lundi, 18 février 2019
Quel sale thé, ce devoir !
Quelle idée pour un lundi !
L’idée de boire du thé ne m’aurait jamais effleuré si je n’avais pas voulu avoir l’air « in » devant elle.
Oui, toujours cette idiotie de vouloir « plaire » quoi que cela veuille dire.
Bien fait pour moi.
J’aurais dû faire comme d’habitude, suivre mon goût, celui pour le café.
Le café « serré », dit « ristretto », à mon sens le seul, le vrai, l’imitable et égalable « caoua de Rital ».
Oui, j’aurais dû me cantonner à suivre mon inclination naturelle pour le café.
C’est allé de travers dès le début, quand elle m’a regardé avec un peu de désappointement quand j’ai demandé au garçon « je pourrais avoir un autre sucre, s’il vous plaît ? »
Après avoir trempé mes lèvres dans la tasse, l’affaire a tourné à la déroute quand j’ai rappelé le garçon pour lui demander un peu de lait.
C’est un regard de franc mépris qui m’a été adressé.
Le thé était chaud, trop chaud.
Plus que l’atmosphère autour de la petite table ronde.
Là, ça s’était nettement rafraîchi…
J’ai osé :
- Vous avez remarqué ?
- Hon hon…
- Non, je n’aime pas vraiment le thé.
- Oh, ça j’ai vu !
- Alors ? Quoi d’autre ?
- C’est votre manque de goût…
- Ah…
- Oui, vous n’aimez pas le goût réel des choses…
- Mais encore ?
- Que ce soit les mets ou les gens, vous les aimez dénaturés.
- Ah mais non !
- Oh mais si ! J’en suis sûre !
Je commençais à me sentir mal à l’aise, j’ai néanmoins continué :
- Comment ça ?
- Vous ne goûtez le thé qu’avec du sucre et du lait, un blasphème !
- Et alors ?
- Eh bien je suis sûre que vous aimez les femmes très, voire trop maquillées.
Je l’ai regardée de nouveau. De fait elle n’était que peu maquillée et nul besoin d’artifice ne se faisait sentir.
Elle avait ce quelque chose qui faisait qu’aucun ajout, d’où qu’il vînt et où qu’il se posât, ne l’eût améliorée en quoi que ce soit.
- Perdu ! Je les aime comme la nature les a faites, comme le café.
C’est à ce moment qu’elle eut une étincelle dans le regard et dit :
- Serrées, c’est ce que vous voulez dire ?
J’ai eu du mal à avaler la seconde gorgée de thé…
11:31 | Commentaires (8)
dimanche, 17 février 2019
Allons z'enfants…
Il manque des professeurs dans le collège de Merveille.
il semblerait que l’Académie ne sache pas compter les élèves.
Plus exactement, l’Education Nationale, dans ses prévisions oublie un détail : L’inertie administrative.
L’administration la plus vive restant celle du Trésor Public, évidemment.
Pourquoi diable vous parlé-je de ça, lectrices chéries ?
Eh bien, parce que samedi, en préparant les petits déjeuners, j’ai appris de la radio qui me truque les nouvelles du monde une nouvelle époustouflante.
Non, DEUX nouvelles époustouflantes.
La première est qu’il se soit trouvé à l’Assemblée Nationale assez de députés au milieu de la nuit du vendredi au samedi pour voter une loi, ce qui est en soi déjà surprenant vu le peu d’intérêt qu’ils portent à leur travail.
La seconde est la décision qu’ils ont prise.
Il est vrai que compte tenu du manque de professeurs, de l’état de nombre des 63.600 établissements scolaires, la décision la plus urgente à prendre était celle de poser dans chaque classe deux drapeaux, le drapeau français tricolore et celui étoilé de l’Europe.
Compte tenu de l’intérêt que les élèves portent à ces deux drapeaux qu’ils voient au fronton de leur école, de la mairie et des administrations qu’ils rencontrent sur le chemin de l’école, je doute de l’utilité de la chose…
Quoique…
L’utilité est évidente au moins à une entreprise.
Celle qui décrochera le marché.
Je suis donc allé vérifier quelques points qui me semblent à considérer.
Selon le site de l’Education Nationale, il y en France, de l’école primaire à la terminale :
- 12.398.900 élèves.
- 63.600 établissements scolaires.
- Une densité moyenne de 24.5 élèves par classe.
Soit environ 506.000 classes.
Ergo plus d’un million de drapeaux…
Je ne connais pas le prix d’un drapeau mais je pressens que la livraison et l’installation de ces drapeaux dans les classes va coûter entre un œil et un bras.
Compte tenu de la pingrerie à géométrie variable de l’administration, il y a gros à parier que le moins disant sera choisi pour les drapeaux eux-mêmes.
Et que ce dernier, devant tout de même gagner sa vie, fera fabriquer ces drapeaux au Bangladesh ou en Ethiopie, la Chine étant devenue trop chère pour le textile.
Il va en aller de ces drapeaux comme des « grooms » censés fermer les portes dans notre précédent immeuble : Le ferme-porte défectueux était régulièrement en panne et immanquablement remplacé par un « premier prix » à 24,10 € chez le premier « Bricotruc » venu.
La facture, apparaissant dans le détail des charges montrait illico que la pose, déplacement, montage et TVA incluse, coûtait déjà trois cents €uros.
De plus il faut compter avec l’approvisionnement des hampes et des équerres de fixation qui elles-mêmes nécessitent le percement, l’enduit et la peinture de murs.
Tous ces frais supplémentaires vont encore alourdir une facture qui promet d’être salée.
Je vous laisse imaginer le coût de ce million de drapeaux à poser dans un demi-million de classes…
On évitera évidemment toute comparaison avec les trois-cents millions censément économisés en piochant cinq € dans l’APL de chacun des plus pauvres des Français…
08:05 | Commentaires (9)
samedi, 16 février 2019
Un peu d’air hier, un peu de vent…
De rien…
Vous avez vu ce temps hier, lectrices chéries ?
Il faisait si beau et si doux que nous n’allions pas nous contenter d’aller au Monop’.
Heure-Bleue a enfilé son coupe-vent, un vêtement d’un demi-millimètre d’épaisseur.
Quant à moi, je me suis contenté d’un T-shirt, d’une chemise, d’un pull en cachemire, d’un caban et d’une écharpe.
Je n’ai même pas mis de gants.
C’est dire la douceur de l’air…
Je ne me suis même pas demandé comment faisait la lumière de mes jours pour se satisfaire d’une vêture si maigre.
J’ai l’habitude depuis si longtemps « des filles qui ont trop chaud »…
Nous sommes partis, bras dessus-bras dessous de notre pas de sénateur en direction de « la Butte ».
Nous avons été jusqu’à prendre la rue Tourlaque à rebrousse-poil pour atteindre directement la rue Lepic.
Et ceux qui connaissent la rue Tourlaque savent bien que cette rue est redoutable.
Quand vous la montez à pied, vous arrivez en haut à bout de souffle.
Quand vous la descendez en voiture, vous êtes content en arrivant en bas de ne pas avoir percuté le mur du cimetière de Montmartre.
Assez étonnamment, c’est Heure-Bleue qui a souffert de la montée.
Elle a souffert aussi rue Durantin qui n’est pas pentue et la rue Tholozé qui descend jusqu’à la rue des Abbesses.
Alors que le temps était doux et ensoleillé, Heure-Bleue n’a trouvé aucun plaisir à cette promenade.
Elle avait mal au dos, ça lui gâche la vie.
Idiot que je suis, j’étais « fier comme un petit banc » de l’avoir accrochée à mon bras, inconscient de sa douleur.
Il faut savoir qu’Heure-Bleue avait mis ses lunettes, celle des trois paires qui lui va à ravir et fait ressortir l’éclat de ses yeux.
Je me suis dit « mais pourquoi n’a-t-elle rien dit ? Je me serais contenté d’aller chercher le pain tout seul…»
Ce matin elle va mieux, elle n’a plus mal.
Mais pourquoi diable a-t-elle fait bonne figure ?
Bon, il m’arrive de la frapper quand elle ne veut pas me suivre, mais seulement si elle me dit « non ! » et que j’ai bu…
09:30 | Commentaires (12)
jeudi, 14 février 2019
Vision de rêve.
Tous les jours, je dois mettre des gouttes dans les yeux de la lumière de mes jours.
Elle me dit que c’est parce qu’elle n’a plus de larmes.
Ce ne sont pourtant pas les peines qui manquent…
Pour en revenir à ces gouttes, elle leur reproche d’être « grasses », « gluantes ».
À moi elle reproche de rater la cible.
Je ne parviens pas à lui faire admettre que fermer l’œil au moment où la goutte tombe explique l’échec de l’entreprise.
Elle me reproche alors de gaspiller le précieux « élixir à chagrin »…
Je lui dis de temps en temps, c'est-à-dire deux ou trois fois par jour et à chaque goutte dans chacun de ces deux magnifiques yeux, « pourquoi ne la mets tu pas toi-même ? »
Elle me dit tout aussi régulièrement « mais parce que je préfère que tu me la mettes… »
Évidemment, je n’arrive pas toujours à garder pour moi ce qui me vient alors à l’esprit ce qui soulève des réflexions sur la mauvaise orientation de mon esprit…
Hier elle se rappelait avec émotion la collection de ces petits manuels d’économie ménagère et de conseils donnés aux jeunes filles de bonne famille.
Il y était souvent question de ménage, d’hygiène et d’enfants à élever.
Je me rappelle certains ces conseils que je trouvais fort pertinents.
Notamment ceux qui recommandaient à ces jeunes filles de bien obéir à leur époux et de leur obéir en tout, quoi qu’ils demandassent.
Tous ces excellents conseils ont reçu hélas un accueil plutôt frais quand elle les a lus. Ils n’ont eu de ce fait qu’une efficacité très relative sur la conduite d’Heure-Bleue.
Je dus donc faire une croix sur nombre de rêvasseries et désirs dont tous ne sont pas à mettre entre toutes les mains.
Enfin, je dis les mains…
10:21 | Commentaires (6)
mercredi, 13 février 2019
Ah... Ce que ces seins valent en teint...
Je suppose que tous les souvenirs qui ont été remués hier avec le mari de son amie d’enfance ont amené ce matin cette remarque d’Heure-Bleue.
- Tu te rends compte, Minou, je n’ai plus une seule des rares lettres d’amour que tu m’as écrites…
- Où sont elles ?
- Eh bien, à part une carte que tu m’as donnée en revenant de Marseille…
Je me rappelle qu’en revenant d’un déplacement à Marseille, j’avais écrit à la lumière de mes jours une carte postale.
Carte que j’avais laissée dans ma poche et que je lui ai donnée en rentrant.
- Tu m’as écrit aussi quelques poèmes…
Me revient notamment un vers que je garderai pour moi mais surtout parce qu’il est épouvantablement mauvais.
Heure-Bleue a ajouté :
- Une lettre d’excuses aussi, à propos d’un anniversaire… Bon, enfin… Je ne dirai rien de cet anniversaire…
Comme je me rappelle assez bien cette affaire, je n’en dirai rien non plus…
Le point est là : Avec la tempête de 1999, ces lettres et d’autres choses comme près de trente ans de photos ont été détruites.
C’est ce qui nous ennuie le plus.
Le reste, les livres, les appareils, les meubles, les vêtements et les ustensiles de cuisine ont bien sûr disparu.
Mais ce n’était que « des choses ».
Alors que les lettres et les photos, ce n’est pas pareil, ce ne sont pas des choses.
Ce sont des morceaux de notre vie…
Et des morceaux de vie plutôt chouettes quand on y pense.
Elle n’avait pas mal aux pieds.
Mon genou me laissait tranquille.
On pouvait bouger de tous nos membres sans avoir mal.
On avait une méthode éprouvée pour passer le temps qui marchait super bien.
Ça s’est gâté un peu quand l’Ours est allé à l’école.
Mais bon, les conséquences des passe-temps sont parfois ainsi…
Mais ça marchait tout le temps, contrairement à ce qu’on avait entendu dire.
On m’avait parlé du samedi soir et de la Saint Valentin mais en réalité c’était faux.
Certains m’ont même avoué à mots couverts que non, que ça fonctionnait toute la semaine, même s’il fallait aller travailler le lendemain.
Enfin, c’est demain « la fête des amoureux ».
C’est bête d’avoir un jour pour ça.
Ça peut être la fête tous les jours et très longtemps si on en prend soin.
Je suppose que la lumière de Montmartre qui est si belle et annonce le printemps nous a rappelé ces lettres d’amour.
Si vous voyiez cette lumière, lectrices chéries, si vive que je devine à peine ce que j’écris…
12:12 | Commentaires (12)