jeudi, 03 janvier 2019
Aimez vous les uns les autres comme moi-même je vous ai aimés.
Ouais, il disait ça.
Et on ne peut pas dire que ce soit suivi à la lettre...
La note d’Adrienne m’amène, comme souvent, à réfléchir à la cruauté du monde.
Je ne vous parlerai pas d’Emmanuel Macron ni de Bruno Le Maire qui eut l’imprudence de laisser traîner son bouquin dans lequel il écrit « les décisions les plus difficiles et les plus impopulaires restent à venir ».
Ce qui augure de nouvelles affaires de gilets et de bonnets de couleurs variées…
Non, la note d’Adrienne parle d’un article qui traite de migrants.
L’Europe, une Europe d’un demi-milliard d’habitants a accueilli de plus ou moins bonne grâce environ un million de migrants.
Mais elle l’a fait.
Nous autres Français ne nous sommes pas illustrés par un accueil particulièrement chaleureux de ces gens mais nous en avons accueilli.
Je ne dirai pas combien car j’ai quand même un peu honte...
Que l’on ne souhaite pas voir d’étrangers arriver dans son pays me surprend toujours un peu.
Du moment qu’ils n’arrivent pas armés ou ne s’installent pas à votre table et dans votre lit sans y avoir été invités, je n’y trouve pas à redire.
Apparemment il y eut pire.
Certains pays refoulent brutalement, enferment dans des camps ou sur des îles, ces gens qui ne font jamais que fuir d’immenses malheurs et espèrent « simplement » échapper à la mort ou des persécutions diverses.
Quelque chose m’époustoufle tout de même.
Les pays les plus féroces vis-à-vis de l’immigration sont ceux qui en la matière devraient être les plus généreux.
Donald Trump pour les États-Unis et Scott Morrison pour l’Australie ont mis en place une politique féroce pour fermer leurs frontières aux migrants.
Les États-Unis et l’Australie sont pourtant pleins de gens dont les aïeux sont arrivés dans un pays où ils n’étaient pas invités.
Dont les mêmes aïeux se sont empressés d’exterminer la population autochtone et se sont si bien installés qu’ils sont persuadés qu’ils sont chez eux depuis toujours.
Ils sont donc les plus mal placés pour pratiquer cette politique...
Les États-Unis avec trente-trois habitants par km² et l’Australie avec trois habitants par km² ne sont les mieux placés pour refouler de la sorte les migrants.
Migrants que l’Europe accueille plus ou moins bien avec ses 114 habitants par km²…
10:46 | Commentaires (20)
mercredi, 02 janvier 2019
Un jour t'en souvient-il...
« Imaginer » a récupéré deux chattes.
Ces deux chattes ne remplaceront jamais « Nougatine », leur défunte greffière, non.
Elles lui succéderont, au mieux.
« Imaginer » et son chéri ont passé tant d’années avec Nougatine.
« Imaginer » nous a avertis de l’arrivée de ces deux fauves chez eux.
Elle m’a rappelé une autre bestiole qui elle, n’a pas même eu de remplaçante car nous avons pensé qu’à nos âges, le risque était grand que nous abandonnassions la bestiole à sa solitude et non l’inverse.
Bon, d’accord, ça c’est juste pour voir ce que donne le verbe « abandonner » à l’imparfait du subjonctif.
Bon, c’est « relou » comme disent les djeuns.
Notre greffière à nous m’est revenue à l’esprit.
« Balagan » portait très bien son nom, elle mettait le souk partout dès qu'elle cessait de dormir ou de réclamer des câlins.
Elle volait, elle miaulait, elle débarrassait hâtivement la table, elle ruinait tous les habits auxquels elle s'agrippait, elle nous a tué au moins deux tables à coup de griffes, mais c’était notre greffier.
Et comme tous ses prédécesseurs, elle est irremplaçable.
Elle est morte cet été là. L’été 2011.
Elle aurait eu un successeur si nous avions été plus jeunes.
Un successeur, jamais une « remplaçante »…
Comme disait Perec « Je me souviens ».
Ce jour là, un jour il m’en souvient.
Non, je ne voguais pas en silence et je n’entendais pas au loin, sur l’onde et sous les cieux que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence, etc.
Non, dans les brumes de ma mémoire, ce soir là je suis en train de regarder « harutz esrim ve shtaïm », un gilet de laine sur les épaules car quand la température du soir passe brutalement de 45°C à 33°C, ben on n’a pas chaud…
Je suis avachi dans un canapé et seul comme un paria.
Seul ?
Vraiment ?
En réalité, entrée par je ne sais quelle fenêtre, une bestiole de moins de cent grammes vient de se nicher dans un des pans du gilet.
Occupé que je suis à regarder une rediffusion où Yehudi Menuhin m’explique combien il est finalement assez facile de jouer du violon et le montre avec brio, je n’avais rien remarqué.
En me levant, je me retrouve avec une bestiole accrochée à mon gilet, gentil comme vous me connaissez, je la mets dehors et vais me coucher.
Je suis réveillé par un frôlement délicat sur la joue, comme Heure-Bleue est à Paris –et qu’il y a belle lurette qu’elle ne me réveille plus d’une caresse-, je pense rêver et je continue de somnoler.
Manifestement je ne me réveille pas assez vite car on me tire du coma en me mordant le nez.
Oui, on me réveille en me mordant le nez !
Qui ose ?
La bestiole…
La bestiole, revenue par la fenêtre.
La bestiole qui partage mon petit déjeuner, juchée sur la table, et engloutit un morceau de pastrama tandis que je mange ma tartine en jetant un œil mauvais à ce squatter…
Ce bidule, qui tient dans la main, ne sait même pas miauler mais sait très bien se faire comprendre, vient de m’accueillir chez elle.
N’allez surtout pas croire que cette bestiole vient chez moi, non, elle a décidé au moins de ne pas me virer de chez elle.
C’est devenu le chat le plus cher du monde, un chat pour lequel il m’a fallu payer 5% du prix d’un aller-retour en première classe par kilo de chat pour la ramener en Europe.
Je ne sais pas encore que je lui ai appris un truc qui me pourrira les nuits plus tard.
Je lui ai appris à miauler.
Mais bon, elle est gentille et a de si beaux yeux…
10:28 | Commentaires (22)
mardi, 01 janvier 2019
Jolies fleurs de papillon...
Ah… Lectrices chéries…
Que je vous dise.
Je vous souhaite tout le bonheur que vous pourrez attraper cette année.
Je sais déjà que pour beaucoup d’entre vous, ce sera votre sport de l’année 2019 car le bonheur, c’est comme un papillon.
Je suis presque sûr que vous n’aviez pas remarqué ça.
Le bonheur, c’est vraiment comme un papillon.
C’est léger.
C’est magnifique.
C’est une chose qu’on ne croise pas si souvent.
Ça volette partout, ça attire le regard et suscite l’envie et c’est difficile à attraper.
Pire, c’est très fugitif.
Exactement comme un papillon.
Si par hasard vous arrivez à l’attraper, dans votre hâte et sans le faire exprès vous l’abîmez.
La crainte de le voir disparaître rend le geste moins sûr...
Bref, si vous le croisez, profitez-en.
Admirez-le.
Enviez-le
Profitez de sa beauté et de sa rareté.
Pendant que vous l’observerez, rien que ça vous rendra heureuses.
Pas la peine de chercher plus loin.
Vous verrez, ça vous ravira.
Pour le reste, je dois vous avouer que chaque année, je constate un échec patent.
Que dis-je, un échec absolument regrettable.
On me souhaite quasiment chaque année la fortune, un improbable gain au Loto ou au PMU.
Résultat d’autant plus improbable que je ne joue pas au Loto et encore moins aux courses.
Alors cette année, ne vous donnez pas cette peine, lectrices chéries.
Envoyez-moi directement l’argent…
15:57 | Commentaires (11)
dimanche, 30 décembre 2018
Un dernier ver pour finir l’année…
Ouais, je sais, Mab, ne lis pas ça…
Comme souvent, dès que l’année touche à sa fin, Heure-Bleue, Tornade et moi sentant la nôtre approcher, pensons à notre fin à nous.
Histoire de nous remonter un moral qui était pourtant assez haut, nous avons commencé à évaluer les solutions proposées pour notre dernière demeure.
Terre-à-terre comme vous me connaissez, je me voyais déjà jeté dans un trou, histoire de parfaire le recyclage de mes morceaux.
« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout s’enterre ! » Ai-je affirmé avec force.
Heure-Bleue se voyait déjà dans un cercueil genre emballage de réfrigérateur, finissant majestueusement dans un dernier nuage de fumée.
Tornade aussi, d’un tempérament de feu, se voyait elle aussi, finir dans un dernier tourbillon de flammes dans un crématorium quelconque.
Heure-Bleue à jeté :
- Évidemment, le cercueil en carton pas cher et écolo, il n’y en a jamais !
- Ben tu parles !
J’ai ajouté :
- Pourtant, huit cents €uros le carton de frigo, c’est bien vendu...
Tornade nous a écoutés un moment, cherchant sans doute dans sa mémoire, combien ce genre de funérailles coûtait en Angleterre.
Elle entrevoyait sans doute une place à Highgate, juste à côté de Karl Marx, et ça repart.
Je me suis rappelé avoir pris une photo lors de notre dernier passage au Père Lachaise.
Dans cette crypte effroyablement triste, je me rappelle avoir vu une vitrine avec ce que proposait le crématorium comme ultime abri.
J’avais été choqué par ce qu’on arrivait à extorquer à quelqu’un sous prétexte qu’il ne paierait plus jamais quoi que ce soit.
Une vengeance posthume de la société en somme…
J’ai ressorti la photo et ai dit à Tornade :
- Tu te rends compte ? Une boîte à chaussures pour cent-quinze €uros ! Et vide en plus !
Grandiose, Tornade m’a regardé et dit, un micro-poil d’amour dans les yeux mais le geste ample et généreux :
- Je te l’offre, mon grand !
J’ai été rassuré sur le champ à l’idée de finir dans une boîte à chaussures à cent-quinze €uros.
Pouvez-vous me dire, lectrices chéries, pourquoi la fin d’une année nous fait chaque fois penser à notre fin à nous autres, pov’tits miséreux que nous sommes ?
17:31 | Commentaires (8)
samedi, 29 décembre 2018
Promenade des Anglaises
Hier, Heure-Bleue, Tornade et moi sommes allés nous promener dans notre ancien quartier.
Mon ancien quartier car j’y suis arrivé avant Heure-Bleue.
J’y suis arrivé l’année où les Beatles ont chanté « All you need is love », où Procol Harum a fait un tabac avec « A whiter shade of pale ».
Cette année là, « San Francisco » par Scott McKenzie sortait de toutes les fenêtres du quartier.
Le modèle de château que vous voyez sur la photo est un morceau des Archives Nationales.
La rue qui fait face aux tourelles de l’Hôtel Olivier de Clisson nous a hébergés quelque temps.
C’est la rue de Braque.
Pendant les années soixante-dix, c’était une des nombreuses rues sombres du quartier.
Une rue moins étroite que la rue Brantôme où on pouvait serrer la main du voisin en face sans se pencher exagérément.
Mais étroite tout de même.
Je me rappelle une des voisines en face.
Tout le quartier l’appelait « Défense passive ».
Pour éviter les frais de lavage de rideaux et la perte de temps du lavage des carreaux, elle avait peint ses fenêtres, vitres comprises, en rose assez foncé.
Hélas, elle avait une voix qui portait.
Et qui portait essentiellement la nuit…
Voilà à quoi j’ai pensé en prenant cette photo.
J’avais trouvé la vue assez belle, les maisons et les immeubles le long de cette rue sont si beaux que même la lumière de mes jours m’a dit qu’elle reviendrait volontiers habiter par ici.
Nous avons flâné avec Tornade jusqu’à la République où nous avons pris le 20 pour rentrer à la maison.
C’était sympa, finalement nous sommes comme les enfants qu’il faut occuper pour qu’ils se tiennent tranquilles.
Du moment qu’on se promène, ça va…
Ce fut une chouette journée…
La photo de Wikipedia est évidemment bien meilleure que celle de mon smartphone.
16:42 | Commentaires (10)