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vendredi, 22 novembre 2019

17ème devoir de Lakevio du Goût

devoir de Lakevio du Goût_17.jpg

Quelque chose m’est suggéré en regardant cette toile.
Mais vous ? Que vous dit cette toile ?
Si voulez bien faire ce « devoir de Lakevio du Goût », vous le commencerez par cette phrase « J’ai arpenté pendant plusieurs jours le XVIème arrondissement, car la rue silencieuse bordée d’arbres que je revoyais dans mon souvenir correspondait aux rues de ce quartier. »
Et le clorez par « Ce fut un chagrin désordonné. »

jeudi, 21 novembre 2019

Isaac au secours !

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« N’a-t-il pas un mécanisme qui imiterait la respiration ? J’ai vu ça dans une boutique. » me dit Nina, une lectrice chérie qui n’a pas plus de blog que Sophie, autre lectrice chérie.
Eh bien, Nina, dis-toi que si ce faux greffier avait été doté d’un mécanisme quelconque, tel le premier robot venu, je ne l’aurais pas ramené à la maison.
Encore un bidule dont il faut changer les piles ? Non merci !
À ce moment de mon récit, « Word » souligne en vert le verbe « changer », curieux, je clique du clic droit de mon mulot et que constaté-je ?
Que votre Goût préféré s’aperçoit avec stupeur que le correcteur de « Word » a été concocté par des analphabètes ou du moins des illettrés car, au lieu du correct « il faut changer les piles » il me propose « il faut changé les piles » !
Ouaip, lectrices chéries ! On me propose un truc qui ferait proposer au redoublement un élève de CE2.
Bon, ces temps-ci vu ce que je lis trop souvent c’est peut-être un élève de terminale.
D’ailleurs c’est peut-être l’un d’eux qui a écrit ce logiciel de correcteur orthographique, allez savoir…
Revenons à nos moutons.
Plutôt à ce greffier.
Si ce chaton miniature avait été doté d’un mécanisme quelconque, je me serais méfié.
Après une longue carrière professionnelle dans le domaine des automates et parfaitement au courant de la profusion d’ingénieurs cinglés, je suis sûr que j’aurais été aussi emmerdé avec un chaton robot qu’avec un chaton bio.
J’aurais risqué gros car, la malchance poursuivant les âmes pures comme la mienne, je serais tombé sur un chaton « Made in France » qui aurait duré des années au lieu du chaton « made in China » qui dure moins longtemps que la pile qu’on a mise dedans.
Prolifiques en idées géniales et prompts à exhiber leur savoir-faire nos ingénieurs auraient doté cet automate de la faculté de pisser pile poil à côté du plat ou sur le canapé, à miauler à fendre l’âme pour exiger des croquettes à minuit et demi.
Bref,  j’aurais ramassé à coup sûr un chaton robot aussi emmerdant qu’un vrai et qui en plus m’aurait coûté une fortune en piles…
Alors, Nina, lectrice chérie, évite de m’inquiéter en me collant dans l’esprit qu’on sait maintenant faire des chats robots parfaitement conformes aux vrais, ceux qui griffent les fauteuils et vomissent dans le lit en pleine nuit.
Alors que si on envisageait de fabriquer des robots humains tels qu’Isaac Asimov les avait rêvés, c'est-à-dire humains, prévenants, prêts à aider et à se sacrifier pour sauver la vie d’un autre humain, un peu froids mais aimables, là je serais d’accord.
Et même prêt à me soucier que leurs piles soient toujours assez neuves pour en assurer ce fonctionnement altruiste dont je rêve voir doté tout être humain censément « bio » quoiqu’enrichi au glyphosate…

mercredi, 20 novembre 2019

Balagan empaillée ?

Heure-Bleue et moi étions partagés depuis la mort de Balagan, notre greffière de luxe.
Allions-nous prendre un chat, non comme remplaçante car on ne remplace pas Balagan mais un successeur ?
Puis nous nous étions dit « Bof… Ce sont des « bêtes à chagrin » et si on prend une autre chatte, on risque de mourir avant elle… »
Sans compter qu’avec une nouvelle bestiole, finis les week-ends impromptus, finies les promenades qui traînent, finies les soirées interminables chez les enfants.
Sans parler des week-ends où nous avons les filles à la maison.
Nous avions donc conclu que prendre une autre bestiole à la maison était déraisonnable et surtout terriblement égoïste.
Plus égoïste que ne pas en prendre une autre.
Rassérénés par l’idée géniale qui prouvait que malgré une certaine méchanceté foncière, nous n’étions pas pires que le premier Ministre du Travail venu nous avons repris notre vie sans greffier.
Toutefois, l’idée ne nous en avait pas abandonné.
Puis, le destin, toujours farceur, m’a donné le coup de pouce que je n’espérais plus.
Nous devions hier aller chez le dentiste et nous y sommes allés mais, vers midi, je suis allé chercher le pain.
En revenant, j’ai regardé le rebord de la fenêtre du rez-de-chaussée plein de choses qui n’y étaient pas quand je suis monté vers la place par la rue Lamarck.
Bien m’en a pris !
Ce rebord était rempli de tas de choses dont beaucoup de livres.
J’ai regardé ce qu’il y avait comme livres sur ce rebord.
Puis mon attention fut attirée soudain.
Il y avait un chat !
Un petit chat dans un panier !
Le même modèle que Balagan !
Une, car je suis sûr que c’était une, une chatte donc trônait dans un panier !
Une chatte tricolore, comme Balagan, exactement comme Balagan.
J’ai pris précautionneusement la bestiole et son panier et je suis remonté à la maison.
En entrant j’ai dit à la lumière de mes jours « Ma mine ! J’ai pensé à toi !J’ai ramené une petite chatte comme Balagan ! »
Elle était encore dans la salle de bains alors elle a seulement dit « Ah ? »
Puis elle l’avue et a dit « Beurk ! Ça c’est kitsch ! »
Elle est pas belle et d’un goût exquis cette Balagan réduite ?

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mardi, 19 novembre 2019

Dernier coup de pédale.

Lectrices chéries…
Bon, lecteur chéris aussi qui êtes peu nombreux mais dont j’apprécie les notes.
Lectrices chéries, disais-je.
Après avoir lu vos notes et les commentaires qui les soulignent, que ce soit chez vous ou chez moi, je dois vous dire que non.
« Non quoi ? » Vous ébaubissez vous, peu habituées à lire chez moi des phrases sans chute, à la manière d’André Manoukian qui s’obstine à « parler fille ».
Eh bien non, je n’étais ni à court d’idées, ni pris d’une soudaine passion sportive et encore moins d’une bouffée d’admiration pour le Tour de France.
Seulement, en entendant mercredi dernier l’annonce de la mort de « Poupou », m’est revenu un souvenir que je vous avais déjà conté ici.
Comme j’essaie autant que possible d’éviter le recyclage de notes quand je n’ai rien à vous raconter, je n’ai pas réédité la note en question.
Voilà le réel pourquoi de ce devoir de circonstance.
Aujourd’hui, tandis que la lumière de mes jours honore de sa présence les palais de MM Morphée et Hypnos, je sais que demain je vous parlerai peut-être d’un voyage en exil.
Oui, en exil !
Nous avons en effet rendez-vous au « cinq cents diables » comme disait ma mère.
Nous allons chez un dentiste qui a l’heur de plaire à Heure-Bleue.
Je vous raconterai peut-être cette odyssée demain.

lundi, 18 novembre 2019

Devoir de Lakevio N° 16

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Dites moi, lectrices chéries, vous ai-je déjà parlé de ma grande sœur ?
Elle s’appelle Anne, Colette, Marie, Florence  et non Anne, Françoise, Marie, Florence comme je l’avais écrit il y a peu.
Pris d’un doute, je l’ai appelée hier et elle a corrigé ce que je pensais.
Je peux toujours avancer une excuse du genre « ouais mais les autres prénoms on s’en sert pas, c’est normal qu’on oublie… »
Mais nom, bien que je l’ai appris il y a plus de soixante-cinq ans et ne me sois servi que de « Anne », je n’aurai pas dû oublier.
Mais pourquoi diable vous parlé-je de ça ?
Ah oui… Cette histoire de vélo…
Ma grande sœur –si ça continue je vais devenir Fernand Raynaud…- ma grande sœur, donc, quand elle eut environ quinze ou seize ans, « tapa » nos parents, « Le cousin François », « La cousine Beline », son parrain fils du cousin François, sa marraine lointaine que je n’ai jamais vue, le grand-père qui n’avait jamais une thune mais planquait des sous partout dans des boîtes, la grand’mère, mon père qui a dû claquer la moitié de ses « heures sup’ » dans l’affaire, bref tout le monde.
Elle finit, grâce à je ne sais quelle fête ou occasion, par pouvoir acheter « Le vélo ».
Un vrai ! Un « vélo de fille » avec le cadre qui permettait de se mettre en selle sans trop dévoiler d’anatomie.
Il fut acheté au maréchal-ferrant de la place, en face de l’épicerie-graines-maison de la presse de notre cousine, celle qui habitait près de notre grand’mère.
Mon dieu que ce vélo était beau et suscitait de convoitise !
Il était blanc et neuf et fut équipé plus tard de deux sacoches qui ne servirent jamais à autre chose que le décorer.
Il était si beau qu’il en fallait absolument un à ma sœur cadette et moi.
C’était un magnifique vélo Peugeot avec même de quoi protéger les chevilles et les mollets de la graisse grâce à un carter de tôle laquée blanc ouvragée.
Ma sœur cadette et moi avions beau être promenés sur le porte-bagage, c’était insuffisant.
Mus par la jalousie, nous convînmes qu’il nous fallait à nous aussi un vélo.
La chance nous servit.
En allant près du canal en direction de l’étang, tout près du déversoir nous aperçûmes un vélo appuyé contre un arbre.
Vélo vieux mais seul et, nous parut-il, surtout abandonné.
Nous savions que le vol c’était mal et la propriété privée sacrée.
Mais nous savions aussi que ce qui était abandonné appartenait au premier qui le trouve.
Passant et repassant sur le chemin de halage, moi tenant ma sœur cadette par la main car ma mère m’aurait tué après une semaine de torture si « Souricette » était tombée dans le canal, nous attendîmes.
Pour nous un temps long n’était que celui qui usait notre patience.
Ce temps long, d’après le clocher de l’église que nous regardions chaque minute, n’excédait pas une heure.
Cette heure écoulée, nous nous appropriâmes donc le vélo noir et vieux avec la bonne conscience qui sied aux âmes pures et je pédalai jusque chez la grand’mère, « Souricette » sur le porte-bagage et m’enserrant la taille de ses bras.
Taraudé par un scrupule tardif sans doute, nous laissâmes le vélo contre le muret de la maison qui donnait sur la rue…
« MON GARÇOOOON !!! » hurla la grand’mère.
Je me précipitai à pas aussi petits que possible et eus droit à une claque sur la cuisse.
« Le père V. n’est pas content ! Il est revenu de la pêche à pied et a vu son vélo contre la maison ! Petit voleur ! »
Je n’ai plus jamais eu de vélo.
Cette affaire m’avait guéri du cyclisme…

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