meilleur que nous connaissons.
Puis nous avons parcouru quatre kilomètres de trottoirs.
Tous trottoirs pleins de choses déjà vues mais que nous aimons revoir.
Nous y avons tous deux des souvenirs, parfois les mêmes, parfois différents…
Nous avons croisé ainsi la cité de Trévise.
Nous la connaissons bien.
L’amie d’enfance d’Heure-Bleue y habita un moment un studio minuscule.
Heure-Bleue et moi y avons le même souvenir d’un après-midi délicieux.
Nous écoutions tous trois un disque de Barbara, l’album orange « L’aigle noir ».
Elle y chantait, si mes souvenirs sont exacts, et ils le sont, « Hop là ! »
Pendant la chanson, l’amie d’enfance s’en est allée faire quelques courses pour le dîner.
Nous étions jeunes, assis sur la moquette grise.
La chanson suivante était, je l’ai encore dans l’oreille, « Je serais douce ».
C’est une chanson qui donnait plein d’idées à commettre en privé.
Las, l’amie d’enfance est revenue à temps…
Barbara a commencé à chanter « Amoureuse » mais l’instant était passé.
Nous avons parlé d’autre chose…
Nos pérégrinations nous ont ensuite fait passer devant le « Bouillon Chartier », bénédiction de la jeunesse désargentée des années soixante et soixante-dix.
Il y a maintenant chaque jour, une queue digne d’une boucherie soviétique des années cinquante.
Hier c’était une queue de Parisiens en veine de sortie pour profiter de l’absence de touristes chinois…
Nous sommes évidemment passés rue Vivienne, devant le café où la lumière de mes jours allait manger « le meilleur croissant de Paris » avant d’aller faire croire à son patron qu’elle ne volait pas l’argent qu’il lui versait.
Puis devant « La Une » bistrot aujourd’hui disparu où nous déjeunions parfois pour une somme si modique qu’on ne pouvait pas appeler ça une somme.
Nous avons continué vers la Bourse pour aller ensuite vers l’ancienne Bibliothèque Nationale, dans « notre » café du passage Vivienne.
Nous avons fini notre périple à l’Opéra pour y attendre le 95 qui nous ramènerait chez nous.
Comme « Elle » dit : C’était bien.
Très bien même…
Le « Bouillon Chartier » ?
C’est ça, sauf qu’avant les serveurs étaient tous habillés comme Charlot  :

bouillon Chartier.jpg

 

vendredi, 21 février 2020

27ème devoir de Lakevio du Goût

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Si vous commenciez votre devoir par :
« Distendu, ralenti, comme dans un rêve, c’était la musique d’Avril au Portugal. »
Le terminiez par :
« Et de nouveau son regard s’attardait sur mes mains. »
Tout ça en brodant pour lundi une histoire autour de cette aquarelle de John Salminen.
Ça vous dit ?

jeudi, 20 février 2020

Les classiques de la rousse…

tube dentifrice.jpg

J’ai gagné !
Une fois de plus l’Homme a confirmé sa supériorité sur la Femme !
Elle doit changer le tube de dentifrice !
L’Homme, de son côté, en vainqueur magnanime consent à amener le tube vide jusqu’à la cuisine et le jeter.
Non mais !
À quoi pensaient donc Olympe de Gouge, Simone de Beauvoir et Christine de Pizan ?
Je vous le demande, lectrices chéries !
Que je vous dise le pourquoi du comment de la victoire masculine chez Heure-Bleue, battue à plate couture par son seigneur et maître, j’ai cité « Le Goût ».
Comme il se passe probablement chez vous, lectrices chéries, la lutte est acharnée pour le pouvoir dans le ménage.
Entre l’épouse délicieuse et soumise que souhaite le mari et l’époux fort et victorieux que l’épouse voudrait jeter à bas de son piédestal, telle la première statue de Lénine venue, le combat est rude.
Il en est un où le hasard des armes laisse la victoire tantôt à l’un tantôt à l’autre.
À la maison, les combats les plus âpres sont ceux qui décideront qui sera préposé au changement de tube de dentifrice ou au déballage de la savonnette neuve.
Il n’y paraît pas mais déballer ce fichu savon, surtout avec les mains mouillées est une performance qu’il vaut mieux laisser aux bons soins de « l’autre ».
De même, presser le tube de dentifrice jusqu’à l’obtention de la noisette ultime, celle qui obligera « l’autre » à jeter le tube vide, ouvrir la boîte, en sortir le tube plein, le poser dans le verre, aller à la cuisine avec le tube vide et l’emballage du tube neuf, représente un sacré boulot.
D’autant plus drôle, le boulot, que la surprise de la tâche supplémentaire se déclare alors qu’on est nu comme un ver.
Aujourd’hui j’ai gagné !
Après avoir lavé les cheveux de la lumière de mes jours, je suis retourné dans le séjour et j’ai attendu.
J’ai attendu de voir la lumière de mes jours passer en courant devant la fenêtre ouverte, « belle, sans ornement, dans le simple appareil d’une beauté qu’on, d’arracher au sommeil » pour jeter l’emballage du dentifrice.
Hélas, trois fois hélas…
La victoire du mâle fut incomplète.
Servie par de précédentes expériences, Heure-Bleue a pris l’habitude d’amener dans la salle de bains les effets et autres atours qu’elle revêtira une fois sa toilette faite.
J’ai gagné, certes, mais ma victoire a ce petit goût d’inachevé qui en gâche le plaisir.
J’en retire une fois de plus que le machisme a ceci qui rend étonnant son existence : La victoire sur une femme a toujours le côté illusoire des « victoires à la Pyrrhus »…
Ces victoires qui coûtent plus cher que les défaites. 

mercredi, 19 février 2020

Et le Goût lut...

Ouais, je sais Mab... J'ai honte...

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Bonjour lectrices chéries !
Me revoilà.
Après voir « débordélisé » mon PC, je suis de retour.
Je déteste ces « OS » où le chef de mon ordinateur n’est plus moi mais une boîte aux États-Unis qui décide de ce que je dois écrire et comment.
Qui décide que les seules fautes d’orthographe et de grammaire admises seront celles décidées par les « développeurs » du logiciel d’édition de texte.
Alors j’ai, dans la précédente étape, modifié les autorisations d’accès à des fichiers normalement interdits à l’idiot qui a acheté l’ordinateur et le logiciel.
Bon, j’y suis allé un peu fort…
Je me suis retrouvé avec des sauvegardes qui ne voulaient plus s’écrire sur les supports de mon choix.
Bref, en peu de mots j’ai mis un bordel sans nom dans mon ordinateur.
Et réinstaller tous les logiciels dont je me sers prend du temps.
Beaucoup de temps…
Ça m’empêche évidemment de me soucier de vous avec tout le soin nécessaire.
Ainsi et aussi hélas, de m’occuper de la lumière de mes jours.
Car je suis ainsi fait que quand je me lance dans un travail de raccommodage de cette sorte, tout comme dans un travail, je suis absorbé au point que je ne vois pas passer le temps.
C’est au point qu’après être arrivé à mes fins, j’ai dit à la cantonade, plus exactement à la lumière de mes jours, plein de bonne humeur :
- Tu m’aimes, toi ?
La réponse, genre réponse inquiétante, est arrivée.
J’allais écrire « rafraîchissante » alors qu’en réalité c’était plutôt « refroidissante ».
- J’ai le choix ?
J’ai fait semblant que oui…
Après ça, nous sommes sortis hier.
On est allé traîner du côté de la place des Ternes chercher un « œuf mollet au poivre vert » et un « mini-pâté de canard en croûte ».
Après cette période de cloître de deux ou trois jours pour cause de mauvais temps, de travail domestique – car le dimanche est le « jour de grand ménage »- et de « débordélisation » de mon ordinateur, il était temps que nous sortissions pour nous aérer les éponges et la cervelle.
Cette sortie fut des plus agréables.
Même le voyage dans le bus 31 fut calme, tant à l’aller qu’au retour.
Heure-Bleue, au passage de la rue de Tocqueville me raconta quelques péripéties de son enfance.
Elle me montra l’école primaire qu’elle fréquenta et les tours pendables que sa sœur cadette joua.
Que des choses que j’avais
entendues à peine dix-sept-mille-huit-cent-onze fois depuis le mois d’avril 1971.

Autant dire aussi rarement qu’elle avait entendu mes pérégrinations dans le dix-huitième arrondissement…
C’était bien.