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mercredi, 11 décembre 2013

Drame inattendu : Juliette vient de flinguer Roméo.

Le commentaire que Juliette a laissé sur ma note d’hier m’a quelque peu estourbi.
Voyons Juliette, si tu avais lu « Le nouvel inconscient » de Lionel Naccache tu aurais remarqué un détail épouvantable dans l’espèce humaine.
Nous avons été, contrairement aux animaux,  doté d’intelligence, même si c’est très relatif chez certains.
Du coup, nous avons été amenés à agir plutôt que réagir...
 Ce qui ne va pas sans difficultés. Notamment sur la façon qu’a notre cerveau de « scénariser » le monde pour pouvoir appréhender la réalité d’une façon qui nous permette d’y vivre.
Ce préambule tarabiscoté pour te dire, d’une façon plus simple, que nous sommes des bestioles qui ont inventé les sentiments en plus de l’eau chaude et du tire-bouchon.
J’ai déjà longuement tartiné sur le tire-bouchon, ce truc qui prouve merveilleusement l’inexistence et l’inutilité du bon dieu.
Non Mab ! Pas sur la tête !
Et dis à Lakevio que j’ai des lunettes !
Pour en revenir à ce commentaire de Juliette, je comprends bien, ma grande que nous sommes menés par nos hormones.
Je le constate en regardant la sortie des élèves du collège qui fait face à l’école primaire chaque fois que je vais chercher Merveille.
Cela dit, Juliette, tu t'étais déjà rendue célèbre en clamant à la face du monde une information que tu aurais dû garder pour toi.
Alors imagine un peu comme nous devrions réécrire quasiment tout ce qui fut écrit, récité, chanté et filmé depuis que Mr de Cro-Magnon a griffonné sur les murs de sa grotte.
Imagine un instant Pétrarque parlant de Laure.
Non comme on a pu le lire :

Ce fut le jour saint où, en deuil du Créateur,

Le soleil vint à décolorer ses rayons,
Quand, ne me gardant pas, je fus fait prisonnier,
De vos beaux yeux, Dame, je me vis enchaîné.

Mais avec ta vision de la chose ça donnerait :

Je la croisai alors, du plus bel ADN,
Elle put me tenter et ne s’en priva point
Son joli patrimoine, habilement caché,
Pour génétique qu’il fut m’a tout à fait tenté


Franchement, est-ce sérieux ?
En tout cas, ça perdrait salement de son intérêt.

Imagine Tristan et Isolde, au lieu du philtre d’amour bu par erreur un truc du genre « Elle a vu tout de suite qu’ils étaient compatibles alors ils se sont accouplés au lieu d'aller la marier bêtement avec le roi Marc. »
Pareil avec Roméo et Juliette.
On sait bien que c’est affaire d’hormones et, plus tard, d’accord de névroses, mais quand même…
Dis moi, Juliette, tu t’es précipitée sur le patrimoine génétique de ton mari ou bien t’es tu laissée tenter par son ramage ? Hmmm ?

mardi, 10 décembre 2013

Pourquoi tu m'aimes ?

Hier, soir, après avoir convenu qu’à quatre-vingt-quinze ans, Nelson Mandela avait largement l’âge de faire un mort et qu’on n’allait quand même pas se taper une semaine de cérémonies funèbres.
On ne se sentait pas non plus une folle envie de déclarer une semaine de deuil à la maison.
Alors Heure-Bleue et moi, peu adeptes de nécrophilie hystérique, avons décidé de regarder autre chose que des informations qui n’en sont pas.
Après avoir zappé, nous somme arrivés sur M6.
Et là nous avons été agréablement distrait par des histoires de ménage.
Une saynète nous a amusés un moment.
N’a amusé votre Goût adoré qu’un tout petit moment seulement car je vois venir de loin les chamailleries…
L’héroïne de cette saynète, une Lily, demande à son mari :
- José ? Pourquoi tu m’aimes ?
Et notre José de s’embarquer dans des « Oui tiens au fait… » qui vont l’amener directement à « l’Hôtel du cul tourné » pour trois semaines au moins.
Hélas, trois fois hélas, votre serviteur avait bien subodoré.
L’attaque d’Heure-Bleue n’a pas tardé, doucereuse et vicelarde.
- Au fait, Minou, pourquoi tu m’aimes ?
Puis, se ravisant :
- D’abord, est-ce que tu m’aimes ?
Entre une bouchée de pain et une bouchée de chou chinois braisé, il n’était pas aisé de donner à la réponse le côté tendre et romanesque voulu.
Mais bon, j’ai rattrapé le coup, croyant en être quitte pour la peur.
- Alors ?
- Oui ?
- Pourquoi tu m’aimes ?
- Parce que c’est toi.
- Ah mais non ! Tu ne vas pas t’en tirer comme ça ! Ça fait plus de quarante ans que tu me dis ça !
J’ai contrattaqué :
- Et toi ?
- Ben euh… Parce que ! Voilà ! Mais toi ?
- Je te l’ai dit, parce que c’était toi, parce que c’était moi…
- Ah non ! Ça ne va pas recommencer ! Tu ne vas pas me la jouer « Montaigne et La Boétie » !
- Bon…
- Avec toi il n’y a jamais moyen de savoir !
J'ai été sauvé par le gong qui a sonné sur Arte qui donnait « Un mariage de rêve », un très chouette film tiré d'une nouvelle de Noel Coward.
Je me suis bien gardé de dire qu’en la matière,  si on savait, ce serait un très mauvais plan…
D’ailleurs elle le sait bien puisqu’elle ne sait pas.
Ou fait semblant de ne pas savoir.
Allez savoir, lectrices chéries…

lundi, 09 décembre 2013

Les maux et la langue.

Je relisais hier en début d’après-midi la note dont, lectrices chéries, je vous avais gratifiées.
Ce n’étais pas l’admiration pour mon talent épistolaire qui m’y avait poussé mais la soif de savoir ce que vous en aviez dit.
Tout en même temps, j’écoutais à la radio une de ces émissions dont le dimanche est riche. Ces émissions qui semblent avoir été concoctées tout spécialement pour prolonger les grasses-matinées à coups d’endormissement en sursaut de l’auditeur.
Probablement aussi pour permettre aux pigistes de survivre en ne se rendant aux Restos du Cœur que deux fois par semaine.
Pourquoi cette remarque mesquine sur le talent des pigistes ?
Eh bien parce qu’une écoute un peu attentive pendant la préparation du déjeuner a amené une question à la lisière de la conscience de votre Goût préféré.
Les pigistes sont-ils, ou elles, payés au mot ? Voire au signe.
Et pourquoi cette question existentielle ?
Parce que, depuis un long moment maintenant, je remarque que les expressions telles « les territoires de la ruralité » ou « les passeurs de lien » semblent pousser comme de l’ivraie dans le discours déjà pauvre en froment des « speakers », occupés que sont ces derniers à remplir le temps d’antenne en évitant les sujets qui risquent d’amener l’auditeur à se demander pourquoi il ne s’est pas encore précipité pour acheter une fourche et courir à l’Elysée. Ouf !.
Une écoute un peu attentive me renseigne, la mode est à remplacer « campagne » par « territoire de la ruralité » et « instituteur » par « passeur de lien » ou « professeur des écoles ».
En procédant de la sorte, non seulement vous arriverez facilement à rendre trois pages au lieu d’une mais ça risque, si l’auditeur est assez nunuche, de vous donner l’auréole d’intello dont vous avez bien besoin pour rassurer la lumière de vos jours et assurer la prochaine commande de la station qui sera ravie d’avoir réussi grâce à vous à tartiner pendant cinq minutes au lieu de deux…

Eh oui, lectrices chéries, vous ne vous en rendez peut-être pas compte mais si, au lieu de dire :

Dans les campagnes, les instituteurs sont plus enclins à pousser les élèves sur le chemin de l’usine qu’à les pousser à étudier car le modèle n’est plus la réduction des inégalités mais à l’augmentation de la richesse de quelques-uns.

Vous dites :

Dans les territoires de la ruralité, les professeurs des écoles ont fait le choix de modérer le flux d’apprenants vers les études de second cycle et les ont orientés vers des unités de production car le paradigme économique à changé qui montre un déséquilibre croissant entre le capital et le travail, au détriment de ce dernier favorisant ainsi la croissance du patrimoine existant plutôt que la création de patrimoine sur une assiette plus large.

Eh bien, si vous faites ça, vous aurez noyé la moitié des auditeurs, l’autre moitié aura ricané ou haussé les épaules en levant les yeux au ciel, mais vous aurez rempli votre contrat : Tartiner beaucoup en disant peu.
Ça ravit l’intello à pas cher qui vous signe le « bon à payer » en bas de votre facture.
Ce « bon à payer » étant quand même l’essentiel…

dimanche, 08 décembre 2013

Une bonne droite, ça soulage…

Aujourd’hui, lectrice chéries, c’est à moi de me plaindre.
Je ne vous ai pas encore entendues mais je sais que vous allez le faire de toute façon...
Tranquillisez-vous néanmoins, je n’ai apparemment pas encore attrapé le rhume de Merveille.
Mais aujourd’hui j’ai envie de me plaindre.
Vous savez que je suis plutôt de gauche.
Certaines, dont une assez près que j’entends penser d’ici, vont jusqu’à dire que je suis « plutôt gauche » que « plutôt de gauche ».
Cela dit, il est vrai que la droite, chez moi, déconne sévèrement.
Ça a commencé avec un œil droit malmené par une étude, menée avec l’enthousiasme et le manque de rigueur de la jeunesse, qui lui coûta la rétine.
Cet œil est irrémédiablement aveugle.
Non, non, il n’est pas « non-voyant », pas « mal-voyant », il est tout bêtement aveugle.
Puis, votre serviteur, peu après l’anniversaire de ses seize ans, couché sur la glace par la chute d’une gamine, la débâcle de la droite continua avec un genou droit sévèrement esquinté par la chute sur la jambe de votre Goût adoré d’un patineur.
Ce genou m’empêche plus efficacement de courir les filles qu’Heure-Bleue.
La visite de l’expo à Carnavalet me l’a démontré. Chaque fois qu’il m’a fallu m’accroupir pour lire les minuscules cartes d’information sur le contenu des vitrines, ce foutu genou droit s’est rappelé à mon souvenir.
Ensuite, bien que, selon mon fils « je tise » alors que mon taux de « gamma GT » reste au dessous de trente, mon foie, pourtant logé du côté droit, semble en excellente forme.
Il me manque la moitié de ma capacité respiratoire. Je suis sûr que c’est l’éponge droite qui s’est envolée.
Et ne me dites pas que les éponges, ça vit dans l’eau et donc ne vole pas, c’était une remarque rhétorique.
Il n’en alla pas de même hélas pour mon rein droit. Il finit dans une poubelle de « labo d’ana-path » après avoir été dépiauté et surtout sorti de l’organisme par ailleurs sain de votre serviteur.
J’allais écrire « quand je suis sorti de l’hôpital » alors qu’en réalité c’est plutôt « quand on m’a foutu dehors de l’hosto ». Bref, quand j’ai été dans le couloir, j’ai croisé mon éreinteur et son assistant. Je leur ai demandé ce que je devais faire.
L’éreinteur m’a dit « buvez, de l’eau, un a deux litres par jour ».
Heure-Bleue a décidé que deux litres ce serait parfait. L’assistant m’a demandé « à part ça ? »
Je lui ai dit « Eh bien apparemment, j’ai le côté droit qui se déglingue »
« Ah bon ? » a-t-il dit.
« Oui, l’œil, puis le genou, enfin le rein qu’on vient de me retirer. Je me demande ce qui va déconner maintenant. »
L’éreinteur m’a regardé de bas en haut et a lâché « la couille droite, sans doute… »
Ce ne fut pas une excellente journée.

 

samedi, 07 décembre 2013

En panne des sens…

Je n’ai pas plus de choses à vous raconter qu’Heure-Bleue.
Et ce n’est certainement pas la publicité qui précéde la météo hier soir qui va doper mon imagination.
« Eveillez votre corps à de nouvelles sensations » m’incite une voix féminine tout à fait convaincante.
Intéressé, vous me connaissez, lectrices chéries, j'ai levé la tête vers la tentatrice.
Et là, je reste baba !
Vous savez quoi ? comme disent les djeun’s.
Eh bien tout ce qu’on me propose pour « éveiller mon corps à de nouvelles sensations », je vous le donne en mille, qu’est-ce que c’est ?
Une bagnole ! Oui, lectrices chéries, une-ba-gnole !
Voilà ce qu’on propose à votre Goût adoré pour éveiller ses sens !
Je me demande dans quel monde de « jackys » sans cervelle vivent ceux qui nous concoctent ces campagnes publicitaires.
Ces derniers jours déjà, pour compenser la vacuité du journal télévisé, un autre fabricant de voitures semblait persuadé qu’il allait nous intéresser, grâce à l’image d’un bras féminin et d’une voix doucereuse prétendant « réduire la distance entre votre peau et la route ».
La première idée qui vient à quelqu’un de sensé à entendre cette ânerie, c’est que le bagnolier a encore réduit l’épaisseur de la tôle et qu’au premier accroc vous êtes bon pour la chirurgie réparatrice.