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vendredi, 04 octobre 2013

Les vieux s’attrapent

Il est temps que nous partions d’ici. Plus qu’une semaine.
Vous savez, lectrices chéries, que votre Goût adoré est plutôt zen et de caractère aussi sociable que taquin.
Ces temps-ci, ma patience a tendance à s’émousser plus vite que je ne le souhaiterais et je me mets à me chipoter dans le bus pour des riens qui ne m’auraient pas fait lever un sourcil il y a encore trois semaines.
J’en veux pour preuve cette petite chamaillerie d’avant-hier avec une emmerdeuse qui eut la mauvaise idée de prendre le même bus que moi.
Rappelez-vous la note d’Heure-Bleue, nous revenions du Printemps avec un bol –qu’Heure-Bleue avait décidé d’acheter en me faisant porter le chapeau nostalgisant- puis du Monop’ avec le lait chargé de remplir ce bol.
Nous attendons le bus – huit minutes, de coiffeur les minutes- qui finit par arriver bondé.
Nous y montons, suivis par quelques inconscients à moins qu’il ne s’agît d’optimistes béats. L’allée centrale est visqueuse de foule et je tente de suivre Heure-Bleue. Soudain une voix de rogomme peste derrière moi :
- Laissez-moi passer ! Je suis handicapée !
- J’essaie, mais je ne suis pas tout seul.
- Mais laissez-moi passer ! Je suis handicapée j’vous dis !
- Ça ne vous dispense pas d’être aimable !
- Laissez-moi passer ! Je suis malade !
- Ouais... De la tête... Dis-je moins aimable.
Heure-Bleue, à ce moment, vole au secours de son Goût –Oui lectrices chéries, elle veille jalousement sur moi, très jalousement...- et dit « Mais lui aussi il est handicapé ! »
- Arrête de dire à tout le monde que je suis bancal !
Et l’autre hargneuse de jeter d’une voix mauvaise :
- Moi j’ai un cancer !
- Pfff... C’est d’un commun ! Tout le monde a un cancer de nos jours.
Heure-Bleue de mettre son grain de sel :
- Moi j’en ai eu deux sur le nez !
Si ça continue elle va avoir un nez de goy...
Et l’autre :
- Oui mais le mien... C’est pas juste...
Et votre Goût, en veine de méchanceté a jeté, avec un regard mauvais :
- Oui, je sais, c’est une maladie injuste, elle n’emporte pas toujours ceux qu’il faudrait...
C'est là que j'ai constaté que les gens ne sont pas si gentils qu'ils en ont l'air. Les deux jeunes femmes assises à côté d'Heure-Bleue ont ri, les mauvaises...
L’une a dit à sa fille, toujours en riant  « n’écoute pas ce que dit le monsieur, ce n’est pas bien. »
Je ne sais pas avec quoi l’autre soignait son moral mais il me faut vous dire que quand cette dame parlait dans ma direction, je risquais de perdre et l’équilibre et le coma éthylique...
Il est vraiment grand temps que nous partions.
Non mais, quel faux-cul je peux être. On pourrait croire, à me lire que je regrette d'avoir été méchant.
Mais pas du tout ! Pas du tout ! 
C'est pourquoi il est vraiment grand temps que nous partions.
Avant que je ne devienne aussi mauvais que les autres.

mercredi, 02 octobre 2013

Un petit coup de « Rouge » le dimanche...

Ah ! Ils sont bien dans l’esprit qui sévit depuis les années quatre-vingts, ils ont pris « les bonnes techniques de management » nos candidats.
Résultat, comme n’importe quel boss dans l’air du temps, ils réussissent surtout à démotiver ceux qu’ils devraient entraîner...
Leur technique d’approche est transparente.
Certains sont même prêts à piétiner leurs principes pour être élus.
Presque tous en fait...
Un faux centriste – Un vrai centriste est un type de droite avec un masque, un faux centriste est un mec d’extrême-droite  avec un masque un peu plus épais- ce faux centriste donc, m’explique avec sérieux que « Marine Le Pen fait partie du jeu démocratique et qu’elle est une voix dans le concert des partis »
Quand je lui dit « ah bon ? »,  il me dit « économiquement, son programme ne se tient pas. »
C’est apparemment tout ce qu’il a retenu du discours du FN.
A ma question « Et fonder un discours politique sur la détestation d’une catégorie de Français à cause de leur teint ou de leur religion, c’est républicain ? » cette aimable, dangereuse et opportuniste andouille me sort la bêtise du siècle « Toutes les opinions sont respectables ! »
Je passe mon chemin et vais parler un moment avec mon papy de Lutte Ouvrière, celui qui nous recommande très sérieusement  « Votez pour nous ! Nous au moins, on fera pas de conneries ! On n’est jamais élu... »
C’est un « Rouge » lui, un vrai.
Un qui me dit à chaque fois « Tu vois, les élections c’est des conneries ! A chaque fois on est b... ! Fallait écouter Arlette  »
Un qui verrait bien un retour de Staline...
Ce papy de quatre-vingt-un ans, me raconte régulièrement son premier licenciement. En 1957 il s’est fait virer de sa boîte de toitures ondulées pour insolence.
Je dois avoir entendu son histoire au moins trois cents fois depuis 2003.
Mais que voulez-vous, il est resté coincé au boulot depuis 1992. Il n’a jamais quitté l’usine.
Il la raconte tous les dimanches sur le marché de la Réunion à qui veut bien l’écouter.
Il place « Lutte Ouvrière », et pour un €uro, je l'amuse quand je lui dis « Finalement, à vendre comme ça, vous favorisez non seulement la survie mais l'expansion  du capitalisme ! »
Immuablement il me répond « Ah ah ! Pfff... T'es pas con toi ! »

Il me raconte un pays disparu...
Et apparemment, le « c’était mieux avant », c’était pas mieux partout...

mardi, 01 octobre 2013

Ça ne me va pas, hautain...

Oui, je sais, c’est mauvais mais c’est ma spécialité.
Je vais tout de même pouvoir regarder de haut ceux qui me jurent qu’un bon déménagement, il faut bien deux mois pour le préparer.
C’est juste parce qu’ils ont trop de choses.
Nous avons été débarrassés de l’essentiel des nôtres par la tempête de 1999.
Ça nous a permis de constater que ce n’était pas essentiel du tout...
Ce n’était que « des choses ».

Cela dit, lectrices chéries, nous sommes doués pour la mise en boîte...
Il ne nous reste, au pire, qu’une dizaine de cartons à faire.
Ce qui prouve que nous avons perdu quelques cartons au hasard de nos dernières pérégrinations...
Les meubles et armoires sont vides.
Dans les placards, ne restent que les vêtements suspendus.
Et ce n’est pas notre job, les déménageurs s’en chargent.
Comme de l’emballage et de la protection des tableaux, des équipements audio, vidéo et ordinateurs.
Nous sommes quasiment condamnés à errer dans un labyrinthe de piles de cartons, et ce pendant dix jours.
On est trop bon !
Dès mardi prochain, nous n’aurons plus d’accès Internet jusqu’au vendredi qui suit.
Nous n’avions finalement besoin que d’un peu plus d’une semaine pour mettre nos maigres possessions en cartons.
Cette semaine-ci nous verra j’espère, aller à une ou deux expositions. Nous réservons « Désirs et Volupté à l’époque victorienne » à notre ami dit « Nicolas le gamin ».
Les quelques jours de « vide » que nous aurons nous servirons à je ne sais quoi.
Mais non, pas ça... Pfff...
Ah ça, il est sûr, si nous avions trente ans de moins, on aurait passé notre temps à essayer de faire des bébés, c’est pas cher et ça occupe bien les journées, mais là...
D’abord, nos barbares font trop de désordre, ça gâche l’ambiance...
Plus que dix jours, lectrices chéries, plus que dix jours...
Et ils sont partis pour être animés.
Hier soir déjà, Heure-Bleue a envoyé au bain un des gamins quand nous sommes passés par le square qui nous amène chez nous.
Ça nous a permis aussi de constater que les plus gênés par la chicane, eh bien ce sont les mères qui vont au square avec leurs poussettes.
Même quand les pouvoirs publics veulent régler un problème de « nuisance de voyou » ils choisissent la méthode qui emmerde les honnêtes gens plus que les bandits...

lundi, 30 septembre 2013

Le con qui s’adore…

Ah ! Que je vous dise, lectrices chéries.
Non, je ne suis pas aussi parfait que vous l’espérez.
Et d’aucune pense même que je le suis encore moins...
Son regard me transperce le dos.
J’ai beau lui expliquer que justement, la vraie perfection, c’est quand il reste quelque chose à améliorer.
Sinon, selon l’acception courante de la perfection, ça semble quand quelque chose d’extrêmement ennuyeux, pour ne pas dire carrément chiant.
Donc,  ne pleurez pas, enfin pas tout de suite.
Histoire de m'admirer tentant justement une de ces améliorations.
Nous nous sommes dit, jeudi ou vendredi, « Faisons les choses dans les règles ! Envoyons cette fichue lettre recommandée avec AR indispensable ! » à mon gérant de « petite place calme et arborée ».
Nous n’en avons plus reparlé, confiants que nous étions, enfin moi surtout car Heure-Bleue est moins confiante dans la jugeote du Goût.
Astucieux comme vous me connaissez, j’ai mis le pli et le chèque sous enveloppe et, de ma plus belle plume, j’ai écrit l’adresse du destinataire.
Puis, encore plus malin que je le soupçonnais, j’ai glissé aussitôt l’enveloppe dans la poche intérieure de mon blouson, histoire de ne pas la laisser sur la table en partant à la Poste.
Samedi matin, enfin... matin... plutôt midi, il faisait beau et assez chaud. J’ai saisi un blouson léger et suis descendu jusqu’à la Poste, de mon pas élastique et surtout flâneur. 
Arrivé à la Poste, ce qui prouve que je n’avais pas oublié ma mission, j’ai eu une chance insigne !
Pas un chat au guichet « Envoyer du courrier » ! Youpee !
La dame est arrivée, assez aimable :
- Bonjour Monsieur, que puis-je pour vous ?
Pas le ton que j’ai connu il y a deux décennies...
- Et merde ! Ai-je laissé échapper...
- Pardon ?
- Pardon, non, excusez-moi. Je voulais envoyer une lettre recommandée mais j’ai changé de blouson et elle est dans l’autre...-
- Mmmmpppfff...
A tenté de se retenir la guichetière sans succès.
Heure-Bleue, au retour, après l’inévitable « Pfff... Franchement... Et tu crois que ça m’étonne, Minou ? » avec lever des yeux au ciel et tout, m’a dit « la Poste a un nouveau truc, la LRAR électronique ! »
J’ai donc, grâce à ma moitié, pu envoyer cette lettre recommandée dans un délai raisonnable.
Le chèque arrivera lundi...
Qui c’est-y qui est allé à la Poste juste pour se promener ? Hmmm ?
C’est votre andouille de Goût, lectrices chéries...

dimanche, 29 septembre 2013

Faire et défaire, c’est toujours travailler...

La hâte est, non seulement inhabituelle chez moi mais, c’est bien connu, mauvaise conseillère.
Je l’ai encore vérifié hier soir.
Fier comme Artaban d’avoir réussi à encartonner la quasi totalité de la cuisine il y a deux jours, je m’étais dit « Impeccable ! Mon Goût-des-autres chéri, tu es vraiment le meilleur ! », oui je me parle gentiment quand je suis tout seul, de toute façon, personne ne me dirait des choses comme ça, alors...
J’avais gardé sur le plan de travail de quoi assurer la préparation, du moins le pensai-je, des repas des deux semaines à venir.
Erreur ! Erreur tragique !
Je m’en suis aperçu hier soir quand il m’a fallu faire, à la demande d’Heure-Bleue, ces pommes de terre sautées, légèrement aillées, accompagnées de l’omelette adéquate. Le truc qui fait ses délices.
Avez-vous, lectrices chéries, tenté de battre des œufs sans saladier ni assiette creuse ?
Avez-vous, lectrices chéries, tenté les pommes de terre sautées à la casserole émaillée ?
Alors, avant de devoir jeter une casserole neuve, à peine vingt-cinq ans la casserole.
Alors, avant d’envoyer les œufs sur le carrelage, d’un auguste coup de fourchette sur une assiette plate ou d’une tentative malheureuse de battre une omelette dans le bol du petit déjeuner, trop petit.
Avant tout ces malheurs prévisibles, j’ai dû ouvrir trois des dix cartons marqués « vaisselle » pour y trouver ce dont j’avais besoin.
Et j’ai réussi à ne pas tout sortir. Et même à tout reranger. C'est dingue, hein ?
J’ai gardé des ustensiles différents, « multi-usages » comme ils disent, pour survivre sans passer une douzaine de soirées consécutives au restaurant.
Je pourrais donc, d’ici au onze octobre, préparer d’autres pommes de terre, d’autres omelettes.
Mais surtout, surtout... Qu’Heure-Bleue ne me demande pas un clafoutis ou une tarte !
Je ne déferai plus de cartons avant d’avoir changé d’adresse.
Au fait, j’ai oublié de vous dire, lectrices chéries, le dîner a été délicieux.
Mais sans pain.
Nous sommes passés deux fois devant la boulangerie.
A l'aller nous nous sommes contenté de dire « on prendra le pain au retour. »
Au retour, Heure-Bleue avait les bras encombrés d’un nouveau panier à linge en osier et moi d’une table à repasser neuve. Alors nous sommes passés sans même jeter un regard à la boulangerie.
Il fallait, paraît-il, absolument acheter ces trucs qu’il était indispensable de faire transporter par les déménageurs...
Pfff... Dîner sans pain...