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lundi, 04 juin 2018

J'étais un beau mince, je suis un maigre laid...

De rien Mab...

lakevio.jpg

A vous de jouer, avec :
éclat
farcis
musaraigne

saison
s'époumonait
retentit
machiniste
poubelle
document
distingué

Ce matin là, j’attendais le métro sans impatience. C’était un de ces matins de printemps, cette saison qui donne tout son éclat à Paris.
Je profitais pleinement du panorama que m’offrait la station Barbès-Rochechouart depuis l’extrémité qui donne sur le boulevard de Rochechouart, celle d’où je voyais déjà le magasin Tati, un peu avant que le métro ne replonge sous terre vers la station Anvers.
Assis sur ce qui avait remplacé les bancs peints en « rouge bordeaux ». Mais si ! Rappelez-vous ces petits bancs de lattes de bois qui couraient tout au long du carrelage et ne s’interrompaient qu’à un couloir ou au bout de la station.
Comme souvent quand le temps est gai, je regardais avec attention autour de moi.
Tout m’intéressait. Même la vieille dame qui pinçait le nez et la bouche de peur qu’on ne lui adresse la parole.
Je la trouvais assez drôle, de la
musaraigne elle avait tout, le profil, les mouvements nerveux et craintifs et le regard mobile.
Un moment un cri
retentit et la vieille dame bondit, effrayée par l’arrivée d’un clochard qui s’époumonait, frustré par la vacuité de la poubelle du bout du quai.
La rame est arrivée, j’ai songé un instant me lever et y monter quand je l’ai vue descendre.
Je suis resté assis et ai attendu qu’elle passe devant moi.
Ce n’est pas tant son allure qui m’y avait conduit mais l’envie de goûter ce qu’elle tenait à la main droite et regardait d’un air ravi.
Elle s’est approchée du banc, y a posé délicatement le
document qu’elle tenait de l’autre main et s’est assise à deux places de moi d’un mouvement élégant.
Quand la sonnette du
machiniste a donné le moment du départ de la rame, elle a porté à sa bouche d’un geste distingué ce qui m’apparut comme un de ces friands farcis à la viande qu’on trouvait chez le boulanger à l’entrée de la station.
Je n’ai hésité qu’une seconde.
« Excusez moi, ça a l’air si délicieux, vous voulez bien m’en céder un petit morceau ? »
Elle eut l’air surpris mais comme j’avais l’air de bonne foi, elle m’en a tendu un petit bout avec un sourire.
Je l’ai remerciée chaleureusement.
Je n’ai su son prénom que quand deux autres rames se furent arrêtées.
Cette matinée de printemps fut absolument délicieuse…

dimanche, 03 juin 2018

« C’est en sciant que Léonard devint scie » dit on en Syrie...

Ça faisait longtemps que nous n’étions pas allés déjeuner d’un « döner » chez notre Turc favori, celui qui s’avère être Syrien, mais du bord. Enfin le bord turc de la Syrie.
Comme chaque fois que nous allons traîner dans ce quartier, nous y allons, nous y déjeunons et, depuis la première fois où nous y sommes allés, nous n’y avons jamais fait un repas sans compagnie.
Il y a toujours eu à notre table un ou deux convives avec qui nous avons tenu une conversation.
Nous y avons toujours appris quelque chose d’intéressant sur des pays dont nous ne savons que peu de choses.
Hier, c’était un « Syrien de nationalité française » qui nous a raconté son Marocain de père et ses pérégrinations dans la partie Est de la seconde guerre mondiale.
Son père était né en 1919, deux ans avant le mien.
Le mien était parti vers la Tunisie, la Sicile, l’Italie et, après avoir combattu à la bataille de Monte Cassino, était remonté vers le Nord, vers la France, la Provence pour finir en Allemagne.
Le sien avait commencé un périple voisin. Il avait lui aussi participé à la bataille de Monte Cassino puis avait obliqué vers l’Est et avait fini en Syrie non sans être passé par la Lybie où il avait failli être tué en participant à la célèbre bataille d’El Alamein.
Une fois en Syrie, on lui avait proposé le choix de la nationalité, il avait opté pour la France mais était resté en Syrie jusqu’à ce qu’il se marie et vienne en France avec un fils, notre voisin de table.
Ce monsieur nous a confirmé que ce « döner » est le meilleur de Paris.
Et il semblerait qu’il les ait tous essayés…
Puis nous sommes sortis et repartis pour une longue promenade qui a changé de but dès la porte du « döner ».
Censés aller aux Halles pour y acheter des chaussures, nous avons changé de but.
Plutôt qu’aller tout droit, rue des Petites Écuries, descendre la rue du Faubourg Poissonnière, rue Poissonnière et toutes les autres, chacune étant le prolongement de la précédente jusqu’à Saint Eustache.
Je crois que ces rues changent de nom juste pour que ce soit plus pratique pour le facteur et le promeneur.
Sinon, ça ferait comme Burnside street à Portland, Oregon.
Si on la prend vers l’Est et qu’on marche tout droit, on arrive à New-York…
Nous avons donc changé de destination pour le « Bistrot Vivienne », ses boules de glace et la crème chantilly.
En passant, on a acheté des verres car je casse beaucoup, chez « Maisons du Monde ».
Puis nous avons atteint la Galerie Vivienne, en passant par « les passages ».
La verrière, magnifique, est en cours de restauration mais on a pris soin du touriste.
L’échafaudage est habillé de fleurs grimpantes et on a l’impression d’arriver sous une grande tonnelle.
Et, comme toujours, les murs de la ville sont des endroits de dialogue, sauf que c’est mieux que sur FB.
C’est la lumière de mes jours qui a vu la première ce dialogue car j’étais occupé à regarder passer une rousse en short de l’autre côté de la rue en me disant « ma cocotte, tu vas attraper un coup de soleil sur tes jambes pâles et tu vas pleurer… »
Oui, lectrices chéries, quand on papote sur un mur de Paris, ça donne ça :

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samedi, 02 juin 2018

Logorrhée verbale

À propos de pléonasme, j’ai entendu il y a peu parler de « logorrhée verbale ».
En y réfléchissant un peu, je me suis dit que ce n’était que la partie émergée d’un iceberg qui traverse les media et le langage administratif depuis quelque temps.
Puis, ce matin, parmi les stupidités qui émaillent la « nouvelle pensée », en réalité une « novlangue », toute pure et débarrassée de tout ce qui pourrait sembler une moquerie ou une méchanceté, j’en ai remarqué une qui m’a assis.
Le maire d’une commune d’Indre-et-Loire a écopé d’une amende de mille-cinq-cents €uros et de mille €uros de dommages et intérêts au MRAP.
Pourquoi ça ?
Pour avoir raconté une blague idiote sur les Arabes, les assimilant à des voleurs, lors d’une réunion.
Il est vrai que c’était idiot car l’expérience m’a montré au prix d’une carte Visa, un portefeuille, deux téléphones et un smartphone que les Roms volent beaucoup plus que les Arabes…
Bref, là je dois vous avouer que je trouve le MRAP extrêmement gonflé d’avoir osé traîner en justice ce maire.
Pourquoi ça ?
Eh bien, parce que m’est revenu en mémoire une manif qui ne date pas d’hier et à laquelle j’ai participé et organisée entre autres par le MRAP.
Ce MRAP qui, à court de slogan avait demandé un slogan à votre serviteur qui marchait derrière la camionnette où l’aboyeur officiait.
Ce matin, en lisant l’articulet, la scène m’a sauté à la mémoire.
- T’as un slogan, chuis à sec là…
- « Nous sommes tous des juifs-français ! » c’est la une du Libé de ce matin…
- Ça me fait un peu ch… tu vois…
- Ben pourquoi ? Rétorqué-je.
- Ben… Euh… Passque chuis pas juif moi…
Je dois dire qu’à l’époque, je gagnais très correctement ma vie et si j’ai pensé que ce type était un imbécile, je n’ai pas songé un instant à traîner le MRAP en justice pour antisémitisme.
Je lui ai seulement demandé s’il savait pourquoi il manifestait.
J’aurais peut-être pu prétendre à dix mille francs de dommages et intérêts, va savoir…
Si, un jour P’Tite Sœur me dit « Papy, c’est quoi un aigle noir ? » je me demande je ne devrais pas me contenter de répondre « un pléonasme, ma chérie… »
Histoire d’éviter un procès pour racisme aggravé…

jeudi, 31 mai 2018

On m'a vu ce que vous êtes...


Marquise a fini en EHPAD...

mercredi, 30 mai 2018

Couché !

Emilia-Celina a écrit une de ces petites notes dont elle a le secret.
Une de ces notes quoi m’amènent à me demander d’où elle sort tous ces kWh qui l’animent sans répit du matin au soir, un peu comme les gosses mais en un peu plus vieux.
Elle avait hier des démêlés avec la raideur du dos de son époux.
Le jardin est trop bas ?
Qu’à cela ne tienne ! Élevons le jardin à hauteur de bras !
Aussitôt dit, aussitôt fait.
De tempérament aussi fainéant qu’affectueux, j’aimerais une invention comme ça pour aller au lit.
Je m’appuierais tout contre, des bras me serreraient et me maintiendraient jusqu’à la position couchée.
Ça, vraiment ça me plairait.
Puis j’y ai un peu réfléchi.
Je me suis aperçu que je vivais avec cette invention.
Elle fait ça très bien.
Je suis marié avec elle…
Bon, en réalité, au départ c’est moi qui la maintenais jusqu’à la position couchée.
Bref, on s’est arrangé pour que ça marche à tour de rôle.
Maintenant, nous aurions bien du mal à le faire.
Oui, notre dos aussi devient rétif à l’effort…
La lumière de mes jours me rappelle à l’instant cruellement que mardi prochain on allait justement me faire ça.
Me coucher sans que j’aie à le faire tout seul.
Hélas pour m’étriper !
Ouaip ! Une fois de plus !

Je me dis à l’instant que le problème de l’anesthésie, ce n’est pas d’endormir le client.
Le premier candidat à la députation venu fait ça très bien.
Non, le vrai problème de l’anesthésie, c’est plutôt de réveiller le client…