Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 28 septembre 2013

L'art poétique...

J’ai eu un malfaisant attitré pendant quelques jours.
Depuis deux jours il ne me parle plus.
Il doit être fâché.
A moins que ce ne soit parce qu’il est assis sur le même plot et que quelques… j’allais écrire « filles », naïf que je suis, sont là, sous le porche, à piailler.
Une mauvaise pique d’un vieux est si vite arrivée.
Je m’étais attiré la détestation de ce minus habens dimanche soir, en revenant de Tenon où j’étais allé voir Léontine. Oui, elle semble penser que tomber est un sport normal à quatre-vingt-huit ans. Je revenais donc et, passant sous le porche squatté par nos barbares, j’entends un de ceux-ci expliquer comment « rentrer dans les gens avec son vélo » sans tomber. Je ricane au passage et hausse les épaules, admettant néanmoins qu’il se sert bien de sa bécane. Mieux que de son cerveau en tout cas.
Je l’entends alors me héler et se déroule le délicat dialogue qui suit.
Dialogue qui m’a permis de vérifier que je pratique toujours couramment le langage « Porte de Clignancourt » qui, comme le vélo, ne s’oublie pas.
Lectrices chéries, si vous vouliez bien éloigner les enfants de votre écran, ce serait parfait.
Mon malfaisant donc, me hèle.
- Quoi ya ?
- On dit « qu’est-ce qu’il y a »…
- Quoi ya ? Quoi ya ?
Insiste-t-il.
- Bon, on ne parle pas la même langue, tu devrais te mettre au français…
Un peu hébété il me lance, délicat comme savent l’être les enfants.
- Sale pédé !
Je le regarde, considère son âge et lâche.
- Ne parle pas de ce que tu ne connais pas.
- Sale pédé ! Insiste-t-il
- Tu ne sais pas de quoi tu parles, ta b… ne connaît que ta main…
Ses camarades de malfaisance rient méchamment. Ils savent comme lui de quels manques on souffre à ces âges là…
Il ne s’avoue pas vaincu et me lance avant de repartir, pédalant ( !) de plus belle :
- Va te faire enc…
- Avec ta langue, mon garçon, avec ta langue…
Et là, ses camardes sont de très mauvais camarades car ils se foutent de lui, les salauds… Il se dit sans doute qu’on ne peut faire confiance à personne.
Ni aux copains, ni aux vieux qui causent comme ils ne devraient pas.
Le surlendemain soir, tandis qu’Heure-Bleue et moi papotions avec le gardien et un voisin du rez-de-chaussée, mon malfaisant personnel passe avec son vélo.
S’arrête un instant, attend ses copains. Nous nous tournons vers lui qui en profite pour faire, discrètement croit-il, ce petit geste délicieux qu’on appelle « doigt d’honneur ».
- Tu vois, c’est bien ce que je te disais, finalement tu n’as que tes doigts et ta langue…
Il est parti dégoûté sous les ricanements de ses copains.
Depuis, il évite même de croiser mon regard, surtout quand il y a des filles autour.
Manifestement il a peur de se faire resservir « ta b… ne connaît que ta main ! »
C’est destructeur devant les filles, ça…

Non mais, ils croient qu’il n’y a qu’eux qui savent être mal élevés ?
Et puis, j'ai bien le droit d'être gamin de temps en temps, non ?

vendredi, 27 septembre 2013

2013 : A bus Odyssey

Hier, Heure-Bleue et moi avons décidé de faire « récré de cartons », estimant que quarante cartons en deux jours, nous amenant à cinquante deux en tout, valaient bien un repos.
Heure-Bleue avait décidé de choquer le bourgeois.
Comme d’habitude, toujours séduit par l’idée d’emmerder le monde,  j’ai suivi Heure-Bleue.
Il était question d’aller jusqu’au Bon Marché pour vérifier que l’achat de « La violence des Riches » dans des allées arpentées par une des plus fortes densités de porteuses de tailleur Chanel au mètre carré de Paris suscitait la réaction de rejet escomptée.
Place Gambetta nous attendait le bus idoine –ou adéquat, je ne sais plus…- censé nous amener à « Solférino-Bellechasse », à quelques minutes de marche de notre destination.
Hélas, trois fois hélas, notre bus portant ce numéro de 69 qui amène toujours un sourire rêveur chez moi, se trouva coincé dans sa file, pourtant dédiée, par une file de chevaux montés par des gardes en uniforme chamarré.
Effrayés par la durée probable du voyage, nous nous sommes tus. Enfin un instant car Heure-Bleue a commencé à me dire qu’on avait sans doute la probable « visite d’un dictateur venu nous acheter » alors que « nous avions  je crois, un président « normal » pfff… »
Après un assez long temps passé derrière les chevaux rue de Rivoli, le panneau lumineux censé nous renseigner à changé de renseignement en cours de route.
Notre 69 n’irait pas à « Solférino-Bellechasse » mais s’arrêterait, épuisé sans doute, au Louvre. Ce qu’il fit, nous jetant à l’Arc de triomphe du Carrousel tels de pauvres fuyards sur les rives de Lampedusa…
Nous sommes allés au café Marly où nous fûmes accueillis par une jeune fille, espérant boire un café pour nous consoler. J’ai posé deux question à la jeune beauté, vêtue d’une robe qui la déshabillait plus qu’elle ne l’habillait. Après une question et quelque mots, j’ai appris qu’elle était américaine et s’emmerdait profondément à attirer le chaland pour une misère. Pauvre fillette… Enfin…
Lassés d’attendre le serveur revêtu de l’autorité adéquate, nous nous sommes levés et sommes partis vers la terrasse du « Nemours », boire un café en étudiant la foule admirant la Comédie Française.
Puis nous sommes allés à la librairie Gallimard Delamain acheter deux bouquins, dont « la Violence des Riches » ce qui dans cette librairie n’a pas soulevé l’indignation, cette librairie étant censément de gauche.
Le retour fut dantesque. Enfin, j’exagère, il fut surtout long et calamiteux. Nous avons remonté la rue Saint Honoré jusqu’à la rue de l’Arbre Sec qui nous a amené à la hauteur du terminus du 76.
Bus 76 que nous avons attendu près de trois quarts d’heure. Avec une Heure-Bleue pestant après « cette république bananière », oubliant qu’un des usagers qui attendait avec nous avait, grâce à son i-Phone, montré que les renseignements de l’affichage « en temps réel » (Quel temps et quelle réalité ? Mystère…) de l’arrêt étaient en totale contradiction avec ce que prétendait la RATP sur le site dédié à l’état du trafic.
Le bus a fini par arriver. Nous aussi.
Pour voir une voiture de police et un véhicule de secours des pompiers arrêtés au « Papillon » vous vous souvenez, ce café tenu par deux charmants Srilankais -surtout elle...-
Nos barbares venaient d’étouffer une tablette Apple à une jeune imprudente installée à la terrasse.
Ces couillons ont oublié un dicton de voyou qui a fait ses preuves : « on ne chie pas là où on mange. » ce qui, en bon français signifie que si on a deux sous de jugeote, on évite de faire de grosses conneries dans son quartier, on va les faire ailleurs.
Les deux lascars ont été reconnus et le « vol avec violence » étant puni de prison, notre place risque de redevenir « calme et arborée » pour quelque temps…

jeudi, 26 septembre 2013

Rage dedans…

 Hier midi, j’ai réussi à désoler Heure-Bleue.
Si, si...
Ça avait pourtant bien commencé, lectrices chéries, je vous assure.
Je lui avais préparé son petit déjeuner à l’heure adéquate, avec son cachet pour calmer un cœur malmené par la proximité d’un Goût envahissant sa vie depuis un bon moment.
Bref, tout allait bien jusqu’à ce que je revienne de chercher le pain.
Oui, je vais chercher une baguette fraîche chaque midi.
Puis, avant de m’occuper du déjeuner –en fait préparer les sandwiches de midi-, ça s’est gâté.
Car Heure-Bleue m’a demandé :
- Dis moi Minou, j’ai pris mon cachet ce matin ?
- Bien sûr.
- Ah bon ? Je ne me rappelle pas.
- Mais si, je l’ai posé, cassé en deux dans ton plateau ce matin.
- Tu es sûr ?
Oui, Heure-Bleue, pourtant peu cartésienne doute beaucoup, surtout de ce que je lui dis, j’ai donc insisté.
- Et j’ai vérifié que tu l’as pris.
- Je suis folle, vraiment.
-…
J’ai fait un bisou en passant mettre le pain sur la table.
- Oui, c’est sûrement ça, j’ai des vertiges.
- Je sais, je fais souvent ça aux filles…
- Pfff… Vraiment, tu me désoles. Des fois même, tu fais honte…
La journée avait pourtant bien commencé, non ?

 

mercredi, 25 septembre 2013

Eloge de la fuite.

Et nous voilà repartis !
Des experts vous dis-je, lectrices chéries, des experts !
Hier matin nous avons reçu le déménageur.
Il apportait des cartons.
Plein de cartons.
Des tas de cartons.
Cent cartons pour être précis.

Heure-Bleue et votre Goût, unique et préféré, autrement dit votre serviteur, avons regardé la montagne de cartons d’un œil circonspect.
Voire un peu désolé pour être honnête.
Fatigués avant de commencer nous étions.
Du coup, pleins de courage avons décidé de retourner sur nos PC voir si nos blogs croulaient sous les commentaires, nous attirant les appels désespérés de nos FAI, ou ISP si vous préférez « faire du genre », affolés à l’idée que nos deux blogs menacent leurs serveurs « à une blinde » de saturation.
Puis, notre déjeuner frugal avalé, notre courage revenu et nos forces reconstituées, nous nous sommes mis a encartonner fiévreusement.
Avec l’efficacité que donne un long entraînement nous sommes parvenus à remplir le quart des cartons nécessaires à notre départ de notre contrée barbare.
Oui ! Nous sommes arrivés avec quatre-vingt-sept cartons.
Nous avions, dès hier soir, remplis vingt-quatre cartons.
Nous étions épuisés mais ravis, comme on dit après un « câlin avec tout » satisfaisant.
Douze cartons étaient restés en l’état d’arrivée, saisis que nous fûmes dès les premiers jours d’une envie irrépressible d’aller vivre ailleurs.
La Syrie ou L’Egypte nous paraissaient même alors une option sensée, c’est dire…
Trois des quatre bibliothèques sont vides, l’équivalent d’une cinquième bibliothèque, en foutoir disséminé sur des étagères diverses attend.
Nous en sommes ce matin à trente-six cartons pleins.
Les cartons pleins sont les plus ch...s, ce sont ceux contenant toute la vaisselle qu'on peut entasser en une quarantaine d'années.
Et pourtant, quoiqu'Heure-Bleue prétende souvent que « je ne casse rien », je casse beaucoup...
Nous n’en avons plus qu’une cinquantaine à remplir et un plan de travail à démonter.
Encore deux ou trois déménagements et vous verrez, lectrices chéries.
Nous pourrons prévoir la veille pour le surlendemain.

Ne nous fera défaut que le nerf de la guerre...
Mais de ça, nous avons l'habitude.
Nous avons depuis longtemps tout ce qu'il faut pour être riche, ne nous manque que l'argent. 

lundi, 23 septembre 2013

Traitement des os usés…

Le commentaire de Mab sur ma note d’avant-hier semble avoir suscité une réaction bizarre chez Heure-Bleue, qui est pourtant censée me connaître depuis un certain temps.
Heure-Bleue va en effet jusqu’à prétendre que je drague tout le temps et tout le monde.
Ce qui est faux ! La moitié du temps je suis à la maison, donc, je drague Heure-Bleue ce qui est normal.
En plus ça ne marche pas.
Plus exactement ça ne marche plus…
L’autre moitié du temps, je suis dehors avec Heure-Bleue et la moitié des gens avec qui j’échange quelques paroles sont des hommes.
Comme il est dit dans les livres de maths, « le résultat auquel on parvient » est qu’un maximum de 25% de mon temps est consacré à ce qu’Heure-Bleue appelle « la drague » et qui n’est en fait qu’un léger badinage dont l’essentiel consiste à acheter le pain, la nourriture et le journal.
Il n’y a donc pas de quoi fouetter… Un chat…
J’en déduis qu’Heure-Bleue est persuadée que si je regarde ou parle à quelqu’un d’autre qu’elle, c’est dans le but inavoué et inavouable d’appâter des femmes –sans doute à la vertu discutable- pour me livrer à des galipettes illégitimes.
Alors que j’ai mal aux os, surtout au genou droit.
Pfff…