mardi, 11 juillet 2023
Leçon d'histoire de lard.
Ouais bon, j’ai honte…
J’ai compris hier soir tout l’intérêt qu’il y a à être juif ou musulman.
Ces deux adorateurs d’un « dieu unique et jaloux » ont pigé tout l’intérêt qu’on retirait à éviter de manger du porc.
Pendant très longtemps j’ai pensé que c’est parce qu’aux temps dits « bibliques », les communautés étaient petites, peu nombreuses et que bouffer un cochon malade de la trichine envoyait vite fait toute la tribu vérifier sur pièces qu’on retournait bien en poussière.
Chez les chrétiens ce dieu unique aussi n’est qu’unique mais ne nous y trompons pas, il n’aime pas trop non plus partager l’adoration de ses ouailles.
De ces trois dieux uniques en leur genre, les aficionados de deux d’entre ces uniques ont donc banni la consommation de porc.
Et c’est donc hier soir que j’ai saisi le bienfondé de cette interdiction.
Non, il n’est pas question ici de « ténia armé » ni de « trichinose » mais d’un bête problème de résistance des matériaux.
Alors que jusqu’il y a à peine quelques décennies la même mésaventure se serait soldée par des brisures d’os remises discrètement dans l’assiette.
Le truc genre « Oh mince ! Tu as vu ma Mine, le papillon derrière toi ? » tandis que, profitant du regard détourné de lumière de mes jours, j’aurais recraché les petits morceaux d’os dans mon assiette.
Las, trois fois hélas !
Hier, les années, ces s… impitoyables, ont modifié les règles !
C’est une de mes dents qui a fait les frais de l’os particulièrement solide qui meuble le travers de porc.
Même le « travers de porc thaï ».
Et me voici donc aujourd’hui contraint d’aller voir le dentiste et de le convaincre qu’il ne s’agit pas de me faire poser un implant à quatre mille €uros, ni même une couronne à cinq cents €uros, soins longs, invasifs et agressifs pour la bouche si sensible et délicate de votre serviteur.
Je crains que les intérêts de son banquier n’aillent à l’encontre de ceux du mien et que le « quenottier » ne fasse des difficultés pour procéder à une « reconstitution dentaire en résine composite »…
Je vous dirais cet après-midi ce que « la petite souris » m’a laissé sous l’oreiller.
Je pressens que c’est une facture plus qu’une pièce de deux €…
10:56 | Commentaires (8)
lundi, 10 juillet 2023
Devoir de Lakevio du Goût No 168.
Cette toile de Fernando Saenz-Pedrosa, dont on a déjà vu une toile dans un autre devoir où il était question de quai de gare et d’attente, semble bien triste.
Pour quelle raison cette femme semble-t-elle si triste ?
Racontez une histoire est soyez sûres et sûr qu’elle sera lue lundi.
Ce serait bien si votre histoire commençait par « Il m’arrivait aussi de me demander si je ne m’inventais pas habilement une excuse en prétendant que j’avais déjà cessé de l’aimer. »
Et qu’elle finît par « On méconnaît terriblement la durée de l’éphémère. »
Vous êtes tranquilles maintenant, le bac c’est fini !
Il m’arrivait aussi de me demander si je ne m’inventais pas habilement une excuse en prétendant que j’avais déjà cessé de l’aimer.
De fait, son air boudeur m’agaçait depuis quelque temps.
J’avais trouvé la chose charmante les premiers jours.
Cette jolie moue qui donnait illico envie de poser ses lèvres dessus, ce regard baissé qui plaît tant aux hommes parce qu’il leur donne cette impression de soumission que beaucoup aiment ressentir.
Hélas, la première semaine passée, essentiellement au lit il faut bien l’avouer, cette habitude était devenue à mes yeux un tic.
Un tic que j’avais du mal à supporter.
Tout était chez elle prétexte à bouderie.
Le choix de l’endroit où traverser une rue « Pourquoi tu veux pas aller jusqu’au prochain feu ? » et hop ! Bouderie !
Ne parlons pas de celui du restaurant…
Elle le choisissait, on y entrait, on s’y asseyait, on demandait quelques renseignements au chef de rang et d’un coup, sans motif sérieux, elle décidait « Non ! Ça ne me dit rien ! Viens mon chéri on va ailleurs ! »
En réalité, je ne sais ce qui m’avait poussé à tomber amoureux de cette gamine capricieuse et finalement mal élevée.
À peine deux semaines s’étaient écoulées depuis notre rencontre et j’en avais assez !
Aujourd’hui je lui avais donné rendez-vous pour lui signifier qu’il était plus prudent de « prendre un peu de recul » pour employer un euphémisme bien connu.
Je la regarde, elle est déjà arrivée et je la vois.
Elle s’entraîne manifestement à la première bouderie de la journée.
Elle va avoir une bonne raison de bouder cette fois.
Elle va se rendre compte soudain que, comme dit Romain Gary « On méconnaît terriblement la durée de l’éphémère »…
09:52 | Commentaires (20)
samedi, 08 juillet 2023
168 ème Devoir de Lakevio du Goût
Cette toile de Fernando Saenz-Pedrosa, dont on a déjà vu une toile dans un autre devoir où il était question de quai de gare et d’attente, semble bien triste.
Pour quelle raison cette femme semble-t-elle si triste ?
Racontez une histoire est soyez sûres et sûr qu’elle sera lue lundi.
Ce serait bien si votre histoire commençait par « Il m’arrivait aussi de me demander si je ne m’inventais pas habilement une excuse en prétendant que j’avais déjà cessé de l’aimer. »
Et qu’elle finît par « On méconnaît terriblement la durée de l’éphémère. »
Vous êtes tranquilles maintenant, le bac c’est fini !
08:34 | Commentaires (5)
jeudi, 06 juillet 2023
L’insoutenable légèreté de lettre
Mon monde s’effondre !
Connaissez-vous Claude Askolovitch ?
C’est un journaliste qui tient une chronique quotidienne sur Arte et nous donne sa revue de presse chaque matin sur France Inter.
Ce Monsieur, un des peu courants journalistes qui savent voir et dire dans les nouvelles lues dans la presse ces petits instants de poésie, de tristesse ou de tendresse que peu voient.
Il ne cède pas à la mode de l’indignation sans lendemain ou à la tentation de s’étendre complaisamment sur l’aspect économique du beau temps bien qu’il ait suivi l’enseignement de l’économie à l’Université de Paris-Dauphine.
Il choisit soigneusement ses mots et « cause beau la France » sans affectation ni abus d’afféteries diverses.
Il se rappelle à propos l’accord du participe passé avec l’auxiliaire avoir et n’oublie pas que « la concordance des temps » a son importance.
Ce journaliste, je l’écoute dans le calme matutinal de la maison chaque matin, qui me repose de l’ouverture inévitable de « la boîte à clichés » de l’émission précédente.
Émission où un invité vient régulièrement expliquer pourquoi l’échec retentissant de la politique appliquée est une brillante réussite du gouvernement si l’invité est de la majorité ou seulement un échec si l’invité est de l’opposition.
Pourquoi donc mon monde s’effondra-t-il ce matin ?
À l’écoute de la revue de presse, surtout…
Sont-ce les nouvelles qui sont, comme toujours peu enthousiasmantes ?
Que nenni !
J’ai entendu Claude Askolovitch dire « les soupirails » !
Oui ! J’ai entendu ça, ce quelque chose que je ne peux même pas lire sur un célèbre réseau social où l’ignorance même du mot le rend impossible à estropier !
Habituellement je me perds dans le dédale de phrases improbables que je suis condamné à réécrire sous peine de ne pas les comprendre à la relecture.
Ce matin, c’est en conjectures que je me suis perdu en entendant Monsieur Askolovitch coller ce coup de pied magistral dans la grammaire, lui qui cause si bien habituellement.
De fait je n’avais rien à vous dire ce matin mais ce « les soupirails » m’a sorti brutalement de ma rêvasserie matinale.
Sinon, je vous aurais parlé de la galerie Vivienne où nous sommes allés prendre un café après avoir mangé une « pita » garnie de « falafels » dans le passage des Panoramas.
Puis de notre passage par la galerie Colbert, voisine de la galerie Vivienne, calme comme rarement et où la statue de « Eurydice mourante » nous amène à comprendre pourquoi Orphée est allée la chercher jusqu’en enfer…
10:25 | Commentaires (15)
mercredi, 05 juillet 2023
Mon aîné me fait mal au sein…
Ne dites rien ! Je sais…
Hier soir, je me suis couché.
Pas de bonne heure.
Et la bougie à peine éteinte…
Plouf plouf ! Je recommence.
Hier soir, je me suis couché.
Endormi depuis peu, j’ai été réveillé par Heure-Bleue qui me caressait une épaule.
C’était super chouette.
C’est l’instant suivant que m’est revenu le souvenir du ce vieux croisé à l’arrêt du bus.
Ce vieux resté coincé entre deux siècles.
Les questions ont commencé à affluer dans le chewing-gum que ma cervelle devenait à force de sommeil.
Je me suis rappelé ses paroles, à l’accent et à quelques mots près, c’était un discours que j’avais entendu il y a très longtemps de gens qui avaient connu une France gouvernée par Pétain, puis embourbée en « Indochine » avant de le faire en Algérie.
Je me suis demandé comment ce vieux type, à l’arrêt du bus, avait été élevé et par qui.
Je dis « ce vieux type » alors que je ne suis pas sûr du tout qui ait eu cinq ans de plus que moi…
Comment donc a-t-il été élevé ?
Quand sa cervelle a-t-elle cessé de créer des pensées ?
J’ai eu, du fond de mon endormissement, l’impression qu’il avait été équipé, comme les ordinateurs des années 80, d’une « mémoire morte ».
Ces mémoires que l’on programme une fois pour toutes et dont le contenu est immuable, figé et inextensible.
Ces mémoires dites « ROM » alors qu’elles ne font pas la manche devant le Wepler, et qui, quel que soit le programme utilisé, dérouleront toujours la même séquence d’instructions sans jamais y déroger.
« Ce vieux type » avait-il été programmé par son propre grand-père ?
Lui avait-on greffé un cerveau préprogrammé ? Un cerveau « ROM » ?
Perpétuellement meublé par une pensée qui n’était pas la sienne ?
Continuant à glisser dans le sommeil, je me suis demandé comment il avait « dragué » sa première petite copine.
L’avait-il jouée « cow-boy » histoire de « l’emballer à la classique », l’éblouissement devant le héros ?
Ou bien fut il timide ? Approchant à pas maladroits jusqu’à intéresser la fille ?
C’est là que je me suis réveillé, content pour une fois d’avoir quelque chose à vous raconter.
Ce qui n’arrive pas si souvent.
N'empêche, je persiste à me demander comment « ce vieux type » e été « programmé » plutôt qu’élevé…
09:32 | Commentaires (8)