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samedi, 26 octobre 2013

Vallotton prend sa faucille, larirette, larirette...

Hier, Heure-Bleue, une blogueuse qu’on aime et moi sommes allés au Grand Palais voir l’expo consacrée à Vallotton.
Ça m’a fait l’effet de l’expo Boudin au musée Jacquemart-André.
Heureusement qu’il y eut le « café gourmand » dans les deux cas...
La première partie de l’expo, au rez-de-chaussée, m’a intéressé.
On y voyait les trouvailles et la façon moderne d’aborder la peinture, les nouveautés dans le trait, l’abandon de l’impressionnisme pour un trait plus précis, quelque chose de Vuillard mais plus précis et  plus délicat. Et toujours la vivacité des couleurs et le grossissement du trait qui vont avec l’avancement en âge.
Heure-Bleue et la blogueuse qu’on aime –ne soyez pas jalouses, lectrices chéries, je vous aime toutes- ne sont évidemment pas d’accord, qui parlent 
 « d’accomplissement », « d’épure », « d’accentuation ».
Alors que, pour avoir vu ça chez mon père – un copiste de talent mais pas un génie- je sais bien que moins on voit clair, plus les couleurs deviennent vives et le trait épais. Gauguin étant l’archétype de cette « évolution de son art ».
Cela dit, ce rez-de-chaussée était intéressant quoiqu’encombré par une foule nombreuse.
Un conseil, lectrices chéries : N’allez jamais voir une expo en période de vacances scolaires, c’est le métro à six heures du soir.
Le Grand Palais étant un peu plus grand que ma cuisine, une certaine lassitude dans les mollets se fit sentir en arrivant à l’escalier monumental qui mène au premier étage, à la suite de l’exposition.
De part et d’autre des marches de pierre, des pilastres laissaient de quoi installer un fessier. J’ai tenté d’y poser le mien.
Un grand type, un Noir « des bennes »,  s’est précipité et m’a dit « Monsieur, il ne faut pas vous asseoir là ! »
J'ai eu brièvement l'impression que le type se la jouait vigile de supermarché plutôt que gardien de musée...
J’ai tenté alors la marche de pierre. Il a insisté « Pas là non plus ! »
Je me suis alors appuyé contre le mur en attendant mes deux accompagnatrices.
Une femme, appuyée contre le mur à côté de moi, attendait aussi je ne sais quoi.
Elle a dit « Il a peur qu’on les use ou quoi ? »
Je l’ai regardée. Au feeling j’étais sûr qu’elle allait bien prendre la réflexion qui venait de me venir à l’esprit.
J’ai tenté le coup.
«  C’est vrai ça ! Non mais, vous avez vu ça ? On se demande qui est le Blanc ici ! »
Ça a marché.
Elle a ri de bon cœur et a dit « Vous savez que c’est très politiquement incorrect, ce que vous avez dit ! »
Ce à quoi j’ai civilement répondu « Je le sais mais je pensais bien que ce serait compris, sinon je n’aurais jamais osé sortir un truc pareil. »
Elle a souri, s’apprêtait à dire quelque chose.
C’est là que qu’Heure-Bleue et la blogueuse sont arrivées.
Un type aussi qui a dit « qu’est-ce qui t’a fait rire, ma chérie ? »
Ce fut un moment intéressant de l’expo.
Parce que le premier étage était particulièrement emm...nuyeux.
Un vrai concours d’académisme...

Oui. Elle était rousse.
Reroussie par le coiffeur, certes, mais les yeux étaient d’origine, eux.
Clairs.
Je sais, lectrices chéries, ne dites rien, je sais...

vendredi, 25 octobre 2013

On a voulu leur jeter des fleurs.

Aujourd’hui, lectrices chéries, je vous écris une note à la manière de Mab.
Mais en plus long, vous savez bien que j’adore tartiner...
Hier matin, la journée avait bien commencé.
Oui, lectrices chéries, hier matin j’étais célibataire.
Je suis parti seul de la maison, suis allé de l’autre côté de la voie ferrée acheter le journal, suis revenu de « mon » côté de voie et allé au salon de thé boire les deux express serrés nécessaires à la lecture de Libé.
La fausse blonde qui me vend le pain a changé de couleur. Elle a tenté le roux. Ça a raté sévère. Elle a une chevelure « vieux rose ». Elle a dû tenter le truc toute seule dans sa salle de bains, je le sens comme ça.
Mais bon, elle me sourit et me tend une baguette toute fraîche, plutôt cuite et chaude.
Cette période de célibat, indispensable à mon semblant d’équilibre, a tout de même duré suffisamment longtemps pour qu’à peine revenu à la maison ce soit déjà l’heure de m’occuper du déjeuner.
L’après-midi, c’était « réassort », nous sommes donc sortis, Heure-Bleue et moi, allés jusqu’au petit supermarché du coin. Encore une traversée de la voie.
Vous vous demandez sûrement, lectrices chéries, pourquoi cette traversée de la voie semble importante pour votre serviteur.
Eh bien je vais vous le dire, contrairement à ce que pensent celles que j’entends marmonner à la lecture de mes notes « Ah ! Ben il ne manque pas d’air, le Goût ! » eh bien si, il manque d’air. Des éponges mitées par plus de trente ans de clopes nuisent à l’oxygénation.
Pour en revenir à cette traversée de la voie, il me faut vous dire qu’elle n’est possible que de deux façons :
- Aller jusqu’à l’avenue, emprunter le pont et refaire le chemin de l’autre côté de la voie pour arriver là où je veux aller.
- Emprunter la passerelle qui enjambe la voie. Deux volées de marches redoutables ! Au moins trois étages de dénivelé.
Résultat ? Votre Goût adoré, horriblement essoufflé une fois arrivé sur l’autre rive.
Je sais, c’est le matin, lectrices chéries, alors il faut que je me plaigne.
Si on compte sur Mab pour ça, on peut attendre le trentième siècle, alors je m’y colle.
Réassort, donc.
Après avoir demandé une livraison qui arrivera quasiment après l’heure du dîner, nous avons repris le chemin de la maison. Retraversée en perspective.  Nous nous sommes arrêtés chez le fleuriste. Il y avait trois personnes dans la boutique. En bons petits Français bien élevés, nous avons dit en chœur « Bonjour ! » Un silence de mort nous a répondu, seulement troublé par le faible bruit de la conversation des trois personnes présentes. Heure-Bleue a pris un bouquet. Je suis allé, de mon côté, choisir un ou deux lys, pas trop ouverts mais si possible odorants. J’ai réussi à en trouver deux. J’ai même réussi à ne pas me ficher ce pollen orange indélébile sur la chemise ou sur mon pull gris clair. Puis, les mains encombrées nous avons attendu quelques minutes, toujours bien élevés. J’ai tenté quelques « hmm... Ahemmmm ! ». Heure-Bleue a tenté quelques « S’il vous plaît ! ».
Nous nous sommes regardés. Nous avons dit « tu as vraiment envie d’acheter des fleurs à ces couillons ? »  puis « on ne va pas donner nos sous à des gens qui nous traitent comme des m... »
Alors nous avons reposé nos fleurs et somme partis pour retraverser la voie.
Nous avons papoté quelques minutes avec le tenancier du salon de thé et sommes rentrés à la maison.
Passionnant, non ?

mercredi, 23 octobre 2013

L’Eve et la dent

Hier, j’ai accompagné Heure-Bleue chez le dentiste.
Comme à chaque fois maintenant, nous n’avons pas eu à attendre.
Quel que soit l’écart entre notre arrivée et l’heure du rendez-vous, pour peu qu’il soit inférieur à dix minutes, nous sommes invités à entrer directement dans son cabinet.
Nous arriverions avec plus de dix minutes d’avance – notez le conditionnel indiquant le côté peu probable de l’évènement-  que nous serions refoulés tandis qu’un retard de plus de dix minutes conduit –je l’ai vérifié- à un report du rendez-vous de plusieurs jours.
Depuis près de deux ans il en va ainsi.
Je me suis demandé pourquoi jusqu’à ce que j’apprenne incidemment que l’Ours était soumis au même traitement. Ni JJF ni Manou, seules à venir, ont droit à un séjour en salle d’attente.
Il m’est alors revenu que la première fois que je rendis visite à notre arracheur de dents, nous avions eu droit à la salle d’attente.
J’avais été très sage.
Sur la table basse, une série de revues parfaitement rangées attendait la curiosité du patient.
J’avais pris une revue –toutes les revues sont les éditions successives de la même, qui vante les charmes de la région Nord-Pas de Calais- l’avait feuilletée et remise correctement à sa place.
Lors de la visite suivante, toujours l'après-midi, j’ai été frappé par l’ordre méticuleux de ces revues.
Une ou deux semaines s’étaient écoulées et ces revues étaient encore et toujours, malgré les nombreux patients qui étaient passés par là, parfaitement rangées.
J’ai vérifié. L’ordre des numéros était respecté, les revues étaient rangées l’une sur l’autre, légèrement décalées, comme sur un présentoir.
Un doute m’est venu sur la psyché du quenotier.
Pris d’un soudain accès de taquinerie j’ai pris les revues, je les ai toutes mélangées et posées en cafouillon sur la table basse.
Heure-Bleue m’a traité de gamin et a pesté.
Le fou du clou de girofle s’est pointé, eut l’air effrayé, n’a rien dit et nous a emmenés dans son cabinet.
Depuis, nous entrons directement, dans les conditions que je vous ai décrites au début de cette note.
L'Ours a droit au même traitement vous disais-je.
Il m’a dit :
- Ce type est un psychorigide, tu as vu ses revues ? 
- Oui, j’ai mis le souk dedans.
- Ah ? Toi aussi ?
- Oui, je n’ai plus le droit d’aller dans la salle d’attente...
- J’ai fait pareil, j’ai plus le droit non plus.
«  Mais c’est quand même un bon dentiste... » avons-nous dit en chœur.
Que la lectrice chérie qui vient de crier « tel père, tel fils ! » se dénonce !  

 

mardi, 22 octobre 2013

Les fées sont têtues...

Hier, c’était lundi. C’est sans importance puisque, sauf mauvaise surprise de la part des organismes de retraite, je suis en vacances jusqu’à la mort.
Ce lundi, donc,  nous sommes allés chercher Merveille à la veille de son départ à Sainte Maxime, histoire de lui reconstituer des forces usées par l’école et l’arrivée de P’tite Sœur. Comme chaque fois, Heure-Bleue tient à emmener Merveille au McDo puis au Monop’, ce qui nous met sur la paille jusqu’en août 2022...
Cette fois, il a fallu non seulement faire tout ça mais il a fallu prendre le bus jusqu’à la maison. Le premier bus s’est arrêté. J’y suis monté un instant. Et en suis redescendu, chassé par une puissante odeur de vomi. On a eu de la chance, ça a rendu le bus suivant gratuit...
Merveille tient toujours à s’asseoir sur mes genoux. Je conçois bien qu’elle soit gagnante dans cette affaire. Comme elle le dit elle-même « Il y a plus de place sur tes genoux, et ton pull est tout doux ». C’est plus pratique pour un câlin.
Enfin, je la crois, je n’ai pas l’expérience de la chose, mon grand-père n’avait pas de pulls en cachemire et n’était pas très branché câlins de petits-enfants.
Arrivés à la maison il m’a fallu m’atteler à la cuisine. Heure-Bleue voulait des « encornets à la Le-Goût ». Un travail de romain. Merveille voulait un truc que seul papy pouvait concocter. Papy n’avait rien. Il a dû inventer. Il a inventé un truc qui la rendrait diabétique en trois semaines.
Et chacune voulait bien sûr être entendue la première.
J’ai cédé à Merveille, j’ai une longue habitude d’Heure-Bleue. Elle est malgré tout plus patiente que Merveille. Oui, le « gimmick » favori de Merveille ces temps-ci est « Paaaapyyy... Tu ne peux pas faire plus viiiite ??? »
J’ai donc ouvert une boîte de lait concentré sucré, un paquet de gâteaux et ai expliqué à Merveille le but du jeu.
- Tu trempes le gâteau dans la boîte de lait. Et tu fais attention à ta chemise...
- Ce n’est pas une chemise, c’est un « petit haut » !
- Bien... Tu fais quand même attention à ne pas tartiner tes habits.
Je me suis mis à la préparation des encornets. Les bestioles « épluchées », vidées, coupées en dés, je me suis mis à la préparation des légumes.
- Papy ? Je peux t’aider ?
- Oui Beauté, tu peux, qu’est-ce que tu veux faire ?
- Quand tu as fini d’émincer les oignons, je pourrais les mettre...
- Bien sûr !
- Tu n’a pas lavé les oignons ?
- Non, pourquoi ?
- Les oignons, ça me fait pleurer.
- Eh bien je les mettrai moi-même, si on lave les oignons ils perdent la moitié de leur goût.
- Ah Bon ?
Et elle est passée à autre chose. Elle est allée voir Heure-Bleue qui lui a montré le livre qu’elle a acheté sur une brocante.
Un livre de fées.
Et voilà mes deux fées en train de choisir quelle fée chacune veut être.
Et le choix est délicat. Il y a une fée rousse. Merveille a décidé que ce serait Heure-Bleue. Elle, elle veut être Aurore, une fée aux doigts de rose...
Et chacune de défendre sa position avec acharnement.
Heure-Bleue a improvisé des tas d’histoires de fées. Elle est douée pour ça.
Elle m’en a raconté des histoires. De sac à main surtout. Et de mules Rossetti.
Et elle n’en démord pas plus que Merveille de ses désirs.
Quand je vous dis que les fées sont têtues...

dimanche, 20 octobre 2013

Le verbe alizé...

Bon, lectrices chéries, sous l’avalanche de remarques envieuses à l’endroit d’Heure-Bleue et admiratives à mon endroit –sauf une dont j’ignore les raisons du courroux-, il me faut quand même rétablir un minimum de vérité.
Ce n’est pas que je sois un parangon de vertu mais on n’est jamais à l’abri d’une mise au point inopinée de la lumière de ses jours. On ne sait jamais.
C’est vrai, je sais coudre. Mais je ne me décide à le faire que quand Heure-Bleue râle parce que je ressemble à un clochard pour cause de chemises trop échancrées ou autre motif genre accroc.
Il y a aussi le jean dont le bas s’effiloche sévèrement à force de racler le trottoir.
Quand ça rappelle un peu trop la tenue de Davy Crockett, mais au dessous des chevilles au lieu du milieu du torse, je m’y colle.
Il y a aussi le cas délicat d’une Heure-Bleue qui, à me voir jouer avec la machine à coudre de Manou, insiste pour que je lui fasse un coussin.
Je peux la faire patienter, mais pas aussi longtemps que je le souhaiterais, genre dix ans.
Donc, je joue avec la machine le temps de faire ce coussin.
Il en va de même avec le bricolage.
Peindre ? Pas de problème.  Je pars acheter la peinture.
Chemin faisant, je vois des tas de choses à acheter, elles serviront. Aucun doute là-dessus. Le temps de m’arrêter dans un café, de boire un express serré, de lire un article sur le journal qui traîne sur le comptoir, et hop ! Je reviens avec des trucs, mais pas la peinture.
J’y retournerai demain. Puis après-demain car demain j’aurai oublié d’acheter le pinceau, alors...
Je finis par faire les choses. Honnêtement, ce qui me décide c’est plus souvent une dispute avec la femme de ma vie que l’envie de me débarrasser des tâches.
J’ai fort heureusement renoncé depuis longtemps à la pose du papier peint. Ça tournait, lors des rares tentatives, au numéro de cirque pour amuser les enfants. Le lé, mal posé, légèrement en biais, rechigne à tout essai de le remettre droit. Puis, il se déchire. Lors du rattrapage, se décolle d’un coup, généralement du haut et me coiffe, m’inondant les cheveux de colle. Ça a eu au moins l’heureux effet de faire rire Heure-Bleue. Je fus du coup dispensé de pose de papier peint. La peinture est dangereuse, mais pour mes habits, j’ai assez rapidement compris qu’on peut plus aisément changer de pantalon que de plancher...
Et il en va de même pour toutes les petites choses qui semblent susciter l’envie de bazarder votre camarade de vie pour vous offrir ce bijou ménager qu’est selon vous le Goût, du moins si j’en crois vos commentaires.
Il est vrai que j’aime faire les courses, j’adore traîner dehors, je suis un voyageur. A rayon d’action réduit aujourd’hui, hélas...
Mais si faire la cuisine m’amuse, je la fais nettement moins bien qu’Heure-Bleue.
Il est vrai qu’elle bénéficie ( ?) de trente-huit ans d’entraînement, elle...
Quant à la vaisselle, il m’arrive de la faire avec un peu trop d’enthousiasme. Ça coûte en verrerie.
Mais je la fais parfois avec trop peu d’enthousiasme. Et là, les assiettes du repas suivant, sont diversement appréciées quand elles collent aux doigts.
Gardez donc vos moitiés, lectrices chéries. Je ne vous en voudrai pas.
D’autant moins qu’Heure-Bleue n’a pas l’âme matrimoniale partageuse.
Je crois vous avoir déjà parlé de ce côté panthère qui plaît tant au début et rend méfiant plus tard.
Et cette panthère douche ma joie d’avoir écrit cette note d’un « ça ne prend plus, Minou, ça ne prend plus... »
Il faut dire qu'en quarante-deux ans, j'ai dû recoudre quatorze boutons, faire sept ourlets de pantalon à tout casser et cousu un coussin que, s'il n'y avait pas eu la machine, elle attendrait encore.
Comptez bien, ça fait un bouton tous les trois ans, un ourlet tous les six ans, un coussin tous les quarante-deux ans.
C'est sûr, ce n'est pas la productivité allemande...
Et je n'ai pas repeint les vingt-et-un endroits où nous avons vécu.
J'aime bien mieux faire les bidouilles minutieuses qui m'intéressent.
Là, je peux même être très adroit...