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mardi, 04 juillet 2023

Cure de Jouvence.

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Hier nous avons pris le bus.
Rien de nouveau, donc.
Rien de nouveau ? Vraiment ?
Si !
Hier nous avons pris le bus pour aller du côté des Ternes, attirés par la Fnac, un autre Monop’ que « le nôtre » et un café.
Hier le résultat commença par une merveille, une vraie.
Nous avons rajeuni !
Oui blogosphère chérie !
Je dis « Blogosphère chérie » alors que je préfère « Lectrices chéries » mais maintenant que j’ai au moins deux lecteurs, hein…
Nous avons rajeuni, vous disais-je.
Et pas qu’un peu.
Ramenés à l’âge du lycée d’un seul coup !
Que je vous dise.
Nous approchions de la station de bus quand un « p’tit vieux » a allongé le pas, « boiticourant », une patte plus courte que l’autre et hélas une langue plus longue que celle d’un caméléon.
Il s’assit donc le premier sur le banc puis, faisant semblant de nous découvrir, se poussa et nous invita à son côté.
Il commença aussitôt « Les jeunes… Ils cassent tout… »
Quelle chance !
Tomber d’un seul coup sur l’archétype du « vieux c… » !
Et cette fois ce n’est pas moi !
Je n’ai pu me taire et abondé dans son sens.
- Oui, c’est bien vrai, on devrait pouvoir les tuer avant qu’ils soient grands !
- Ah ça, c’est vrai… On devrait les envoyer…
Je sentais arriver l’inévitable « Leur faudrait une bonne guerre ! »
Gagné !
- On pourrait faire une guerre, on enverrait tous ces jeunes !
- Ouais ! Ai-je abondé, ajoutant aussitôt :
- Et on les mettrait sur les autoroutes, avec des pelles et des pioches !
Il abonda à son tour :
- Avec les cheveux à ras ! Ah la la… Les jeunes…
Il est descendu lui aussi à Ternes-Mac Mahon.
Je n’ai pas eu le temps d’avertir une jeune fille qu’il ne fallait pas se mettre en travers du chemin de l’irascible papy qu’il pestait déjà.
- Laissez descendre ! Enfin !
Si vous saviez le bien que ça fait au moral de se retrouver d’un coup à l’âge de quinze ans alors qu’on a… tout ça !
Après, nous sommes rentrés à pied en restant estourbi par l’augmentation de 17% du prix de la baguette « de Tradition ».
Mais, contrairement à la baguette « de Tradition » la jeunesse n’a pas de prix.

lundi, 03 juillet 2023

Marchands de vain...

Je viens de lire la ènième bévue typographique d’une célèbre agence de presse à propos de chômage.
Et qu’est-ce qu’y lit Le Goût ?
« L’incapacité a trouvé un emploi »
Je ne suis pas surpris.
Je ne parlerai pas de ministres ni d’autres gens censés être capables au moins de limiter les conséquences d'évènements pourtant prévisibles...

dimanche, 02 juillet 2023

Ascenseur pour les fachos.

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Je manque à tous mes Devoirs de Lakevio du Goût mais je me repose un peu.
En vrai de vrai, j’ai la flemme ces temps-ci et les nouvelles ne sont pas réjouissantes.
Alors je donne un avis que personne ne me demande…
Je pense que beaucoup, à gauche comme à droite, confondent la part raciste, antisémite, antimusulmane et xénophobe des thèses de l’extrême droite avec ce qui touche probablement la majorité des pauvres gens qui votent pour le FN.
Écoutez donc la remplaçante de son père parler de la pauvreté, des ouvriers et des agriculteurs abandonnés par les partis de gouvernement, fermez-vous les oreilles quand elle part dans son délire de haine de l’immigré et rappelez-vous cette parodie de Coluche : « Mais qu’est-ce que c’est que ces Arabes qui viennent bouffer le pain de nos Portugais ! ».
Vous y trouverez probablement les vraies raisons du vote pour un parti qui met ces derniers temps du socialisme dans son national…
Et tous nos partis de gouvernement, au lieu de se préoccuper de ces gens, n’y voient guère qu’un réservoir potentiel de voix en période électorale.
Et n’y voient guère plus qu’une source d’emmerdements entre deux périodes électorales…
Ceux qui ont voté pour la fille de son père sont sans doute trop jeunes pour se rappeler les récriminations des nostalgiques de « l’État Français » à la francisque et de la « Révolution Nationale » encore nombreux dans les années soixante.
Ni leurs rappels incessants des fameux « Chantiers de Jeunesse » quand ils croisaient un gamin qui n’avait pas les cheveux en brosse ou une gamine à la jupe trop courte.
Dans le métro quand j’allais au lycée, je les entendais déjà râler après ces « jeunes voyous aux cheveux longs », ajoutant peu après  « Ah c’est pas avec ça qu’on va relever la France ».
Et au lycéen ricaneur qui opposait « Eh, oh ! C’est pas nous qui l’avons mise dans cet état, la France ! » ces vieux cons rétorquaient méchamment « Mmmff… Te foutrais tout ça sur les autoroutes, moi, avec des pelles et des pioches ! Et avec les cheveux à ras !!! »
La montée des droites populistes en Europe n’inquiète pas que les démocrates.
Chaque jour, le moindre fait divers est traité de telle sorte qu’on se rapproche d’un moment courant en période de dèche.
Le moment où on va chercher activement des boucs-émissaires en expliquant que ce sont des solutions.
Bon, pour l’instant, comme dit le pilier de comptoir, « ce n’est pas grave, c’est que les « rebeus », les « karlouches » et les « guinndous » qui sont dans le collimateur. »
Eux ont encore l’habitude de la fuite, c’est encore récent chez eux…
Ce qui m’inquiète, c’est qu’après viennent les juifs, puis les malades, puis les vieux.
Et enfin ceux qui ne sont pas d’accord.
Là, comme je ne suis jamais d’accord et qu’en plus je me fais vieux, j’ai peur…
C’est pourtant ce qui nous « pend au nez comme un sifflet de deux sous », si la fille de son père entre à l’Élysée.
Vous n’allez pas vous amuser mesdames quand vous voudrez avorter ou même porter plainte pour viol (« v’zétiez encore en minijupe ma p’tite dame, franchement vous les cherchez… »)
Et les autres, ceux qui ne courent pas les filles quand ils sont garçons ou ne courent pas les garçons quand elles sont filles, vous allez devoir vous rendre invisibles.
La famille d’Eugène Delacroix qui était, comme on disait en ce temps-là « de sexe ambigu » a fait disparaître toute sa correspondance et les dessins qui auraient « terni la réputation de la famille ».
Quant à passer de garçon à fille ou vice-versa, alors là mes chéri.e.s, vous allez devoir vous expatrier.
Et les autres, ceux qui restent, auront intérêt à filer droit…
Ce ne sont pourtant pas les mauvais exemples parlants qui manquent, non ?

vendredi, 30 juin 2023

Je n’ai eu dieu que pour ses saints…

Ne dites rien, j’ai déjà honte.
Je ne pensais pas tomber si bas…

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Nous allions déjeuner dans un restaurant de la rue Milton dans le IXème arrondissement.
Un restaurant japonais où la cuisine est faite par des Japonais, pas des « Japonais de Wenzhou » comme il est courant.
En sortant, nous aurions dû remonter la rue Lamartine, voisine, jusque chez les frères Heratchian qui vendent plein de trucs que rien qu’à les regarder tu sens tes artères se boucher.
Cette épicerie orientale vend de l’eau de fleurs d’oranger qui vient des orangers et pas de chez Bayer, ça c’est pour Heure-Bleue, et des loukoum « à tomber », ça c’est pour moi.
Hélas, alors même que nous n’avions bu que de l’eau du robinet, j’ai emprunté la rue dans le mauvais sens, trompé sans doute par l’idée d’aller ensuite à Saint Lazare acheter quelques bouquins.
Adieu veaux, vaches, loukoum…
Heure-Bleue dont la mémoire s’était soudain réveillée, est entrée dans une boutique pour y trouver une tisane aux bienfaits avérés par des sorcières quelconques.
Elle en trouva une autre.
Me la tendit.
Je la tendis à mon tour à la jeune femme qui tenait la caisse.
J’ai demandé si par hasard elle aurait la tisane magique qu’Heure-Bleue était venue chercher.
Elle me regarda, dit quelques mots, se mit à bafouiller.
Elle s’arrêta un instant, le temps sans doute de penser « Plouf Plouf Je recommence » et me dit « Pfiouu… Je ne sais pas ce qui m’arrive… Bon… »
De l’air auguste d’Apollon regardant les femmes tombant à ses pieds, j’ai répondu tranquillement,  « Je sais… Je fais souvent cet effet aux filles… »
Elle a été gentille, elle.
Elle a ri.
Pas comme Heure-Bleue qui aurait dû redresser la tête et dire à la fille un truc comme « T’as vu un peu le mec que j’ai réussi à agripper ! »
Mais non.
On n’est jamais trahi que par les siens.
La lumière de mes jours a simplement levé les yeux au ciel, haussé les épaules et ses lèvres, adorables au demeurant, ont dessiné une moue de désespoir.
Bon, l’après-midi a été tout de même très agréable…

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lundi, 26 juin 2023

Devoir de Lakevio du Goût N°167

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Il me semble que Lakevio avait déjà proposé cette toile de Harold Harvey mais j’aime beaucoup cette toile alors il ne me reste plus qu’à trouver une autre idée pour éviter de me faire taxer de « recyclage ».
Le moment étant à l’été et aux balades dans les prés, auriez-vous par hasard une idée de ce que pensent ces deux enfants pendant cette halte champêtre ?


C’est la première fois.
Cette première fois où il n’est pas reparti avec ses copains.
Il a bien voulu rester avec moi quand les autres sont partis.
Un peu emprunté, il s’est laissé glisser sur l’herbe, a saisi une fleur de pissenlit et me l’a tendue.
Je ne l’ai pas prise car il aurait fallu que je me penche et là, il aurait pu voir quelque chose que je ne voulais pas qu’il voie.
Ni lui ni personne.
C’est ce qui est embêtant avec une jupe, on se sait jamais exactement comment se tenir si on n’est pas debout.
Mais là, si j’avais été debout, il aurait pu voir encore plus.
Je voulais bien qu’il devine mais pas qu’il voie.
Je voudrais bien aussi mais quoi ?
Je veux juste qu’il soit là, à côté de moi, mais pas plus.
Enfin, pas plus maintenant…
Quand je le regarde, j’ai une envie folle de caresser sa joue.
Il semble avoir la joue tellement douce.
Si je m’écoutais, je déposerais un petit baiser sur cette joue mais je n’ose pas.
Mon dieu ! Si j’osais quelque chose comme ça, je suis sûre que mes parents le sauraient immédiatement et m’enfermeraient pour des jours et des jours.
Ce n’est que le début de l’été et l’idée de rester enfermée à la maison sans le revoir avant la rentrée me fait venir les larmes aux yeux.
Plongée dans mes pensées, mi-pensées mi-rêves, il m’en sort soudainement en demandant « Mais pourquoi tu pleures ? »
Il a une voix douce et parle plus doucement que quand ses copains sont là.
J’ai l’impression que là, il me parle à moi.
Et sa joue, mon dieu sa joue…
Mais je n’ose pas.
Et j’ai un peu peur qu’il ose…
Un jour je le pousserai à oser.
Je suis sûre que j’arriverai à l’y pousser, en plus ce sera lui qui aura osé.
L’honneur sera sauf…
Mais cette joue, mon dieu cette joue…