samedi, 23 février 2008
Chassez le naturel...
Il revient au galop.
Ainsi, le projet de loi scélérate vient d'être quasiment vidé de sa substance la plus nauséabonde par le Conseil Constitutionnel.
Pour le faire passer à l'Assemblée, il avait été souligné que la loi dite "de rétention de sûreté" s'inspirait d'un dispositif instauré en Allemagne en 1933. Le Canard enchaîné publie cette semaine la décision en question, signée de la main du chancelier de l'époque, Adolf Hitler. Il y a des paternités pourtant plus reluisantes que celle-ci, ça n'a pas empêché Madame Rachida Dati, dont on peut autant douter des compétences juridiques que de son respect de la démocratie, de persister dans ce qui est une gifle aux deux siècles précédents de progrès dans le domaine du droit.
Mais il y a mieux.
Aujourd'hui, dans ce qui semble bien être une tentative de forfaiture, notre petit Nicolas qui insiste pour que cette loi soit appliquée telle quelle et immédiatement, a demandé à la Cour de Cassation (qui, à ma connaissance n'a pas autorité pour cela) de trouver un artifice qui lui permettrait de s'asseoir sur la décision du Conseil Constitutionnel.
Pour un type qui est censé protéger la constitution et dont le métier de base est la connaissance de la loi, ça la fiche plutôt mal.
Bien que ce ne soit pas mon métier, je lui conseille de chausser ses lunettes et de lire attentivement l'article 62 de la Constitution de la Vème République qui dit exactement ceci:
Article 62 :
Une disposition déclarée inconstitutionnelle ne peut être promulguée ni mise en application.
Les décisions du Conseil Constitutionnel ne sont susceptibles d'aucun recours.
Elles s'imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles.
J'ose espérer qu'il ne va pas décider, comme le fit De Gaulle à qui Gaston Monerville avait fait remarquer "La Constitution ne le permet pas !" de répondre "Eh bien, changeons la Constitution !".
La chose fut acceptée, de mauvais gré, mais acceptée, à cause de l'envergure du personnage qui restait malgré tout démocrate et dont on peut dire ce qu'on veut mais dont l'intégrité n'a pu être mise en doute.
Je ne suis pas sûr qu'on puisse dire de Nicolas Sarkozy qu'il est absolument intègre, réellement démocrate et encore moins qu'il est un personnage d'envergure.
Il manque de hauteur dans tous les sens du terme.
Comme disait un chroniqueur "Nicolas Sarkozy n'est pas petit, il est bas".
J'ajouterai: Il est dangereux.
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11:45 | Commentaires (9)
jeudi, 21 février 2008
Sacré George de La Tour
Je trépigne d'indignation devant l'ineptie de la phrase et tremble de désespoir devant devant la stupidité et l'arrogance de certains journalistes.
Je viens d'entendre parler d'une femme SDF sur ma radio à moi que j'ai et j'entends "Elle a été ingénieur" !!!!
Alors, comme ça, chez ces gens-là, journalistes de leur état, ceux qui parlent à longueur de bulletin de "simples citoyens" comme si le fait d'être connu ou affiché dans les media vous haussait au dessus du commun des mortels, au dessus de la triste condition de "simple citoyen".
Désormais, le fait d'être SDF vous fait même sortir de la condition de "simple citoyen", d'après l'aimable andouille qui l'a dit dans mon poste, vous perdez même votre diplôme et vos connaissances en même temps que votre logement...
Nous étions censés être informés par les journalistes, en fait nous sommes jugés et classés par des gens qui ont oublié, non seulement les règles de la grammaire, mais aussi celles de la bienséance, qui ont oublié les valeurs humaines en même temps que leur condition de traîne-misère et de salarié.
Pendant ce temps-là, qui justement aurait dû être mis à profit par les journalistes pour nous informer, un député-maire signait de sa blanche main une proposition visant à "la création d'une commission d'enquête sur les fraudes aux prestations et aux prélèvement sociaux".
Tout cela alors qu'un pauvre hère, qui ne disposant pour vivre que de ses indemnités de maire d'Aulnay s/s Bois (4094 € bruts en 2007), de député (6952 € bruts en 2008) a cru bon de ne pas signaler aux ASSEDIC qu'il avait un boulot à plein temps et continua donc de percevoir ~1697 € bruts par mois d'indemnités.
Le hasard faisant bien les choses, il se trouve que celui qui s'était levé, prêt à pourfendre ces salauds de pauvres qui grugent la CAF, ces faux malades qui truandent la Sécu et ces fainéants de chômeurs qui trompent les ASSEDIC, eh bien, figurez vous que c'est le même qui finit difficilement son mois avec 12743 € dont 1697 de chômisme...
Et on vient nous donner des leçons de morale...
Et on vient nous dire "Travaillez plus, pour gagner plus".
Et on vient nous dire, après avoir avoir trouvé 15 milliards d'€ pour ceux qui n'en n'en n'avaient pas besoin "les caisses sont vides"...
10:40 | Commentaires (5)
vendredi, 15 février 2008
De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace !
La lecture de Karmara semblant appeler au secours, ses démêlés avec des couches, des bébés préférant lui déféquer dans les doigts plutôt que dans les récipients prévus à cet effet, ainsi que mon expérience d'hier après midi, m'ont poussé à utiliser derechef les resources immenses d'un cerveau universellement connu et reconnu.
Vous aurez bien sûr reconnu le mien...
De ces cogitations aussi intenses que nocturnes est enfin sortie l'idée, que dis-je, la lumière qui illuminera désormais les yeux de toutes les mères au jour de la diffusion de ce joyau de la pensée.
Je ne vole pas ici au secours de la veuve qui normalement, suivant en cela les canons de la morale judéo-chrétienne, n'est pas censée procréer, ni de l'orphelin qui n'est, par essence, pas en position d'emmerder sa mère.
Non, je viens ici soulager la peine, l'exaspération - et parfois l'envie d'utiliser la batte de base-ball - qui peuvent saisir chaque mère ouvrant la couche du petit et tremblant à l'idée d'y découvrir le truc épouvantable, qui sent mauvais et qui, par la faute de Newton, a une fâcheuse tendance à s'étaler sur la moquette gris clair avant d'avoir atteint le réceptacle adéquat.
Eh bien mesdames, mes neurones, une intense réflexion et quelques décennies de mariage hétérosexuel m'ont donné une idée assez précise de la solution.
Au lieu d'emmailloter cruellement ces bébés et il suffisait d'y penser, pourquoi ne pas adapter la célèbre invention du docteur Haas en 1931 ?
L'utilisation ? Extrêmement simple ! Je vous laisse imaginer l'installation du dispositif et ne m'attacherai qu'à démontrer l'efficacité de la chose dans son aspect le plus pratique.
En effet, au moment délicat du change, toujours riche en surprise, au lieu de mettre un nourisson piaillant sur une tablette en plastique froid qui fait tressauter le bébé, suivre la démarche suivante:
- Prendre le bébé.
- Le présenter, fesses en avant, au dessus du siège des toilettes.
- Tirer la ficelle qui sort des fesses.
- Presser fermement le ventre du bébé pour le vider.
- Nettoyer.
Hop ! C'est fini.
N'est-ce pas une belle utilisation du Tampax ?
Bon, la mère de la Merveille ne sera pas forcément d'accord, mais on peut toujours essayer.
Quand elle sera partie travailler...
09:15 | Commentaires (12)
jeudi, 07 février 2008
Neuf mois d'incubation...

Avant hier, je cherchais une information sur Internet, je ne l'ai pas trouvée.
En revanche, j'en ai trouvé une qui ne laisse pas d'être inquiétante pour l'avenir de notre beau pays.
Il existe une maladie inflammatoire dont une des propriétés les plus évidentes est qu'elle finit, au bout de quelque temps, par faire tousser ceux qui en sont atteints. Elle peut néanmoins atteindre n'importe quel organe, dont le cerveau.
Les plus versés dans l'Art d'Esculape auront reconnu cette affection, elle porte un nom qui rappellera à tous le vecteur qui lui a donné son nom: la sarcoïdose.!
En effet, il semblerait, à écouter tousser les députés de la majorité et les maires de même étiquette, qu'une épidémie de grande ampleur ait frappé les soutiens de plus en plus faibles -la maladie, sans doute - de notre président...
18:10 | Commentaires (9)
vendredi, 01 février 2008
Nous devrions avoir honte ! Crier au scandale !

Nous restons désespérément muets devant un retour à la justice de l'Ancien Régime.
Madame le Garde des Sceaux, atteinte de folie répressive, a décidé de s'asseoir sur au moins deux principes du droit prévalant dans une démocratie:
- La non rétroactivité des lois.
- L'impossibilité d'emprisonner sans jugement.
Je suis assourdi par le silence du monde politique devant ce qu'il faut bien appeler une forfaiture. Seuls Elisabeth Guigou et Robert Badinter se sont élevés devant une loi qui s'asseoit sur les principes fondateurs du droit français.
L'institutionnalisation du déni de justice, ainsi que la modification du code pénal à chaque fait divers ou mouvement d'opinion, est devenue une activité à plein temps.
Où est passé l'esprit d'une justice qui prétendait jusqu'à présent "mieux vaut un coupable libre qu'un innocent emprisonné" ?
Que je sache -et n'importe quel juriste le confirmera- un coupable ayant payé sa dette est un innocent, c'est le principe même de la présomption d'innocence qui vient donc d'être tué avec cette loi.
On vient là d'instituer la présomption de culpabilité, à quand les tribunaux d'exception ?
On en est à éjecter les rédacteurs de journaux pour crime de lèse-présidence, à quand les jugements expéditifs pour délit d'opinion ?
Cette loi scélérate, loi dite de "la rétention de sûreté" vient d'être adoptée au Sénat selon la "procédure d'urgence". Cette procédure qui permet au gouvernement de s'asseoir sur un débat parlementaire toujours risqué, ses propres troupes étant parfois moins réactionnaires que prévu.
Déjà, avec ce texte, l'Assemblée Nationale avait été renvoyée à ses chères études par le Conseil Constitutionnel au prétexte futile que l'emprisonnement ad vitam aeternam y est proscrit et que la réroactivité des lois n'est pas bien vue par la Constitution .
En la matière, un précédent fâcheux, l'affaire des Sections Spéciales, avait déjà entaché durablement l'honneur de la magistrature et du gouvernement de Vichy lors de la deuxième guerre mondiale, notre gouvernement actuel vient donc de se glisser dans les pas de Pierre Pucheu et Rachida Dati dans ceux de Joseph Barthélemy pour satisfaire leurs électeurs du Front National, toujours prompts à passer par les armes leurs détracteurs sans s'embarrasser de détails comme les droits de la défense et autres bêtises de "droit-de-l'hommiste".
Les promoteurs de cette loi dite de "la rétention de sûreté" s'étaient déjà assis sur l'avis du Conseil Constitutionnel, il y a gros à parier qu'ils feront de même sur le prochain avis du Conseil Constitutionnel -qui ne manquera pas de récidiver- de même que sur la probable condamnation de la France par la Commission Européenne des Droits de l'Homme. Mais bon, les municipales seront passées...
Nous allons alors nous retrouver avec des gens que l'on maintiendra en prison à l'expiration de leur peine au prétexte d'un délit qu'ils pourraient peut-être commettre si on les laissait sortir.
De plus, alors que, selon la Constitution, nul ne peut être détenu sans jugement, on va maintenir des gens en prison parce que certains en auront décidé ainsi sans que la Constitution les y autorise, la loi de Lynch sans la pendaison, en somme...
Mieux encore, les matons devrons désormais expliquer à des gens qui viennent de passer 15 ans en taule que, ben non, ils ne vont pas sortir bien qu'ils aient été jugés avant la loi en question, celle-ci s'appliquera quand même parce que bon, peut-être bien que les lois ne sont pas rétroactives mais qu'elle s'en tape et pis d'abord ils ne peuvent pas sortir parce qu'en fait ils ne sont pas coupables puisqu'en fait ils sont fous.
Je souhaite bien du plaisir aux personnels des prisons quand ils vont devoir faire part aux détenus libérables des dernières lubies législatives d'un gouvernement prêt à tout pour satisfaire la frange la plus réactionnaire de son électorat, ça sent déjà le matelas brûlé et le maton otagisé...
Comment appelle-t-on un gouvernement qui se fout de la Constitution ? Qui décide que la justice devra être expéditive à défaut d'être efficace ?
Quand le Conseil Constitutionnel rejette un projet de loi, comment appelle-t-on un gouvernement qui s'en tape ?
Quand les victimes deviennent le prétexte de lois à but électoral, la vraie victime, c'est la justice.
Elle n'est plus que la légalisation et le bras armé de la vengeance.
10:45 | Commentaires (10)