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jeudi, 12 septembre 2013

Au ras des goûts…

Il y a des histoires d’école comme ça, qui traversent les années.
Il y a peu, je me suis demandé si certaines légendes scolaires ne traversaient pas les siècles.
Ce soir là, nous dînions chez les enfants. Merveille hésitait entre coller à son papy et lui chercher des histoires à propos d’une vieille menace de détestation qu’elle m’a jetée à la figure.
Il était question d’école, de Merveille, de cantine.
Les souvenirs ont commencé à circuler autour de la table. Ça a commencé avec des considérations gastronomiques et les progrès en matière de nutrition dans les écoles.
Puis, la lune montant dans le ciel et le rosé baissant dans la bouteille, les langues se sont déliées et les esprits embrumés. Et là, l’Ours, qui boit une fois tous les jamais nous raconte « Eh bien, à l’école communale, un midi, eh ben une cantinière à assommé un rat d’égout d’un coup de louche ! »
Merveille a dit « Aaahh ! » et a attendu la suite.
La suite n’est jamais venue. La génération précédente a éclaté de rire !
Ça nous avait mis de bonne humeur. On ne pensait pas que cette légende scolaire avait encore cours.
Je me demande si elle n’est pas née l’année (1879) où Jules Ferry fut nommé Ministre de l’Instruction publique…

mercredi, 11 septembre 2013

Lève-toi et charme…

La vie du chercheur d’appartement et du négociateur de délai est une vie de galérien…
Du matin au soir il faut aller voir ou appeler les uns.
Du soir au matin il faut rassurer l’autre.
Hier, nous sommes allés voir le juriste. Il nous a expliqué que malgré notre bonne foi et la morale élastique de notre bailleur, nous lancer dans une procédure était risqué. Il connaissait la loi, c’est sûr.
Il a quand même admis qu’une loi non écrite mais efficace s’appliquait depuis toujours : celle qui dit que quand un pot de terre –votre Goût adoré- rencontre un pot de fer –notre bailleur abhorré-, le pot de terre perd des morceaux. Enfin, des sous...
Pour nous annoncer ce dont nous nous doutions, à Heure-Bleue et moi, il m’a fallu secouer Heure-Bleue de grand matin.
Et ça, ce n’est jamais une mince affaire. Le lever d’Heure-Bleue est une cérémonie aussi tardive que délicate pour celui qui veut la tirer des draps. Je me demande pourquoi une Heure-Bleue qui dort si mal est tellement attachée à son plumard…
La chose fut néanmoins menée à bien. Nous n’eûmes que quatre minutes de retard.
Elle avait pourtant fait de gros efforts pour qu’il attînt une demi-heure.
Fort heureusement, notre juriste était encore plus en retard.
La douche sur notre enthousiasme et nos visées guerrières achevée, nous partîmes chez notre médecin. Celui que ses filles tracassent.
- Alors ? Votre fille, elle a eu son bac ?
- Bien sûr.
- Alors, vous voyez bien, il ne fallait pas vous mettre martel en tête !
- Oh ! Mais ce n’était pas pour le bac que je me faisais du souci… A-t-il souri.
Tout allait bien, chez lui et chez nous.
Nous l’avons quitté en nous souhaitant une bonne année et nous sommes allés déjeuner au BHV.
Nous avons constaté avec plaisir que malgré leur aménagement nouveau et l’envie d’en faire un restaurant pour touristes, la clientèle n’a pas changé. Toujours les mêmes clients du quartier et les mêmes vieux.
Nous avons acheté deux livres, un pour la nostalgie de notre ex-quartier –Paris au mois d’août- et un pour votre Goût, lectrices chéries – Idiopathie-.
Après un stage au Monop’, incontournable sur notre chemin, nous avons voulu prendre le bus. Nous étions à une station de la Bastille. Quand nous sommes montés, le chauffeur a dit « je m’arrête à la Bastille, c’est la station suivante. »
Je lui ai dit « Oh ben ce n’est pas grave, c’est comme si on avait fait du stop… » et nous sommes partis.
Nous avions oublié un détail : La manif contre la réforme des retraites. « The manif » alors que nous étions tout de même concernés.
Nous avons donc, Heure-Bleue et moi, emprunté la rue du Faubourg saint Antoine, puis l’avenue Ledru Rollin et la rue de Charonne. Nous nous étions dit, avec l’insouciance de la jeunesse, que passé le boulevard Voltaire, là où passait la manif, nous pourrions prendre le bus.
Aaahh… Quelle belle confiance dans la bonté du sort…
Chaque arrêt nous donnant une attente de l’ordre de la semaine nous avons marché jusqu’à l’arrêt suivant. Ce n’est qu’à deux stations de chez nous que nous avons pu monter dans un bus. Ça nous a finalement fait une grande promenade.
Ça faisait longtemps que votre Goût préféré n’avait pas fait de sport, lectrices chéries, parce que sur les sept kilomètres et demi -merci Google maps- que nous avons parcourus dans la journée, j’en ai parcouru plus de quatre avec un sac de provisions lourd comme un âne mort…
En rentrant à la maison, j’ai appelé une dame qui a bien voulu me donner le renseignement attendu après une séance de « voix d’hôtesse de l’air » -dixit Heure-Bleue-
Ce fut une bonne journée...

lundi, 09 septembre 2013

Agrégé de l’être…

Hier soir j’ai revu avec plaisir « Diabolo menthe ».
J’aime beaucoup Diane Kurys, d’abord elle a mon âge. Un mois de plus pour être précis.
Ensuite elle a une assez bonne mémoire de ce que nous étions quand nous avions quatorze ans.
Elle a quand même tendance à embellir ses souvenirs.
En effet, lors de la séquence du repas à la cantine du lycée, elle a cru bon de mettre des nappes sur les tables…
Des nappes ! A la cantine du lycée ! En 1963 ! Je t’en foutrais, moi, des nappes !
Du contreplaqué pleine peau, oui ! 
Enfin, ce fut quand même un bon moment, je ne me lasse pas de voir l’intérieur du lycée Jules Ferry, alors que nous autres, pauvres forçats du lycée Jacques Decour, ne pouvions en voir que l’extérieur. Qui d’ailleurs ne nous intéressait pas. Ce qui nous intéressait, c’était le tas de stratagèmes à mettre en œuvre pour découvrir et ensuite entraîner une fille à « La Taverne du Régent », ce café du bout de la rue de Douai où on pouvait parfois s’offrir ce fameux diabolo menthe…
Eh oui ! Essayer de dégotter une petite camarade était un boulot de romain en ces temps de ségrégation féroce. 
La séquence gymnastique m’a aussi rappelé quelques séances à la maison. Celles de la gym de ma sœur cadette « M’man, tu peux me faire un mot, je crois que je vais « les avoir » bientôt ».
Et ma mère, très au fait de la chose et qui surveillait ça de très très près, de répondre « Dis donc, ma fille, tu ne me prendrais pas pour une andouille, des fois ? C’est une fois par semaine depuis quand ? »
Si mon père était là, épargné par les 3x8, il se laissait parfois aller à ajouter « Eh bien, ton mari ne va pas s’amuser tous les jours… » avec dans l’œil cette lueur qui annonçait qu’il était décidé à emmerder le monde…
Immuablement, ma mère, comme à chaque fois qu’il sortait une ânerie dans cet esprit, lui jetait « Lemmy ! Tu n’as pas honte ? C’est quand même ta fille ! »
Et lui, tout aussi immuablement disait à ma mère en retrouvant son accent pied-noir  « Comme ti es belle ma poule quand ti es en colère ! Aïe aïe aïe ! Ti as les yeux qui relousent ! »
Ce qui la mettait dans une colère noire qu’elle retournait sur Souricette « Tu files un mauvais coton, ma fille ! Tu vas tourner fille de la porte de Clignancourt », etc.
Bref, c’est aussi vers cette époque, et le film m’a donné raison, que j’ai appris qu’on ne confie pas ses idées au courrier. Surtout celui qu’on envoie à une petite camarade quand on a moins de dix-sept ans. Sauf à l’avoir sévèrement expurgé.
Les lettres peuvent donner un tour dramatique à une idylle et la tuer dans l’œuf alors qu’elle ne demandait qu’à s’approfondir…
Même quand c’est en vers, les mères savent, je ne sais comment, où les garçons veulent en venir…
Ne riez pas, lectrices chéries, le lycée au début des sixties, c’était une vie de galérien !

dimanche, 08 septembre 2013

Burnes out...

J’ai beau expliquer à Heure-Bleue que si elle ne supporte pas la connerie, elle n’a plus qu’a changer de planète.
Je sais… Je n’aurais pas dû lui donner l’habitude de la délicatesse, de l’esprit, d’un minimum d’élégance dans l’expression mais je suis ainsi fait.
Toujours à jeter toutes mes forces dans la première et unique bataille.
Résultat ? Quand elle s’aperçoit que le monde ne se limite pas à ce parangon de classe, de vertu et d’éducation –sans parler du reste- qu’est votre Goût adoré, lectrices chéries, que fait-elle, mon Heure-Bleue ?
Eh bien elle perd pied et veut résoudre le problème à grandes rafales de mitrailleuse…
C’est ce qui s’est passé non cette nuit, mais la nuit d’avant.
Elle a réussi, dans la foulée, à se mettre mal avec :
- Les « correspondants de nuit » qu’elle a, à mots à peine couverts, traités de fainéants.
- La maréchaussée, qu’elle a accusée de bouffer grassement avec nos impôts en échange de rien du tout.
Ça sent le procès pour « outrage » sous peu. Encore une perte de sang-froid qui va coûter un bras.
- Les lascars de « La horde sauvage » qui n’apprécient pas qu’on leur démontre qu’ils ont une paire de c… entre les oreilles à la place d’un cerveau.
Et votre Goût préféré, lectrices chéries, qu’elle a tiré du sommeil en hurlant après tous les autres, les uns au téléphone, les autres par la fenêtre.
Je ne me rappelle plus exactement ce qu’elle voulait que je fasse quand elle m’a réveillé. Je sais seulement que moi je voulais continuer à dormir béatement comme je le faisais la seconde d’avant.
Bref, il était question de faire taire cette bande d’olibrius, autour desquels une brochette de filles virevoltait en piaillant.
Avec une façon de les aguicher qui m’aurait plutôt fait fuir mais vous savez bien, lectrices chéries que je suis bégueule.
Bref, je croyais jusqu’il y a peu que l’espèce humaine était une espèce, cinglée certes, mais une espèce intelligente.
Eh bien,  on m’a administré cette nuit-là, et avec brio, la preuve
 éclatante que l’homme peut vivre sans cerveau !

samedi, 07 septembre 2013

Mais délivrez nous du mâle.

Et surtout, surtout, laissez nous succomber à la tentation…
A la naissance de Lulu, je n’y avait pas prêté autrement attention.
Avant-hier, chez les enfants, la chose m’a frappé alors que nous étions tous réunis autour de la table, sur la terrasse.
Mon fils et moi n’étions même pas une « minorité visible » à peine une minorité tout juste discernable.
Dans la famille de mon père, ils étaient sept enfants, mon père n’avait qu’un frère de dix ans de moins.
A la maison, nous étions quatre enfants, j’ai trois sœurs.
Mon fils était seul, il a une femme et deux filles.
Sans doute pour se venger d'être d'une famille où la seule femme était Heure-Bleue.
Chez lui, même le chat est une chatte…
Chez Heure-Bleue, son père avait une femme et trois filles.
J’aime bien l’idée de voir que les traditions familiales se perpétuent.
Notamment celle du mec tout seul au milieu d’un gynécée…
Bon, ne rêvez pas, rares lecteurs chéris, ce n’est pas de tout repos.
Mais c’est bien quand même, lectrices chéries.
La féminisation croissante de la nature pour cause de pollution aux leurres hormonaux n’a pas que des inconvénients.
C’est fou ce qu’on peut apprendre à ne vivre qu’avec des filles...
Des tas de trucs intéressants.
Même plus qu'intéressants.
La preuve, c'est quand même grâce à quelques uns de ces trucs vachement intéressants que Merveille et Numéro 2 sont arrivées...
D'ailleurs, d'ici qu'on entende la seconde clamer « Je ne suis pas un numéro ! » il n’y a pas loin.