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mardi, 17 septembre 2013

L’empire du sens.

De temps à autre, Heure-Bleue me rassure.
Je ne comprends pas tout ce qu’elle dit –ce qui explique peut-être la longévité de notre couple- car souvent elle « parle fille ».
Cette espèce de pidgin mêlé de sabir et mâtiné de dyslexie sévère qu’on entend à la radio et à la télévision dès que des femmes censément littéraires de formation, parlent de leur art ou de leurs copines.
Vous savez-bien, lectrices chéries, vous parlez vous-mêmes cette langue non écrite et non enseignée, à la grammaire fluctuante et à la compréhension difficile et flottante.
Cette langue étrange, riche en ces phrases qui font mon admiration pour celle qui la comprend, du genre « Mais si ! Je t’assure ! Elle avait… et aussi du… mais bleu, tu vois ? »
Et l’autre de répondre avec assurance « Aaaahhh Ouiii !!! Il y avait même des… Mais c’est drôle je le voyais plutôt… Pas pareil que… » et, après quelques seconde silence « mais pas jaune non plus, ça aurait fait moche… »
Pour revenir à mon mouton, Heure-Bleue disais-je, m’a rassuré. Elle était au téléphone avec je ne sais qui et d’un seul coup, elle qui avait l’air de suivre à peu près le fil de l’histoire s’est arrêtée brusquement.
La conversation s’écoulait tranquillement, pleine de trous, de points de suspension, j’aurais même pu écrire « de moins de suspension » tant il manquait d’éléments d’information. Heure-Bleue donc s’est arrêtée et a dit « Euh… Tu peux répéter parce que là… » et ça a continué en « patois fille ».
Néanmoins j’ai été content de voir que parfois, Heure-Bleue comprend mieux quand il y a tous les mots et dans l’ordre.
J’avais peur d’être le seul à avoir besoin de tous les mots d’une phrase pour la comprendre.
Il y a des jours comme ça où, malgré une triste nouvelle, le ciel se dégage pour votre Goût préféré et lui redonne le goût de vivre…

lundi, 16 septembre 2013

On ne devrait pas abandonner la jeunesse aux enfants, ils la gâchent.

Je viens de lire la note d'Heure-Bleue.
Je ne suis pas d’accord avec Heure-Bleue.
Comme d’habitude, grommèlerez-vous, lectrices chéries.
Non, non, la vie n’est pas une belle cochonnerie, Heure-Bleue.
Demande à Madame Patriarch !
La vie lui a donné Patriarch. Elle ne s’en est pas plainte, au contraire. La vie –et Patriarch- lui ont donné des enfants.
Patriarch n’est plus ?
Mais c’est une bêtise, tant qu’il restera dans l’esprit de quelqu’un, il ne sera pas mort.
Certes, son post du matin, sa video du mercredi ne seront plus là. Et alors ?
Ses commentaires pleins de vie, d’indignation, de tendresse resteront.
Aussi bien celui qui me disait peu après Noël dernier « Il fallait faire comme eux, prendre des manches de pioche, pas de pelle c'est moins facile à manier... et être casqué comme nous l'étions au travail... » Comme prouvait sa jeunesse éternelle et sa foi en l’avenir celui qui disait « Waou .... une drague de haute volée !!!! Je prends des leçons pour ma prochaine drague... »
J’ai même souvenir d’une fois, il y a peu, où il avouait s’être fait rabrouer par Eliane parce qu’en regardant une fille il s’était laissé allé à lâcher « Joli petit cul ! »
C’est ça qui est le plus embêtant.
C’est de mourir jeune.
C’est ce qu’on regrettera de Patriarch…

dimanche, 15 septembre 2013

L’an II. L’an pire ?

On a souvent entendu « On a les gouvernements qu’on mérite ! ».
Comme si le bon peuple était assez nul dans son ensemble pour élire en toute connaissance de cause des élites plus préoccupées de la préservation de leurs privilèges et de l’élection suivante que de l’intérêt général.
Notre ministre de l’Intérieur, plus moraliste qu’efficace, nous explique à longueur de faits divers qu’il faut, tel l’anglo-saxon de base « surveiller et punir » tous ces méchants voyous qui se tuent alors qu’on n’a même pas le droit.
Il nous sort aussi cette ancienne antienne (! Pfff...)  qu'il faut absolument lutter contre ce fléau qu’est la drogue qui pourrit la vie de notre jeunesse.
Il ne songe pas un instant à se demander pourquoi nos mômes sont si nombreux à se défoncer pour échapper à la vie qu’on leur prépare…
Ce brave (?) homme, qui fait finalement assez mal son boulot, est plus prompt à faire déguerpir le clodo qui inquiète son épouse devant la supérette de son coin qu’à ramener le calme vers chez moi par exemple.
Il semble en outre oublier que, du fils d’Untel en fils de tel autre, l’éducation n’a pas l’air d’avoir eu l’effet escompté au point de les envoyer en prison.
Quand ce n’est pas directement Untel ou tel autre, les uns et les autres étant ses collègues ou ex-collègues du gouvernement, censément exemples de la vertu républicaine, qui ont tendance à encombrer les tribunaux pour certains et les colonnes des faits divers pour d’autres, entraînés là qu'ils sont par une propension à échapper à l'impôt dont ils définissent pourtant le montant que nous devrons payer, nous.

Je suis un bon citoyen dont l'éducation l'a amené à vérifier que « la vertu de l’exemple » est une méthode d'éducation efficace.
Je suis donc fondé à penser qu'en réalité,  ce sont nos gouvernants –qui ne sont pas élus, à l’exception du chef de l’Etat- qui ont les citoyens qu’ils méritent.
Ce qui expliquerait assez bien la recrudescence des incivilités et des exactions diverses qui nous pourrissent la vie…
Nous copions nos exemples, en somme.

samedi, 14 septembre 2013

L’amas zone…

Ce n'est pas une note, lectrices chéries, juste une remarque en passant mais je me devais de vous en faire part.
Enfin, la gauche fait la preuve que son programme est efficace en matière d’éducation.
Si j’en crois mon navigateur, notre « Nan mais allo quoi » nationale est partie en Californie.
Conséquemment, l’analphabétisme recule en France.
Alors, hmmm ?
Qui dit que ça ne marche pas, la gauche ?

vendredi, 13 septembre 2013

Les mères veillent.

Hier, nous avions deux choses à faire.
D’abord aller chez le dentiste pour Heure-Bleue, puis, ô joie ! Aller chercher Merveille à « la grande école ».
J’ai laissé aller Heure-Bleue seule chez le dentiste pour passer à la Poste et suis allé attendre Merveille à la sortie de l’école.
Arrivé en avance, j’ai attendu quarante minutes, assis sur le trottoir comme un élève du collège en face, qu’Heure-Bleue arrive et que l’école ouvre ses portes.
J’ai lu en écoutant les gamins et gamines du collège qui fait face à « la grande école ».
C’est riche d’enseignement…
Les jeunes filles d’aujourd’hui ont un langage qui, à défaut d’être châtié, a un côté surprenant. Leur expression favorite semble être « je m’en bats les couilles ! »
C’est à ça qu’on voit bien que ce sont des filles, les garçons ne diraient jamais ça, sauf s'ils sont stupides, ce qui arrive...
Les garçons savent bien que ça fait très mal et que l’expression est tout à fait inadaptée pour dire qu’on en n’a rien à cirer…
A les écouter car tous parlent trop fort pour que mon livre serve à autre chose que faire croire que je ne les écoute pas, je crains pour le futur langage de Merveille…
Heureusement qu’elle a des parents et grands-parents intraitables.
L’attente a pris fin quand d’autres parents et Heure-Bleue sont arrivés. Nous avons reconnu des parents d’élèves de maternelle, dont une charmante jeune femme blonde avec de superbes yeux bleus qui m’avait déjà attiré l’œil l’année dernière. Elle m’a dit « Dina est dans la même classe que Merveille ! »
- Ah oui… Dina… C’est une vraie bombe, votre fille, elle va être « à tomber » !
Oui, elle a les yeux bleus de sa mère et des cheveux blonds frisés.
- Ah ça… Elle va surtout être à surveiller…
Les mères sont toujours pleines de craintes pour leurs filles.
A regarder les gamins du collège, je les comprends...
Merveille nous a trouvés et nous sommes partis pour Monop’. En attendant le bus, Merveille qui semble avoir oublié la haine farouche qu’elle me vouait la semaine dernière m’a fait un câlin.
Pour assurer le coup car je sais combien les filles sont sensibles aux petites attentions, j’ai même ajouté « Tu sais que c’est papy qui t’aime le plus ? »
Cette jeune péronnelle m’a répondu « Oooohhh ! Je ne crois pas ! Je crois que tout le monde m’aime à la folie… »
Comme je la connais, je sais qu’elle veut surtout que papy n’aime qu’elle et surtout pas « Numéro 2 », du moins pas tout de suite.
Ça ne m’a donc rien coûté de dire « Pfff… C’est pas vrai, tout le monde t’aime mais c’est moi qui t’aime le plus. »
Ça a marché, j’ai eu un câlin supplémentaire.
Le truc top de la soirée c’est qu’aucun malfaisant ne nous attendait sous notre porche.
Le truc pas top de la soirée, c’est que le bus et métro puaient la clope, et ça, c’est un odeur qui colle aux cheveux…