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samedi, 21 février 2015

L’amante alitée n’est pas bonne…

Déjà mardi, Heure-Bleue m’avait demandé de ramener des crêpes de la boulangerie.
Je lui avais dit :
- C’est Mardi Gras, on se déguise, il n’y a pas de crêpes.
 Et j’ai insisté :
- Les crêpes, c'est à la Chandeleur, pas à Mardi Gras.
- Mais si, t’y connais rien, et puis d’abord j’ai envie de crêpes.
Bon...
Je suis donc revenu sans crêpes, comme prévu, et nous sommes passés à autre chose.
Puis, mercredi nous avons voulu voir Merveille et P’tite Sœur.
Raté ! Merveille cuvait sa fièvre assise sur les toilettes.
Jeudi, c’était pourtant bien mieux parti.
Nous sommes donc allés voir Merveille et P’tite Sœur.
Heure-Bleue fut ravie.
L’Ours a fait son job de bon fils en faisant pour sa mère une « soirée crêpes ».
L’Ours réussit particulièrement bien les crêpes.
Les crêpes salées étaient une merveille (+ 500 g le lendemain).
Arrosées de cidre brut, ce fut parfait (+300g le lendemain).
Les crêpes sucrées étaient particulièrement réussies.
Surtout celles au nutella (+300g le lendemain).
Hier, ça s’est gâté. Heure-Bleue a partagé les virus de ses petites-filles.
Vous connaissez sa rapacité. Elle a tout ramassé.
Elle s’est réveillée vendredi avec 38.5°C.
Je déteste ça parce que ça lui donne un caractère bougon et qu’on n’a pas le droit de battre sa femme dans ce pays.
En plus, la mienne se rebiffe.
Je lui ai préparé une soupe de légumes et elle a comaté une partie de la journée.
Au moment du dîner il y eut un incident.
Heure-Bleue  a dit :
- Minou, prends moi la main. Regarde, elle tremble.
Je lui ai pris la main. Elle tremblait.
D’ailleurs elle tremblait des deux mains.
C’est quand je lui ai dit :
- Je vais te servir tout de suite un verre de vin, ça devrait passer rapidement…
- Nanmého !  Traite moi d'alcoolique en plus ! Chuis malaaaaade... Pi chuis pas Jane Russell !

Jane_Russell_in_The_Outlaw.jpg

Je vous assure pourtant que pour les jambes, c'est bien ça.
Bon, d’accord, ce n’était pas très malin mais ça m’a permis de vérifier qu’elle n’allait pas mourir tout de suite de sa crève…
Ce matin, après m’avoir chauffé toute la nuit –mais non, pas comme ça… Pfff… Juste avec des degrés tout ce qu'il y a de Celsius- elle s’est difficilement réveillée.
La journée va être difficile, lectrices chéries.
Vous n’avez pas idée de ce qu’est une Heure-Bleue avec 39.5°C.
Elle comate avec énergie et ça, ça m’épuise…

jeudi, 19 février 2015

Les vieux s’attrapent.

Une de mes lectrices chéries semble s’être quelque peu fourvoyée sur le sens que je voulais donner à ma note précédente.
Je me livrais à une réflexion, si si, je vous assure, inspirée par une autre de mes lectrices chéries, à propos de confort spartiate, d’exigüité du logement et de leur perception selon les années.
Comme le fait remarquer Lakevio, une blogueuse que j’aime, dont j’aimerais bien qu’elle ne me traitât pas de faux-cul et laissât tomber cette mimique de doute, les tentations étaient, dans les années 1950 ou 1960, sinon moins nombreuses, du moins beaucoup moins aisément accessibles aux enfants que dans les années 2000.
Bien sûr que l’antienne « c’était mieux avant » servie ad nauseam par le vieillard précoce est une ânerie.
Cela dit, ce qui pousse votre Goût adoré à prétendre que « c’était mieux avant, ce sont d’abord les années 1960.
Mais attention, lectrices chéries, contrairement à ce que m’écrit Françoise, c’est pour des raisons tout à fait objectives.
En effet, dans les années 1960 :
- Je n’avais pas la télévision.
- Je n'avais pas mal au genou.
- Je n'avais pas besoin de travailler pour vivre.
- Je ne payais pas de loyer.
- J'avais la vie devant moi.
- Je marchais à pied.
- Je claquais les sous des tickets de métro dans autre chose que les transports.
- Je ne devais quelque chose qu’à mes parents et mes professeurs..
- Je ne courais comme risque que celui de prendre une veste par une cible mal évaluée.
- Je ne fumais pas.
- Je ne buvais pas.
- Il y avait des tas de filles dans le lycée à un quart d'heure du mien...
Reconnais donc, lectrice chérie qui t’es fourvoyée, que si on considère que ma vie d’aujourd’hui est pleine de ces petits tracas accentués par l’augmentation des loyers et des impôts, c’était mieux avant pour ton serviteur adoré.
Non ?
 

mercredi, 18 février 2015

Le confort est si faible…

La lecture de la note de Marie-Madeleine, qui agrémente ses soirées en allant compter ses compatriotes au lieu de faire la soupe, m’a frappé sur –au moins- un point.
Eh oui, lectrices chéries, on dirait bien qu’on ne regarde pas du même œil le monde en 2015 qu’en 1959.
Marie-Madeleine donc, remuante blogueuse, parle dans sa note de « noirceur ».
Et cette « noirceur » ravive des souvenirs chez moi.
Elle évoque, comme « noirceur » de sa journée,  un logement d’environ vingt mètres carrés abritant une famille comprenant trois enfants.
C’est sûrement à ce genre de chose qu’on fait la différence entre les coquillettes et les « p’tits coudes »…
Je vous avais déjà parlé du coin de mon enfance, celui qui encore en 1965 donnait l’impression que la guerre avait cessé la semaine dernière et non vingt ans plus tôt.
J’avais déjà dit l’exigüité d’un logement au quatrième étage, qui ne devait pas excéder trente mètres carrés et devait malgré tout abriter du monde.
Y vivaient régulièrement quatre enfants et deux parents.
Assez souvent, il fallait accueillir des occupants supplémentaires.
Parfois une tante, parfois un oncle, de temps en temps, pour l’hiver, ma grand’mère et mon grand-père.
Inutile de dire que si le soleil entrait, on était obligé de sortir…
Si nous supportions assez bien ces distractions bienvenues, mes parents devaient trouver par moment que le film était trop long.
Cela dit, comme les mêmes scènes étaient courantes sur les quatre étages de l’immeuble et chacun des trois appartements de chaque étage, tout le monde supportait ça assez bien.
Ce n’est que bien plus tard que je me suis demandé comment les parents de l’immeuble avaient pu trouver le temps et l’instant de paix pour seulement concevoir le premier de la tapée de gosses qu’ils avaient tous…
Alors, je me pose la question ce matin : Les enfants que Marie-Madeleine a vus ce soir de « noirceur » étaient ils malheureux ou non ?
Je me suis néanmoins fait la réflexion qu’il y a quelque chose de bizarre à disposer en 2015, à la fois d’Internet et du confort à mi-étage…
Surtout qu’hier soir, Arte nous montrait qu’on vivait globalement mieux il y a trente ans qu’aujourd’hui.
 Merci beaucoup, Marie-Madeleine de m’avoir évité de me creuser la tête au sujet de ma note…

mardi, 17 février 2015

Le vaillant petit ailleurs…

Je ne sais pourquoi, lectrices chéries, peut-être parce que nous sommes le 17 février, j’ai eu un sommeil particulièrement agité.
Heure-Bleue m’a menacé en pleine nuit.
De je ne sais quoi exactement, peut-être de m’envoyer dormir sur le palier.
Oui, elle est comme ça, la lumière de mes jours.
On peut la troubler.
J’y suis parvenu par moments… Un moment d’inattention chez elle, sans doute…
Mais troubler son sommeil, ça, c’est une autre affaire.
Une affaire risquée.
Mais bon, la nuit est passée.
Mon Heure-Bleue préférée est en train de lire les commentaires sur sa note d’aujourd’hui, nombreux.
Je n’ose lui faire remarquer que le juif a toujours été un sujet brûlant.
Je crains qu’elle le prenne mal, vous savez combien elle démarre vite.
Elle lève la tête, me demande des « ricos » et là, à l’instant, ma Bérénice me dit :
- Tu sais que tu parles la nuit ?
- Mmmhhh…
- Je m’amuse à te poser des questions.
- Ah ?
- Oui, et tu réponds !
Je l’ai regardée, me demandant où elle voulait en venir.
- Je t’ai demandé « Tu as une maîtresse ? »
- Et je t’ai répondu ?
- Oui ! Tu as répondu !
- Ah ? Et qu’est-ce que je t’ai dit ?
- Tu m’a répondu « Pas encore… »
Elle semblait vaguement, très vaguement, scandalisée.
Pas vraiment inquiète, elle sait à quoi je ressemble, mais l’idée ne semblait pas lui plaire.
J’ai quand même répondu :
- Alors je ne devais pas être profondément endormi…
- Tu t’en souviens ?
- Non, mais je ne devais pas dormir vraiment.
- Bon…
Depuis le temps qu’on se connaît, je sais qu’elle aurait plus l’amour-propre griffé que le cœur brisé. Même, je crois qu’elle n’envisage pas la chose sans en rire…
Je me suis mis à la préparation de nos en-cas de midi.
Ça détend très bien l’atmosphère.
Sa ricoré et mon thé font ça très bien…

lundi, 16 février 2015

Ça s’ignorait mais je vis avec mon temps…

Faut pas croire, lectrices chéries, mais ce n’est pas parce que j’utilise le passé simple et parfois l’imparfait du subjonctif même avec les verbes les plus foutraques du troisième groupe que je suis resté à l’époque des carrosses.
Donc, vous disais-je, je vis avec mon temps.
La preuve ? Tout à l’heure Heure-Bleue et moi allons à l’Hôtel de Ville de Paris voir l’expo des clichés de l’agence Magnum.
C’est moderne, ça.
Plus en tout cas que la dernière loi en discussion à l’Assemblée.
Il y a de bonnes chances en effet, si l’on peut dire, pour que le mois de février 2015 voie voter une loi qui renvoie le travailleur ante 1906.
Année 1906 qui vit voter une loi dite « loi Falloux » qui instaure le repos dominical.
J’ai entendu ce matin un député de droite exprimer son opposition à cette loi avec des accents qui m’ont fait penser à Jaurès tandis qu’une députée PS, censément « socialiste » a défendu la loi Macron avec des arguments piqués à Sarkozy.
« Le dimanche est le jour où l’on laisse les soucis au travail et où l’on se consacre à sa famille, à la culture et aux loisirs » disait l’homme de droite, insistant sur le fait que « l’on ne peut décemment pas passer toute sa vie au travail ».
La femme de gauche, elle, commençant par miser sur l’antagonisme entre Paris et la province, osait « Pourquoi Paris nous obligerait, nous, les campagnards, les ploucs, tout juste bons à arpenter les supermarchés, nous nous priverions de ces promenades dominicales ? »
Elle continua, se plaçant à présent du côté des employés avides selon elle de liberté, par « j’exige la liberté de faire ce que je veux de mon temps ! Qu’on ne vienne pas me dicter ce que je dois faire de mon dimanche ! Pourquoi pas ensuite de mon lundi ! Si je veux travailler plus… »
Elle a dû se rendre compte qu’elle allait ajouter « pour gagner plus » car elle a cessé…
Du coup, Bruno Lemaire, invité de France Inter a plus tard surenchéri sur « le code du travail qui était une entrave, démoralisait les chefs d’entreprise, etc. »
Oubliant d’un seul coup lui aussi que le Code du Travail salement détricoté depuis plusieurs années, était bien plus contraignant il y a des décennies et qu’il s’était mis à gêner les chefs d’entreprise quand ils se sont aperçus qu’ils gagnaient plus en payant moins comme le montraient des produits fabriqués par des esclaves.
Bref, on n’a pas encore une droite de gauche, mais on avance, on est déjà sûr d’avoir une gauche de droite…
Heure-Bleue et moi sommes bien heureux de ne plus travailler.
On se ferait virer, non pour fainéantise ou incompétence, simplement pour mauvais esprit...