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samedi, 01 septembre 2018

La guerre des deux rosses.

De rien... Mab... Et m... J'avais oublié...
Le week-end commence mal.
Heure-Bleue a gagné la bataille du dentifrice.
C’est moi qui ai dû changer le tube ce matin.
Vide ! Totalement vide ! Pas moyen de tirer l’ultime noisette, que dis-je, noisette, l’ultime groseille de dentifrice qui m’aurait permis de refiler à ma camarade de jeux le droit de mettre un tube neuf.
Le plus dérangeant étant de sortir alors qu’on a les mains mouillées, le tube de dentifrice de son carton, de prendre le tube vide et d’aller, vêtu de ma seule innocence autant dire vêtu de rêve, jusqu’à la cuisine.
Ce qui ne serait rien si ce n’est que la fenêtre de la cuisine est grande ouverte jour et nuit, que la température était de quinze degrés et que j’étais nu comme un ver.
Autant dire que j’étais gelé comme un excrément maghrébin.
Oui, avec le politiquement correct et la susceptibilité maladive de la société d’aujourd’hui, il n’est plus question de dire comme on le faisait entre 1950 et 1970 en parlant d’avoir froid « être gelé comme une merde arabe ».
Bref, j’ai changé le tube de dentifrice.
Tout fout le camp.
Je crois que la prochaine qui me parle de patriarcat, je serai fondé à lui dire que c’est très surfait.
La preuve ?
Je pars à l’instant chercher les yaourts dont la lumière de mes jours fait ses fins de déjeuner.
Ce sont ses yaourts préférés et j’ai mangé le dernier hier.
Alors, hein, vous savez comment sont les esclaves de nos jours.
Si vous ne satisfaites pas leurs envies, elles se révoltent et vont jusqu’à faire grève.
Du coup je me demande si Marlène Schiappa a lu Lysistrata…

vendredi, 31 août 2018

Danse macabre…


Je ne vais pas vous parler de musique, quoique…
Non, je ne vais pas vous parler de Duras non plus mais d’une autre petite musique.
Hier soir, en véritables adultes, Heure-Bleue et moi, quasiment nous rongeant les ongles, c’est dire si « on est grand », nous avons regardé « Harry Potter et les Reliques de la Mort (2) ».
Bon, il gagne à la fin, comme n’importe quel PSG.
C’était chouette, ça nous a occupés pendant cent-trente minutes, sans compter la publicité.
Mais, conséquemment, ça m’a occupé le reste de la nuit.
C’est fou ce que, les yeux fermés, j’ai croisé comme gens qui sont morts.
Evidemment, il y a ceux qui ne me manquent pas.
Evidemment il y a ceux dont je n’aurais même jamais soupçonné qu’ils pussent rester coincés entre deux quelconques de mes neurones.
Certains même dont je n’aurais jamais soupçonné que dans mes rêves, la fin pût me soulager.
Pourtant je ne me rappelle pas avoir cette nuit rêvé d’un huissier de justice ou d’une mauvaise petite brute de cour de récré.
Et puis il y eut les autres.
Tous les autres.
Tous ces proches arrachés les uns après les autres.
Et pas que les proches.
Il ya aussi parfois de très proches que les années et la mort n’ont pas réussi à ôter de ma cervelle.
Il y a ceux qui sont enterrés dans ma mémoire et qui, comme des surgeons de lilas ressortent au mois de mai.
Il y a celui avec qui je suis allé au lycée et qui est mort à trente ans en se jetant sous un train.
Une autre encore, morte d’un cancer, que je connaissais depuis 1966.
Il y a ma cousine, Süzel, morte il y a peu, bouffée par un crabe.
Il y a de moins proches, bien sûr et que j’aimais aussi.
Il y a évidemment cette affaire de rue Turgot qui n’arrive jamais à être nette au point d’être un souvenir clair.
Je sais seulement que ça a fini tragiquement.
J’étais déjà plein de cicatrices récoltées sur les tables d’opération.
J’ai en plus la mémoire couturée de partout par des pertes irréparables.
J’oublie parfois ce que j’ai fait de mes lunettes.
Elles sont sur mon nez.
J’aimerais bien parfois oublier tous ces gens.
Nous nous sommes connus.
Nous nous sommes aimés.
Nous nous sommes parfois détestés.
Ils sont comme mes lunettes.
Je crois les avoir perdus, ils sont juste sous mon crâne…

jeudi, 30 août 2018

Bus stop.

Bus_Stop_trailer_screenshot_22.jpg

Hier je me suis posé une question existentielle : A-t-on vraiment besoin de véhicule pour aller d’un point à un autre si tant de monde fait la même chose ?
Nous sommes allés déjeuner chez des amis.
Simple me direz vous.
Eh bien pas tant que ça…
Nous avons pris le 95 au cimetière de Montmartre vers onze heures trente.
Nous sommes descendus du 26 à la Nation vers treize heures quarante-cinq !
Normalement, nous avons le choix entre la voiture –que je n’ai plus- qui, via le périphérique à la vitesse autorisée eût dû nous y amener en un peu plus d’un quart d’heure…
L’expérience montre souvent qu’il faut plutôt compter trois-quarts d’heure en cas de circulation prétendument « normale » soit environ dix-sept kilomètres/heure.
Nous pouvions aussi prendre le métro censé nous faire parcourir le chemin en quarante minutes.
Hélas, les arrêts pour raisons diverses, travaux, incidents, pannes, nous contraignent parfois à de longues stations entre deux stations justement et ces quarante minutes ont une tendance à s’étirer au-delà de l’heure et demie.
Nous avons évité le taxi qui nous met sur la paille pour nous mener aussi lentement que le bus et a plus tendance à nous balader qu’à nous transporter.
En plus ça double le boulot, il faut surveiller le chauffeur, le compteur et le chemin emprunté.
Nous avons opté pour le bus.
Il nous a hélas occupés plus de deux heures.
Nous avons attendu le premier, celui qui nous mène à Saint Lazare.
Il fut un peu coincé vers la Place Clichy.
A Saint Lazare, nous avons attendu longuement le 26, censé nous mener en quarante minutes à la place de la Nation.
Hélas, selon l’affichette apposée à la station nous prévenait que des travaux sur son trajet le contraignaient à une déviation monstrueuse. J’ai craint un instant que la 26 ne passât par Toulouse pour rejoindre l’est de Paris.
Le 26 arriva enfin et nous nous assîmes tranquillement face à face et regardâmes les passagers et les rues, comme d’habitude.
Hélas, au tiers du parcours, l’arrêt parut assez long aux passagers.
Le chauffeur parut alors et signifia courtoisement à tous que non, il n’irait pas plus loin car « les types en cravate bleue » en avaient décidé ainsi.
Nous poireautâmes ainsi vingt minutes avant que le suivant n’arrivât.
Ce suivant s’arrêta ensuite quelques stations plus loin pendant plus d’une dizaine de minutes car il y eut changement de machiniste.
Normalement l’arrêt n’aurait pas dû s’arrêter plus de deux minutes mais le chauffeur en fin de service papota avec le remplaçant jusqu’à l’arrivée du bus suivant qui embarqua le chauffeur libéré.
Puis la déviation emprunta un boulevard connu pour son encombrement permanent pour cause de marché ou autres raisons qui le bouchent six jours par semaine…
Arrivés enfin à la place de la Nation, l’heure du déjeuner était passée, celle du goûter étaient en vue.
Poussée par la faim, Heure-Bleue aurait volontiers mordu quelqu’un.
Google Maps m’a renseigné : Ce trajet aurait pris à pied une heure trois quarts et aurait été sans aucun doute plus intéressant.
Je me suis dit alors qu’il était inutile de brûler autant de pétrole et consommer autant d’électricité pour un trajet qui nous aurait pris moins de temps en marchant.
La dépense d’énergie eût été largement compensée par un sandwich.
Sans parler du bilan carbone…

lundi, 27 août 2018

Le gâteau marbré.

C’est lundi et il fait triste…
Au moins Mab échappe à ce qu’elle détestait : Voir les jours raccourcir et ses roses racornir.
Au moins j’aurai passé un bon week-end.
Samedi je suis allé prendre un pot avec un ami à Montmartre.
Il ne va pas très bien mais c’est normal, il se rend compte que la jeunesse n’est éternelle que dans la cervelle.
Pourtant je lui avais déjà dit.
Et c’est un esprit brillant, il est quand même docteur ès Sciences de l’Université de Paris.
Mais du coup, problème de navigation dans les hautes sphères de l’esprit, il a des accès de vague à l’âme qui le troublent.
Ça ne cadre pas avec son environnement habituel alors il lui faut un pote et une bière de temps en temps.
J’ai ramené le pain en redescendant vers la maison.
Il ne restait qu’une crêpe à « la bonne boulangerie » –non ce n’est pas « Pain-Pain » il n’y a pas de crêpes-, alors je l’ai ramenée à la lumière de mes jours.
Je fais réchauffer la crêpe doucement, agrémentée d’un peu de rhum et enveloppée de papier d’aluminium pour qu’elle garde son humidité et ne devienne pas sèche comme une tranche de jambon de trois jours au frigo.
J’aime voir l’air heureux d’Heure-bleue, les yeux mi-clos, quand elle goûte la crêpe.
Voilà…
Hier nous avons pris un bus spécial.
Nous avons pris le 31 pour prendre un café avec Coumarine à la Gare du Nord.
Enfin, au grand café en face de la gare.
Nous avons papoté pendant une bonne heure.
Je serais bien incapable de dire de quoi nous avons parlé mais au moins nous n’avons pas dit du mal de notre prochain.
Enfin, peut-être un peu de…
Meuh non…
Que je vous dise, nous avions vu Coumarine il y a une quinzaine d’années à la Mairie du XIème.
C’est là que nous avions croisé une déjà amie, Mab qui vient de nous lâcher.
C’est là que nous étions fait une autre amie, Lakevio, qui a intérêt à tenir le coup.
C’est la que nous avions vu Coumarine.
Elle avait, derrière la petite table de la mairie du XIème, l’air sérieux de l’écrivain qui présente un bouquin.
Bref, nous avons pris le 31 pour aller à la Gare du Nord et pour revenir.
C’est un bus avec une particularité étrange.
Il est toujours plein et les changements de population entre la place de l’Étoile et la Gare de l’Est font qu’on a une impression de « gâteau marbré » aux proportions changeantes.
De très « vanille » vers l’Étoile à très « chocolat » vers la Gare de l’Est avec des variations permanentes en fonction des quartiers traversés.
Tout au long de la ligne, les marbrures du gâteau varient, il y a même des passages « caramel ».
À certains arrêts, le changement de vagues de couleurs est quasi-total même si le bus est rarement « monocolore ».
Il faut changer de ligne pour vérifier que l’intérieur d’un bus est normalement vert…
C’est ça qui est bien et que j'aime dans Paris, la variété…

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vendredi, 24 août 2018

Sous le soleil exactement...

Hier, le jardin du Luxembourg était magnifique sous le soleil.
Merveille et P’tite Sœur ont passé un long moment avec un voilier sur le bassin tandis qu’Heure-Bleue et moi avons papoté avec un couple d’Israéliens qui avait partagé avec nous les rares sièges à l’ombre.
Finalement, le sabir habituel, mélange d’hébreu et d’anglais nous est revenu assez facilement et nous a occupés jusqu’à ce que l’heure de rendre le bateau soit venue.
Nous sommes repartis d’un pas alerte vers « l’aire de jeux » et là, les yeux et le porte-monnaie grands ouverts, nous avons perdu de vue pour un long moment P’tite Sœur qui finalement se débrouille très bien du moment qu’elle trouve de quoi grimper, glisser, sauter et rebondir sur des trucs à ressort.
Nous nous sommes assis, épuisés rien qu’à regarder P’tite Sœur courir d’un jeu à l’autre.
Merveille s’est reposée en allant faire de la balançoire ailleurs.
Nous avons engagé la conversation avec notre voisine de banc.
Ça a duré des heures.
Elle nous a tout dit de sa vie qui avait commencé sur les chapeaux de roue mais hélas s’était retournée au premier virage.
Hélas, comme beaucoup de femmes elle avait épousé un homme.
Hélas, comme beaucoup d’hommes, celui-ci avait une mère.
Re-hélas, sa mère était comme la mienne.
Super hélas, il semblait n’avoir jamais eu assez de caractère pour lui tenir tête.
Bilan, il a préféré maman.
Je n’en crois rien, en fait il l’a plaquée avant la première année du dernier enfant.
Cette femme, malheureuse comme les pierres s’est lancée dans l’écriture avec ce qu’on appelle « un succès mitigé ».
C’est pas le tout d’avoir des malheurs, il faut savoir les raconter et surtout les surmonter.
Elle en a retiré, selon ses propres termes « que l’important, c’est l’amour ! »
Cette femme, « entrepreneuse » née s’est lancée, « pour rebondir » selon l’expression usuelle de Capital, dans une activité qui m’a semblée étrange.
Dites moi, lectrices chéries, il ne vous semble pas étrange que quelqu’un dont la vie ne fut qu’une succession d’échecs, du baccalauréat jusqu’aujourd’hui, soit « coach de vie » ?
Ça m’a semblé assez gonflé mais je suppose que c’est pour cela que le proverbe « les conseilleurs ne sont pas les payeurs » est vieux comme le monde…