Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 03 juin 2016

Qui l'eût crue ?

Hier on est allé à Paris.
Oui lectrices chéries ! Et pas pour voir la Seine.
Nous sommes passés récupérer chez un traiteur quelque chose oublié dans le paquet.
Les deux fois où nous sommes passés sur les deux ponts qui enjambent la Seine, nous l’avons vue grignoter de plus en plus avidement les berges et, au retour, enfin les submerger en certains endroits.
Puis, ce matin, comme tous les matins, histoire de vérifier les dégâts de nos balades, je suis allée voir ce que me racontait la Bred.
J’ai été accueilli par une affichette me disant le regret de la banque de devoir fermer ses agences à Nemours, Crécy-la Chapelle et Souppes-sur-Loing.
Toujours à l’affut d’une ânerie j’ai dit à la lumière de mes jours « C’est bien la première fois que je vois une banque râler après l’excès de liquide… »
Évidemment, au lieu de s’esbaudir, Heure-Bleue a haussé les épaules.
Je ne la regardais pas mais je suis sûr qu’elle a levé les yeux au ciel et a hoché la tête d’un air désespéré.
Il n’empêche qu’en lisant cet encart sur la page de la banque j’ai pensé à Mab et Maky.
À Maky qui ne peut aller bricoler dans son coin.
À Mab qui ne peut donner libre cours à sa folie tailladeuse.
À eux deux qui non seulement vont se trouver face à un nettoyage dantesque mais qui, d’ici là vivront sans lumière, sans chauffage, en mangeant encore moins que d’habitude et qui j’espère, disposent de suffisamment de réserves d’eau potable.
J’ai bien fait de penser à eux.
Ça m’a évité de me plaindre de mon triste sort face à la pluie.
Lakevio m’a remonté le moral en concoctant, à mon attention j’en suis sûr, « Le Jardin des Délices » dans une nouvelle version…

jeudi, 02 juin 2016

Ah... Ces petits jeûnes, c'est épuisant...

Il y a des gens doués pour gagner des sous en vendant du vent.
Pas de doute.
Hier soir j’ai vu aux « infos », quoique cela veuille dire, la preuve qu’on peut vendre n’importe quoi pourvu que ça ait l’air d’une promesse de lendemains qui chantent.
Ça ne m’étonne pas que des lascars comme Staline ou l’abbé Souris aient mené des empires ou se soient fait des c… en or.
Hier, il était question des bienfaits du jeûne.
Un journaliste a voulu vérifier le bien fondé de l’assertion.
Prudent, avant de se lancer dans l’aventure, il a fait procéder à une analyse de son sang.
Le mec d’hier soir, avait l’air innocent du garagiste qui te vend une épave au prix d’une bagnole neuve.
Et vous savez ce qu’il vous vend, lectrices chéries ?
Rien !
Il ne vend rien d’autre qu’une vague promesse.
Notre « coach », ce marchand de vent a commencé très fort avec « la faim, c’est surtout psychologique ! »
Si les Biafrais avaient su ça, deux millions d’entre eux auraient à coup sûr évité de mourir de faim…
Avec conviction et un sourire franc comme un billet de trois €uros, ce type vend… du vent !
Le stock est réduit, les frais de fonctionnement quasi nuls, la marge opulente.
Je le regarde discourir, ce marchand de vent, il a une panse d’archevêque.
Il fait croire qu’il nourrit quand même son disciple.
En fait il vend l’eau du robinet qui reste après la cuisson des légumes qu’il a sans doute mangés avant !
Avec une livre de carottes et deux poireaux il affame facilement deux ou trois équipes de clients.
De chasseur-cueilleur, l’Homme est devenu jeûneur-payeur.
Alors voilà comment ça se passe :
Vous jeûnez. En fait vous dînez d’un bol d’eau.
Le mec lui, vous emmène marcher, il vous montre des kilomètres de chemins.
Au bout de trois jours vous n’avez absorbé que des tisanes -1,40 € la boîte de vingt-cinq sachets au Franprix du coin- et quelques louches d’eau du reste de court-bouillon.
Vous n’avez pas mangé, vous avez dormi sur une paillasse, vous vous êtes usé les pieds sur des chemins pierreux et vous retournez au boulot après avoir lâché des sous pour avoir été hébergé dans un corps de ferme vaguement aménagé.
Comme dit l’Ours, toujours poète, « T’as claqué un max pour peau de zob ! »
Vous êtes crevé avec l’impression d’aller bien.
Vous refaites procéder à une prise de sang et retournez voir le médecin.
Et là, le médecin vous dit :
- Bon, après vos trois jours de jeûne, le bilan n’est pas très bon… 
- Aaahh booonnnn ?
Que vous dites.
- Oui, votre acide urique a sensiblement augmenté, c’est mauvais pour les reins.
- Oui mais quand même…
Insistez vous.
- Bon d’accord, vous avez perdu deux kilos cinq…
- Aaaahhh ! Alors !!!
- Oui mais trop vite, du coup votre organisme va se mettre à stocker dès que vous allez manger.
- Ah ?
- Oui, ça se passe comme ça, vous avez perdu deux kilos cinq en trois jours en ne mangeant pas, vous allez reprendre trois kilos en deux jours !
En y réfléchissant, ça a le même effet quune gastro sauf que cest beaucoup plus cher quune gastro...
Ces trucs là, les seuls pour qui c’est bon, c’est pour les « coaches »…
Le genre de type qui vous dit de bouffer des graines en oubliant que faute de gésier, ça sort pareil en bas que c’est entré en haut.
Méfiez vous, lectrices chéries, chaque fois qu’on vous a montré du blé pour vous attirer, on a pris celles qui ont marché pour des poules et celles qui ont décliné pour des oies…

mardi, 31 mai 2016

Le spleen, ça rate...

De rien, Mab
Vous savez quoi, lectrices chéries ?
Je hais cette Toussaint précoce qui me frigorifie le corps et l’esprit.
Je hais ce « temps de mince » qui m’empêche d’aller traîner à Paris.
Je hais cette pluie dont je n’ai rien à faire car je n’ai pas de jardin.
Je hais ce temps gris qui me mine le moral.
Je hais ce temps triste qui me prive des piafs glorifiant le soleil.
Je hais ce temps d’automne qui n’en a pas l’atmosphère poétique et élégiaque.
Je hais ce temps qui me prive d’un printemps joyeux.
Je hais ce temps à rester couché sans les pensées lestes qui vont avec.
Eh bien, le « doux bruit de la pluie, par terre et sur les toits » commence à me saouler sévère.
Je me demande si ce n’est pas ça qui a aigri le caractère de Verlaine au point de le pousser à taper sur son gosse, à baffer sa femme et brutaliser sa mère.
Peut-être même à vouloir flinguer Rimbaud.
C’est dire l’effet néfaste du « temps de mince » sur l’humeur du type brun et mat…

lundi, 30 mai 2016

Elle montre son visage et parfois s’affaisse…

lakevio_devoir.jpg

Il exagère !
Je n’aurais jamais pensé qu’il oserait.
Si c’est plutôt flatteur il aurait quand même pu me demander la permission.
Même si j’étais chez lui.
Même si je sortais de son lit.
Mais quand même, il exagère.
Qu’il me prenne en photo en douce quand je me rends à la salle de bains, déjà ça ne me plaît que modérément.
Mais là, alors que je viens de me rhabiller, ça m’a frappée.
Le tableau, posé face à l’huis, c’est moi !
Il m’a prise en photo quand je suis sortie de son lit et il en a fait une toile.
Depuis, chaque fois qu’il va à la salle de bains, il me regarde.
Il me regarde nue et sortant de son lit.
J’hésite.
Suis-je flattée qu’il souhaite m’avoir sous les yeux ou blessée qu’il ne m’ait pas demandé mon avis ?
En attendant, je viens de m’habiller encore une fois chez lui.
Je regarde.
Et s’il m’avait prise encore une fois en photo dans une autre pose ?
Je verrai bien si un jour une autre toile est accrochée qui me montre autrement…

jeudi, 26 mai 2016

La grève, c'est notre 49.3 à nous.

J’en entends râler contre les grèves qui les dérangent.
Faut vous dire quand même que la grève qui ne dérange pas ne dérange que le gréviste.
Et est donc inefficace...
Puisque le Front Populaire a quatre-vingts ans aujourd’hui, rappelons nous tous, tant que nous sommes que si nous pouvons râler après le prix de l’essence quand nous allons à Saint Raphaël nous faire escroquer pendant quatre semaines par un marchand de frites, c’est grâce à tous ceux qui ont oser poser les outils pour profiter un peu des richesses qu’ils créaient.
Et puisque mai 2016 traîne en longueur, profitons-en pour paraphraser un des slogans de celui de 1968.
Vous souvenez-vous de « La publicité vous prend pour des cons, la publicité vous rend con ! » ?
Cette jolie et clairvoyante maxime, je l’ai lue à l’époque sur les murs du métro République.
Elle reste étonnamment vraie et tout aussi perspicace si l’on remplace le mot «publicité» par « majorité gouvernementale».
Il suffit de lire «La majorité gouvernementale vous prend pour des cons, la majorité gouvernementale vous rend con ! » et hop ! Ca vous a tout de suite un air impertinent qui vous donne envie de jouer à mai 2016.
Rappelons-nous qu’à l’époque, on s’ennuyait ferme, coincés que nous étions.
Les filles, on n’avait le droit que de les siffler et encore, c’était mal vu, on s’arrangeait, mais quand même...
Donc, Françaises, Français, jeunes gens si mal traités par une société qui vous reproche d’être fainéant mais ne veut vous employer qu’en stages gratos, si vous voulez voir la plage, va falloir rappeler certaines choses à nos gouvernants et à vos parents, si prompts à se dire « otage » dès qu’ils ne peuvent plus prendre leur bagnole ou leur train.
Rappelez leur la Sécu qui a si bien soigné eux et vous quand vous étiez petits.
Rappelez leur la Caisse d’Allocations Familiales qui a si bien aidé vos grands-parents et vos parents à atteindre la fin du mois.
Rappelez leur la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse qui a si bien aidé vos grands-parents à aider vos parents et vous aider vous aussi.
Rappelez leur la Société Nationale des Chemins de Fer Français qui a transporté vos parents et grands-parents alors qu’aujourd’hui elle vous roule.
Rappelez leur aussi la Caisse Nationale d’Épargne et La Poste, qui ont si bien aidé les générations précédentes à ne pas vivre dans la rue.
Tous ces trucs qui ont existé grâce à la ténacité de vos arrière-grands-parents et grands-parents.
Tous ces trucs qui ont été conquis de haute lutte vont disparaître faute d’être défendus.
Si vous n’y prenez garde, tout ça va disparaître.
Vous allez payer extrêmement cher pour n’être pas ou mal soignés.
Vous allez payer extrêmement cher pour être logés dans des galetas.
Vous allez payer extrêmement cher pour permettre à ceux qui ont tout d’avoir encore plus.
Vous allez payer extrêmement cher pour que vos enfants soient mal instruits dans des écoles poubelles.
Vous allez payer extrêmement cher des écoles où les enseignants seront traités comme des mineurs au XIXème siècle.
Bref, n’oubliez pas qu’on n’a jamais que ce que l’on prend.
Défendez âprement ce qui reste et allez reconquérir courageusement ce qu’on vous a pris.
Sinon, d’ici quelques décennies on dira de la France que c’est un pays qui est passé directement de la civilisation à la barbarie sans même passer par la décadence.