mercredi, 19 octobre 2022
En sortant de l'école.
Hier nous avons regardé une émission qui portait sur l’école.
« Histoires d’une nation : L’école »
Nous avons trouvé ça plutôt passionnant.
L’école que nous avons connue, celle des années cinquante et soixante, y est assez bien présentée.
Bien que l’école et le lycée fussent assez différents entre Paris et « la province » ou « les Territoires de la ruralité » si vous êtes branchés « novlangue ».
Il semblerait même que, quelles que soient les classes sociales et les époques, les soucis soient les mêmes…
Un Michel Cymes que je n’aurais pas soupçonné sous cet angle a raconté une histoire d’école primaire qui l’a éprouvé.
« Il y avait une petite fille dont j’étais tombé éperdument amoureux et je me disais en la voyant « quand je la croiserai, je lui dirai « ton chien s’appelle comment ? », je lui dirai ! »
Et, cet homme de soixante-cinq ans aujourd’hui nous dit ça avec la même émotion que quand il avait six ou huit ans…
D’autres personnes connues sont venues le dire de façon un peu différente mais toutes avaient pour « L’École » une admiration et une reconnaissance qui ne s’était pas amenuisée avec les années.
Qu’Ariane Ascaride, Michel Cymes, Nagui, Daniel Pennac et Martin Fourcade nous en parlent avec la même émotion que celle qui parfois m’étreint quand je passe devant mon lycée ou dans les escaliers de Montmartre me rassure.
Je ne suis donc pas complètement cinglé quand je me rappelle avec nostalgie ces moments de mon enfance, de ma jeunesse et de tous les tracas qui vont avec.
Si des gens qui ne sont ni des « nuls en tout » ni des « cadors en tout » subissent les mêmes tracas entre trois et dix-huit ans, c’est au moins le signe que nous appartenons à la même espèce.
Néanmoins, au cours de ces deux heures, une autre information que la marche de la société française se dessine.
Quand on écoute les participants, une différence se fait jour entre les hommes et les femmes dès le moment où les unes et les autres n’étaient encore que des filles et des garçons, voire des fillettes et des garçonnets.
Les filles, déjà, se montrent plus disertes que les garçons sur l’école elle-même, que leurs études aient ou non été couronnées de succès.
Que ces derniers aient été « bons élèves » ou non, leur souci semble de s’être demandé comment faire pour parler aux filles…
Je me demande ce qui a mal tourné dans les vingt dernières années pour que la corporation la plus détestée des jeunes ne soit plus la police mais l’école...
Et ça, ça me semble bien plus inquétant que les bêtises lénifiantes qu’on nous raconte sur l’école.
10:51 | Commentaires (8)
dimanche, 16 octobre 2022
La cigarette des vraies tumeurs
La note de Clodoweg a fait soudain ressurgir le souvenir d’un songe que j’ai fait il y a des années, un songe dont je ne sais toujours pas si c’est un rêve ou un cauchemar.
J’ai eu froid, d’un coup.
Je me suis levé d’un lit qui disparut dès que fus debout.
Il faisait nuit.
Je suis allé vers la porte, elle ne fermait plus.
La serrure n’était pas cassée, non, simplement l’huis et le chambranle ne se joignaient plus.
Un jour de plusieurs centimètres empêchait la serrure de faire son office.
Et quelqu’un montait l’escalier.
Quand il a atteint le palier et qu’il a voulu ouvrir la porte, miraculeusement celle-ci a accepté de se fermer.
J’avais peur quand même, ma mère n’était pas là.
Mon père non plus.
Pas plus que mes sœurs et l’ameublement de l’appartement avait quelque chose de bizarre.
La moitié des meubles avait disparu au profit d’échafaudages inconnus.
Le jour s’est levé d’un seul coup, comme une lampe qu’on allume alors je suis sorti.
Je suis allé sur le boulevard.
C’était le boulevard Ornano, je l’ai reconnu tout de suite.
Le cinéma proposait un film que j’avais déjà vu mais dont je ne pus lire l’affiche.
Je savais seulement que je l’avais déjà vu.
J’ai avancé vers la rue Ordener.
J’ai vu mon père arriver vers moi.
Je l’ai appelé.
Plusieurs fois. Plein de fois.
Il portait sa gabardine grise, celle que je lui connaissais depuis des années.
Il avançait sans regarder autour de lui.
Il ne venait pas.
Il n’allait pas.
Il partait.
Il quittait tout pour je ne sais où.
Je l’ai encore appelé.
Il ne m’a pas entendu.
Il est passé sans me regarder.
Une vague de tristesse m’a alors submergé, telle que je me suis mis à pleurer à gros sanglots.
On m’a secoué.
Je me suis réveillé.
Heure-Bleue m’a demandé :
- Ben alors Minou ? Qu’est-ce que tu as eu ? Tu as fait un cauchemar ?
- J’ai rêvé de mon père. Je crois bien qu’il est mort maintenant…
Mon père était quelqu’un de gentil.
Taquin, voire infernal mais gentil.
Vraiment gentil.
Je ne sais pas si je dois remercier Clodoweg de m’avoir remis cette nuit-là en tête mais je ne peux pas lui en vouloir de m’avoir rappelé mon père qui fut si vivant…
10:33 | Commentaires (10)
samedi, 15 octobre 2022
Avec l'effet bus, on se fait un film...
Ouais bon... On n’a pas tous les jours du caviar non plus.
Il pleut…
Hier aussi il pleuvait…
Je le sais, je suis retourné chez l’Agrume car, « bien évidemment bien sûr » comme disent ceux qui n’insistent jamais assez, j’ai réussi à planter la petite boîte magique que m’a prêté l’Agrume.
Donc je suis retourné à l’Opéra pour leur demander de me sortir de la mouise où je m’étais collé tout seul.
Eh bien, comme je vous l’ai déjà dit deux fois, il pleuvait.
J’ai donc traversé la place de l’Opéra deux fois sous une pluie battante pour prendre le 20.
Le retour fut triste mais frais car arrivé à la place Saint Augustin, celui qui dit « L’enfer a été fait pour les curieux. », il devait me connaître, je suis descendu pour attendre le 93.
Je l’ai attendu trente-deux minutes !
J’ai eu froid, alors j’ai remis mon bouquin dans ma poche et je me suis rappelé un moment où j’ai eu chaud en voyant passer une petite troupe de Chinois ébaubis par la ville.
Je me suis rappelé ce voyage à Hong-Kong dont le retour fut une odyssée épuisante.
Je me suis souvenu de ce Hong-Kong là.
Celui qui était un super marché, celui d’avant.
Pas celui qui, ses murs se resserrant petit à petit, ressemble chaque jour à une prison.
Celui qui, quand on y arrive pour la première fois, donne l’impression qu’on va pouvoir attraper, depuis le hublot, les canards qui sèchent aux fenêtres de buildings.
Celui qui, dès la descente de cette montagne de ferraille qu’est un B747, prend aux narines.
Ces odeurs de thé vert en train de finir de pourrir, de moisissure, de fond de poubelle et d’essence
Ce parfum de poisson qui serait refoulé aux frontières de l’Union Européenne.
Celui qui, au bout de quelques heures, nous fait comprendre, à défaut d’excuser, pourquoi les Occidentaux ont pu, même via des conflits, être prêts à tout pour considérer comme leur cette partie du monde...
Avec évidemment, ce problème récurrent dans ces endroits « américanisés » et qu’on pourrait croire indépendants, cette manie anglo-saxonne de mettre la climatisation à fond.
Je me rappelle mon arrivée à l’hôtel, un truc de luxe, le Peninsula.
Il faisait 10°C dans la chambre de l’hôtel, un air sec comme un regard d’huissier alors qu’il faisait 35°C avec 99,9% d’humidité dehors...
Dès que vous sortez de l’hôtel, vous vous couvrez de flotte.
Si on ouvre les fenêtres et éteint la climatisation, vous avez la certitude du regard féroce du « room service ».
Vous ouvrez donc la fenêtre, vous jetez votre sac sur le lit, buvez un coup de flotte au robinet.
C’est là que vous voyez la petite affichette qui vous recommande « don’t drink directly from the tap, ask room service for mineral water » etc...
Et ce 93 qui n’arrive pas.
Après avoir entendu Heure-Bleue pester cet été après les températures, c’est à elle maintenant de m’entendre me lamenter sur les températures de cet automne…
Bref, quand l’une ne peste pas, c’est l’autre.
Et encore, nous ne sommes pas à plaindre.
Qu’est-ce que ce serait si en plus nous étions malheureux…
09:58 | Commentaires (10)
vendredi, 14 octobre 2022
Ni dieu ni diable… Ni dieu ni maître.
En passant hier devant l’église de la Sainte Trinité, je me suis demandé si c’était voulu.
Vraiment voulu.
Vous savez toutes et tous combien les religions monothéistes regardent d’un mauvais œil l’usage ludique de l’équipement fourni par la nature et prévu au départ pour assurer la ,perpétuation de l’espèce.
Dans le catholicisme, il est regardé avec tant de méfiance que se lancer dans la profession de berger pour le compte du tout-puissant garantit à l’impétrant fraîchement intronisé une vie particulièrement pauvre en joies séculières…
J’avais pris l’habitude de voir le clocher de l’église, en cours de travaux si ce n’est depuis mon entrée au lycée, au moins depuis l’entrée de Merveille au CP.
C’est sans doute la course au financement qui a poussé le bon dieu à s’associer avec un grand couturier pour assurer la restauration de ce lieu dédié à la célébration de sa puissance.
Le couturier qui donne un coup de main et surtout d’€uro au bon dieu, en Italien rompu à la divine négociation, décida d’orner l’église de la Sainte Trinité, d’un portrait de femme à qui il ne faut pas en conter.
Pire, d’humeur moqueuse à la limite du blasphème, il alla jusqu’à insister lourdement sur l’étrangeté de l’association entre Lui et le symbole monothéiste du péché, à savoir la femme.
Oui, il osa ! Il afficha sur le clocher non seulement l’image de la tentatrice par excellence, voire par essence, mais enfin conscient il alla jusqu’à nommer leurs œuvres, à lui et à l’autre, du seul nom qui collait à la réalité : Paradoxe.
Je remercie ce couturier de nous faire toucher du doigt (enfin, presque…) ce paradoxe qui fait que sans se soucier de la bizarrerie de la chose, on prête à une entité inconnue la puissance de créer un ensemble dont une moitié serait divine et l’autre diabolique…
10:37 | Commentaires (6)
mercredi, 12 octobre 2022
Heure-Bleue et Le Goût are still alive and living in Paris !
Bon, ça fait moins d’effet que « Brel is still alive and living in Paris » mais ça en jette quand même.
Cette brève note est un travail de collaboration de Elle et moi.
Nous écrivons et je diffuse…
Toujours vivants mais notre Internet ne l’est plus !
Plus de Web.
Plus de télé.
Plus de téléphone qui est passé de « fixe » à « enfui ».
Nous vivotons tant bien que mal, nous toussons, nous nous mouchons, nous nous promenons, nous achetons des livres et allons faire les courses.
Hier nous avons passé un moment chez « l’Agrume » qui nous a obligeamment confié un « domino 4G » pour nous permettre un accès au Web le temps que « l’Agrume » rétablisse une communication normale.
Il semblerait que nous soyons un dommage collatéral de la concurrence.
Un opérateur, doté de la mauvaise réputation de payer ses techniciens en fonction du nombre de clients dépannés dans la journée est coupable, nous le savons, la gardienne l’a vu !
Après qu’il lui a promis de revenir la voir, il s’est enfui, sachant très bien qu’il avait coupé la ligne d’un autre utilisateur.
Évidemment, pressurés par leur employeur, pressés par le client, ces techniciens semblent avoir la mauvaise habitude de couper la connexion de l’un pour reconnecter l’autre, c’est plus rapide et plus facile que ressouder une fibre rompue…
C’est évidemment mieux s’ils coupent la connexion d’un concurrent sinon, c’est juste « struggle for life ».
Nous voici donc reconnectés via une petite boîte, une de plus, jusqu’à ce que notre fibre soit de nouveau active.
En attendant, je vais aller chercher dans une boutique une autre « petite boîte » qui nous permettra de vous écrire mais ensemble cette fois, alors que pour l’instant nous ne pouvons le faire qu’alternativement…
Bref, un téléphone qui ne fait que téléphone, avec ou sans Web, on vit quand même.
C’est dingue, non !
10:26 | Commentaires (10)