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mardi, 29 mai 2018

Le siège ne s'use qu'assis.

De rien Mab, mais tu devrais écrire quand même...

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Hier j’ai pris le bus tout seul !
Pas celui là qui est le 80 que je prenais à Jules Joffrin, Mairie du XVIIIème, il y a... Bref, tout ça...
Oui, je suis allé tout seul voir l’anesthésiste à l’hôpital !
Parfaitement ! Tout seul !
Alors j’ai pris le bus.
J’ai parcouru pratiquement toute la ligne du 26, de Saint Lazare à Maraîchers.
La chaleur faisait un effet terrible sur les passagers.
Je me suis mêlé d’une engueulade lancée par une femme particulièrement acariâtre qui hurlait parce que qu’une autre femme lui avait proposé de poser ses sacs à côté pour qu’une troisième puisse s’asseoir…
L’acariâtre hurlait de plus en plus fort au point de m’empêcher de regarder les autres passagers.
Je lui ai donc dit « Je comprends bien que vos sacs aient besoin d’être assis mais normalement, les sièges… »
Elle a hurlé encore plus fort.
Alors ça ma fait rire.
Plus je riais, plus elle hurlait.
Les autres passagers se sont mis à rire aussi alors l’acariâtre est descendue en insultant tout le monde.
Heureusement car ça m’a permis de surprendre une réflexion étrange venant de qui la proférait.
À côté de moi, un couple « mixte », un Gaulois et une Chinoise d’âge mûr.
Le bus passe à la station Jaurès, au dessus du canal.
Sur les quais, sur chaque chemin de halage on voit des tentes, beaucoup de tentes.
La dame me les montre et je lui dis « ce sont de pauvres gens… »
Avec un accent prononcé elle me répond « Oui mais quand même, on devrait les renvoyer chez eux ! »
Que lui répondre...
Je passe sur la visite à l’anesthésiste, ce n’est pas ce « marchand de sable » là qui va m’endormir et c’est dommage car cette jeune femme, Africaine née au Nigéria et dont les parents se sont arrêtés en France, cette dame donc, a les plus belles mains que j’ai jamais vues.
Je le lui ai dit et elle a aimé alors nous avons papoté au point qu’elle ne m’a pas dit qu’il y avait encore une étape à ma visite.
Au retour, il faisait encore plus chaud dans le bus et j’ai vu une scène qui m’a fait comprendre ce qu’avait dû endurer la lumière de mes jours avec votre serviteur.
Dans l’allée centrale, debout, un jeune couple.
À peine vingt ans à coup sûr.
Elle : Une très jeune femme, petite, mate, très brune à cheveux longs coiffée d’un chignon assez lâche, des yeux presque noirs.
Lui : Grand, un teint « salade de châssis », cheveux châtains clairs, yeux bleus, la chemise ouverte sur un torse aussi velu que mon lavabo.
A chaque cahot, elle l’embrassait sur le torse, lui passait la main sur le cou, se collait à lui pour montrer que c’est lui le vrai soleil de la saison.
Et lui, s’éventait de la main, baissait de temps à autre la tête pour lui baiser la chevelure mais on voyait bien qu’il souffrait.
S’il n’avait pas été amoureux, ce qui se voyait car il n’aurait pas regardé un gâteau avec plus de désir dans les yeux, il l’aurait repoussée, j’en suis sûr.
Je suis arrivé à mon rendez-vous avec Heure-Bleue – Non, on est juste allé au Monop’, pas à l’hôtel- juste pour lui dire que j’avais un message de l’hôpital qui disait que je n’avais pas été « numérisé », quoi que cela veuille dire…

lundi, 28 mai 2018

Le parfum des vers ou l’odeur des pieds ?

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Ce quatrain est idiot et sombre en la nécrose

C’est le parfum des vers  qui parfois sent la rose
Mais c’est l’odeur des pieds qui souvent m’indispose.
Je ne vous dirai rien du mauvais temps morose
Qui me pousse à froisser la fleur de passerose.

Cela dit j’avoue là que j’en aurai ma dose
Avant d’avoir écrit cette première chose.
On m’a pourtant tellement  rabâché ce « Ose ! »
Que j’attends patiemment que le magicien dose

L’effort sans cet excès qui mène à l’overdose
Sans avoir à gratter le bout de cellulose
Jusqu’à ce mon doigt éprouve l'ankylose

Mais à lire ces vers je risque la cirrhose
Ils sont si maladroits que les citer je n’ose
De peur de vous saouler plus que vous rendre chose…

dimanche, 27 mai 2018

« L’homme des vieux »

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La lumière de mes jours m’a posé une question à laquelle j’étais bien incapable de répondre :
- C’était quand, le concours des capsules de lait qui donnaient l’entrée à un concert de yéyés ?
- Ben euh…
Elle a cherché, elle a trouvé.
C’était en 1962.
Elle est allée au concert en racontant des carabistouilles à sa mère.
En 1962, je suis allé « en colo ».
C’est en juillet que je m’étais fait un copain dont je vous ai déjà parlé.
Il s’appelait –et s’appelle probablement encore- Charbonnier et était orphelin et confié à sa grand’ mère.
Donc, comme Rose qui était belle et sentait bon la fleur nouvelle, il « vivait chez sa vieille aïeule où qu’y s’él’vait comme ça tout seul » comme dit la chanson.
Mais rue Ordener, pas rue Saint Vincent…
À la fin juillet il est revenu à Paris tandis que j’étais envoyé dans une autre colo.
À mon retour, j’ai revu Charbonnier à Paris, il est venu plusieurs fois à la maison avec des 33T de Johnny Halliday.
Il était fan de la série « Les rocks les plus terribles ».
Un jeudi d’octobre, alors qu’il me disait que ces temps-ci c’était la dèche chez lui, je lui ai demandé comment il avait pu aller en colo en juillet.
Et c’est cette histoire de capsules de lait qui m’a rappelé le financement  de la colo du sieur Charbonnier.
Il m’a raconté que sa grand’ mère ne buvait pas de vin mais se rattrapait sur les vins cuits.
Parfois au point de l’être elle-même à la fin du dîner…
Le Saint Raphaël mais surtout le « Byrrh » avaient sa préférence.
Le « Byrrh » et le Saint-Raphaël parce qu’ils étaient « forcis au quinquina et que ça donnait des forces aux vieux ».
Ça dura jusqu’à ce que Radio Luxembourg, pas encore RTL diffuse une campagne de publicité pour « Bartissol ».
« L’Homme des vœux » se promenant dans les rues de Paris avec la promesse de faire pleuvoir des francs sur ceux qui le reconnaîtraient poussa la grand’ mère à changer d’orviétan.
Elle se mit à écorner sa pension avec entrain à coups de litres de Bartissol.
Elle en gardait précieusement, me dit Charbonnier, les capsules dans un sachet qu’elle enfouissait au fond de son sac à main.
On ne sait jamais, des fois que « L’Homme des vœux » passerait rue Ordener…
Le sort est facétieux.
Au printemps 1962, il passa rue Ordener et croisa la grand’ mère de Charbonnier.
Elle le reconnut et sortit derechef le sac de capsules.
D’après Charbonnier, la somme gagnée fut telle que si elle lui permit des vacances en colo elle le poussa à se poser des questions sur la quantité de Bartissol sifflée par la grand’ mère.
Avec le recul de l’âge, je me dis que le matos d’avant guerre avait un foie particulièrement solide…
Je pense à lui chaque fois que j’entends « Gabrielle » alors qu’il m’a usé des diamants à écouter chez moi « Dans un jardin d’amour » .
Bref, lui aussi pensait à « ça »…


samedi, 26 mai 2018

Mieux vaut le Pisse-dru que le pisse-vinaigre.

La lumière de mes jours regardait les informations alors que je finissais de mettre la table.
La télé sétalait complaisamment sur les méfaits et le « perp’s walk » à Manhattan de Harvey Weinstein qui est quand même un grand dégueulasse.
Un grand cinéaste mais un grand dégueulasse.
D’un coup la lumière de jours m’assène :
- Minou ! Normalement tu serais en taule !
- Mais j’ai rien fait !
- Non mais tu es un « tactile », et là-bas, on ne se touche pas…
Il est vrai que j’ai tendance à « l’abrazo » très latin, ce truc que les uns traduisent par « câlin » et les autres, ceux qui savent vivre et qui connaissent le « latin behaviour » traduisent par « accolade ».
J’ai passé quelque temps aux Amériques mais c’était dans les années 80, celles où un type pouvait regarder une femme sans être accusé immédiatement de pensées salaces.
Une époque où dire « Hi ! » à une femme dans un ascenseur ne vous menait pas au tribunal avec une accusation de harcèlement.
Inutile de vous dire que le « hug » à quelqu’un que vous ne connaissez que via le Web vous mène illico à Rikers sauf à sortir cent mille dollars dans une « négociation amiable » qui en dit long sur l’art de faire casquer l’imprudent affectueux.
Dans ma minute anti-américanisme primaire, celle qui me prend le matin quand j’entends la dernière bévue de Trump à la radio, je me dis que les États-Unis d’Amérique sont devenus un pays étrange.
Un pays ou poser la main sur l’épaule de sa collègue ou voisine pour la saluer ou dire « pfiouu… Le printemps te va bien ! »  est « inapproprié ».
Un pays où le chrétien peut contester le droit des femmes à disposer de leur corps au prétexte que ça heurte ses convictions.
L’idée que ses convictions à lui peuvent heurter les convictions des autres ne l’effleure même pas.
Pour lui, la vraie démocratie, c’est penser comme lui.
« Vivre et laisser vivre » ne fait pas partie de son arsenal intellectuel.
J’en arrive à la conclusion que si Woodstock avait lieu en 2018 plutôt qu’en 1969, il eut fallu envoyer en taule plus d’un demi-million de personnes, homme, femmes, garçons et filles, tous mélangés et ne rechignant pas à montrer de façon lascive combien le concert les emballait…
Les pauvres, qu’est-ce qu’ils vont s’emmerder.
Pire, qu’est-ce qu’ils vont nous emmerder.


N’empêche, elles sont quand même très gentilles.
Elles vont jusqu’à t’engueuler de temps en temps en te disant « tu préfèrerais que je simule ? »

jeudi, 24 mai 2018

Le garde des sots…

Hier midi j’ai entendu des informations qui m’ont donné à réfléchir –si, si- et surtout m’ont poussé à comparer la façon d’aborder les problèmes selon qu’on fait partie du gouvernement allemand ou du gouvernement français.
Il ressortait des informations que, d’une part deux grandes villes allemandes avaient interdit la circulation des véhicules « diesel » antérieurs à 2015, et d’autre part que les prix des carburants s’envolaient en France, notamment celui du gazole.
Sachant qu’une observation portant sur des décennies de conduite automobiles m’avaient déjà amené à la conclusion que :  
- Toute baisse du prix du brut entraîne une faible hausse du prix des carburants. («Le raffinage nous coûte un œil», tout ça...)

- Toute hausse du prix du brut entraîne une forte hausse du prix des carburants. («Non seulement le raffinage coûte mais l’OPEP nous saigne à blanc», tout ça...)
Il m’apparut en outre que puisque le gazole est cancérigène :

- L’Allemagne en interdit l’usage aux véhicules de conception antérieure à l’année 2015.
- La France augmente les taxes sur le gazole.
Car la France espère, en un raisonnement étrange que la pollution due au diesel diminue, voire disparaisse noyée dans un océan de taxes, mais surtout que la consommation n’en diminue pas.
Tandis que l’Allemagne court le risque de la diminution de la consommation de gazole mais estime que la santé de l’Allemand prime sur le chiffre d’affaires des pétroliers.
La France applique  un système de pensée qui est propre au Trésor Public.
Elle avait déjà tenté la démonstration de son bien-fondé avec le tabac.
Rappelez-vous : Le graal en étant déjà la cigarette sans tabac, sans fumée, sans cancer mais avec juste les taxes.

Hélas, quand manifestement, le doute s’installe, un tas d’excuses bidon tentent de nous faire avaler toutes ces carabistouilles dont le but est de nous faire sortir le plus de sous possible en échange du moins de choses possible, voire en échange de rien.
La plus usée mais toujours efficace de ces ficelles reste quand même d’opposer au râleur « La Loi du Marché».
Je me demande d’ailleurs pourquoi ça continue de fonctionner.
Parce que, quand on y réfléchit un peu, « La Loi du Marché », ce truc admis par quasiment tout le monde  est tout de même une méthode commerciale qui :
- Pratiqué en temps de guerre s’appelle le «marché noir».
- Pratiqué en temps de paix par un particulier aux dépens d’un autre s’appelle le «racket».
- Pratiqué en temps de paix par une entreprise aux dépens d’une administration, d’une institution ou d’un grand groupe, s’appelle «surfacturation».
Le premier t’amène devant un peloton d’exécution.
Les deux autres t’amènent  devant un juge.
Bref, il n’y a guère que quand c’est pratiqué par l’Etat ou de grands groupes aux dépens du particulier que c’est admis…
Au moins ça permet de comprendre l’astuce phonétique qui a présidé réellement au titre donné au ministre de la Justice.